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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XXXI-La Réale.
 

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Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.

C. Baudelaire

                                           « Je t’emmène où ma douceur ? Si je te conduis chez maman il va te retrouver.
-Je n’ai besoin que d’une journée pour me reposer. Demain j’aviserai. Tu peux aller voir Michèle si tu veux, ne te prive pas pour moi.
« Ne dis pas de bêtises »
« Je vais appeler l’hôtel. ---------------------------elle est déjà partie.
-Elle vit où ? Elle fait quoi ?
-Je n’en sais rien. On a fait l’amour c’est tout ce que je sais.
-Tu aurais dû penser que ça pouvait mal tourner.
-J’y ai pensé, mais je n’ai pas pu m’empêcher. J’ai été surprise, je n’ai pas su réagir. Depuis que Marie-No est partie, je n’arrive plus à faire surface.
-Oui, je le sais. Et je te comprends tout à fait.
-Je pense que ma sœur lui racontera tout, à elle aussi.
-Oui, c’est une plaie cette fille. On va chez maman. En attendant et je vais appeler Patricia. Patricia arriva deux heures après.
«Mon dieu ! C’est lui ?
-Oui !
 -Raconte-moi tout. » Je racontais mon histoire pour la énième fois.
«C’est pas difficile, tu peux venir chez moi. Tu ne risques rien.
-Oui, mais j’ai la puce avec moi.
-Ce n’est pas un problème. Je t’emmène. » Arrivée chez Patricia, dans sa superbe maison en bordure de forêt, je m’allongeais sur le lit qu’elle me proposait avec Axelle, on s’endormit toutes les deux tout de suite. Je me réveillais dans la soirée en entendant Patricia rentrer. Elle me fit passer une agréable soirée.
« Tu restes là le temps que tu veux.
-Non, dès que possible, j'irai chercher un studio, mais là, je suis trop fatiguée.
-Tu as ce qu’il faut pour la petite ? Tu veux que j’aille te chercher des choses ?
-Pour ce soir ça ira. Demain je verrai. Je n’ai pas de chance, pour une fois que tu m’invites chez toi, regarde dans quel état je suis.
-Ce n’est rien à côté de ton état intérieur. A chaque fois que je te répare, tu recommences autre chose.
-C’est parce que nous sommes inséparables.
-Je t’avais prévenue que de jouer les femmes universelles tu risquais des problèmes.
-Uniquement avec ce con de mari. On m’y reprendra. »
Christian fut condamné à un mois de prison avec sursis. Avec défense de m'approcher d'ici le jugement. « Dommage, je vais vraiment avoir besoin d’un studio ! Le lendemain je téléphonais à Paris, pour parler à Linda. Je lui appris que j’étais indisponible, et qu’elle veuille bien assurer la direction de l’agence pendant quelques jours. Elle parût plus inquiète de ma santé que de la responsabilité qui lui tombait dessus. Mon remplacement, n’avait pas été prévu dans mon organisation. Grosse erreur. Linda accepta, je lui promis de l’appeler tous les jours. Le lendemain, je me suis loué une voiture. Une Laguna noire. Je suis allée conduire ma puce à l’école, et je suis allée dans une agence immobilière. J’ai trouvé un appartement, pas un studio, mais un 3 pièces pour que l’on ait un peu de place. Il était libre, j’ai recommencé mes achats chez Confo. Il était situé dans la résidence des Cèdres, au troisième étage. Il y avait un balcon avec vue sur la place. Cette fameuse place où je me suis retrouvée battue quelques jours plus tôt. Sur le banc, là bas sous les tilleuls. Il était lumineux, les murs étaient blancs, et le sol en parquet vitrifié. Alors que je m’installais, j’eus la visite de ma voisine de palier, juste en face. Une fille un peu forte, assez jolie, et très aimable, qui se proposa de m’aider si j’avais besoin, ou s’il me manquait quelque chose. Je lui demandais simplement si elle connaissait une nounou pour ma fille quand j’irai travailler à Paris. Elle se proposa tout de suite.
