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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XXIII-Mélusine.
 

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No deje camino por coger la vereda

Ne laisse pas le chemin pour prendre le sentier

                                           Le 21 Décembre 1991, il faisait très froid, mais il y avait du soleil et un ciel sans nuages. Le sol était recouvert d’une fine couche blanche, scintillante, lumineuse. Le mariage était fixé à 11h. Nous avions loué une salle à l’hôtel Napoléon pour faire nos préparatifs . Simone, arrivée la veille, était descendue dans ce même hôtel. Elle avait amené avec elle, « ma Puce » alias Josépha, Simon le coiffeur, et Lisa la couturière. J’arrivai très tôt, vers les huit heures, Marie-Noëlle arriva quelques secondes après. Les « futurs » se prépareraient chez eux, et nous rejoindraient avant de partir à la mairie. Le coiffeur se mit au travail, et en très peu de temps nous réussit un chignon « magique » de toute beauté. Il y en avait un blond et un brun. Le blond  sans noeud catogan, et le brun avec. Mais à part ça, ils étaient identiques. J’étais transformée, au contraire de Marie-No, je ne faisais jamais de chignon. Les robes furent déballées et posées sur des cintres. Elles étaient tellement jolies que l’on n’osait y toucher. Et puis maman arriva, et quelques temps après, la mère de Marie-No, que je ne connaissais pas. Elle m’embrassa, me glissa un mot gentil, et me dit :
« On se tutoie, je m’appelle Guillemette. » Ce fut un choc. C’était la copie conforme, avec Vingt ans de plus. Même visage, même allure, même blondeur. Elle était émue de revoir sa fille, « qui n’allait jamais la voir » Et puis la maman de Christian arriva aussi. Sa présence, m’étonna un peu, vu que son fils se préparait à la maison, mais je me rappelais quelques détails. Maud était venue
« mater ». Et tout ce beau monde se mit à papoter. Seule ma pauvre maman restait à l’écart, ne pouvant participer aux conversations. J’allais la voir et je lui fis un gros câlin, relayée tout de suite par Marie-No. Je fis la connaissance des autres femmes. Simon était espagnol. Il voulut bien tenir compagnie à Sofia, et elle en fut heureuse. Josépha nous invita à passer les robes. Elle avait disposé un paravent, derrière lequel on se déshabilla. Seules Josépha, la couturière et Simone étaient conviées, mais Maud, la mère de Christian s’invita un petit moment après, alors que nous étions nues, enlacées l’une contre l’autre.
« Zut, voilà la belle mère ! » Simone à qui rien échappait, voulu rattraper le coup. « Venez les filles ; ce n’est pas le moment de poser pour Play boy. » Je quittai les bras de Marie-No avec regret, c’était bien le plus doux des refuges. Je passai ma robe, mis mes chaussures, je me regardais dans la psyché, je me trouvais très belle. Je me retournai pour voir Marie-Noëlle, qui était véritablement divine. J’essuyais une larme, et Josépha me dit :
« Tu comprends maintenant pourquoi il ne fallait pas de maquillage. Je suis contente, vous êtes l’une et l’autre ma meilleure réussite. Bon on continue, parce que les photographes vont arriver.
-Quels photographes ?
-Ceux de Simone ! Pas folle la guêpe, elle investit dans les robes, mais va remplir ses colonnes !
-Tu es méchante, Puce, c’est de bon cœur qu’elle nous a offert ces robes magnifiques.
-Je le sais bien cocotte, je plaisantais. » Et Marie-Noëlle d’intervenir…
«Tout le monde t’appelle cocotte là bas ?
-Que les femmes. Les hommes ne m’appellent pas. Au début c’était pour imiter Simone, et puis elles en ont pris l’habitude. Ça ne me gêne pas, c’est plutôt affectueux. Nous étions habillées, coiffées, perchées sur nos talons, il ne restait plus que la veste à mettre. C’est le moment que choisit ma maman pour fondre en larmes.
«J’aurais tellement voulu faire ce mariage à l’église !
-Il fallait me le dire maman ! » Et ma sœur qui arrivait à ce moment là, vint me susurrer à l’oreille :
«Les putes se marient en blanc maintenant ?
«Elles font ce qu’elles veulent, Les conasses aussi, on verra ça bientôt !
«J’irai tout raconter à vos maris.
