Présentation

  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

Rechercher

Calendrier

Avril 2024
L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          
<< < > >>

Derniers Commentaires

Images Aléatoires

  • 8876993.jpg
  • 1518174560
  • Milly10.jpg
  • 12.jpg
  • 200402sha11.jpg
  • Daisy-02

Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

 


Le  Testament de Benjamin  Briggs.


551375tn_Victoria_Square_Droit.jpg

Adélaïde Sud Australia

 

Dimanche 19 mai 1901

 

 

159540tn_Sarah60ans.jpgC'était le début de la saison froide à Adélaïde. Enveloppée dans son châle, Sarah était à demi allongée sur le canapé d'osier au beau milieu de la terrasse de cette magnifique demeure de style victorien. Elle venait là tous les matins, régulièrement depuis 27 ans. De cette terrasse, elle avait une vue étendue vers la mer. C'était la raison de son choix, quand elle avait fait construire cette immense maison : pouvoir contempler l'océan. Sarah, sans jamais l'avoir avoué, attendait, qu'un navire apparaisse à l'horizon, elle était sûre que malgré le progrès, ce serait un navire comme les goélettes de jadis, avec de jolies voiles gonflées de vent. Tout le monde dans la maison savait ce qu'elle attendait, mais personne n'en parlait jamais. Ce matin là, il se passerait quelque chose de particulier : Une messe serait dite dans la chapelle de la propriété. Sophia Mathilde serait là avec son fiancé Maxime, Arthur serait là également avec sa jeune femme et son fils. Et puis le mari de Sarah, Lusciano.
Personne ne savait pourquoi, ce jour là, la petite chapelle regorgerait de fleurs. Sarah n'avait pas envie d'en parler, elle était perdue dans ses pensées, elle vivait dans un autre monde.
Seul peut être Lusciano aurait pu deviner, mais il ne se sentait pas tellement concerné. Ce qui était de bons souvenirs pour Sarah, ne l'était pas forcément pour lui.
Pendant toute la durée de l'officie, Sarah resta à genoux, le rosaire entre les doigts.
Puis enfin, après que le prêtre eut prononcé son « ite missa es », la famille se dirigea vers la salle à manger, où avait été dressé une table de fête.
Sarah venait d'embrasser ses enfants et petits enfants, d'adresser quelques mots désagréables à son mari, et donné des ordres à ses domestiques. Ils se réunirent au salon pour prendre « l'apéritif ». Sarah quitta la pièce un moment, elle n'avait plus absorbé d'alcool depuis qu'elle était arrivée dans ce pays.
Elle retourna sur la terrasse, la mer l'attirait encore plus aujourd'hui que les autres jours.
Et cette fois là, elle distingua un point sur l'horizon. Cela ne pouvait être un navire marchand ou militaire, un panache de fumée en aurait signalé l'approche. Cela ne pouvait être qu'un voilier, un baleinier ou autre navire de pêche, qui utilisait encore la voile, qui était mieux adaptée et moins coûteuse que le charbon.  Elle sourit, et retourna rejoindre ses invités. Son obsession de la mer finira par avoir raison de sa santé.
Sarah était encore une très jolie femme. Elle venait d'avoir soixante ans, et elle avait bien vieilli. La taille serrée, la gorge imposante, elle était toujours vêtue avec goût, et ses manières étaient celles d'une dame de la haute Société. Sarah d'Aveiro Cobb, était aussi immensément riche, peut être la plus grosse fortune de la ville, ou même de l'Australie britannique.
Le repas fut généreux et de bon goût. Sarah suivait des yeux chacun de ses invités. Sa préférée de tous, Sophia Mathilde, excessivement jolie, avait reçu en héritage la beauté de sa maman, et sa ligne d'une féminité sculpturale. Elle avait de jolis yeux noirs, si jolis que Maxime, son benêt  de fiancé ne les quittait pas des yeux. En regardant le jeune homme, Sarah haussait les épaules, et pensait que « décidément, le temps ne les avait pas rendus plus séduisants » Elle parlait des hommes évidemment. Bien qu'étant l'épouse du Commandant d'Aveiro, ses soupirants étaient nombreux. Et Sarah répétait comme une litanie :
« Je passe beaucoup de mon temps à être désagréable avec ce genre de prétendants. »
Elle proposa d'aller prendre le café sur la terrasse. Une nuée de serviteur dressèrent la table et approchèrent les fauteuils.
Elle regarda l'horizon. Le navire était toujours là, la tâche avait grossi, le navire approchait.
« Que regardez-vous Sarah ? » demanda Lusciano.
- Je me demande si c'est un aviso ou une frégate ? Vous, le roi des Pirates, pardon des Corsaires, qu'en pensez vous ?»
Lusciano partit dans une autre pièce et revint avec une longue vue.
« Vous n'avez pas raison ma chère, ce n'est ni l'un ni l'autre. C'est un gréement de goélette, visiblement un navire de croisière. Un sentimental de la marine à voiles sans doute.
A ces mots, les sens de Sarah se mirent en éveil. Elle ne quitta plus la terrasse, et observa pendant des heures le voilier qui faisait route sur Adélaïde. Les vents n'étaient pas favorables, et le marin tirait des bords pour se rapprocher de la cote. Ses invités quittèrent la maison, mais elle n'était pas sûre de les avoir embrassés. 511813tn_Sophia.jpg Seule Sophia Matilde resta à ses côtés. Elle ne savait pas le pourquoi des attentes de sa mère, mais instinctivement elle en sentait l'importance. Le soir tombait, on ne distinguait plus rien que les lumières de la ville légèrement au dessous. Adélaïde est d'un relief plutôt plat, seule une petite montagne surplombe la ville. C'est sur le flanc de cette montagne que Sarah fit construire sa demeure. Elle l'avait baptisée d'un nom dont personne ne connût jamais la raison. « Victoria Place »