«Je m’appelle Odile. Je reste à la maison, j’ai une petite fille de 5 ans, je peux garder la vôtre quand vous n’êtes pas là, à n’importe quelle heure, je peux faire votre lessive, votre ménage, repassage, tout ce que vous voulez.
-Super ! C’est mon jour de chance. Et me raconter des histoires pour m’endormir ? La résidence est calme ?
-Oui, très, pour les histoires, j’apprendrai. C’est vraiment confortable. Vous avez vu que vous avez une place de parking au sous sol ?
-Je le sais, mais je ne sais pas encore ou elle se trouve.
-Vous voulez que je vous fasse visiter ?
-Avec plaisir, ensuite j’irai chercher ma fille à l’école.
-Je vous accompagnerai si vous voulez. Mais que vous est il arrivé ?
-Une mauvaise rencontre, ça passera.
-Je vous soignerai aussi.»
Le soir venu, sur le balcon le vent humide était glacé. Je voyais dans l’immeuble en face, les fenêtres d’un appartement où j’avais été heureuse durant des années, et cru que ça durerait. Il n’y avait pas de lumière. Je savais que tout était de ma faute. J'avais pris un risque en toute connaissance de cause. Mais pourquoi cette violence ? Pourquoi les garçons croient-ils résoudre leurs problèmes avec des coups ? Pourquoi dire que l’on s’aime et se démolir quelques heures plus tard ? Pourquoi demander pardon quand on a tout détruit ? Tout était fini, tout ça pour ça. J’avais un petit quelque chose entre les cuisses, qui m’apportait souvent bien du plaisir, mais aussi quelques fois, bien des malheurs. Pourquoi ne suis-je pas capable de maîtriser mon sexe, mes envies, mes désirs ? J’aimais ma vie d’épouse j’aimais ce mari qui a failli me tuer. Mais je ne savais pas que pour aimer un homme, il fallait aussi aimer les coups.
Faire l’amour avec une femme était passible de la peine de mort.
Je le savais, mais je l’ai fait. Maintenant, pour avoir aimé une femme, je ne peux plus avoir de mari. Je vais me retrouver seule, avec ma puce à élever, et tous les problèmes qui en découlent.
C’est le rêve de toutes les lesbiennes bornées, mais pas le mien. Je n’aurai jamais honte de dire que je n’ai eu que du bonheur avec lui, mais ne serait-ce qu’une gifle, ce n’était pas supportable. Quand Marie-No apprendra ce qui m’est arrivé, que va-t-elle faire ? Et Christian, s’il moucharde à Jean-Marc, elle est perdue elle aussi, et ce n’est pas sûr que l’on se retrouvera. Je pouvais dire que j’avais réussi une belle performance.
Ou alors, c’était une vengeance calculée de Michèle. Avait-elle réellement élaboré une telle destruction ? C’était possible, elle savait que je ne saurais pas refuser ses avances. Elle me connaissait assez pour ça, c’est elle qui m’avait inventée. Après avoir jeté Maud en plus. C’est sûrement pour cela qu’il y avait de longs silences au début de notre histoire, elle devait être en difficulté pour rompre avec Maud. Michèle et Maud, quel joli couple !
J’étais en train de me commuer en victime. C’était plus simple. Au moment où je rentrais dans le salon, la lumière d'en face s’alluma. Allais-je passer ma vie à guetter ce qui se passerait là bas ? Axelle dormait dans son petit lit tout neuf, entourée de ses nounours. Elle était belle cette gamine. Si tout ce bordel avait permis de lui donner la vie, ce n’était déjà pas si mal.
Le lendemain je me levais, et me regardais dans la glace, c’était moins pire. Ma voisine a eu bien du mérite de ne pas être effrayée de me voir. J’avais le sein bleu jaune, sur plus de la moitié, et mon coté me faisait horriblement mal, j’avais eu des difficultés à trouver la bonne position pour dormir. Odile vint chercher Axelle pour l’amener à l’école. Je passais la matinée à organiser mon nouveau logement. Le téléphone était encore muet. Je devais faire mon changement d’adresse à un tas d’organismes. Il me manquait encore des affaires, mais tant pis, je n’y retournerai pas.
