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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XIII-Paranthèse
 

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Aimer, c'est préférer une autre à soi même.

Paule Léotaud

                                         Et le temps, inexorablement, me rapprochait de la fin de cette aventure exceptionnelle.
Quand je pense que le fait « de m’engager » me faisait apparaître comme une dingue. Alors que c’était la meilleure décision que j’ai eu à prendre. J’allais avoir une permission d’un mois, pendant laquelle, je resterai dans les cadres de l’armée, et de ce fait, susceptible d’être rappelée pour force majeure. J’utiliserai ce temps là pour trouver du travail, il n’est pas question que je passe un jour d’oisiveté après ça, sinon je meurs. Si je voulais rester avec Marie-No, il n’était pas question d’être à sa charge une seconde. Encore que, grâce au Général, j’allais recevoir une belle somme d’argent. Je pensais souvent au Général, et je regrettais que le temps passé avec lui, n’ait été que pour résoudre des conflits. Je comprenais Isabelle. Tomber amoureuse de cet homme là, devait être pour elle un bonheur inespéré. Il me connaissait bien, lui, du moins j’avais l’impression qu’il avait tout compris tout de suite. N’était-ce pas une marque d’estime, que de m’avoir emmenée au Chapeau Gris pour me dire qu’il était amoureux et heureux en amour ? Peut être étais-je la seule à connaître cette liaison. Mais j’étais admirative de cette façon de me dire, au travers de toute cette hiérarchie écrasante, que comme moi, c’était l’amour qui le faisait vivre. Je me souvenais aussi du Capitaine Ducrocq. Celui qui avait transformé ma vie. Il avait récupéré une étudiante en lettres, et en avait fait un officier décomplexé, avec une formation solide, une volonté de fer, et une autorité indiscutable. Sortie de l’EAG, je n’avais eu aucune difficulté à me fondre dans l’unité désignée, et par ma formation, comprendre et résoudre les problèmes. Je n’avais plus jamais peur. Les garçons de la compagnie me respectaient. Ils obéissaient, ils travaillaient, avaient une tenue impeccable et une attitude correcte dans toutes les situations. La différence de discipline avec les autres compagnies, sautait aux yeux. Et je pensais de plus en plus que j’allais quitter tout ça pour devenir, peut être, caissière à Carrefour. Marie-No, aurait bien voulu que je continue dans l’armée, mais je lui rappelais que dans l’armée, le sac devait être toujours prêt pour un changement d’unité. Elle comprenait bien mes motivations, et savait de façon intuitive que notre vie commune tirait vers sa fin. Je partis en permission libérable. Marie-Noëlle assura le commandement de la compagnie, sans aucune difficulté. Le respect des sapeurs se répercuta sur elle sans problème, comme chacun le savait, elle avait fait ses preuves. Je me mis à la recherche d’un emploi. Je savais qu’en dernier recours, je pourrais retourner au journal à Lille. Mais ce n’était pas vraiment évolutif, et en plus, je n’en avais pas envie. Je fis toutes les petites annonces de l’Oise matin, du Parisien, du Courrier Picard. Mais à chaque fois que je me rendais sur les lieux, j’étais déçue. Je commençais à élargir le rayon de recherche. A Paris, j’eus plusieurs adresses, et l’une d’elles me plût particulièrement. Dans un hebdomadaire féminin renommé, il y avait un poste de reporter des évènements, de la mode, dans tous les domaines. Il me faudrait faire une formation complémentaire pour la photo. Le salaire était acceptable. La directrice qui me reçut, Simone, me plut énormément. Je ne sais pourquoi. Ce n’était pas le genre de femme qui m’attirait, mais elle avait "un plus." Je pris le poste. Je devais démarrer le lendemain de ma libération. Marie-Noëlle en apprenant la nouvelle baissa la tête, je voyais qu’elle faisait un énorme effort pour ne pas pleurer. Elle y parvint et bredouilla quelques mots.
« Je suis contente pour toi. Je suis sûre que tu réussiras. Je regrette…. Je regrette de ne pas pouvoir te rendre tout le bien que tu m’as fait.
-J’allais te dire la même chose. Et puis un Sergent Chef ne pleure pas !
-Je ne suis pas encore chef.
-Si, tu l’es, je te félicite et j’en suis bien heureuse. Le Colonel me l’a dit au téléphone, et il te remettra tes galons lors de la prise d’armes le jour de mon départ.
-Une prise d’armes pour ton départ ?