Seul le Commandant d'Aveiro savait ce qu'était le tourment de Sarah. Mais il n'en parla jamais à personne. Et personne ne s'enquit auprès de lui. Mais ce nom, lui-même  en ignorait l'origine. Le lendemain, il faisait soleil. Sarah se précipita sur la terrasse. Plus trace du voilier : soit il était au port, soit il avait continué sa route.
« Dommage » pensa Sarah, 
« Je me suis encore fait des idées. Je ne sais pas pourquoi je m'entête à cultiver une légende. Ce qui a été ne peut revenir, c'est simplement une chance que ça ait existé »
La matinée de ce mardi se passa comme les autres jours. Sarah s'était levée de bonne heure, et dès sept heures du matin, elle était dans son vaste bureau au siège de la banque, dont elle exerçait elle-même la direction. Le bureau était d'un luxe inouï, avec, ce qui étonnait beaucoup les visiteurs, de très grands portraits de célébrités. Et quand on lui faisait compliment de ses goûts, elle répondait :
« Ne vous laissez pas impressionner,  c'est du toc ! » 
 Et les gens repartaient rassurés.
Vers les dix heures, la directrice adjointe demanda à être reçue.
« Madame, il y a en bas un homme qui veut absolument vous rencontrer. Il dit que c'est important. Je pense que c'est encore un parvenu qui veut vous soutirer quelque argent.
- Oui, bien sûr ma chère Hortense, mais aujourd'hui je suis de bonne humeur. Faites le monter. Et faite le asseoir sur le sofa en face du miroir.
Sarah laissa le visiteur  poireauter quelques instants, se leva, fit pivoter le tableau qui faisait face à son bureau, et contempla le visiteur à travers le miroir sans tain.

