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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
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La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

 
 

 

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies, (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant.

Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. C'était au cours de la nuit, au printemps 2007. Pour fêter l'anniversaire de Karen, ce samedi là, une bonne partie des étudiants en médecine de troisième année étaient rassemblée dans la discothèque à la mode de la ville.

Karen et Adrianne avaient dansé toute la soirée, les yeux dans les yeux, colorées des feux des projecteurs. La main dans la main, les corps serrés, les seins contre les seins, le ventre contre le ventre, Il faisait sombre, on se laissait aller. On ne consommait pas d'alcool, on ne voulait rien perdre du bonheur d'être ensemble, de respirer l''autre, de sentir ses vibrations. C'était comme ça à chaque fois, et à chaque fois le plaisir était plus intense. Comme bien des couples, on recherchait le coin sombre pour aller un peu plus loin que les baisers, et les caresses plus osées provoquaient parfois quelques gémissements. Garçons et filles, garçons et garçons, filles et filles, un seul point commun, l'Amour, une seule différence, la limite que l'on ne dépassait pas en public. Encore que certains couples ne se gênaient pas, et ne prenaient pas la peine de se retirer dans la dark-room toute proche pour se livrer à des ébats plus intimes.
En fin de soirée, à une heure raisonnable pour pouvoir se lever le lendemain, tout ce petit monde s'entassa dans les voitures pour repartir vers l'internat. Adrianne se retrouva dans une voiture, au milieu de cinq autres jeunes. Déception, Karen n'était pas à son côté, Karen, poussée par le petit groupe était montée dans l'autre voiture. Que s'était il passé ? Elles ne se quittaient jamais la main. Ce qui s'était passé, Adrianne ne le saura jamais. Elle comprit qu'elle ne saurait jamais le pourquoi de leur séparation, quand elle vit la grosse berline de devant quitter la route, et en quelques secondes disparaître dans l'eau noire de la rivière. Les occupants périrent tous les cinq, malgré l'intervention courageuse de quelques garçons, qui n'ont pas hésité à plonger au secours des victimes. Faute de lumière sans doute, ils n'ont rien pu faire. Adrianne, pétrifiée par l'horreur du spectacle resta prostrée, grelottante, fut récupérée dans un état comateux par les pompiers arrivés très vite sur les lieux. Les premières conclusions de l'enquête furent sans appel. Le jeune chauffeur avait « emprunté »la voiture de son père en déplacement à l'étranger. Il n'avait pas son permis, il avait deux grammes d'alcool dans le sang, et une bonne dose de drogue. Toute l'université fut totalement traumatisée par cet accident. Adrianne plus que les autres ne voulant pas « admettre » la mort de Karen.

Adrianne ne fut pas en mesure de reprendre le cours de ses études. Au cimetière de Saint Acheul, à l'enterrement de Karen, déjà, on avait dû la transporter en ambulance.

Adrianne, perdait peu à peu la raison. Elle passait tout son temps à regarder une photo des deux amies, heureuses. Elle ne s'alimentait plus, et ses nuits étaient habitées de cauchemars. Devenue totalement déconnectée, elle avait des visions, des apparitions, elle parlait à Karen, à la vierge, elle voulait aller à Lourdes pour la retrouver.

Cette photo avait une histoire, elle avait été prise l'été précédent, à Paris, le jour de la gay pride. Homos depuis toujours, elles n'avaient rien à prouver, rien à revendiquer, même, elles trouvaient ce genre de démonstration ridicule et inutile. Pourtant elles y étaient allées, rien que pour la fête, profitant d'un voyage organisé par le GLBT. Ce fut une malchance. Un photographe de presse, couvrant l'évènement, les avait sans doute trouvées jolies, et avait pris la photo. Elles ne se doutaient pas en revenant, que cette photo était déjà passée au JT de 20 heures. Le lendemain elle parut dans la presse. Que faire ? Rien. Le mal était fait. Toute la famille, tous les amis virent cette photo, elles eurent la bonne idée de prendre ça à la rigolade, prétextant une blague de carabins. En réalité, c'était pour leurs parents, car elles vivaient leur amour au grand jour, et basta du qu'en dira t on.