-Non, elle était programmée le lendemain, mais je l’ai appelé pour savoir s’il pouvait l’avancer d’un jour pour faire mes adieux en beauté. C’est là qu’il m’a dit que ta promotion était arrivée, et on va arroser ça. »
Je cherchais un studio à Paris. Tout ce que je trouvais, était moche, minuscule et hors de prix. Je décidais de rester avec Marie-No, je prendrai le train tous les jours, Une heure de trajet le matin, autant le soir, des milliers de gens font ça sans en mourir. Et puis dans la région parisienne, je n’aurais peut être pas fait mieux. Ce fut seulement à la fin de ma permission que j’en parlais à Marie-No. Décrire la joie qu’elle laissa éclater est impossible. Autant de sincérité m’amena les larmes aux yeux. Le lendemain, le téléphone sonna. C’était le Colonel. Il me demandait de raccourcir ma perm de deux jours. Le Sous-lieutenant qui me remplacerait arrivera ce jour là, frais et moulu d’Angers. Le Colonel souhaitait que je l’accueille et lui passe les consignes. Pas de problèmes. Je passais quelques jours avec ma mère, histoire de me disputer avec ma sœur. Et je m’offrais une sortie en VTT (l’ancêtre du VTT, sans changement de vitesses) dans la forêt. Durant cette journée là, sans savoir pourquoi, je pensais à Michèle. Je n’avais pas de ses nouvelles, personne ne pouvait me dire où elle était. Ludovic le savait peut être, mais depuis leur divorce elle ne m’avait jamais reparlé de lui. Et si elle réapparaissait ? Est ce que j’aurais l’envie de lui sauter au cou ? Aurais-je le culot de mécontenter Marie-Noëlle ? Je n’en savais rien. D’ailleurs, elle ne le fera pas, où qu’elle soit, elle n’a sûrement pas envie de me pourrir la vie. Et Marie-No, je l’aimais réellement, j'étais prête à m’engager avec elle, pour plusieurs années. Je ne connaissais rien de plus heureux que de sentir le parfum de sa peau, et de coller mes lèvres sur le bout de ses seins. C’est curieux le destin. J’ai réalisé pour l’armée une campagne de pub, et nous nous sommes rencontrées grâce à ça. Je vais faire une campagne de pub pour l’amour éternel, et peut être serons nous partantes toutes les deux pour nous engager ? Je m’offris une balade à cheval en forêt, il y a longtemps que je n’avais pas monté. Ce grand cheval que l’on me confia était impressionnant. Au début, je n’étais pas trop rassurée. Et puis, tout s’est bien passé. Il faudra que Marie-No s’y mette au cheval, c’est quand même très agréable. Marie-No….. Même de prononcer ton nom me faisait du bien. Nous nous sommes aimées à la première seconde. Et toutes nos aventures nous ont, je ne dirais pas rapprochées, mais plutôt soudées ! Pourtant, je sentais très fort que quelque chose allait se passer et que notre amour ne pourrait y survivre. Ce n’était qu’une impression, mais cette idée m’oppressait à un point que je pouvais en pleurer, sans qu’il y n'ait eu la moindre alerte. Nous avons passé ces derniers mois ensemble, sans nous quitter un seul instant. Nous avons travaillé ensemble, vécu ensemble, tous nos actes sur le même ton, tous nos sentiments sur le même battement de cœur, et tous nos désirs dans le même battement de cils. Plus je la voyais, et plus je la trouvais belle. Assister au spectacle de Marie-No imitant le strip tease de Kim Basinger dans neuf semaines et demie, était absolument époustouflant. D'ailleurs, sa ressemblance avec Basinger était surprenante. Et quand par dessus tout ça elle se mettait à chanter, j’écoutais sa voix avec émotion. je la regardais vivre, je la regardais bouger, être celle que je ne voulais plus quitter.
"Bien sûr que l’armée allait te sembler différente, nous avions mêlé tellement de sentiments dans cette armée, qu’il ne restera que l’armée. Il te faudra du courage, il te faudra une volonté de fer pour continuer à faire d’une vie de militaire une vie sociale. Et que vas-tu pouvoir faire avec ce nouveau Sous-lieutenant ? Je souhaite qu’il soit beau garçon et que tu l’aimes. Je sais que ta précédente aventure masculine fut un fiasco. Mais l’amour arrive toujours de façon imprévue, là où on ne l’attend pas. Je ne voudrais pas qu’à cause de moi, tu passes à côté d’un bonheur possible. Tu es devenue une très belle femme, et c’est grâce à moi. Mais oui, tu as tellement voulu que je t’aime, que tu as pris tout ce que j’aimais pour te construire à l’idéal. Et lui, l’homme, il va arriver et te trouver si belle, il n’aura qu’à te cueillir, comme un fruit délicieux. Si tu étais un fruit, quel fruit serais tu ? Le fruit de la passion bien sûr. Je suis rentrée à la maison avec les idées en bataille. Je suis allée sur le balcon, et j’ai respiré cette odeur de forêt qui arrivait avec le vent du sud. Je suis ressortie pour aller chercher autant de roses que j’ai pu trouver. Je voulais qu’elle soit heureuse, je ne voulais pas qu’elle devine toutes ces idées qui m’ont traversé l’esprit. Quand Marie-No arriva, elle sourit, me regarda dans les yeux d’un regard pétillant. Pétillant ou humide ?