Que me restait-il dans cette ville ? Pourquoi y demeurer ? Je travaillais à Paris, ici je n’avais plus de famille, plus d’amie, rien qui me retienne. La forêt ? Et à part ça ? Le souvenir d’y avoir connu de grands amours ? Ha oui, il me faudra aussi récupérer mon vélo, quand je pourrai remonter dessus. Pour pédaler avec qui ? Plus question que je retourne avec mon père. Il faudra changer mes habitudes pour beaucoup de choses. Je passais beaucoup de temps à la poste, pour appeler Linda, Maud, Henri et Simone. Pour Linda, il ne semblait pas y avoir de problèmes. Simone était passée, et lui avait donné quelques directives qui l’avaient bien aidée. Henri fut catastrophé d’apprendre ce qui s’était passé. Il me promit de nous revoir d’ici peu de temps. Je voulais avoir des nouvelles de Marie-No, à la limite, de pouvoir communiquer. Il fallait qu’elle soit prévenue. Et Maud, me promit de passer ce soir.
 Je me regardais dix fois par jour dans la glace. Les gens que je croisais étaient bien étonnés. Mais je n’avais pas le choix, il fallait bien que je fasse ce que j’avais à faire. J’aimais bien cet appartement, il était bien disposé, et j’avais à ma porte, avec Odile, tout ce qu’il me fallait. Elle m’inspirait confiance cette fille. Le soir venu, C’est elle qui prit Axelle à l’école. Voilà un problème de réglé. Et Maud arriva quelques temps après, en ayant pris le maximum de précautions pour ne pas être suivie. Encore que la condamnation de Christian lui interdisait de m’approcher. Sa présence me fut agréable. Quand Axelle fut couchée, on se fit quelques caresses et on discuta longuement. Ça me fit un bien extrême. Maud ne croyait pas que Michèle ait voulu me nuire. Elle pensait que Michèle avait vraiment voulu que l’on se retrouve comme aux meilleurs moments de notre liaison. Par contre, elle ne sera pas fâchée que ce mariage soit dissout. Elle repartit très tard dans la nuit. Nous n’avions pas fait l’amour, réellement, mais elle m’avait mis en état de besoin, et c’était bien que mes désirs fonctionnent à nouveau. J’avais toujours extrêmement mal aux cotes. Au moindre mouvement involontaire, je pouvais hurler.
Le lendemain, je visitai les garages pour acheter une voiture. Je trouvai une BMW noire, d’usine, de six mois, à un prix intéressant. Une série 5 quasi neuve. C’était une folie, mais elle m’avait fait envie. Dans l’après midi, le téléphone sonna, pour me dire qu’il était raccordé, pour me donner le numéro, et de passer à l’agence pour apporter quelques justificatifs. Je visitai aussi l’avocate, une jolie personne qui m’assura qu’il n’y aurait aucun problème, avec le rapport de police et celui de l’hôpital, le divorce serait à mon avantage avec de sérieuses restrictions pour Christian. La plainte que j’avais déposée suivait son cours, il pourrait subir une seconde condamnation. Je fis installer des doubles rideaux aux fenêtres de l’appartement. Je ne voulais pas qu’il puisse mater mes ébats à la jumelle. Bien que je ne sache pas s’il en aurait envie. De toute façon, il ne tarderait pas à savoir où j’habite, et même mon numéro. Si j’avais voulu me cacher, j’aurais dû m’installer ailleurs.