Tous les jours Adrianne allait au cimetière. Ainsi commença la période « Mystique » Agenouillée sur le marbre dur et froid de la tombe, Adrianne racontait sa vie à Karen. Sa vie imaginée ou rêvée, parce qu'il ne se passait rien dans la vie d'Adrianne, des larmes succédaient aux larmes, et les yeux rougis et le visage tuméfié la rendaient méconnaissable. Ensuite elle allait à l'église, prier, supplier la Vierge Marie pour qu'elle lui rendit son amie. De retour, elle lisait la bible à haute voix, ou des lettres qu'elle avait de Karen. Les parents d'Adrianne étaient au bord de la crise en voyant, impuissants ce qu'était devenu leur fille, jadis si vivante et si équilibrée. Les médecins ne pouvaient pas grand-chose, à part préconiser des sédatifs des somnifères, et des anti dépresseurs , ils ne pouvaient pas faire plus. Certains préconisaient une cure de sommeil, d'autres une cure thermale, ou encore un voyage. Personne ne se rendait compte vraiment que c'était l'absence qui tuait Adrianne à petit feu, et cette absence, personne ne pouvait la combler.

Pourtant, il y eut un évènement qui transforma quelque peu l'évolution d'Adrianne, si ce n'est vers une guérison, du moins cela pouvait être pour une vie moins triste. Cet évènement s'appelait : Angèle.

Angèle était la grand-mère D'Adrianne, sa grand-mère maternelle. Il y  avait toujours eu entre Angèle et Adrianne une complicité qu'elles se forçaient à garder discrète. Cela n'était pas étonnant, Angèle était la Mamie idéale, pleine de santé, intelligente, rieuse, volontaire. Adrianne avait pris l'habitude de lui faire ses confidences. Ce lien particulier qui unissait la grand-mère et la petite fille n'existait avec personne d'autre. Mamie Angèle n'ignorait rien des amours interdites des deux jeunes filles. Quand Adrianne se livrait, Angèle trouvait les mots, suggérait des choses, analysait des sentiments. Angèle savait qu'un amour ne vit que par le soin que l'on y apporte. Angèle avait souvent rencontré les deux jeunes filles, elle savait leur parler, et toutes les deux l'écoutaient attentivement. Alors que dans la majorité des familles, on essayait de détourner le fils homo ou la fille lesbienne de leurs véritables natures, Angèle leur apprit que leur amour était possible, et que jamais elles ne devaient le renier. Jamais elles n'auraient à en rougir, L'amour est si rare que lorsqu'il existe, on doit tout sacrifier pour lui. Pour l'unique raison que rien dans la vie ne peut apporter autant de bonheur.

Angèle donc, au courant bien sûr des difficultés que  traversait sa petite fille, décida que si personne ne pouvait rien faire pour la « petite », elle, elle le ferait. En cinq minutes la valise fut faite, et Mamie débarqua dans la maison de sa fille. « On a tout essayé tu sais, je ne crois pas que ce soit une bonne idée » « Bonne idée ou pas, je suis là, et je vais m‘occuper d'elle. »

Déjà, à la vue de sa grand-mère, Adrianne esquissa un léger sourire, qui transforma son visage blafard en quelque chose de vivant. Puis sans une hésitation, elle se jeta dans ses bras. Cette étreinte dura longtemps, Mamie, solide sur ses jambes ne s'esquiva pas. Elle commença tout de suite sa thérapie. Oh, ce n'était pas difficile, elle décida de ne plus la quitter, de lui parler sans cesse, de la faire parler, faire en sorte qu'elle s'intéressa à une discussion. Mamie avait visé juste, Karen manquait terriblement à Adrianne, il fallait combler ce vide d'une façon ou d'une autre. Angèle ne disparut qu'une minute pour dire à la maman ce qu'elle voulait. La maman haussa les épaules mais devant l'autorité d'Angèle, elle s'exécuta. Ce n'était pourtant pas difficile, mettre son lit dans la chambre d'Adrianne, tout à côté d'elle. Adrianne, toute petite aimait à ce réfugier dans le lit de sa mamie, et ce collait à elle tout en suçant son pouce.

