Le blog d'eve anne, Madrid.

 

 

tn 22Image: L'envol des libellules


 

Chapitre 15

 

 


          Quand Prunelle se fit annoncer, Christa était encore plongée dans ses pensées, et quitta son bureau à contrecœur. Ce à quoi elle pensait était tellement énorme qu’elle aurait aimé aller jusqu’au bout de ses réflexions. Sa contrariété soudaine disparut en voyant la jolie fille souriante qui l’attendait à l’accueil. Prunelle avait fait fort, son décolleté incomparable était la preuve qu’elle voulait ferrer sa proie. Elle était passée chez le coiffeur qui lui avait fait cette coupe masculine basse sur la nuque, avec une mèche désobéissante, cette coupe qui contrastait violemment avec sa féminité affichée.
« Tu m’excuseras Prunelle, mais je ne pourrai pas passer la soirée avec toi, nous avons du travail ce soir, et ça va durer très tard. Nous ne sommes pas en avance dans la mise au propre de nos dossiers, et il y a encore des lacunes à combler. Si on se fait descendre par les avocats, on aura travaillé pour rien.
–Oui, je comprends parfaitement. Je suis déçue, j’avais prévu une soirée cool au restaurant, et puis chez Charlie pour finir. Histoire de voir si Charlie aura le coup de foudre pour toi. »
Christa sourit intérieurement à cette évocation. Curieux, cette fois-ci la nouvelle ne s’était pas répandue. Mélie fit le prélèvement de salive, tout en reluquant les seins de Prunelle avec avidité. Christa trouva que pour une hétéro, elle avait les pensées un peu vagabondes. Le soir venu, à vingt heures piles, Mélie arriva chez Christa qui était encore dans son bain. Mais ça, c’était le piège à filles. Elle comptait bien que Mélie allait faire voler les vêtements et l’y rejoindre. C’est exactement ce qui se passa. Christa pu voir comme ça que les promesses étaient tenues et qu’elle était très sexy. De taille moyenne, les reins admirablement creusés, le corps était plutôt mince, et la poitrine était forte et très basse. Les seins descendaient jusqu’au bas des côtes. Ses aréoles de blonde pourtant de grande taille étaient à peine visibles. Christa trouva ça très excitant. Elle se remémora, que toute gamine, elle comparait ses seins à ceux des copines. Le test était impitoyable. On ne devait pas pouvoir faire tenir un crayon sous les seins. Sinon, on était cataloguée dans les moches ! Maintenant elle ne se prêterait plus au jeu, mais là, c’est la collection complète de crayons de couleur qui pouvaient tenir. Christa aimait beaucoup quand on pouvait soupeser le sein dans sa main. Mélie devança ses pensées, souleva son sein et se mit à sucer le téton. Facilement, à pleine bouche. Goulûment.
« Tu vois je n’ai besoin de personne pour me faire des choses ! Mais il faut que je te dise des trucs. D’abord, tu devras m’apprendre, parce que je n’ai jamais fait ça avec des filles. Ensuite, ça ne sera pas la peine de te fatiguer, je suis totalement frigide !
–Ben alors, tu es venue pourquoi ?
–Pour être avec toi, pour être nue, pour te voir nue, tout le monde dit que tu es canon. « Et que tu as la peau lisse. » Et puis te toucher, et te sentir, te respirer, t’embrasser, te lécher, te faire ce que tu veux, je peux tout faire. Je n’ai pas de tabous. Caresser tes seins. Les miens tombent, c’est moche, mais moi j’aime ! Quand ils bougent, ça me fait du bien.
–Et avec ton mari c’est comment ?
–Il me fait ce qu’il veut, ça m’est égal, quand il a bien joui, il est content et il me laisse dormir. Il aime bien que j’avale son jus, moi ça ne me déplait pas. Il aime bien  jouir dans mon cul, tout au fond. Moi je veux bien, mais des fois ça fait un peu mal, et puis ça coule pendant longtemps, il y a des odeurs, non, je préfère avaler.
Mais tu es heureuse quand même ?
–Oui, surtout quand il revient avec un copain. J'aime beaucoup ça. Je les avale tous les deux, ça lui plait aussi . Des fois il me la met alors que je suce l’autre, c’est selon. .
–C'est parfait, tout est bien alors, Tu t’amuses bien ! Viens m’essuyer ! fais doucement. . . . Je te sers un verre ?
–Oui, ce que tu veux, ça m’est égal. »
Christa lui servit un Bourbon.
« Tu veux que l’on aille sur le lit ?
–Oui, si tu crois que tu peux me faire jouir.
–Je ne garantis rien, je te trouve très craquante, et j’ai une envie folle de te caresser.
–Et moi, je fais quoi ?
–Tu me touches, il ne faut pas me quitter avec tes doigts, tu fermes les yeux et tu te concentres sur ce que je te fais, si tu sens que c’est agréable, tu te concentres sur la sensation. Si tu préfères autrement, tu me guides, on a tout notre temps. Christa commença par les seins qui étaient volumineux et d’une souplesse étonnante. Les tétons étaient dressés, ce qui prouvait que les réflexes existaient. Et puis elle s’attarda longtemps sur le ventre, sur le bas ventre, puis elle arriva au mont de Vénus, qui n’était pas totalement épilé. Elle essaya plusieurs pressions de sa langue sur le clito, jusqu’à sentir qu’il prenait un peu de volume et qu’il sortait de son capuchon. Mélie avait les yeux fermés, elle semblait réellement concentrée sur ses sensations. Christa était attentive à la pression de ses doigts sur elle, elle sentit comme ça que certaines caresses provoquaient une réaction. Elle pensa que Mélie n’était pas du tout frigide, et qu’il suffisait simplement de lui faire l’amour comme à une autre fille. Ce fut peut-être un peu plus long. Quand malgré elle, elle explosa Christa remarqua qu’elle s’était raidie pour résister au plaisir qu’elle n’arrivait pas à maîtriser. Puis elle se détendit, ouvrit les yeux et en se redressant, elle prit le visage de Christa pour l’embrasser et lui dit:
« Mais comment as-tu fais ça ?