687Lucien.jpgC'était un homme jeune, avec beaucoup d'allure, habillé à la dernière mode, visiblement il venait d'Europe, « Il n'y a que les français pour montrer autant d'élégance » pensa t'elle. Le visage avait les traits fins, Sarah eut le sentiment qu'elle l'avait déjà vu. Il avait le cheveu clair, Il ne portait pas de barbe mais la moustache. Un œillet blanc remplaçait sa pochette.
« Entrez monsieur, Que puis je pour vous ?
- Oh, pas grand-chose Madame, je vous présente mes respects, et demande votre pardon de vous déranger pour si peu. Je suis venu simplement pour vous remettre un message. J'ai parcouru la moitié du globe pour vous le remettre en main propre. Je vous prie d'ailleurs de m'excuser, mais j'avais promis de vous le remettre hier.
Sarah se mit à trembler violemment, et sembla perdre l'équilibre. Le jeune homme se précipita et avança un fauteuil.
« Excusez moi, ce n'est rien, j'ai quelques fatigues ces temps ci.
- Voulez vous que je vous laisse, ou que j'appelle quelqu'un ?
- Non, je vous en prie, demeurez. »
Sarah serra le pli sur son cœur, et se décida à rompre le cachet.
Quelques mots seulement occupaient le centre du message.
«  Je demande ton pardon, j'en ai besoin pour aller où je vais. Je t'aime. Florane. »
Sarah sentit que les meubles et les murs commençaient une valse infernale. Elle s'évanouit.
Le jeune homme appela. La directrice adjointe se trouvait encore tout près, sans doute écoutait-elle à la porte. Le jeune homme avait récupéré le message, il ne devait être lu que par Sarah.
Le médecin arriva et recommanda de reconduire Sarah chez elle pour qu'elle s'y repose.
Le jeune homme demanda à l'accompagner. Le médecin haussa les épaules,
« Pourquoi pas ? »
Sarah eut besoin de plusieurs heures pour reprendre vie. Quand elle sortit de sa chambre, on lui dit qu'un jeune homme l'attendait au salon. Mais si elle le voulait, on pouvait l'éconduire.
« Non je le reçois à l'instant. »
« Excusez-moi Monsieur de vous faire perdre votre temps !
« Mon temps vous appartient madame. »
Sarah sourit en entendant la phrase.
« Pouvez vous me dire qui vous êtes Monsieur ? »
Le jeune homme hésita un moment.
« Je suis Lucien Benjamin D'Auteuil. Pour vous servir Madame.
-Lucien Benjamin d'Auteuil ? Vous êtes le fils de...............Florane Marie d'Auteuil ? »
- Oui Madame, son fils unique.
Sarah sentait dans sa poitrine que les battements se son cœur allaient s'accélérant.
« Vous êtes venu seul ?
- Oui Madame
- Votre Père ?
- Il est ici, m'a-t-on dit, je ne le connais pas, je ne l'ai jamais rencontré. »
Sarah tourna le dos de la façon  la plus impolie, mais elle ne voulait pas laisser voir son visage tordu de douleur.
Il se passa un temps qui parût très long à Lucien. Mais celui-ci comprenait la douleur de Sarah et attendit qu'elle fût en état de poursuivre. Elle avait un petit mouchoir de dentelle avec lequel elle essayait d'éponger ses larmes. Puis elle se retourna.
- Et Votre mère, pourquoi ne vous a-t-elle pas accompagné ?
- Elle a quitté ce monde l'an passé. »
« Mon Dieu » s'écria Sarah en faisant le signe de la croix.
« C'est trop pour une seule journée. Auriez vous ces jours prochains, quelques heures  à me consacrer, ou êtes vous pressé par le temps ?
- Je suis venu à bord du voilier que m'a laissé ma mère. Il est au port, il peut m'attendre.
- C'est vous qui êtes arrivé hier dans la soirée ?
- Oui madame, je suis confus, à quelques heures près....
- Ne le soyez pas monsieur. Revenez me voir demain à la Banque Victoria, là où l'on s'est rencontré ce matin. Disons vers les dix heures. Est-ce que cela vous agrée ?
- Parfaitement, Madame, je vous présente mes hommages.
Lucien benjamin prit congé, et Sarah se réfugia sur la terrasse, enveloppée dans son châle, mais pour la première fois elle ne regardait plus l'horizon, c'était devenu inutile. Elle avait les yeux perdus, beaucoup plus loin, dans le passé, quelques jours après un violent cyclone. Le soir venu, Lusciano venait de rentrer de sa tournée, il salua son épouse :