«D’autres l’ont fait avant toi. Tu arriveras toujours en retard ma chérie. » Puis c’est Maud qui s’approcha ;
«Vous êtes absolument divines. En plus vous allez très bien ensemble. Surtout, que Christian ne le sache jamais. Il ne supporte pas, à tel point qu’il a honte de moi. » Puis elle partit. Je regardais Marie-Noëlle, elle était aussi étonnée que moi. J’aurais préféré de tout cœur que ce soit notre mariage à toutes les deux. La maman de Marie-Noëlle, Vint nous rejoindre. Les photographes arrivèrent. En un instant une tonne de matériel s’était répandu sous les ordres de Simone. Pour les besoins des photos, on eut encore l’occasion de se tenir la main de se regarder dans les yeux, Simone faisait le plein de souvenirs. Et du numéro spécial de Noël. Les hommes arrivèrent. C’est leurs têtes, en nous voyant, que Simone aurait dû prendre en photos. L’étonnement était peint sur chacun des visages. Les photos continuèrent un moment. Il est vrai que les hommes étaient de vraies gravures de mode.
«He bien Christian, comment trouves-tu ta femme ? » demanda Maud. Il ne répondit pas, ignora totalement sa mère, s’approcha de moi, m’embrassa, et me dit à voix basse :
«Je suis le plus heureux des hommes. Tu es belle à mourir ! » Je n’avais jamais entendu cette expression dans sa bouche, mais je pris ça pour un compliment.
« Et comment trouves tu mon amie ?
-Divinement belle. Vous êtes réellement les plus belles femmes qui soient ! » Apparemment, Jean-Marc était de cet avis, il était en train d’embrasser sa femme. Et Simone se tamponnait les yeux. Josépha faisait la chasse au moindre faux pli. Mes seins semblaient libres, mais ils étaient bien tenus. Lisa arriva avec son fil « invisible » et son aiguille, et attacha les deux côtés du décolleté pour éviter l’écartement involontaire. Pas de mamelles ballotantes donc ! Le fil couleur chair était véritablement invisible. Les robes étaient de véritables œuvres d’art. Les garçons étaient vêtus de smokings noirs, avec nœuds papillons, et chemises blanches. On ne s’y attendait pas, mais l’idée était bonne, ils allaient très bien avec nos robes. Quand mon père arriva, il eût un choc également. Je m’approchais de Marie-Noëlle, et lui dit : 
« Ils devaient s’attendre à voir des horreurs de filles, pour être aussi étonnés. » La dernière surprise de Simone fut la limousine blanche qui se gara devant l’hôtel. On rejoignit la Mairie. J’avais demandé qu’il n’y ait pas de concert de klaxons, j’avais horreur de ça. Les gens respectèrent la consigne. Sur le parvis de la mairie, parée pour les fêtes de Noël, le soleil éblouissant était au rendez vous. Je retrouvais Gustave, très chic, la moustache taillée de près. Une dame lui tenait la main et me sourit. Il me la présenta : « Madeleine, la meilleure épouse du Nord ! » Ensuite, j’aperçus Henri, en grand uniforme, en grande conversation avec le Colonel Dumas, et leurs épouses respectives. Et puis, un peu à l’écart, ne connaissant personne, et pour cause, je reconnus Isabelle. Je me dirigeais vers elle, et ne put m’empêcher de retenir des larmes de joie. Marie-Noëlle me regardait d’un air soucieux, de me voir embrasser cette jolie femme. Je fis les présentations :
«Isabelle, de l’EMGA, Marie-Noëlle, mon autre vie. » Je vis Isabelle sourire. Elle me tendit une enveloppe.
«Ce sont les vœux du Général » Vous êtes délicieusement jolies, toutes les deux. Pourrais-je faire une photo de vous deux après ? Elle sera appréciée.
-Bien sûr Isabelle, si tu savais combien je suis heureuse que tu sois là. Tu resteras avec nous après ?
«Si c’est de bon cœur !
-Tu en douterais ?
-Marie-Noëlle, c’est bien le sergent qui voulait prolonger son engagement ?
-Oui, c’est elle, c'est ma femme.
-Alors tu as bien fait. » Et puis il arrivait constamment quantité de fleurs, qui venaient de partout. Au milieu de cette quantité de fleurs chatoyantes, mon œil fut attiré par une fleur rouge, un œillet, tout seul dans son papier transparent, sans un mot, sans carte, sans étiquette. Mon cœur fit un bon dans ma poitrine.
