Le blog d'eve anne, Madrid.

 

Le mariage, le bon vieux mariage, a la vie dure. Attaqué de toutes parts par les philosophes, les intellectuels, les homos, et les autres, à travers les millénaires, il tient bon. Pourquoi ? Je crois que pour le mariage comme pour le reste, vouloir porter atteinte à ce que la civilisation a construit, est voué à l’échec, quelle que soit la volonté que l’on y consacre.
Bien sûr, je ne suis ni philosophe, ni intellectuelle, je suis simplement homo, ce qui n’a rien d’une performance, puisque c’est un état inné, et non pas un état acquis. Je suis homo et je suis une ardente défenderesse du mariage traditionnel. Je me moque du mariage homo, je trouve cela d’un ridicule fini. D’ailleurs, je trouve aussi ridicule de défiler à moitié nu au son d’une musique débile pour montrer à la terre entière que l’on est homo.  On est comme on vient au monde, et personne n’y peut rien.
Et le mariage dans tout ça ? Le mariage est défini traditionnellement comme l'« union légitime d'un homme et d'une femme ». Il est l'acte officiel et solennel qui institue entre deux époux une communauté de patrimoine et de renommée appelée « famille »  dont le but est de constituer de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants pour leur éducation. Dans les sociétés traditionnelles, le mariage est l'alliance politique de deux familles ou de deux clans. (def wikipedia). Voilà, tout est dit. La définition ne précise pas si l’époux ou l’épouse est hétérosexuel ou homo. La définition n’en a rien à cirer.
Le mariage n’est pas obligatoire, il ne l’est pas non plus pour avoir des enfants. Alors, où est le problème ? Le mariage est une structure, un cadre de vie. C’est pratique, ça a fait ses preuves, on en connaît les avantages et les inconvénients. Si ça ne marche pas, on divorce et on peut essayer une autre fois. Encore une fois où est le problème ? Bon, c’est vrai, ça coûte de l’argent, je vous l’accorde. Pour les homosexuels, il y a d’autres solutions. On s’aime, et tout est dit, il n’y a rien d’autre à faire. Par contre, si on est homo, et que l’on veut du mariage tous les avantages sans les inconvénients, ça devient plus compliqué. Pour ce qui est de l’aspect matériel de l’union, le législateur a créé le pacs, qui a beaucoup de succès, et qui a tous les inconvénients du mariage, sans en avoir les avantages (paroles de Notaire). Reste le problème des enfants. Problème théoriquement insoluble. Théoriquement seulement. Mais à cause de ce problème, le mariage homo, ne sera jamais un mariage. On fera la fête, on se déguisera, on mettra sa photo dans les journaux, et ça en restera là. Il n’y a aucune raison qu’un mariage homo soit plus durable qu’un autre. Pourquoi, dans cette situation, certaines démocraties ont légalisé le mariage homo ? Pour avoir la paix, tout simplement, comme ça n’a aucune conséquence, il est facile de franchir un cap dans le "progrès social " en donnant satisfaction aux impétrants. En échange on récupère parfois la considération, et quelques fois les votes des socio-idéalistes concernés . Quant à moi, je suis homo, je suis bi, je suis amoureuse de l’amour. J’aime beaucoup les femmes, j’aime aussi certains hommes. Ce n’est pas le même sentiment, ce n'est pas le même amour, c’est une autre vie. J’ai tous les défauts, inutile de m’écrire pour me le dire, j’avoue ! Mais comme je voulais depuis ma plus tendre enfance avoir une petite fille, je n’ai jamais eu envie de remettre en question les lois de la nature, et j’ai toujours su que je la ferai avec un homme que je pourrais aimer. Quand je l’ai rencontré, je l’ai reconnu tout de suite. J’avais 28 ans et un passé homo sans faille. Il m’a fallu du temps, je voulais que ce soit un acte d’amour, et pas une insémination. Et ce fut un acte d’amour. Et ma fille aura bientôt 19 ans, et c’est mon plus grand bonheur.
Mon couple n’a pas survécu longtemps, alea jacta est. Et puis quelques années après j’ai rencontré un autre homme que j’ai trouvé beau, distingué. On s’est fréquenté quelques temps. Il m’a demandé en mariage et j’ai refusé. "Mais pourquoi?" m’a-t-il demandé ? Parce que je suis homosexuelle, et que généralement les maris n’aiment pas cela, à part certains libertins qui trouvent dans cette situation tout un registre de plaisirs. Et puis on a pris l’habitude de se parler franchement, et de définir comment on pouvait « assumer ». Car dans cette situation, les concessions sont réciproques. Ça a pris du temps. Mais on était bien ensemble, il nous était impossible de vivre l’un sans l’autre. Pour asseoir notre situation nous nous sommes épousés. Pour moi je me suis toujours imposé de respecter notre foyer. Pour lui, il suffisait que je le fasse. L’entente fut parfaite entre lui, ma fille et moi. Il y avait l’amour, mais aussi le respect, et beaucoup de considération. Cela fera huit ans en fin d’année.
Et puis, notre famille s’est agrandie....................
Une femme qui travaillait pour moi, et que j’aimais beaucoup, est décédée dans un accident de la route, avec son mari. Ils avaient deux enfants. Les petits étaient en  classe, et sont devenus orphelins. Nous avons recueilli ces enfants. Un petit garçon qui a aujourd’hui onze ans, Florencio, et une petite fille de cinq an, Perina. Ils sont avec nous depuis trois ans maintenant. Je dis recueilli, parce qu’ils n’étaient pas adoptables, ayant encore une famille restreinte, qui ne pouvait faire face à leur éducation. Nous avons su, mon mari et moi, créer ce cadre de vie, sans renier la personnalité de chacun. Je suis une bonne épouse, c’est un bon mari; nous adorons nos  trois  enfants.
Si je suis attirée par un joli décolleté, je n’ai pas d’arrière pensée à aller y voir de plus près, c’est mon jardin secret. Peut-être a-t-il le sien ? Ma fille connaît mes tendances, elle estime simplement que je dois vivre ma vie pour être heureuse, et mon bonheur inondera les miens.

 

Une collection de robes de mariées, sélectionnées par Madame le Figaro.fr

 

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