476896tn_Adelaide.jpg
« On m'a dit que vous avez eu de la visite ? Qui était-ce ?
- C'était votre fils.
- Mon fils ? Grand dieu si j'en avais un, je serais le plus heureux des hommes.
- Réjouissez-vous mon ami, vous en avez un !
- Si quelqu'un se prétend être mon fils, ça ne peut être qu'un imposteur.
- Même si sa mère s'appelle Florane ?
- Mon dieu !
- Oui comme vous dites mon ami, mais je crois que Dieu n'y est pour rien. Lorsque Florane nous a quitté à Saint Benoît, elle portait votre enfant.
- Mais c'est impossible.  C'est une machination. Quelqu'un d'autre a du lui faire cet enfant.
- Florane avec un autre homme ? Vous délirez mon ami !
- Et pourquoi ne serait ce pas possible ?
- Parce que vous êtes le père, en plus il vous ressemble.
- Florane vous avait rejoint parce qu'il vous fallait une femme. Il n'était pas prévu qu'elle tombe amoureuse de vous. Mais c'est arrivé. Elle vous a aimé à la folie. Et vous n'avez fait que la décevoir ! Elle avait un cœur immense, une volonté de fer, vous n'avez fait que la mépriser ...... et l'engrosser.
- Je ne pouvais agir autrement.
D'après les dates que m'a fournies le jeune homme, Florane était enceinte de près d'un mois quand elle nous a quittés, et elle le savait forcément. Sachant cela et devant votre conduite irresponsable, elle n'avait pas d'autre choix que de nous quitter.
- Florane était une criminelle dangereuse.
- Ne soyez pas ridicule, Florane a eu le courage que nous n'avons pas eu. En plus elle vous a sauvé la vie.
- Et comment cela ?
- Quand elle nous a surpris ensemble, elle ne vous a pas tué.
- J'avais mon épée.
- Vous plaisantez, Florane n'a pas eu peur de votre épée, pas plus qu'elle n'a eu peur des trois cents livres du marin. Quand nous étions à Montréal, elle ne craignait personne à l'épée. Je le sais parce que nous avons pratiqué l'escrime ensemble.
- Vous ?
- Oui moi, je ne suis pas que la gourde qui vous a épousé ! Et la vérité c'est qu'elle ne vous a pas tué parce qu'elle pensait que je vous aimais.
- Je ne crois pas à cette histoire.
- Libre à vous de mourir idiot. Florane n'est plus, c'est la seule chose qui m'attriste.
- C'est une machination !
- Qu'importe puisque l'on ne vous demande rien.
- On me demande quand même d'être le père....
- Non, personne ne vous demande rien, Commandant. »
Lusciano savait que lorsqu'elle l'appelait « Commandant » c'était que la colère était proche.
Il préféra sortir en claquant la porte.
« L'imbécile ! Comment ai-je pu être aussi stupide ? Florane, ma belle Florane, mon bel amour, comment as-tu pu me laisser vivre si loin de  ton amour ?
Le lendemain à dix heures sonnantes, Lucien était à la porte du bureau de Sarah. Elle le fit entrer.
« On s'embrasse ?»
- Avec plaisir, par quoi voulez vous commencer ?
- Quelques questions préliminaires.
- Je vous écoute.
- Que savez-vous de notre histoire, celle qui nous a liées, votre mère et moi ?
-Tout Je crois. Ma mère avait souhaité que je n'ignore rien de sa vie, je pense qu'elle m'a tout dit. Peut être pas ses moments d' intimité, mais tout le reste oui.
- Vous savez alors quelle est la signification de votre prénom ?