« Mais comment a-t-elle su ? » Et Marie-No tout à côté souriait se bon cœur.
«J’aurais parié pour le gâteau aux framboises !
-Et tu aurais perdu mon cœur. Tu sais bien toi, que les femmes sont imprévisibles. » Il y avait quantité de gens que je ne connaissais pas encor. La famille de Jean-Marc, des amis aussi, pour un « petit » mariage, il y avait une foule énorme, sous le soleil glacé du 21 décembre. A 11h précise, on grimpa les marches en colimaçon qui nous menèrent à la salle des mariages de l’hôtel de ville. Surprise, c’est le Sénateur Maire en personne qui nous accueillit. La salle des mariages de l’hôtel de ville de Compiègne est absolument magnifique. Les murs sont ornés de très grandes peintures, et le parquet ciré craque au moindre pas. La salle était pleine. Tout se déroula comme prévu par le code civil, et la foule s’amusa de constater que nous étions Christian et moi les témoins de Marie-No, et que Marie-No et Jean-Marc mes propres témoins. Les garçons avaient choisi les leurs dans leur famille. Ça ne dure jamais bien longtemps la cérémonie de mariage civil. Mais le maire connaissait bien mon père et les deux militaires, ce qui lui permit de dire quelques mots de sympathie. En me retournant vers la sortie, j’aperçus un couple que je ne connaissais pas, en discussion avec mon père. Les deux hommes paraissaient du même âge, et la femme, un peu en retrait, très jolie et discrète, paraissait beaucoup plus jeune. Au fur et à mesure que je descendais les marches, j’entendais grossir un énorme brouhaha, des bruits de voix, je me demandais bien ce qu’il se passait. Quand nous fûmes redescendus sur les pavés, la surprise était de taille. La treizième compagnie représentée par les sections résidentes était là, en tenue de prise d’armes, alignée, à la perfection. Derrière le détachement, un autre en uniforme de l’armée de l’air, sans armes, mais des instruments de musique posés au sol. Je reconnus la musique de la Deuxième Région Aérienne, qui répétait fréquemment sous mes fenêtres à Villacoublay.. Je ne comprenais pas très bien le lien. L’émotion était à son comble. Le Commandant Ducrocq prit la main de Marie-No, et la conduisit devant, face aux militaires. Il revint me chercher pour me placer derrière elle,  il se plaça à droite, et le Colonel à gauche. La trompette sonna le « garde-a-vous », et une prise d’armes commença. Les maniements terminés, le Commandant prit des mains d’un sapeur, un petit coussin sur lequel une médaille, avec un ruban rouge et noir, était épinglée. Il prit la médaille, et avec d’infinies précautions l’épingla sur la robe de mariée, au dessus de la poitrine, sur la gauche. Pour cela, il dût glisser sa main sous le tissu, et être au contact de la poitrine de Marie-No. Celle-ci souriait de la gêne du Commandant.
«C’est la médaille d’honneur du 25ème RGA, elle vous est remise en récompense de votre action au sein de la treizième compagnie. Félicitations Sergent !» Puis il rendit les ordres au sergent chef, et la treizième se mit au repos, laissant la vedette à la musique de la 2ème RA. Marie-No pleurait comme une fontaine. La Musique commença son récital par « la fille du régiment » qui est le morceau le plus souvent joué au 14 juillet. On voyait bien l’allusion. Allusion qui s’est précisée, quand ils entamèrent : « Auprès de ma blonde ». Et là, Marie-No eût l’une de ses inspirations étonnantes : Elle avança d’un pas, fit glisser la veste au col de fourrure, qu’elle retint d’une main, apparut sculpturale dans son fourreau au décolleté flamboyant, et imitant le geste de Claudie, retira son épingle, dénouant son chignon d’un mouvement de tête, pour que les cheveux descendent en boucles sur ses épaules. Sa chevelure blonde dans le soleil était lumineuse. Le murmure de la foule fût perceptible. Je vis Isabelle parmi les spectateurs. J’allais la chercher. Elle sourit et vint se placer à côté de moi, derrière Marie-No. Après tout, une PMFAA* entre deux PFAT* c’est bien aussi ! A la fin du morceau, on remonta dans les voitures. La musique continua avec « La Madelon », « La Marino » comme on le chante au 25ème RGA et nous nous rendîmes aux salles Saint Nicolas, pour le vin d’honneur. Alors là, la foule fut immense. Nous eûmes beaucoup de mal à saluer et dire un mot à tous les gens qui désiraient manifester leur sympathie. Le Champagne coulait à flot, accompagné du « gâteau picard » spécialité locale. J’étais heureuse. Nous étions toutes les trois, et j’avais récupéré mon œillet rouge, ce qui fait qu’en réalité nous étions quatre. Les maris étaient ailleurs, on ne sait où. Durant ce temps, la musique militaire continuait son concert sur la place de l’hôtel de ville. Ils jouaient « La Marche Consulaire à Marengo » devant des centaines de badauds médusés, qui se demandaient bien à qui ou à quoi ils devaient pareil spectacle. Au vin d’honneur, je trouvai Simone, et je lui présentai Gustave.
