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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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VI-Michèle
 

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Nous aimons toutes à savoir ce qui peut nous faire souffrir.

   

                                         Deux années se sont passées, depuis ces premières vacances dont je garde le souvenir ému. La rentrée en terminale était proche, deux semaines pour Michèle, trois pour moi. Toutes les classes ne rentraient pas en même temps. C’était l’année du Bac, après je devrai quitter le lycée et partir je ne sais où. Je voulais absolument faire une licence de lettres, et peut être aussi d’espagnol. Je suivrai les conseils de Michèle. Sans elle, je crois que je ne pourrais plus vivre un seul instant. Je n’osais imaginer ce que pourrait être le drame de ma vie, si Michèle venait à me quitter. Et pourtant, il faudra bien envisager la question, pour l’année suivante, nous serons fatalement séparées.
La rentrée se passa simplement, sans anicroche. Denise ne m’avait pas oubliée, Michèle était mon prof d’espagnol et mon prof d’anglais. J’aurais aimé qu’elle fasse l’effort de me faire le français aussi. Denise était venue à ma rencontre, et m’avait embrassée comme ça, devant tout le monde, sans aucun complexe. Je sens encore sur ma joue la douceur de ses lèvres. Elle me posa quelques questions sur mes vacances, sur nos vacances surtout. Puis elle me dit qu’elle était allée au Portugal avec sa famille, et qu’à Fatima, elle avait prié pour nous. Je n’étais pas pratiquante, mais je savais par ma maman, que le fait de prier pour une personne que l’on aime, était vraiment une volonté d’offrir le bonheur, et la réalisation des souhaits les plus secrets. Denise nous avait prises en amitié, et notre histoire lui plaisait, par la durée et l’intensité de notre liaison. Peut être vivait elle aussi une histoire semblable, ou peut être le souhaitait-elle. Qui sait, si à Fatima, elle n’avait pas demandé à la Vierge Marie de lui donner les mêmes joies. J’aimais Denise, j’aurais été mortifiée qu’elle eût des problèmes à cause de moi, ou de nous.
Michèle pensait que la jalousie de certains profs, ceux dont elle repoussait les avances par exemple, pourraient lui causer du tort. Denise devait le savoir aussi. Je pense qu’elle s’en préservait à sa manière. C’est vrai que j’allais sur mes dix huit ans, et que légalement j’étais encore mineure. Mais les gens qui me regardaient, me voyaient comme une femme, et pas comme une gamine. Quand nous étions toutes les deux, nous avions la même taille, j’étais un peu plus épaisse, très féminine, nous étions deux adultes. Michèle ayant gardé un visage de jeune fille, nous avions l’air d’être du même âge. Il est vrai aussi que les filles atteignent la maturité beaucoup plus tôt que les garçons. Et après ces années de vie « commune », je n’ignorais plus rien des choses de la vie, du moins à ce qu’il me semblait. De toute façon, j’avais la majorité sexuelle, ce qui mettait Michèle à l’abri du détournement de mineure. Michèle avait adroitement tissé des liens avec ma maman. Elles se parlaient bien, souvent, et elles s’aimaient beaucoup. Ma maman m’avait toujours laissé partir en vacances avec quelques appréhensions. Mais elle se rendait compte que Michèle s’occupait bien de moi, et que sans vouloir parler des relations amoureuses, elle avait une excellente influence sur mon adolescence. C’était une pensée que je partageais totalement. Michèle occupait tout l’espace de ma vie. La reprise des cours se passa le plus simplement du monde. Michèle s’organisa dès les premiers jours pour travailler ensemble le soir. Elle, pour ses corrections et ses préparations, moi pour mes devoirs et leçons. Elle avait décidé de me faire travailler, et que j’aurai le bac avec mention. Elle ne mettait plus les pieds dans la salle des profs. Elle évitait ainsi les allusions et les quolibets. Quelques professeurs de ses amies, lui racontaient ce qui se passait. Mais dans l’ensemble, il n’y avait que les hommes qui critiquaient ouvertement notre liaison, comme si c’était le sujet principal de l’établissement, et comme si leur désapprobation pouvait changer quelque chose.