« Je le savais.
-Tu savais quoi mon cœur ?
-Que tu me ramènerais des fleurs.
-Ce n’est pas possible, je viens seulement d’y penser.
-Oui, mais je le savais quand même, j’ai tellement pensé à toi toute cette journée, que j’ai senti ta tristesse, et que tu n’as pas voulu que je la vois en arrivant. Tu as cru qu’en regardant les roses, je ne verrai pas tes yeux tristes, mais je les avais vus avant de voir les fleurs, je t’aime tellement que si tu t’arrêtais de respirer, je mourrais avec toi. Je la regardais incrédule, et ne trouvais rien à répondre. Pourtant, je sentais qu’il allait se passer quelque chose. Mais il ne se passa rien d’autre qu’une nuit d’amour comme nous les avons toujours vécues. Je revins comme promis deux jours avant le jour fatidique. Je retrouvais la compagnie comme si je ne l’avais jamais quittée. Le bureau était propre, astiqué, les carreaux d’une transparence de cristal, et les grilles en avaient été repeintes. Il y avait de nouveaux bacs à fleurs à l’entrée, débordants de géraniums. Je passais une revue de détail, où pas un grain de poussière n’attirât mon attention. Jusqu’aux fusils qui avaient été démontés et astiqués. J’ai terminé cette revue les larmes aux yeux. J’ai vu que les garçons étaient contents d’eux. Moi je l’étais encore plus. Je pris la parole :
« Le Sous-lieutenant XY va arriver d’un moment à l’autre. Il vient d’Angers, là d’où je suis venue aussi. Il ne devrait pas y avoir beaucoup de changement dans la méthode. Mais chacun a sa façon de jouer la partition. A l’école d’application, j’ai vu des types bien, d’autres moins bien, et d’autres minables. J’espère que celui-là saura vous mériter. Sergent « Marie-No », Aux ordres. » Et je lui fis un « souriant » salut militaire. Elle prit le commandement et fit rompre les rangs. Deux heures après, le Sous-lieutenant fut annoncé. J’hésitai un moment, respirai un bon coup et dis à Marie-No,
« Va le chercher. » Et à ce moment là, je sus que tout allait changer. Je fermais les yeux. Je fis une réception à la Ducrocq. J’attendis à la porte avec un sapeur à mes côtés. Je vis la Jeep de Marie-No arriver, elle fit un appel de phare, comme on fait toujours dans ces cas là, puis elle s’arrêta devant moi. L’homme à qui je tendis la main, était grand, bronzé, athlétique au premier abord. Un sourire époustouflant. 72 dents au moins. Au premier regard, il me vint une idée fixe : « Je le savais » Le garçon était très beau, un beau mâle, une allure sans faux semblant. Il s’avança, et après un salut militaire, me tendit la main. Je la serrais avec plaisir. Je regardais Marie-No, elle était tout sourire. « Je l’avais deviné » Il était là devant moi, elle à côté, souriante. « Quel beau couple » Je savais maintenant exactement ce qui allait se passer, et je n’en ressentis aucune amertume.
« Vous étiez avec le Capitaine Ducrocq ? » Le garçon sourit de toutes ses dents, et me répondit :
-Ça se voit tant que ça ? Oui, j’étais sous ses ordres. C’est lui qui m’a conseillé cette affectation. Il m’a dit que c’était la meilleure compagnie du Génie de L’air et que son Commandant avait les plus belles jambes du régiment. Je comprends pourquoi maintenant.» A entendre ça, j’eus une pensée émue pour « Henri »
« Dites moi Lieutenant, faites vous du vélo ?
-Bien sûr, j’adore ça !