« Voilà ma tendresse, comme promis, je te présente le plus beau « chti » de la planète ! » Et la femme de Gustave d’ajouter :
«Le plus beau chti, et le meilleur des maris !!
-Je le sais madame, je le sais bien. Aussi a-t-il sûrement la meilleure des femmes ? » Je sus par la suite que Simone s’était plu à discuter avec eux, deux mondes différents, mais peut être pas si éloignés que ça… Puis c’est mon père qui me mit le grappin dessus. Il était accompagné du couple que j’avais remarqué, et que je ne connaissais absolument pas.«Si tu as une minute, je voudrais te présenter Monsieur et Madame « Durand », Louis et Jocelyne. Louis et moi avons beaucoup travaillé ensemble, Il y a quelques années. On se connait depuis très longtemps. Jocelyne est sa femme depuis moins longtemps. Ils ont des projets dont on aura l’occasion de reparler. Je saluais poliment ces gens, et je cherchais à retrouver ma maman qui devait être bien perdue au milieu de ce monde. En tournant le dos, je croisais le regard de Jocelyne. Elle était jolie, très jolie, et le regard était lumineux. Mais il n’y eut aucun déclic. Pourtant, je ne le savais pas encore, mais ces gens là, allaient avoir par la suite une importance considérable sur mon avenir. Je trouvais ma maman très à l’aise avec Simon. Adorable ce garçon, qui ne l’avait pas quittée. On finit par retrouver nos maris. Ils étaient heureux, ils se demandèrent bien qui était cette superbe femme qui nous accompagnait, et qui avait eu les honneurs de l’armée. « Elle s’appelle Isabelle, et c’est une amie. Militaire de carrière dans l’armée de l’air avec le grade de Major. Elle est au service du Général, et responsable du secrétariat de l’état major. Nous avons partagé un secret pendant longtemps. Isabelle est heureuse, elle est venue nous offrir une partie de son bonheur. » Je lui demandais si les officiers qui étaient là la connaissaient. Elle me répondit que le divorce était prononcé, et que le Général ne voyait pas d’inconvénients à ce que je leur sois présentée.
«Hé bien allons’ y ! La première rencontre fut le Commandant.
«Henri ? Viens je veux te présenter quelqu’un.
-J’en suis très heureux !
-Henri, je te présente le secret-défense !
-Je suis très honoré Madame, et je puis vous assurer qu’elle n’a jamais trahi le secret. Je vous fais tous mes compliments.
-Le Général a beaucoup apprécié le travail d’eve anne à la 13ème compagnie, et principalement pour la gestion des chantiers. Ensemble, ils ont eu à résoudre quelques problèmes délicats. C’est en témoignage, que le Général a envoyé la musique de la 2ème RA, qui a son point d’attache à l’EMGA. C’est son cadeau en quelque sorte. Répéter à Versailles ou à Compiègne ne change pas grand-chose si ce n’est le plaisir !
-Je comprends tout !
-Il fallait demander Henri ! » Et m’adressant à Isabelle :
«Henri et moi avons beaucoup de souvenirs en commun. » Le Colonel passa à proximité.