Aménagé au mieux de nos désirs, le temps passait sans nuages. Sans nuage pour moi principalement, car pour Michèle et son mari c’était autre chose. Les prises de bec étaient quotidiennes, et ils faisaient maintenant chambre à part. Ludovic ne supportait pas sa liaison avec moi, et Michèle n’avait rien accepté de lui, depuis avant les dernières vacances. Le ménage semblait voué à la faillite. Michèle en parlait comme d'une fin inévitable. Aux alentours de Noel, elle proposa d’aller au ski en Haute Savoie. Pour moi, c’était la fête. Pour Michèle c’était une transition, car elle ne retourna pas chez elle. Le premier jour de notre retour, elle demanda le divorce. Elle habita pour un temps dans un studio qui lui fut prêté par une de ses amies, Puis on se mit à la recherche d’un logement un peu plus grand, sous entendu, pour deux personnes. Nos vacances avaient été une réussite totale. Il avait fait beau, le paysage était grandiose, et nous avons joué comme des gamines. On allait danser tous les soirs, dans une boîte à filles. Et on faisait l’amour jusqu’à épuisement. C’est sûrement cette joie de vivre partagée qui poussa Michèle à forcer le destin. Nous avons choisi ensemble sa nouvelle résidence, dans un immeuble moderne près de la forêt. Je ne passais pas les nuits chez Michèle. Maman aurait accepté, sûrement, mais en aurait éprouvé j’en suis sûre, une grande tristesse. Surtout que l’année suivante, il faudrait bien s’y résigner. Ma mère m’offrit toutefois de passer mes week-ends chez elle. J’étais dans les meilleures conditions pour être heureuse, et réussir mon année. J’avais toutes les chances de réussir, je travaillais beaucoup, les week-ends n’étaient pas fait que de détente. Nous avions beaucoup d’occupations culturelles. Principalement des visites, châteaux, jardins, Musées, des lectures dans les deux langues, et des films en espagnol original. A part les soirées où nous allions danser, nos activités étaient toujours dans le cadre d’un enrichissement culturel. Nous n’étions qu’à une demi-heure de Paris par le train, et la source de nos loisirs était ainsi inépuisable. Je n’ai jamais eu l’impression de perdre une seule seconde de mon temps. Nous faisions beaucoup de sport. J’avais conservé la sortie dominicale à vélo avec mon père. C’était sacré, il ne s’en serait jamais remis. Michèle commença à pédaler un peu aussi. Puis elle y prit goût, et fit rapidement de gros progrès. Ensuite nous avions une nocturne par semaine à la piscine, et là, Michèle était très performante. Elle nageait comme un poisson, sur de longues distances. Et dernière distraction, évidemment, le cheval. Le cheval à Compiègne, c’est une institution.. Ce fut une année folle, où travail amours et loisirs se mêlèrent dans la joie et la sérénité. Au milieu de l’année scolaire, Michèle « décida » que je ne pouvais pas rater la mention au bac. Elle était satisfaite de la façon dont je travaillais, elle était heureuse du sérieux que j’y mettais, en réussissant à bien séparer le temps du travail du temps de l’amour et des loisirs. Pour elle, j’étais la fille la plus sérieuse du Lycée. Il fut donc question de « la suite », de ce que je ferai après le bac. Il n’y avait pas de faculté de lettres à Compiègne. J’avais donc un choix limité. Je ne me souviens plus pourquoi il ne fut jamais question d’Amiens, et notre choix se résumait entre Lille et Paris. Pour quantité de raisons, Lille fut choisie. Michèle, comme à son habitude, ne voulait pas être prise au dépourvu. La décision qu’elle avait prise, levait le voile sombre qui persistait sur notre avenir. Elle demandait sa mutation pour Lille, elle se mettait à la recherche d’un logement dont nous pourrions prendre possession dès Juillet. Beaucoup de logements se libèrent en fin d’année scolaire, la décision était donc judicieuse.
« Et si je rate le bac ?
- Tu auras une gigantesque fessée, je ne te ferai plus l’amour, et tu le repasseras à Lille ! » Voilà, c’était tout simple. Michèle c’était l’organisation personnifiée cela présentait de multiples avantages, notamment celui d’avoir le temps de se préparer moralement à tous ces changements.. Michèle invita Denise à « la maison ». Je trouvai que c’était une bonne idée, subtile et généreuse. Elle voulait lui parler de nos projets, pour qu’elle ne soit pas mise devant le fait accompli. Denise accepta avec plaisir l’invitation de Michèle. Ce fut une soirée des plus agréables, sous le signe de la confidence et de l’amour. Denise nous confia qu’elle avait détecté notre liaison dès le début. Qu’elle avait été saisie des plaintes des autres professeurs presqu’aussitôt. Elle cita des noms, presque toutes les « amies de Michèle» s’était plaintes de sa liaison. Denise nous avoua aussi qu’elle avait eu une liaison avec une élève, mais que celle-ci n’était plus au Lycée. Elle nous aimait beaucoup, et souhaitait que notre couple dure l’éternité. Elle me dit aussi que j’avais choisi la femme la plus honnête qui soit. Une femme qui avait fait ses choix, qui les assumait et respectait les gens, avec beaucoup de générosité. Nous allions lui manquer énormément. Nous étions convaincues Michèle et moi que Denise nous avait parlé avec sincérité.