- Certainement, Lucien est le nom de mon père -en français- et Benjamin le nom de votre mari, pour lequel elle avait une grande admiration. Elle a d'ailleurs bien insisté en précisant qu'il n'y avait jamais eu d'aventure entre elle et votre mari.
- Elle vous a raconté notre voyage, ses motifs, son déroulement, ses surprises ?
- Oui, dans le détail. C'est une belle aventure. Dommage que vous ne l'ayez pas terminée ensemble.
- Croyez bien que je le regrette, et ça depuis toujours.
- Et pour vous apporter le sourire, sachez que La Marie Céleste a été retrouvée intacte quinze jours après l'avoir abandonnée, et qu'elle est bien classée dans les vaisseaux fantômes. Les hypothèses les plus farfelues ont fleuri de partout.
- Nous nous sommes séparées vous le savez à saint Benoît après le cyclone. Florane savait qu'elle attendait un enfant, elle ne l'avait dit à personne. Et comme le Commandant avait jeté son dévolu sur moi, désespérée, elle a quitté le navire en compagnie de Paloma, une jolie danseuse rencontrée sur le navire.
- Oui, elle m'en a parlé, C'est elle qui m'a mis au monde, m'a-t-on dit. Elle a accompagné ma mère pendant une dizaine d'années. C'était une femme très douce. Elle a quitté ma mère pour une tournée à travers le monde, on ne l'a jamais revue.
- Et nous, nous avons gagné l'Australie directement. Ma servante à l'époque, ma belle Amiya, a repris le bateau pour l'Inde, le pays de sa famille.
- Oui, mère 'a souvent parlé d'Amiya et de son extraordinaire beauté.
- Il est dans mes projets également de tenter de la retrouver.
- Vous savez aussi, bien sûr, quelle était la nature du chargement de notre navire ?
- Oui bien sûr.
- Dés que nous sommes arrivés ici, tout a été très vite. En Australie, quand on a de l'argent on peut tout faire, tout de suite. J'ai donc pu bâtir un empire financier. Lusciano est resté avec moi, et ensemble nous avons géré notre fortune, mais il n'y eut plus jamais d'amour. Notre amour a sombré à Saint Benoît.
Quand je dis notre fortune, cela comprend la vôtre également et celle d'Amiya. J'ai bloqué l'argent qui doit vous revenir, et l'ai fait prospérer. Vous êtes immensément riche, et nous devons cette chance au courage de votre mère.
- Ma mère m'a parlé de cet or que vous avez transporté. Elle m'a dit que si vous m'en parliez, elle vous faisait savoir qu'elle ne revendiquait pas le moindre penny. Elle prétend que vous avez été plus heureuse à Montréal qu'avec une fortune sous les pieds.
- C'est la vérité. Mais tout cet or était là, il fallait bien en faire quelque chose, et je ne vous apprends rien en vous disant qu'il vaut mieux être riche que le contraire. Je ne connaissais pas  tous les projets de mon mari, et j'ai essayé de faire pour le mieux. Si je n'avais pas eu cette occupation, je serais morte depuis longtemps.
Actuellement, nous avons une banque, où nous nous trouvons actuellement, nous sommes présents dans les industries du luxe, nous avons des mines de cuivre et les usines de traitement, une ferme d'élevage de moutons, avec neuf mille têtes, nous avons des terres de culture, de deux cent milles acres, nous avons plusieurs navires de commerce, nous prêtons à l'état, et nous occupons trois mille salariés.
Mais tout cela, pour reprendre une expression célèbre, c'est du toc ! Si on me proposait d'échanger tout cela pour revivre l'amour que j'ai vécu avec Florane, je n'hésiterais pas une seconde. »