On repart à zéro conclut elle.

Puis elle prit Adrianne par la main, l'entraîna dehors. On les vit partir sur le bord de la route, bras dessus bras dessous, comme de vraies amoureuses.

Angèle savait qu'elle pouvait parler de tout, Elle savait qu'elle serait écoutée. Leur discussion éloignerait d'Adrianne toutes les souffrances et toutes les mauvaises pensées. En les regardant marcher sur le bord du chemin, la maman pensa tout haut : Pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt ? Dès cet instant, elle était convaincue que tout allait redevenir « comme avant ». Oui, mais avant, il y avait Karen.

Mamie connaissait Karen, d'ailleurs elle l'adorait. Cette particularité faisait qu'elles pouvaient parler de Karen sans se lasser, sans lasser l'autre, avec la certitude d'être comprises. Angèle et Adrianne ne faisait plus qu'un seul esprit et qu'un seul cœur. Rentrant de leur balade, Adrianne fut heureuse de constater que l'on avait dressé les lits l'un contre l'autre, et qu'elles allaient dormir côte à côte comme de vieilles amies. Leur conversation dura très tard, Adrianne s'endormit la première, ce fut la première nuit d'un vrai sommeil retrouvé.

Le matin venu, c'est tout naturellement qu'Adrianne se glissa dans le lit d'Angèle, se colla à elle, et laissa échapper un sanglot. Je suis heureuse que tu sois là, Toi, je sais que tu m'aimes, et tu sais que je t'aime aussi.

Angèle n'eut aucun scrupule à accepter cette intimité. Il est vrai que, maintenant qu'Adrianne était grande, les câlins étaient devenus plus rares, mais elle ne se  défila pas. Seule l'épaisseur ténue de la chemise de nuit séparait le visage d'Adrianne de l'opulente poitrine de sa grand-mère. Angèle ne refusa pas ce contact. Elle ne se retira pas non plus quand  Adrianne déposa un chaste baiser sur le sein d'Angèle. « Ne m'en veut pas Mamie, ça passera » Et la Mamie pour toute réponse lui donna un baiser sur la joue.

Cette intimité ne se reproduisit que rarement. Une fois, la maman d'Adrianne crut apercevoir ce rapprochement corporel, et fit en aparté des réflexions à sa mère. « Maman, tu exagères, il y a des limites quand même » « De quoi parles-tu ? Ce qui manque à ta fille pour l'instant, c'est énormément de tendresse, et je lui en donne pour deux dit elle violement en toisant sa fille. Et quand elle aura besoin d'amour, je me retirerai, et je serai très heureuse de le faire ».

Cela faisait maintenant trois mois qu'Angèle et Adrianne étaient ensembles. Plus Adrianne retrouvait la vie, plus sa maman était rongée par les soupçons. Elle était persuadée qu'Angèle « profitait de la situation ». «  S'il n'en allait pas de la santé d'Adrianne,  je te planterais là avec tes problèmes, tu as un cœur sec comme un bois mort, tu ne sauras jamais comprendre ta fille. D'ailleurs je ne reste plus ici, je repars chez moi, et je l'emmène »

La surprise fut totale. Adrianne trouvait que c'était une bonne idée, ses parents étaient partagés. Son père était plutôt pour, il voyait bien le résultat obtenu par Angèle, mais la maman était contre, ce n'est pas mamie qui l'a guérie, c'est le temps qui a passé. »