Ce fut bientôt l’épreuve du bac. J’étais tellement bien préparée que je n’avais aucune appréhension, et j’étais sûrement de tous les candidats, la moins intimidée. Je suis tombée sur des sujets que je connaissais bien, ce fut facile. Je réussis le bac avec la mention « Très Bien » et une note de 17, 75 de moyenne. Quand elle a appris le résultat, Michèle s’est effondrée en larmes, et c’est moi qui la consolais. Elle réussit à me dire entre deux sanglots :
« Tu aurais pu faire l’effort d’aller jusqu’à 18 » J’avais la meilleure note de notre Lycée. Les commentaires furent naturellement que nous avions triché, et que Michèle avait usé de ses charmes pour avoir les sujets. Auprès de qui, on se le demande! Nous avons fêté « notre » réussite avec un week end à Venise. C’était le cadeau de Michèle. Il a plu tout le week end, mais je ne souviens pas en avoir souffert.. Nous avons fait toutes les formalités pour mon inscription à Lille, et nous avons signé pour une location d’un trois pièces à Villeneuve d’Ascq. Michèle m’avait encore réservé une surprise. De celles qui me laissaient sans voix. Elle savait qu’elle aurait facilement un poste dans un lycée de la ville, et que, moi en faculté, on ne se verrait que le soir. Elle a eu l’idée de préparer, comme moi, une licence en Lettres Modernes. Elle donnerait ses cours d’espagnol, laisserait tomber les cours d’anglais, et assisterait avec moi aux cours de lettres. Et les cours qu’elle ne pourrait suivre, elle se rattraperait en me les faisant travailler. J’étais sidérée qu’elle ait pu imaginer un schéma aussi précis. Mais cela semblait tenir la route, et de toute façon, ça ne coûtait rien d’essayer. Avec un peu de chance, nous serions ensemble la moitié du temps, et Michèle mettrait une troisième licence à son bagage.
Plus le temps passait, plus je me rendais compte du gigantisme de l’amour qu’elle avait pour moi. Se remettre en cause professionnellement dans le seul but de gagner du temps pour être ensemble, me paraissait absolument fabuleux. Qui d’autre serait capable de s’engager dans pareille aventure ? Le temps de pouvoir disposer de l’appartement, nous sommes parties à Malaga faire la bise à la famille, puis tout de suite à Formentera, pour deux semaines de paradis. Nous sommes descendues en car à Malaga. C’est un peu plus long que le train, mais c’est deux fois moins cher. Le car était confortable, le seul inconvénient, est de ne pouvoir réellement se dégourdir les jambes. Et nous sommes remontées en car aussi à partir de Barcelone. Nous avons retrouvé avec plaisir les « huppes faciées » ces oiseaux magnifiques de la méditerranée. Puis nous sommes revenues nous installer.
