Les passantes

 Les passantes
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  "Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu’on aime
Pendant quelques instants secrets,
A celles qu’on connaît à peine,
Qu’un destin différent entraîne
Et qu’on ne retrouve jamais.
 A celle qu’on voit apparaître
Une seconde, à sa fenêtre
Et qui, preste, s’évanouit,
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu’on en demeure épanoui.
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin ;
Qu’on est seul peut-être à comprendre,
Et qu’on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré la main. 
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A celles qui sont déjà prises
Et qui vivant des heures grises
Près d’un être trop différent,
Vous ont, inutile folie
Laissé voir la mélancolie
D’un avenir désespérant.

  Chères images aperçues
Espérances d’un jour déçues
Vous serez dans l’oubli demain ;
Pour peu que le bonheur survienne,
Il est rare qu’on se souvienne
Des épisodes du chemin
hijab-mode-public 04 Harlem
            Mais si l’on a manqué sa vie
On songe avec un peu d’envie
A tous ces bonheurs entrevus,
Aux baisers qu’on n’osa pas prendre,
Aux coeurs qui doivent vous attendre,
Aux yeux qu’on n’a jamais revus.
            Alors, aux soirs de lassitude,
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir,
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l’on n’a pas su retenir."
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pol a288aL’un des grands regrets de Georges Brassens fut de n’avoir pas pu rencontrer Antoine Pol. Brassens avait contacté le poète pour lui demander l’autorisation de mettre son poème "Les Passantes" en musique. Le poète accepta mais mourut une semaine avant la date de la rencontre ! Antoine Pol ne figure pas dans les anthologies, mais son superbe texte "Les Passantes "est devenu mondialement connu.Antoine POL était né à Douai le 23 août 1888. Il est mort à Seine Port le 21 juin 1971. Entre ces deux dates, que dire ? Capitaine d’artillerie, il combat pendant la guerre de 14-18, il devient industriel ensuite et ce n’est qu’à sa retraite, en 1959, qu’il se consacra pleinement à la poésie.
Mais...Antoine Pol est connu pour un poème : "Les Passantes". Ce poème fit à lui seul sa notoriété à la veille de son trépas. Ce très beau poème ne nous serait peut-être jamais parvenu si Georges Brassens ne l’avait déniché un jour de 1947 au marché aux puces. Il est tiré des "Emotions poétiques", écrit par Antoine Pol en 1913.
Dès lors, Brassens aura le coup de foudre pour ce poème. Il mettra des années à peaufiner la musique la mieux adaptée au texte. Après des années de tests, il finira par trouver une musique et chantera le texte pour la première fois à Bobino en 1972. Les Passantes était la chanson "de Brassens" que préférait Lino Ventura. D’ailleurs, lors d’un Grand échiquier en 1979, l’acteur demanda à Brassens de l’interpréter bien que ce n’était pas prévu. 
Ce texte magnifique mis en musique qui éblouit Brassens par sa simplicité et sa force d’évocation, le voici tel qu’il fut adapté (une strophe supprimée) pour la chanson de Brassens enregistrée en octobre 1972 :
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Maria

Ah ! Marquise, quand on y pense,

Ce temps qu'en folie on dépense,

Comme il nous échappe et nous fuit !

Sais-tu bien, belle maîtresse,

Qu'à l'hiver, sans qu'il  paraisse,

J'aurai vingt ans, et toi dix-huit ?

 

Eh bien ! M’amour, sans flatterie,

Si ma rose est un peu pâlie,

Elle a conservé sa beauté.

Enfant ,  jamais tête espagnole

Ne fut si belle, ni si folle.

Te souviens-tu de cet été ?

 

Ah ! prenez-y garde, Marquise,

Cet amour-là, quoi qu'on en dise,

Se retrouvera quelque jour.

Quand un cœur vous a contenue,

Marquise, la place est devenue

Trop vaste pour un autre amour.

 

Mais que dis-je ? Ainsi va le monde.

Comment lutterais-je avec l'onde

Dont les flots ne reculent pas ?

Ferme tes yeux, tes bras, ton âme ;

Adieu, ma vie, adieu, madame,

Ainsi va le monde ici-bas.

 

Le temps emporte sur son aile

Et le printemps et l'hirondelle,

Et la vie et les jours perdus ;

Tout s'en va comme la fumée,

L'espérance et la renommée,

Et moi qui vous ai tant aimée,

Et toi qui ne t'en souviens plus !

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Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,

Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.

Ton corps se devinait, ondoiement incertain,

Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.

Le soir d’été semblait un rêve oriental

De rose et de santal.

Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes

Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.

Leurs parfums expirants s’échappaient de tes doigts

En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.

De tes clairs vêtements s’exhalaient tour à tour

L’agonie et l’amour.

Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes

La douceur et l’effroi de ton premier baiser.

Sous tes pas, j’entendis les lyres se briser

En criant vers le ciel l’ennui fier des poètes

Parmi des flots de sons languissamment décrus,

Blonde, tu m’apparus.

Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,

D’infini, je voulus moduler largement

Un hymne de magie et d’émerveillement.

Mais la strophe monta bégayante et pénible,

Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,

Vers ta Divinité.


Renée Vivien, Etudes et préludes


femmes

Photo empruntée à la belle Romane mil bisous pour la peine !

 

http://isisetpasiphae.blogspot.fr

 

 

 

 

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 Un petit supplément pour ceux ou celles qui prétendent que toutes les musiques de Brassens sont nulles et répétitives. Une joyeuse bande de vrais musiciens vous prouve le contraire dans quantité d'arrangements que l'on trouve sur youtube et les autres. Ci- dessus un morceau intitulé :

Le temps ne fait rien à l'affaire.

Un texte qui est toujours parfaitement d'actualité.

A la trompette le regretté William Cat Anderson

*** exercice de plagiat : Vous prenez un poème, en l'occurence "Juana" de Musset, et vous le modifiez à votre guise, et ça donne celui-ci.

 

 
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