Je rencontrais Henri deux semaines plus tard. Les marques des coups sur le visage avaient quasiment disparu. Il fut quand même très affecté de ce qui m’était arrivé. Il avait des nouvelles de la treizième compagnie, qui devait finir sa mission dans les deux mois qui viennent. Il prit note de mon numéro, au cas où Marie-No pourrait appeler. L’inverse était non seulement impossible, mais interdit. Par contre, il m’était tout à fait possible de lui écrire, ce que je me promis de faire. La future mission de la treizième compagnie serait sur la base aérienne de Dijon. Vu que c’était la ville de sa famille, il se pourrait qu’elle ne repasse pas par Compiègne. Peut être un ou deux jours tout au plus. Il me proposa de changer ses habitudes pour pouvoir pédaler avec moi. Il se proposa pour aller chercher mon vélo chez Christian. Henri me regardait avec un visage que je ne lui avais jamais vu. Il vit que je le détaillais, et que je ressentais ses pensées. Il baissa les yeux, et changea de conversation. Je lui pris les mains avec douceur:
"Henri, mon ami, je vous demande pardon de tous les tracas que je vous occasionne. je ne pourrais jamais vous rendre autant de dévouement et d'amitié.»
Comme je le prévoyais, j’eus un coup de fil un soir de Christian. Il se confondit en excuses. Larmoya pendant un bon moment au téléphone. Il était prêt, parait-il, à accepter mon goût pour les femmes. Pourvu que je revienne vivre avec lui.
« Tu as été condamné à me laisser tranquille. Cela vaut aussi pour le téléphone. Notre conversation est enregistrée. Demain, je porte plainte pour harcèlement. Maintenant je vais te dire un truc. Ce fameux soir, j’ai voulu en priorité protéger ma fille. Mais maintenant, si tu lèves la main sur moi, je te préviens que je me défendrai, et je t’assure que tu ne me fais pas peur. Il est inutile de me suivre, de me pister, de surveiller mes allées et venues. Je porterai plainte à chaque infraction à ta condamnation. J’ai mis deux ans à apprendre à t’aimer. J’y suis arrivée avec un grand bonheur. Et tu as failli me tuer parce que tu n’as rien compris. Tu es con comme un âne. Un jour peut être tu comprendras qu'une lesbienne mariée sera toujours lesbienne, mais elle peut divorcer. Tout est définitivement fini, je ne t’adresserai plus jamais la parole.» Et je raccrochais. Il n’avait pas demandé de nouvelles de sa fille.
Tout allait bien avec Odile. C’était vraiment la voisine qu’il me fallait. Et Sa fille avait pris Axelle sous sa protection, et c’était devenu les meilleures amies du monde. Odile était en plus une excellente cuisinière. Il lui arrivait souvent de me dire :
« Ne fais rien pour ce soir, j’ai fait une flamiche, je t’en apporterai. Parce que bien sûr, on se tutoyait depuis quelques temps. On s’était mises d’accord pour sa rémunération. Je lui paierai ses services pour moitié par chèque emploi service, et le reste je lui donnerai en cachette de son mari, en espèce, pour ses folies personnelles. Ce qui me permettrait de lui faire des petits plaisirs supplémentaires. Les maris sont toujours des problèmes. Je retournai à Paris reprendre mon boulot. Linda avait fait un super travail, ce qui lui valut une promotion immédiate. On ne put passer la journée sans faire un détour par le studio de Simone. Quel délice de retrouver son corps parfumé de fraîcheur, et ses gestes de douceur. Elle me fit l’amour avec application, avec un visible bonheur. Je me sentis transportée là où je ne pensais plus pouvoir arriver un jour. Elle me raconta que Simone lui avait fait des avances. Et je lui dis que si elle en avait vraiment envie, qu’elle le fasse. Et je lui racontais que nous avions souvent des aventures. Je la prévins que Simone aimait les pratiques assez violentes, et je vis son regard s’allumer.
« Si tu aimes l’amour avec des femmes expérimentées, et très belles de corps, je te confierai à une amie de Compiègne, avec laquelle je fais souvent l’amour avec délices.
-Tu ne m’en voudrais pas ?Tu ne serais pas jalouse ?