–J’ai fait pour que tu sois heureuse, dommage que tu ne te sois pas laissée aller, mais tu n’es pas frigide, tu es une lesbienne qui s’ignore, tu verras, ça va venir très vite. Et puis Mélie se jeta sur elle. Elle commença à la dévorer littéralement. Christa ne se fit pas prier pour prendre un maximum de plaisir. Il était très tard quand Mélie repartit chez elle complètement épuisée, mais heureuse comme jamais elle ne l’avait été. Elle avait fait l’amour avec une jolie femme expérimentée, et même si ce n’avait pas été le septième ciel, elle avait eut des sensations, nouvelles.
Les vérifications planifiées par Christa allèrent bon train. Dans la maison de Paul Bertin, la cheminée n’avait pas été nettoyée, et le dernier feu qui avait brûlé dans l’âtre était du bois de frêne allumé avec des fagots de cytise. Il n’y avait aucune trace de tissus consumés, que ce soit du textile naturel ou artificiel. Aucune boîte carton, aucune autre pièce, que ce bois qui correspondait à la réserve sous l’appentis. Pas de trace de seringue, d’aiguilles, ni autre objet qui eût pu venir de chez Flora-Jane. Pas de traces du passage d’une autre personne. Dans l’ensemble, la maison était propre, et conservait cette odeur de bois brûlé si caractéristique quand on y ajoute pour parfumer la maison et, se débarrasser des parasites, quelques petites branches de cèdre encore vertes. Duchuc, alias Paul Bertin était un vieux retraité propre et méticuleux. La salle de bain sentait l’eau de javel, et les toilettes, la lavande bien évidemment. Dans les dépendances de la maison, il y avait une réserve de bois, et un petit atelier où les outils étaient parfaitement rangés sur un panneau mural où les silhouettes étaient dessinées. Chaque chose à sa place, c’était le maître mot de cette maison. Dans la chambre à coucher, il y avait un lit aux montants de bois tournés, un édredon gonflé et un parquet ciré avec des patins. Sur la table de nuit, sous le réveil à aiguilles, un napperon de dentelle. Restes maternels sans doute.
Les listings de France-Telecom ne mentionnaient pas d’appels le 14 Décembre, ni même les autres jours. Le téléphone semblait être plus décoratif qu’utile. Bertin n’avait pas de téléphone portable.
Du côté de Flixecourt, l’enquête fut discrète, et le personnage qui était visé l’était par son omniprésence au milieu des personnes mises en cause. Il n’était pas nécessaire d’alarmer l’homme, du moins pas encore, on nota seulement qu’il était propriétaire d’un 4x4 Nissan, de grosse puissance. Le numéro fut relevé en vue, d’une recherche sur ses déplacements. Le rapport de l’enquêteur signala une trace de choc assez importante au niveau de l’aile avant droite. On trouva également sa banque, ou plutôt ses banques, ses comptes, ses habitudes de paiement, et sa comptabilité de profession libérale. Inscrit normalement au registre du commerce pour exercer la profession Guérisseur. Il n’était pas marié et vivait seul.
Le maire de Flixecourt ainsi que la gendarmerie n’avaient rien à signaler à son sujet. De l’avis général ; c’était un guérisseur qui guérissait, nonobstant l’antipathie qu’il générait autour de lui. Il était d’origine indienne, très typé, ceci expliquait peut-être cela. La méfiance de l’étranger était encore vivace dans les campagnes et causaient quelques fois bien des problèmes.
Christa aurait souhaité trouver le ou les liens qui unissaient ce monsieur à Flora-Jane, ou Fanta, s’il existait plus que des rapports de guérisseur à clientes. Il restait à éplucher ses appels téléphoniques, et étudier ses déplacements, et ses comptes. Cela allait demander du temps, et des démarches un peu limites. Cela faisait maintenant trois semaines que Paul Bertin était au secret route d’Albert. Le Juge en charge du dossier pressa Christa de mettre fin à l’épreuve et de renouveler l’interrogatoire pour infirmer/confirmer voire certifier les aveux enregistrés. Il voulut assister à la séance.
Christa se rendit à la maison d’arrêt route d’Albert accompagnée de Quentin et de Mélie. Christa était persuadée que Bertin reviendrait sur ses déclarations. Ou du moins en partie. Trois semaines d’isolement c’est beaucoup. Il faut espérer que le personnel pénitentiaire a respecté rigoureusement les consignes.
« Pourquoi as-tu voulu cet isolement aussi long ? Que crois-tu qu’il va se passer ?
–J’imagine simplement que Bertin n’était pas dans son état normal quand il a déposé. Soit drogué, soit manipulé, soit qu’il s’est fait un film. Je pense que son isolement était nécessaire pour changer son état d’esprit. Si je me suis trompée, on n’aura jamais perdu que quelques jours. N’oubliez pas que nous n’avons pas encore tous les éléments du dossier. Il va nous falloir de l’imagination pour mettre les suspects en difficulté.
–Pourquoi dis-tu les suspects ? tu en as sous le coude ?
–Oui quelques uns !
–Ben c’est la meilleure ! C’est nouveau, Tu la joues solo maintenant ?
–Non, simplement que ce ne sont que des suppositions qui tournent en rond dans ma tête. J’ai besoin d’autres éléments plus probants.
–De toutes façons, ce n’est pas entre les nichons de Mélie que tu trouveras la solution !
–Qu’en sais tu pauvre cloche ? Quand je suis sortie du bureau, je fais ce qu’il me plait. Et quand je suis entre les nichons de Mélie, il n’y a pas de place pour toi. Tu es jaloux parce qu’une super nana préfère l’amour avec moi plutôt qu’avec toi ? Si tu en avais autant dans la tête que dans le slip, on avancerait un peu non ? Va te faire considérer, et fiche moi la paix. »
Et Mélie qui, jusque là n’avait rien dit, déclara, comme se parlant à elle-même :
« En tout cas, elle a su me faire jouir ! »