-On verra ça ! Entrez je vous prie. Le Capitaine Ducrocq a raison. Vous êtes ici dans la meilleure compagnie du régiment. Vous avez beaucoup de chance, car vous héritez de la compagnie, et du sergent chef Duval, qui est à la base de tout ceci. Ici une discipline intelligente est appliquée, avec pour let-motiv, « Respect, ordre et propreté ». Je vous laisse aux mains du Sergent, qui va vous faire visiter les lieux. Ce midi nous déjeunerons avec le Colonel Dumas.» Seulement à cet instant je ressentis un gros pincement au cœur. Je compris que je faisais cadeau à ce garçon de ce que j’aimais le plus au monde. La 13ème compagnie n’était rien, Marie-Noëlle était tout. Au mess des officiers, le Colonel porta un toast pour l’arrivée du Sous-lieutenant.
«Une tâche quasiment impossible vous attend. Vous allez devoir remplacer le Lieutenant Annemont. Personne ici, n’aurait osé relever le challenge. Nous vous souhaitons malgré tout, beaucoup de réussite, et nous sommes sûrs que vous y mettrez tout votre cœur. « Nul doute qu’il y mettra son cœur ! J’aurais dû appeler Henri, pour qu’il nous en envoie un moche et rachitique. » Le Sous-lieutenant se présenta ;
« Je suis le Sous-lieutenant Jean-Marc Tessier ; 26 ans célibataire. Ingénieur des travaux publics, Sorti 3ème de l’EAG, 2ème compagnie sous les ordres du Capitaine Ducrocq. Je viens de Chalons sur Saône. Les coïncidences existent, même à l’armée ; je suis arrivé à Angers le jour où le Lieutenant Annemont en est partie, et j’arrive ici le jour de son départ ! Je vous remercie de votre accueil, et je suis heureux d’hériter de la 13ème compagnie. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour lui conserver ses qualités. » A ce moment, un autre officier s’écria à la cantonade : « Tu n’oublieras pas d’arroser les fleurs ! » Et tout le monde de rire. Le Colonel répondit.
« Je trouve moi, que l’idée des fleurs est une bonne idée. Dommage que vous ne l’ayez pas eu avant. Il n’est pas interdit, dans un camp militaire, de vouloir agrémenter le site. La 13ème compagnie est devenue un exemple. Prenez en note Messieurs. A votre santé, Lieutenant ! Le repas fut très détendu. J’étais assise à la droite du Colonel, et le Sous-lieutenant était à mes côtés. Je le trouvais beau ce mec, et sa voix était agréable. Son sourire était irrésistible, sa conversation originale. Je m’interdisais de tomber sous le charme, il n’était pas pour moi. Mais la boule que j’avais dans la gorge m’empêchait de faire honneur au repas « de fête ». Qu’aurais-je à faire d’un homme ? « Tu ne sais même pas que ça existe, » me disait mon Père » Les hommes étaient à mon service. Pourquoi inverser les rôles ? Le reste de la journée se passa en discussions techniques. La discipline, les plannings, les chantiers, présentation des gradés, carnet d’entretien des engins, etc...etc. Un après midi studieux, qui me laissa épuisée. Le soir venu, nous étions sur le balcon, et Marie-No me demanda :
« Tu le trouves comment ce garçon ?
-Très beau, et bourré de charme.
-Trop beau sûrement !
-Il y en a tellement de tartes, quand on en voit un beau, il ne faut pas se plaindre !
-Il t’a fait la cour ?
-Pas du tout. On a parlé boulot, c’est tout.
-Tu pourrais tomber amoureuse d’un gars comme ça ?
-Je ne suis pas actuellement dans la disposition d’aimer un mec. Je t’ai avec moi, et cela m’enchante continuellement, je ne vois pas pourquoi j’irais me fourvoyer avec un mec.
-ça ne te manque pas des fois le sexe d’un homme ?
-Je ne sais pas ce que c’est, je n’ai jamais touché un homme. Le seul homme pour qui j’étais prête, avait 60 ans, et il m’a envoyée balader.
-Il devait être devenu impuissant,
-Je ne sais pas, mais c’est le seul jusqu’ici à qui je me serais donnée. Peut être aussi le Général, il est bel homme, mais il est déjà en main.
-Elle est belle ?
-Moins que toi, mais plus que moi. Il a bien choisi. Et toi, tu le trouves comment ton nouveau chef ?
-S’il me drague, je ne sais pas comment je répondrais, mais je ne suis pas insensible.
- ça a au moins l’avantage d’être clair !
-Tu es fâchée ?
-Non, je serais fâchée si tu le pensais et que tu ne m’en parlais pas. En tout cas, je ne sais quel sera mon avenir, mais si ce garçon te plait, oublie moi.
-C’est facile à dire. » La nuit fut douce, on fit l’amour avec plus de tendresse que d’amour.



Le beau Jean-Marc était déjà entre nous. 



 

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Par eve anne
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