Lucien sourit à cette évocation.
« Et votre mari, vos enfants ?
- Mes enfants étaient là hier. Si vous aviez été à l'heure, vous les auriez
rencontrés. Vous ferez leur connaissance. Après tout, vous êtes un peu de la famille.
Quant à mon époux, le Commandant, je ne l'ai jamais vraiment aimé. Je lui ai cédé, c'était une bêtise qui m'a coûté l'amour de Florane. Je l'ai payée pendant trente ans. Ce n'est pas un mauvais homme, mais après avoir aimé Florane, je ne pouvais aimer quelqu'un d'autre, homme ou femme.
- Seriez vous choqué monsieur d'entendre parler de l'amour que peut ressentir une femme pour une autre femme ?
- Pas du tout, Je n'ai jamais vu ma mère aimer un homme, et je ne m'en trouve pas plus mal.
- Et que lui est il arrivé ?
- Elle est décédée de maladie. Après avoir beaucoup souffert.
- Mais qu'a-t-elle fait toute sa vie ?
- Elle a repris la charge de son père, et elle a été diplomate pour le gouvernement Français.
- C'est comme ça que j'ai voyagé dans le monde.
- Ma mère et moi avons dû apprendre l'Italien, le Russe et le Japonais. J'en oublie peut être, elle parlait couramment huit langues.
- Le pays où nous avons séjourné le plus longtemps fut l'Argentine, quand elle vivait avec Paloma. Paloma était dans son pays, une très grande artiste, une danseuse renommée. Elle était très célèbre dans tous les pays hispaniques. Elle a toujours été dévouée. Sans elle, ma mère serait morte.
- J'y ai souvent songé. Cette femme a sûrement aimé Florane...............Qui ne l'aurait pas aimée ?
- Et ce voilier avec lequel vous êtes venu ?
- J'en ai hérité de ma mère. C'est elle qui l'a fait construire. C'est une réplique le La Marie Céleste. Elle était une experte en navigation. Nous avons fait de très longues croisières. Nous avons dû faire plusieurs fois le tour du monde.
Et comment s'appelle-t-il ?
- Presque comme votre maison, le « Victoria Square. » c'est curieux non ?
-Pas tellement. Votre mère avait le goût des symboles. Allons déjeuner voulez vous ? Je suis heureuse de vous inviter dans votre restaurant.
- Mon restaurant ?
- Votre restaurant Lucien, il faut vous faire à cette idée que la moitié de la ville vous appartient.
- Je pense que votre réussite vous honore.
- Ne vous laissez pas impressionner, c'est du toc !
- Du toc ?
-Oui, ne faites pas attention, je radote un peu. »
Le restaurant était un lieu de luxe feutré. Il avait le style Français dans un décor anglais.
«  C'est du toc aussi ? » Demanda Lucien.
-Oui, bien sûr, le toc c'est tout ce qui est luxe dont je pourrais me passer, c'est-à-dire à peu près tout.
- Le restaurant s'appelait «  Rue du Molinel »
- Ce qui veut dire ?
- La  rue du Molinel, est une grande rue de Lille où votre mère est née. Vous ne le saviez pas ?
- Pour Lille oui, pour la rue non. Je vois jusqu'où sont allées vos confidences.
- Mon mari dit que vous êtes un imposteur. Moi je ne le crois pas.
- S'il le croit, c'est dommage, mais cela n'a aucune importance, puisque je ne revendique rien. Je suis simplement venu vous porter un message, vous parler de ma mère, et faire votre connaissance. Mais je vais vous montrer quelque chose. Peut être l'ai-je volé également ? » 47725TN_SarahCross.jpg