A l’arrivée à la maison d’arrêt, le directeur de l’établissement les attendait.
« Bonjour messieurs-dames. Je voulais vous prévenir que vous alliez trouver un homme très diminué, il refuse quasiment de s’alimenter, et répète qu’il ne sait pas ce qu’il fait là. Il réclame sans cesse de pouvoir parler au directeur, et la période de secret auquel il est soumis est largement dépassée. Vous allez avoir de sérieux ennuis avec son avocat. Et vous risquez des sanctions de la part de votre administration. Mais tout cela vous le savez sans doute ?
–Oui, monsieur, je le sais. Mais tout cela ne me sert qu’à prouver son innocence. Alors vous choisissez.
–Son innocence ? Mais vous avez perdu la tête ?
–Peut-être, il faut être fou pour faire un métier pareil. Si je libère Paul Bertin, je vous donne mon billet qu’il sera assassiné d’une piqûre dans la nuque dans les jours qui suivent. Voulez-vous en prendre la responsabilité ? Signez-moi une décharge ! Bertin est à l’abri ici, il y restera jusqu’à nouvel ordre. J’agis en accord avec le Juge d’instruction.
–Si c’est comme ça, allons-y ! »
Quentin qui avait écouté la conversation avec stupeur se rapprocha de Christa, et à voix basse lui susurra :
« Tu dis n’importe quoi, il faudrait que tu arrêtes la bibine, y en a marre de tes conneries !
–Ferme-là, gros con ! »

 

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Mer 29 nov 2000 Aucun commentaire