-Pas du tout, je suis heureuse si tu es heureuse. Et je sais à quel point, quand on est une toute jeune fille, l’amour avec des femmes plus âgées est plein de révélations. Je suis bien placée pour le savoir, je peux même dire que j’ai dérouillé pour le savoir. Je lui en parlerai, et tu viendras passer le week end chez moi. Et si tu n’es pas totalement satisfaite, on fera l’amour à trois.
-Tu ferais ça pour moi ?
-Non, avec toi. L’amour à trois est une révélation de l’amour lesbien. Je te dirai quoi.
-Merci, je suis contente.
-Je voudrais te donner un conseil.
-Oui ?
-Si tu sors avec un garçon, ne lui avoue jamais que tu es lesbienne. Jamais ! » Quand je revis Maud, je lui parlais de ma petite Linda. « Mais pourquoi ce cadeau?
-Linda est une gamine. Je voudrais que tu lui fasses l’amour comme tu me le fais. Parce que c’est un véritable bonheur. Je ne pourrai jamais lui faire un plus beau cadeau. Et je suis sûre que tu l’aimeras. Si tu aimes les filles de couleur évidemment.
-Je suis très attirée par les filles de couleur, mais je n’ai pas beaucoup l’expérience des jeunes filles. J’ai peur de ne pas savoir. Quel âge a-t-elle ?
-Elle n’a pas de poitrine. Elle est divinement belle, et elle a 18ans
-Mon dieu !
-Oui comme tu dis, et elle les fait à peine. Si je pouvais de cette façon vous faire plaisir à toutes les deux, je serais vachement contente.
-Tu ne t’arrêteras donc jamais ?
-Non, Maud, je veux que tu saches que je suis très amoureuse de toi. Et je ne sais pas comment te le dire.
-Ne le dis pas ma douceur, souris moi…. » Je rencontrais Simone. Ça faisait si longtemps.
« Si tu savais combien je souffre pour toi ma jolie, de voir tous ces dégâts. Je savais que ce type était dangereux. Mais je ne te donne aucun tort. Ta Michèle était là, je sais que tu ne pouvais faire autrement. Les femmes ont aussi leur code de l’amour.
-Merci mon amie. Je te remercie aussi d’être passée au bureau. Linda était un peu perdue.
-Elle est bien jolie ta Linda.
-Oui, très, elle est très douce. Elle a besoin de toi, mais elle est plus fragile, fais attention.
-Je sais faire que crois-tu ? T’ai-je fais mal des fois ?
-Ho non !
-Hé ben tu vois ? Je m’adapte en permanence.
-Tu es un amour. Comment va Axel ?
-Il n’est pas trop brillant. Il est dans un cafard monstre, je ne sais pas comment l’en sortir.
-Tu veux que je vienne ? Je peux m’occuper de lui directement, si tu veux. Il serait peut être heureux de me toucher ?
-Tu es gentille, mais je crois que c’est plus grave. J’accepte que tu viennes bien entendu, il sera content de te voir. »
L’agence marchait bien, et les délais seront tenus. Je découvrais de nouveaux mannequins qu’il avait fallu embaucher pour en remplacer d’autres, et c’était Linda qui les avait choisis. C’était parfait. Elle avait placé deux filles noires de toute beauté. Elle avait réussi à convaincre nos clients de mettre des femmes noires comme mannequins dans leurs catalogues. Ils ne l’avaient jamais fait auparavant. Cette Linda était précieuse, je devais tout faire pour la garder.
Je reçus un appel de mon père. Il voulait savoir si j’avais enterré la hache de guerre.
« Arrête de me prendre pour une débile. Que veux-tu ?
-Te voir, voir la petite, savoir comment vous allez ?
-Tu ferais mieux de me donner le numéro de Michèle, je donnerai les nouvelles directement.
-Mais je ne l’ai pas, ce n’est pas ce que tu crois.
-Bon yen a marre des conneries. Tu me le donnes ou pas ?
-Je te jure que…..
-Bon ça suffit, salut ! » Visiblement, rien de ce coté-là n’avait évolué.



Mais j’allais appeler la belle Jocelyne, qu’on mette les points sur les « i »




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Suite 

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Par eve anne
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