« Il est inutile de vous chamailler dit Adrianne, c'est moi qui décide et je pars avec Mamie. »

Adrianne avait toujours aimé aller en vacances chez sa grand-mère. Elle vivait dans un tout petit village de Picardie. « Fouencamps » (prononcer Foincamps) le Village était quelconque, plutôt moche, défiguré par les engins agricoles stationnés un peu partout. Mais c'était la maison de Mamie qui plaisait à Adrianne, un ancien corps de ferme, bien conservé. Une maison basse de torchis, aux poutres apparentes et colombages sur les murs, tout cela meublé et arrangé avec un goût très sûr. Angèle était en retraite, elle avait été prof de philo à Amiens, alors que son mari était agriculteur. Lui, Adrianne ne l'a que très peu connu. Il est décédé accidentellement, écrasé par son tracteur qui s'est retourné sur lui.  Toujours est-il que les raisons qui unissaient Angèle et Adrianne étaient finalement très proches. Angèle élevait quelques volailles, des canards, des oies, une ponette et deux biquettes. Durant son absence, c'est Antonin le voisin qui les avait pris en charge. Antonin ne désespérait pas, qu'un jour Angèle accepte de l'épouser. Quand on évoquait le sujet, elle répondait toujours la même chose : Antonin est un vieux fou, qu'aurais-je à faire d'un vieux fou ? Si c'était Alain Delon, ce serait différent !! Et elle riait toujours de sa répartie.

Le village est moche, mais la région est magnifique. Un relief accidenté, des rivières des étangs, des petits bois éparpillés, de vastes champs de blés, et des points de vue grandioses. Le pays, avait été le théâtre de nombreuses batailles lors de la grande guerre. Des monuments aux morts, sous des formes variées attestent du courage de ces armées sacrifiées

A vingt kilomètres d'Amiens, entre Boves et Hailles deux villages sans intérêt. (C'est ce qu'on dit) En réalité, il y a dans la région énormément de vestiges d'un passé fort riche ! Le château de Boves, celui de Folleville, et les comptes et légendes du pays, nombreux et passionnants. Folleville avait en outre abrité les amours d'Aneseau et d' Alida.  Il y avait les étangs dans la vallée de l'Avre que grossissaient la Luce et la Noye. Paysages de marais, peuplés de Hérons et de Martin pêcheurs. Il y a à Cottenchy, un village voisin, un vieux moulin à eau, parfaitement conservé. Et aussi moins visibles mais incontournables, les carpes, les tanches, les brochets, et donc, les pêcheurs. Territoire de chasse également, ou la perdrix rouge dispute la place aux lièvres ou aux faisans. Pas de chasse à courre dans les bois, aussi une multitude de chevreuils, de daims, de biches, qui vivaient dans cette ruralité une vie tranquille la plupart du temps. Au milieu de tout cela, la Micheline, ce train jaune et rouge qui emporte en cahotant, les employés vers Amiens, ou bien Moreuil.

Adrianne n'avait pas repris ses études. La question ne s'était pas posée, on verrait plus tard. Elle reprenait peu à peu du poil de la bête. Elle évoquait moins souvent le souvenir de Karen, et dans ce cas là, le sourire avait remplacé les larmes. Inconsciemment, Adrianne s'était encore « rapprochée d'Angèle » Sans s'en rendre compte, elle opérait un transfert de sentiments, qui inquiétait quand même un peu sa grand-mère. Celle-ci essayait souvent de l'envoyer faire de courses à Amiens. Elle souhaitait qu'Adrianne fit une rencontre qui la guérirait définitivement. Au lieu de cela, Adrianne savourait les longues balades à pied dans les chemins de traverse, ou les siestes au bord des étangs.