Lucien sortit de sa poche, un écrin à bijoux, et le tendit à Sarah. Sarah poussa un immense soupir en contemplant le bijou. Une croix d'émeraudes avec 4 diamants. Elle dévissa le pied de la croix et sortit le billet écrit de sa main. Elle ne se souvenait plus exactement des mots, mais elle fit la relation avec le message de Florane.
« En guise de pardon, je lui donne mon amour pour l'éternité. »

Et vous Monsieur, quel est votre métier ?
« Diplomate actuellement, mais je compte me lancer dans l'industrie automobile qui est me semble t il d'un très grand avenir.
- Oui, votre choix est judicieux. Nous suivons ce sujet de très près.
- Ma mère a amassé une confortable fortune. Partout où elle s'est installée elle a créé là une industrie, là des cultures, son empire est immense.
J'en suis fort impressionnée. Votre mère était une femme extraordinaire.
Nous allons repartir chez moi, mais faites moi visiter votre goélette. S'il vous plait.
- Avec grand plaisir Madame. »

Le « Victoria Square », était effectivement la réplique de la Marie Céleste. Un peu moins longue peut être, mais les mêmes proportions, la même ligne parfaite.
A l'intérieur, tout avait été reconstruit à l'identique. Pas de luxe, le confort est resté celui d'il y a trente ans. Sur la table à cartes, le compas, le chronomètre et le sextant portent les initiales BSB : Benjamin Spooner Briggs. Dans la cale, une petite quantité d'eau est embarquée. En voyant l'air amusé de Sarah, Lucien expliqua.
« C'est une volonté de ma mère. Elle m'a affirmé que le navire ne pouvait voguer sans cela. »
Dans la cabine, un placard, et dans ce placard une robe sur un cintre : La robe bleu marine de Sarah.
« Voilà pourquoi je ne la trouvais plus...... » Dit elle avec le sourire.
« Lucien, acceptez vous de passer la soirée à la maison ? Je vais prévenir ma fille, mon mari de toute façon sera là, Arthur habite trop loin.....
-Avec grand plaisir. »
Le reste de la journée passa en confidences réciproques.

............. Florane se sentant partir, avait occupé ses derniers jours à préparer le voyage de son fils. Et ses dernières heures à lui répéter sans cesse ce que Sarah devait savoir. Elle avait un doute : que Sarah ne reçoive pas Lucien. Mais elle espérait le contraire. Un amour comme le leur ne pouvait exister à sens unique.
« Où avez-vous élu domicile ?
Nous avons vécu partout. La terre entière est notre domicile. Actuellement je suis en mission en Afrique du Nord, mais ma maison se trouve à La Rochelle. Le plus joli port de France.
« Je croyais que c'était Marseille ?
- Pour le commerce oui, mais pour le romantisme, la Rochelle est mieux. ! Et puis c'est sur l'océan.
- La sépulture de votre mère s'y trouve ?
- Non, la sépulture de ma mère se trouve à Saint Benoît, Elle a choisi ce lieu parce que c'est là que mon père l'a rejetée. Elle  repose dans un mausolée dans le petit cimetière de la ville.
- C'est là que je l'ai abandonnée aussi. Dieu me pardonne. J'ai vécu ce remord toute ma vie. »
Le soir était venu, avec la fraîcheur de saison. Les invités sont arrivés, Sophia et son fiancé, Lusciano, et quelques autres personnes proches de la maison.
Lucien fut présenté comme le fils de la  grande amie et associée que Sarah avait connue au Canada.
Et les papotages commencèrent dés l'apéritif. Lucien, qui ne semblait pas tellement intéresser les convives, devint la vedette quand les invités apprirent qu'il était français. Il parla beaucoup de Paris, de ses voyages, de sa ville d'adoption, de son métier, un peu de politique, Mais il ne parla pas de sa mère. Sarah ne le quittait pas des yeux, étudiant avec soin sa façon de se comporter. Elle vit qu'elle n'était pas la seule, Sophia Matilda semblait en admiration.
De tout le repas, Lusciano n'avait pas desserré les dents.
Lucien quitta la maison pour rejoindre son hôtel. Dès qu'il fut parti, Sarah s'adressa à Lusciano :
« Je vous fais mes compliments Commandant, pour la façon dont vous avez accueilli votre fils.
Il vous faudra pourtant vous habituer à sa présence. J'ai maintenant l'âge et l'occasion de laisser la place à plus jeune que moi. Ce garçon me parait tout à fait qualifié pour prendre la direction de notre empire. Et puis, je pense que les surprises ne sont pas finies ..... Je vous salue Commandant»
Le matin de bonne heure, on déposa un pli à la réception de l'hôtel.
« Mon cher Lucien. Il n'est pas possible que vous repartiez avant que nous n'ayons eu l'occasion de nous rencontrer et de nous entretenir. J'ai des quantités de chose à vous dire, et quantité de questions à vous poser.»
C'était signé : Sophia Matilda.
Et au même moment Sarah lisait le message laissé par Sophia Matilda.
« Mère, je ne comprends pas que vous ne m'ayez jamais parlé de ce Monsieur Lucien.
Je suis sous le charme, et lui ai demandé de surseoir à son départ. »
Sarah sourit : « J'en étais sûre. »
Lucien accepta de prolonger son séjour. Il rencontra Sophia Matilda. Ce fut le coup de foudre immédiat. Pendant près d'un mois, ils ne se quittèrent plus. Sarah regardait grandir cette passion avec satisfaction. Elle fut totalement heureuse lorsque Maxime fut définitivement éconduit.
La semaine suivante, les fiancés étaient sortis en mer pour une croisière de quelques jours et une escale dans l'île de Tasmanie, qui venait tout juste de rejoindre l'état Australien. Sarah voulut en  profiter pour se changer les idées, et se  fit conduire au nouveau théâtre de la ville, où était présenté un tout nouveau spectacle de Flamenco et autres danses typiques des pays hispaniques.
Dans le hall du théâtre, elle lut avec attention les affiches qui présentaient le spectacle.
Une phrase parmi d'autres attira son attention :
« Un ballet mis en scène par Paloma Maya Vargas »

