Le blog d'eve anne, Madrid.

 

Rentrée (2)

 

             Il est impossible, quand on a des enfants, d'ignorer le sujet principal de la
semaine. Il est vrai que pour eux c'est l'évènement principal de l'année. Les rentrées successives étant les marches incontournables de leur éducation. Pour cela j'ai fait appel au site on ne peut plus sérieux , bible de toutes les femmes:

Au féminin.com

En retenant bien sûr quelques images significatives. Bonne rentrée !!

 

Rentrée (4)

 

Comme chaque année, Le planning des arrêts de travail des enseignants est la blague classique. Il faut dire que c'est une préoccupation réelle, le premier jour de la rentrée la date de la première grève est programmée. On ne sait pas pourquoi, mais on trouvera bien une raison !


 

Rentrée (1)

 

Pour tous les petits qui passent  leurs loisirs sur la console de jeux, la tablette de maman ou le PC de papa, et quelques fois le Iphone de Toto, le retour au tableau avec la craie a quelque chose de préhistorique. Et quand dans quelques années, les tableaux électroniques seront généralisés, les profs mettront des années pour apprendre alors que les gosses seront déjà passés à autre chose.


 

Rentrée (7)

 

Il y a aussi les parents "Geek" qui montrent leur autorité d'une façon plus informatique. C'est la modernité, et dans ce cas la pression parentale va à l'encontre de l'initiative des enfants. Comment trouver le juste milieu ?

(Notez la maman sans soutif, super !)


 

Rentrée (5)

 

Ah les cartables ! Symboles surrannés des rentrées scolaires. Regardez-les bien, ce sont les derniers. Avec les bouquins de classe qui valent une fortune, tout ce luxe de fournitures (minimum) aura bientôt disparu au profit de l'ebook ou de la tablette. Les enfants ne sauront plus écrire, mais c'est déjà souvent le cas, et les enseignants sont contents d'eux. Alors il n'y a plus de problèmes, seulement dans l'organisation des vacances des ponts, des week-ends et des grèves.


 

Rentrée (3)

 

De toute ma scolarité, je n'ai jamais fait aucun devoir à la maison. Et  je pense avoir plutôt réussi ma vie professionnelle. Aujourd'hui les gosses sont submergés de devoirs et, malgré tout, ils n'apprennent rien. Où est le problème ?

 

 

Et les Profs dans tout ça ?


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Au bord de l'Abîme.

Par LOUISE CUNEO

À la une du Point.fr

Lundi 2 Septembre 2013

 