Il n'y avait pas de lits jumeaux dans la maison, et elles dormaient ensemble, chastement, mais heureuses, seul le « chant » du coq venait mettre un terme aux rêves qui les faisaient sourire. Angèle avait été une très jolie femme, elle était devenue une très jolie grand-mère, à 64 ans elle était encore séduisante. Le cheveu court et le visage hâlé, une taille encore bien marquée, une féminité sans pareille. Adrianne n'avait aucun complexe à l'accompagner partout, à lui tenir la main et lui faire des bisous pour un oui ou pour un non. On aurait pu les confondre avec deux touristes en goguette. Elles sortaient maintenant beaucoup, visitaient le moindre lieu de renom, Le pays n'avait plus de secret pour elles.

Toujours préoccupée par le côté sentimental d'Adrianne, Angel rencontra secrètement quelques jeunes filles du village, et raconta les malheurs d'Adrianne. Celles-ci en furent toutes retournées. Dès le lendemain elles étaient à la porte de la maison pour inviter Adrianne pour un pique nique au château de Boves. Adrianne ne se fit pas prier. Cette journée en compagnie de jeunes filles de son âge, lui fut d'un très grand secours. Elle en revint transformée. Dans les villages, les jeunes filles ne sont plus les gardeuses d'oies qui font l'image de la campagne. Toutes suivaient des études à Amiens, et elles étaient assez jolies. Angèle sentit en les voyant, qu'elle avait eu l'idée qu'il fallait. Avec l'expérience de toute une vie, elle  devina même celle qui serait l'amie d'Adrianne.

Les sorties se multiplièrent, Adrianne en revint toujours heureuse et épuisée par l'air vivifiant que l'on respirait sur le plateau.  Adrianne s'était rapprochée de l'une d'entre elles, Roseline. Elles devinrent très intimes. Angèle sentit le changement, il n'y avait plus les câlins, elle ne ressentait plus le besoin de prendre la main. Point de jalousie chez Angèle, au contraire, elle se réjouit de ce résultat. Angèle était une femme honnête qui aurait fait n'importe quoi pour sauver sa petite fille. Il ne restait plus qu'un problème à régler, le reprise des études. De cela, les filles allaient s'en charger. Angèle était satisfaite, elle avait mené à bien sa mission, elle avait même découvert qu'à 64 ans on pouvait tomber amoureuse d'une gamine de 19 ans. Amoureuse platonique s'entend, quoi que..... Sans condescendance pour elle-même, elle s'avouait en secret d'avoir quelques fois vibré aux caresses d'Adrianne. Mais ça aussi, elle pouvait l'assumer, Angèle marchait la tête haute, elle ne craignait aucune médisance.

 Un soir Adrianne l'interpella avec douceur comme elle le faisait toujours. « Mamie, le filles m'ont parlé d'une petite chapelle très ancienne, qui se trouverait à l'orée d'un petit bois sur la route de Hailles. Elles m'ont dit que cette chapelle était habitée par des fées, et qu'il s'y passait quelques fois des choses bizarres. Tu es au courant ? Tu sais où elle se trouve ? » Bien sûr ma chérie, elle se trouve effectivement sur la route de Hailles, là où la route entre sous les frondaisons d'un petit bois. Le coin est magnifique, et c'est vrai que j'ai complètement oublié de t'y conduire. La route est étroite, sinueuse, très ombragée par de grands arbres, elle longe les étangs de l'Avre, les abords de ces étangs sont entretenus et fleuris, c'est vraiment un bel endroit. Mais tu pourras y aller avec tes amies et tu parleras aux fées, dit-elle en riant. » « C'est quoi cette histoire de fées ? » « Je ne sais pas, je connais la légende de La Chapelle Saint Domice, mais je n'ai jamais vu d'apparition ! et d'ailleurs, je n'y ai jamais cru. » « Tu pourrais me raconter ? Je sais que tu aimes à me raconter les histoires. Et c'est après s'être couchées, qu'à la lueur d'une bougie, Angèle raconta........

   
Par eve anne
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