Quand j’ai déménagé mes affaires de Compiègne, ce fut un serrement de cœur. L’oisillon quittait le nid familial. Seule ma jeune sœur semblait heureuse de pouvoir utiliser toute la place. Quand mon père me vit emmener mon vélo, il n’a pu retenir une larme. Je ne sais pas s’il est possible d’avoir un père plus affectueux que le mien. Il m’adorait, il trouvait toujours des excuses à mes bêtises. Ma liaison avec Michèle ne l’a jamais gêné. Il se plaisait à dire qu’il valait mieux fréquenter une jolie femme qu’un jeune con. Nous avons passé le reste de nos vacances à emménager, et à découvrir Lille, les alentours, un peu de la Belgique. Nous sommes allées nous baigner à Ostende, dans une eau glaciale. Nous avons été extrêmement surprises par la beauté des villes Belges, et par les demeures magnifiques qui parsèment la campagne. Gand fut une révélation. L’animation qui régnait à Lille était absolument étonnante. La rue de Béthune, le vieux Lille et la rue Esquermoise, tout ça nous parut très encourageant, nous étions heureuses. Aucune raison de nous ennuyer ou de ne pas nous plaire à Lille. L’année scolaire commença plus tôt pour Michèle que pour moi. Au Lycée elle n’avait eu aucun mal à trouver un poste d’Espagnol, avec en plus quelques heures de remplacement. J’essayais de savoir si dans ses classes elle avait une jeune fille à gros seins qui lui faisait des déclarations d’amour. Ce genre de discussion ne lui plaisait pas tellement. Elle me répondait que, côté sentimental, et coté seins, elle avait tout ce qui lui fallait et même au-delà, et que les filles de ses classes, elle ne les avait pas regardées. De mon côté, quand elle n’était pas là, j’avais commencé à lire les œuvres recommandées pour cette année. Mais en fait je pensais souvent à Michèle. En plus d’être amoureuse, j’étais admirative de la façon dont elle m’aimait. Je sentais nettement la force de cet amour, et je voyais bien ses yeux quand elle me regardait. Je sentais aussi avec quelle envie elle respirait le parfum de ma peau, avec quelle douceur elle caressait mes seins. Je ne décelais aucune lassitude dans ses sentiments. J’étais émerveillée, et j’avais peur de ne pas savoir lui rendre cet amour, j’avais peur qu’elle soit insatisfaite de mes sentiments. Et puis ce fut « notre rentrée ». Pour moi, ce fut un gros dépaysement par rapport au lycée. Dire l’effet ressenti d’avoir à côté de moi dans l’amphi la femme de ma vie, c’était inimaginable. Michèle était là, sérieuse, attentive, et elle était là pour moi. Et la vie avait changé. Dès la sortie des cours, on pouvait se tenir la main, ou par la taille ou par les épaules. L’une contre l’autre à s’embrasser ne choquait personne, d’ailleurs nous n’étions pas les seules. Curieusement, il y avait plus de couples de filles que de couples mixtes. A croire que les garçons avaient honte d’exposer leurs sentiments, ou alors ils n’en avaient pas, peut être leur faudrait il encore quelques années avant d’en arriver là. Pour moi, c’était la révolution. Aller en cours en tenant Michèle par la main, je m’imaginais que le monde entier était témoin de mon plaisir. Et jamais aucune fille aucun garçon, aucun prof ne fit allusion à notre liaison. Pourtant, la différence d’âge était visible, à croire que les « conneries du Lycée » n’avaient plus de raison d’être. Il faudrait peut être que les profs se remettent en question, et puissent faire l’effort d’admettre que l’amour n’a pas de servitudes. Tant que l’on ne faisait pas d’atteinte à la pudeur, on pouvait vivre nos sentiments au grand jour. Notre façon de vivre fut évidemment bouleversée, et le travail occupa la plus grande partie de notre temps. Le sérieux de Michèle dans son travail était absolument étonnant. Quelques fois je l’aidais en corrigeant des copies d’espagnol. Elle me disait que si j’étais plus courageuse, je devrais préparer une licence d’Espagnol ! Moi, je me voyais mal apprendre toute la littérature espagnole. Le comprendre et le parler me semblaient suffisant. Je dus promettre d’y réfléchir, pour quand je me serais organisée. En vérité, et sans oser le dire, je pensais qu’il me faudrait trouver une occupation rétribuée, pour participer davantage aux dépenses du ménage. Quand j’en ai parlé à Michèle, elle m’a prouvé par a+b que ce n’était pas nécessaire. Il fut convenu qu’on laisserait passer la première année comme ça, et que l’on verrait après. Je pensais beaucoup à l’avenir.
Nous étions parties pour trois années d’étude. Peut être que pour Michèle ce serait différent, vu qu’elle avait déjà satisfait à pas mal de formalités. Ensuite, ça serait plus compliqué, il y aurait des concours, des choix à faire, des stages, Je préférais ne pas y penser. Je partageais déjà les études avec un amour fou, j’étais peut être la seule étudiante dans cette situation ? Sans parler des personnes plus âgées qui s’étaient remises aux études. J’étais heureuse, j’avais l’impression maintenant d’être définitivement adulte. Nous avions notre appartement, notre vie, et nous avions nos études, et notre amour faisait le reste. L’année suivante, je trouvais un « petit boulot » au journal local, la très célèbre Voix du Nord. Je faisais des piges, des corrections, des mises en page, des petits articles. Ça me plaisait. Ça ne plaisait pas à Michèle. Elle m’avait avoué que de me savoir dans ce monde du journalisme allait lui poser de gros problèmes. Elle disait franchement qu’une jolie « femme » comme moi (elle avait employé le mot) allait faire des ravages chez les hommes, et peut être aussi chez les femmes. Je trouvais que c’était exagéré, c’est la première fois dans notre liaison que son amour tirait vers la jalousie. Je le compris tout de suite, et cessais cette activité. Mais je lui faisais remarquer que partout, il y avait des hommes et des femmes, et qu’il n’y en avait pas plus aujourd’hui que l’année dernière.