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Sophie ne sait plus trop ce qu'elle ressent. Cette boule au ventre qui la suit sans relâche depuis plusieurs jours traduit-elle de l'impatience ou de la peur ? De l'enthousiasme, de l'appréhension ? Difficile à dire. Depuis la fin du mois de juin, la jeune femme sait qu'à la rentrée elle sera prof. Sa seule certitude, c'est la matière qu'elle enseignera : l'histoire-géographie. Mais de son métier elle ne sait rien de plus : Sophie fait partie des dernières générations dont on a dit qu'elles étaient "sacrifiées", celles qui partent la fleur au fusil affronter des classes sans y avoir été préparées. Des profs qui ne sont pas passés par la case "formation", qui ont réussi le concours parce qu'ils savaient étudier, et non parce qu'ils savaient enseigner. Et qui, dès mardi, se retrouveront devant des élèves sans avoir aucune idée de ce qui les attend.
Devant cet abîme, Sophie se réjouit de peu : "J'ai beaucoup de chance : contrairement à nombre de mes futurs confrères, j'ai connu mon affectation dès le mois de juin et j'ai su quelles classes de collège j'allais avoir en face de moi." À aucun moment, elle n'a tremblé devant le nom de cet établissement francilien, de notoriété publique l'un des pires de la région et dont la simple évocation fait frémir le plus chevronné des professeurs. Dès lors, celle qui n'est pas encore trentenaire a mobilisé dans un premier temps ses propres souvenirs : "Mon unique contact avec le secondaire date de ma propre expérience." En potassant les livres scolaires, la jeune femme a réalisé que les exercices proposés aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec la manière dont sa matière était enseignée il y a déjà une vingtaine d'années.
Où est le savoir ?
Sophie ne s'est pas laissé abattre et a passé l'été à glaner dans ses contacts des conseils, des témoignages, des "matériels pédagogiques" aussi, comme des fonds de cartes ou des questionnaires, pour construire ses cours. La jeune femme pétillante a ratissé large : "Mon ancienne prof de collège de province, mes amis. Ma voisine aussi, qui enseignait il y a une dizaine d'années, m'a promis qu'elle m'aiderait. Je compte vraiment sur elle !" insiste Sophie. Car ce n'est pas le site de cours en ligne de l'Éducation nationale, Eduscol, qui a su rassurer la prof en herbe : "Certes, on y trouve des cours tout prêts, sous forme de tableaux avec des objectifs et des notions à transmettre, ainsi que des compétences et des ressources à utiliser. Une nébuleuse d'activités, en somme. Mais où est le savoir ? À aucun moment, on ne m'a expliqué comment construire un cours de collège : est-ce cela, la liberté pédagogique ?" Les objectifs que la jeune enseignante est censée atteindre se sont obscurcis davantage lorsqu'elle s'est plongée dans le livre de cinquième. Dans le premier chapitre, qui aborde les débuts de l'Islam, une étude de documents sur Bagdad au Xe siècle est proposée : l'élève doit, en guise de conclusion, imaginer qu'il est un enfant de Bagdad et raconter son quotidien. Sophie est perplexe : "Je comprends l'idée de se projeter à partir des documents, de faire une synthèse, mais, pour moi, cet exercice tient du récit d'invention. On est très loin de ce que j'imaginais : un cours, suivi d'exercices d'application.
" Ni jupe ni décolleté.
Néanmoins, elle "adore" sa matière et reste convaincue qu'elle aime enseigner. Alors, désarçonnée, mais pas démotivée, Sophie a poursuivi ses investigations, en s'efforçant de "conserver cet élan positif". Ici, on lui a conseillé d'occuper ses élèves "en continu", de "les mettre en activité et de laisser une trace écrite à la fin, la substantifique moelle". Là, on lui a peint le tableau d'une cité qui fait souvent parler d'elle dans les médias, à la rubrique faits divers. Certains lui ont décrit ses élèves comme des êtres extrêmement attachants, d'autres ont évoqué des "têtes brûlées".
De ces témoignages, Sophie s'est fait sa propre idée. Il lui reste désormais à faire face à son appréhension principale : la peur d'être une "mauvaise prof, de ne pas réussir à les intéresser et à tenir sa classe". Sur ce dernier point, elle suivra à la lettre les conseils qu'on lui a prodigués - et tant pis si cela ne colle pas toujours avec ses convictions - : ni jupe ni décolleté, prudence sur le trajet qui mène au collège. Ça promet.
Ne pouvant maîtriser l'inconnu, pour son premier cours, Sophie a tout prévu. Un quart d'heure d'introduction sur la raison d'être de l'école et l'importance de l'histoire-géographie, avant d'attaquer très vite dans le vif du sujet, "pour se faire respecter". Mais elle reste lucide : "Je m'attends au pire, et au meilleur à la fois. Je ne veux pas être alarmiste, mais je ne dois pas être naïve non plus : je ne galvaniserai pas les troupes uniquement par mon amour du savoir et de la transmission", reconnaît-elle. À défaut de savoir comment construire un cours et ce que l'on attend d'un prof d'histoire au collège, Sophie a déjà du bon sens.


Nul doute qu'elle en aura besoin, mardi, le jour J.


 

Présentation1

L'Ecole se meurt Monsieur Peillon

Par JEAN-PAUL BRIGHELLI

Professeur de lettres et essayiste

Mardi 3 Septembre 2013.

A la une du Point.fr

Brighelli

 