«Je suis très heureuse, de vous avoir parmi nous, Colonel, je suis très sincèrement émue que vous ayez pu vous libérer pour être là aujourd’hui. C’est vraiment un très grand honneur que vous nous faites. Parce qu’en réalité, nous sommes trois ici à avoir servi sous vos ordres. » Le terme « libérer » n’était pas un hasard, et s’il fut quelconque pour les autres, il fut un secret entre nous. Je lui présentais Isabelle, qu’il connaissait de vue bien évidemment. Le colonel semblait effectivement très à l’aise, avec sa jeune femme d’une beauté sereine. Je pris Marie-No par la main, Isabelle dans l’autre, et je cherchais le photographe. On fit une photo toutes les trois, et j’avais dans la main la carte du général.
« Je suis très heureuse pour toi Isabelle. Cet homme là est une exception. Tu as eu de la chance de le voir avant moi !
-Je trouve que le tien n’est pas mal non plus !
-C’est vrai, il est très beau. Il manque un peu de maturité et de largeur d’esprit, tout ce que le Général a à revendre. Je vais avoir beaucoup de travail.
-Et beaucoup de plaisir aussi sûrement.
-Sais tu que je l’ai rencontré au Buc ? Au stand de tir !
-Tu auras gardé au moins un bon souvenir de Versailles.
-Ce n’est pas le seul Isabelle. » On se retrouva enfin tous les quatre, et l’on put trinquer à notre bonheur futur. Je voyais ma sœur un peu plus loin avec son gugus tout boutonneux. J’allais jusqu’à elle et lui dit :
«Il s’est fait réformer ton avorton ?
-Non. Ce n’est pas un avorton. Il est appelé le mois prochain !
-Il va chez les putes alors ? Il va se faire botter le cul ! Ça lui fera du bien! Il a l’air d’être en manque. » Marie-No passa derrière moi par surprise, et défit l’épingle de mon chignon.
« Voilà, comme ça tu es aussi belle que la plus belle ! Comment me trouves tu avec cette superbe médaille ?
-Plus belle que la république ! Elle est mille fois méritée. Et depuis quand le Commandant met ses mains partout ?
-Il tremblait le pauvre, il était très ému.
-Forcément ! ça me le fait aussi à moi !
-Dis-moi : il n’y aurait pas un coin où l’on pourrait se faire une petite bouffe ?
-Je vais chercher, j’en ai aussi envie que toi. » Je retrouvais Simone en grande discussion avec Christian. Elle me vit approcher, mais me fit un battement de cil pour me dire de la laisser. Je supposais qu’elle était en train de faire le shake up de Christian. J’aurais dû lui confier avant. Elle aurait sorti un listing de tout ce qu’il fallait changer. Je revis ma belle mère.
« Maud, je vous cherchais.
-Ne mens pas, ce n’est pas bien pour une jeune mariée. Et je préfèrerais que tu me dises « tu »
-Je mens toujours, c’est ma plus belle qualité.
-Comme toutes les femmes. Dis-moi, ma douce, pourquoi as-tu épousé mon petit con de fils? Tu vas t’épuiser à vouloir en faire un homme ! En bientôt trente ans, je n’ai pas réussi.
-Oui Maud, je le sais. J’espère qu’il me fera une fille avant de me jeter.
-Alors ne perds pas de temps, et sauve toi. Au fait, ta patronne c’est bien la parisienne là-bas ?
-Oui, c’est Simone.
-C’est elle qui t’a tout appris ?
-Non, ce n’est pas elle. J’ai appris dès l’âge de 14 ans. Elle m’a appris simplement à me servir d’un homme. Et différentes autres choses pas désagréables. C’est une femme formidable. Elle m’a sauvé la vie.
-Je te crois volontiers. Tu pourrais me la présenter ?
-Je peux ! Je suis sûre que tu vas lui plaire.
-Eve anne ?
-Oui Maud?
-Ça te gêne que je te parle comme ça ?
-Non, j’aime ta franchise et ton amitié. Je pense que je peux dire ça ? Et j’aime par-dessus tout, les femmes quand elles sont belles, intelligentes et lucides.
-Je suis heureuse que tu ne te défiles pas. Tu es une fille bien. Trop bien pour ce p’tit con ! » Je l’emmenais voir Simone. Nul doute qu’elles allaient sympathiser.
« Simone ? Voici Maud, la maman de Christian.
-Très heureuse Maud, Je vous ai aperçue ce matin à l’habillage de ces beautés. Nous avons passé un bon moment n’est ce pas ? Venez nous allons parler un peu. » Et moi je retournais voir ma femme. Elle avait récupéré mon œillet rouge, que j’avais dû abandonner quelque part.