« Je sais tout cela mon amour, la différence c’est qu’il y a une année de plus.
-Et alors ?
-Alors ? Tu es en pleine escalade dans ta beauté et dans ton charme. Tu es devenue une très belle femme, et cela s’affirmera de plus en plus.
-Je suis devenue comme tu voulais que je sois. Crois tu que je serais aussi belle si je ne devais pas te plaire ? Je ne regarde pas les autres. Je suis à toi, et le suis définitivement.
-Je te prie de m’excuser de te mettre en cause. Il faut que je me débarrasse de ces idées, sinon plus tu seras belle plus je serai malheureuse.
-J’espère qu’il n’en sera rien. Tu me parles de choses auxquelles je n’ai jamais songé. Maintenant je devrais faire attention à mes attitudes pour ne pas te froisser.
-Non, ce n’est pas cela, ne change rien. C’est à moi de m’adapter. Quand on tombe amoureuse d’une jeune fille, on doit être capable d’assumer le fait qu’elle se transforme en femme. Je suis stupide, je te demande de m’excuser. » L’incident était clos. Je trouvais néanmoins un poste de pionne dans le lycée où elle exerçait. Comme cela, tout était parfait. Mais dans mon for intérieur, je trouvais que Michèle était bien plus désirable que je ne pouvais l’être, et que le danger ne pouvait venir que de son côté. Mais je ne ressentais pas de jalousie. Le fait qu’une femme comme elle ait fait le choix de vivre avec moi, suffisait à me persuader de son amour. Il n’y eut qu’une seule alerte de ce genre. Nous avions accepté de nous rendre à une invitation d’un couple de professeurs. Ils étaient du même âge me semblât il, que Michèle. Je trouvais l’homme assez playboy, et la femme lançait des œillades assassines. Personnellement, j’aurais décliné l’invitation. Mais comme Michèle avait accepté, nous nous y sommes rendues. Il y avait d’autres couples. Instantanément j’ai senti le malaise. J’ai regardé Michèle au moment où elle me regardait. Elle devait éprouver le même sentiment. La soirée se passait normalement, et nos craintes nous parurent infondées quelques instants plus tard. Quand j’entendis soudain un bruit de vaisselle tombée, et une claque retentissante. Michèle sortait de l’office, rouge de colère. Elle vint me prendre la main, et m’entraîna dehors.
« Il a sorti son sexe et voulait que je le suce ce triple con ! » Je pense qu’elle l’avait crié très fort pour que tout le monde entende avant de claquer la porte. Quelques jours plus tard nous eûmes la visite de la femme de l’homme indélicat. Elle venait nous demander de l’excuser.
« Parce qu’en plus, il n’a pas le courage de le faire lui-même ?
-Ce n’est pas ce que vous croyez, nous sommes vraiment navrés de cet incident, mon mari avait trop bu il n’avait jamais fait ça !
-Ecoutez madame, nous ne vous demandons rien. C’est vrai, nous sommes deux femmes ensemble, deux lesbiennes. Et nous savons que ça dérange. Mais ce n’est pas pour ça que l’on doit nous considérer comme des salopes. Dites à votre mari qu’il s’est conduit comme un vulgaire obsédé, et qu’il n’a aucune excuse. A votre place, je le laisserais tomber.» La femme se retira fortement mécontente.
« Elle voulait s’assurer de notre silence, c’est raté !
- Tu veux raconter l'histoire?
-A qui voudra l'entendre, sinon c’est trop facile. Ils peuvent tout se permettre !
-Tu as raison. Mais je pense que c’est habituel chez eux et que la femme était complice.
-Après notre départ, ça s’est certainement terminé en partouse. »
Nous n’avons plus été invitées, et c’était très bien comme ça. Le calme revint dans notre vie. Amours études, sport, découvertes, ce fut le programme tout au long de l' année. Michèle était toujours amoureuse comme au premier jour. Pour moi, quelques fois, le respect s'ajoutait à l'amour. Je pensais que tout chez elle motivait cette impression. Tous les aspects de la vie étaient abordés avec sérieux, joie et bonheur.



Vers la fin de l’année scolaire, le divorce de Michèle fut prononcé.






 

Par eve anne
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