Lundi matin, à 7 h 45, à une demi-heure de la prérentrée, comme on dit chez les profs, Thomas Sotto m'a demandé au débotté et en direct sur Europe 1 quelle note j'attribuerais à Vincent Peillon pour évaluer cette rentrée, la première sous son entière responsabilité. Je me suis laissé aller. "4 ? 5 ?" Et j'ai failli descendre plus bas, bien plus bas...
Peccavi, pater optime * (Stendhal, Le Rouge et le Noir). Oui, je suis un méchant, un coupable (Molière, Tartuffe) - liste non limitative des heureuses expressions du repentir hypocrite... Qu'avais-je dit là ?
Certes, le ministre est presque entièrement hors sujet : l'École se meurt, les Français en sont globalement insatisfaits, les nouveaux profs sont dotés en catastrophe d'un titre que souvent les jurys ont hésité à leur attribuer, et qui en tout cas n'ont bénéficié d'aucune formation réelle, ni disciplinaire, ni pédagogique, les élèves sont de plus en plus livrés à eux-mêmes, et sous prétexte de combattre les discriminations, on détruit toutes les filières soupçonnées d'élitisme - encore un gros mot pour la gauche, on va finir par croire qu'ils en ignorent le sens...
On occupera les élèves
Certes, après avoir lancé à grand fracas en août 2012 une grrrrrande concertation sur l'École, le ministre a accouché d'une souris - réforme des rythmes scolaires pour 1/5 des écoliers français, et encore, dans cette demi-journée enfin récupérée, ce n'est pas du français que l'on fera, ni des maths, ni de l'histoire ou de la géographie, mais des danses bretonnes, du jardinage appliqué, de la varappe citoyenne (ça, ça n'existe pas - pas encore...), bref, on occupera les élèves au lieu de leur enseigner quelque chose d'indispensable... Certes, Vincent Peillon, que je n'avais pas connu si discret ni si effacé, a laissé Geneviève Fioraso légiférer sur le bac et obliger les enseignants de l'académie d'Orléans-Tours à noter sur 24 afin que plus de chérubins possèdent, in fine, un diplôme désormais inutile...
Mais 4/20 ! la note-sanction ! L'horreur pédagogique ! Je pourrais fâcher le ministre ! Le déprimer ! Courroucer aussi Peter Gumbel, ce journaliste anglais qui pense que nous "achevons bien les écoliers"... Qui sait ? Je pourrais les pousser l'un et l'autre au suicide - comme un quelconque prof de lycée technique marseillais qui vient de passer à l'acte, la veille de la prérentrée, tant il n'y croyait plus, de son propre aveu, tant il était dans l'incompréhension face à l'évolution de son métier - notre métier ! Le ministère se tait depuis des années sur la dépression en milieu enseignant - on sait juste qu'effectivement l'École tue ceux qui y ont cru.
Mais on supprime les notes à l'école, de peur qu'elles ne traumatisent les chérubins des quartiers nord et du 9-3 - alors que seules les notes, justement, seul un système intelligemment coercitif peut faire comprendre à des mômes en perdition que le Savoir n'est pas une plaisanterie ! On pontifie, on lénifie, on colmate - et pendant ce temps l'école française s'effondre dans les classements internationaux...
Vous avez tout raté.
Alors, oui, 20/20, monsieur le ministre ! Vous aviez tout en main, et potentiellement le soutien de tous ceux qui ces dernières années ont travaillé à défendre l'école de la République - et la laïcité, parce que la laïcité est le savoir, et vice-versa. Pour complaire à quelques syndicalistes qui ne représentent plus qu'eux-mêmes, à quelques idéologues illuminés qui vous ont convaincu de sauver les IUFM (les instituts universitaires de formation des maîtres) en les rebaptisant ESPE (écoles supérieures du professorat et de l'éducation), et finalement à tous ceux qui n'ont jamais mis les mains dans le cambouis des vraies classes, vous avez tout raté. 20/20 !
Qu'attendait-on ? Une révision complète des programmes, qui irait dans le sens du sérieux, de l'étude, de la transmission des savoirs. Un retour de l'exigence. Une volonté d'amener chaque élève au plus haut de ses capacités, parce que les enfants sont capables de beaucoup donner si on leur demande beaucoup. Et une revalorisation sérieuse, conséquente, des plus bas salaires de la profession, parce qu'il est scandaleux - mais significatif - que les très bons élèves, désormais, envisagent toutes les professions sauf enseignant. Dans un monde où "avoir", c'est "être", un peu plus d'avoir permettrait aux enseignants, qui s'échinent de leur mieux à faire la France de demain, d'être moins méprisés de leurs propres élèves, et de leurs parents.

* J'ai pêché, j'avoue ma faute, ô mon père

 

 

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Dessin honteusement copié sur le site Rue 89. C'est un peu poussé, mais pas tant que ça, et il vient à point pour conclure cet article. Vous aurez noté que pour une fois, je ne suis pas de parti-pris, et que les témoignages ont une origine pour le moins inattendue dans ce blog. Il faut dire que ma soeur est dans l'enseignement, et que j'ai bien failli y être aussi. Mais ils ont fait tout ce qu'il fallait pour que je me sauve en courant, et je me félicite tous les jours d'avoir eu le courage de dire non à cette profession, sans doute honorable, mais qui, à mes yeux et à cette époque, ne l'était pas.



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Mar 7 nov 2000 Aucun commentaire