«Voilà comment tu es. Un jour ça sera mon tour, tu m’abandonneras sur un radiateur.
-Mais non mon cœur, je ne t’abandonnerai jamais.
-Même si tu retrouves la fleuriste ?
-Je ne la cherche pas. Je ne sais pas comment ni par qui elle a été prévenue.
-Ben pour une fille intelligente, tu n’es pas futée !
-Que veux-tu dire ?
-Que moi je sais, parce que chez moi, ça galope dans ma petite tête ! » Je la regardais incrédule, et je me mis à galoper dans ma petite tête. Et puis je trouvai. Bien sûr, comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Et ça dure depuis le début !
« Tu aurais pu me prévenir avant !
-Qu’est ce que ça change mon chat ? Il n’y a rien de grave. Je me suis souvent demandé, si elle revenait, ce que tu ferais de moi ?
-Question idiote ! Nous sommes inséparables. Nous sommes sécotinées, rivetées, soudées, enchainées, et souvent enlacées. Rien ne pourra nous enlever l’une à l’autre.
-Ojala ! Comme dirait ta mère !
-Mais tu fais des progrès mon cœur !
-Je suis à bonne école, mon chat ! » Les salles Saint Nicolas se vidaient tout doucement. Forcément, il n’y avait plus de gâteau battu (ou gâteau Picard), et plus de Champagne. Il ne restait plus qu’à nous diriger vers le restaurant que nous avions choisi pour festoyer dignement. Entre temps je retrouvais Simone qui avait perdu Maud je ne sais où.
« Pourquoi es tu toujours si loin de moi ?
-J’essaie de lier connaissance avec tous les gens avec qui tu vas m’oublier. Comme ça je saurai où te retrouver.
-Tu sais bien que je ne te quitterai pas.
-Oui, je pense que oui. J’ai parlé ou plutôt j’ai fait parler ton mari.
-Et alors, tu vas me dire comme sa mère que c’est un petit con ?
-Oui, à peu de chose près. Tu vas avoir des difficultés avec ce gars là. Fais attention. Il est beau c’est sûr, je suppose qu’il est bien monté, sinon tu l’aurais balancé, mais pour le reste, c’est un mec buté, sans aucune générosité de cœur, sans ouverture d’esprit. Il a honte de sa mère parce qu’elle regarde les jeunes femmes de trop près. Il en parle comme d'une traînée. Je pense qu’il méprise les femmes comme moi, trop âgée et trop grosse pour prétendre faire encore la belle, Il n’admet pas les différences. S’il apprenait que tu as fait l’amour avec une fille, il te quitterait tout de suite. Et si cette fille était une fille de couleur, ce serait pire. Méfie-toi.
-Je sais tout cela Simone. Je ferai attention. Ce que je lui demande, c’est qu’il me fasse une petite fille, et de me faire jouir aussi au passage. Après, on verra.
-J’ai bien peur que ta sœur te joue un sale tour. Elle essaie déjà de le séduire, elle va tout raconter même ce qu’elle ne sait pas.
-Moi aussi je pense que le vrai danger est là. !
-Je me demande comment tu peux deviner tout cela en si peu de temps.
-Parce que j’ai l’habitude de fréquenter beaucoup de monde. Et si l’on n’a pas ce don, on se fait posséder tout de suite. L’ennui, c’est qu’un congé de maternité n’arrangerait pas mes affaires.
-Je ne prendrai pas de congé de maternité. Me passer de toi plusieurs mois est impossible. Tu essaieras seulement de laisser reposer mon minou. Et Maud ? Tu en penses quoi ?
-C’est une femme honnête. Elle me plaît. Elle aime les filles, mais on sait que ce n’est pas une tare. Elle est sincère avec toi, elle t’aime, j’en suis certaine. Elle est fascinée par Marie-Noëlle, moi aussi. ! Maud est une femme qui mérite le détour, je pourrais l’avoir comme amie. Écoute-moi bien : Maud te fera sans doute des avances.
-Tu crois cela sincèrement ?
-Oui, je pense qu’elle le fera, et que tu auras raison d’accepter. C’est une femme comme moi.
-Comment Comme toi ?



-Oui ! De celles qui laisseront leurs marques dans ta vie.



*PMFAA= Personnel Militaire Féminin de l’Armée de l’Air
*PFAT= Personnel Féminin de l’Armée de Terre

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Par eve anne
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