12454tn_Theatre.jpg
Sarah fut prise d'un léger tremblement. « Et si c'était............. » Le spectacle fut un enchantement. Sa nouveauté, la beauté de ses danseuses, la qualité des chants, ravirent la totalité des spectateurs de la haute société d'Adélaïde. Ce n'était pas souvent que l'on pouvait voir  un spectacle original de cette qualité. A la fin, Sarah attendit que la salle fût vide, et demanda à être conduite auprès de Paloma Maya Vargas. Comme elle était la mécène du théâtre, on ne put lui refuser.
Dans la loge, il y avait beaucoup de monde, beaucoup de fleurs, et beaucoup de jolies danseuses. Paloma aperçut Sarah  qui venait de pénétrer dans la pièce. Elle se leva, n'en croyant pas ses yeux.
« Sarah ? Est ce bien vous ?
- Oui Paloma, vous n'avez pas changé. Toujours aussi jolie ! Mes compliments pour votre spectacle. »
Le bruit des voix était élevé. Paloma entraîna Sarah par la main dans l'alcôve qui jouxtait la loge.
« Sarah, je trouve que vous n'avez pas tellement changé non plus, toujours ce regard de braise, et cette silhouette.... Si vous saviez combien de fois j'ai souhaité vous revoir !
- C'est la même chose pour moi. Notre rencontre fut brève, mais suffisante pour que vous ayez marqué mon souvenir.
- Sarah, je suis si heureuse de vous voir. Peut être pourrez vous me donner des nouvelles de Florane, êtes vous toujours ensemble ? Mon dieu quel bel amour vous avez vécu ! Florane m'a tellement parlé de vous. Votre souvenir l'a privé d'autres amours. Que devient-elle ?
- Florane est décédée l'an passé. Je l'ai appris seulement le mois dernier. Et d'ailleurs, à cette occasion on m'a beaucoup parlé de vous ! Quelle coïncidence quand même ! Le monde est véritablement petit.
- Et qui vous a parlé de moi, et qui vous a appris cette triste nouvelle ?
- Lucien Benjamin, le fils de Florane, il est arrivé ici il y a deux mois. »
Le regard de Paloma était devenu fixe, et son visage était d'une pâleur extrême.
«  Et quel âge a ce garçon ?
- Vous le savez bien, il a une trentaine d'année, il m'a dit que vous aviez assisté sa mère pour le mettre au monde. »
Paloma resta un moment silencieuse. Son visage était maintenant crispé. Elle prit d'une main tremblante le poignet de Sarah.
« Que Dieu nous protège Sarah, J'ai vécu dix années d'une douce  complicité avec Florane, Une complicité totale mais sans vraiment d'amours. Et je puis vous jurer par tous les saints que

Florane n'a jamais eu d'enfant. »

577352tn_flamenco.jpg 

    MaryCeleste 249

   MaryCeleste 242

 

 

Par eve anne
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Retour à l'accueil
 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés