Le blog d'eve anne, Madrid.

 

Attentat2

 

Je suis totalement attristée de ce qui vient de se produire.

Je suis de tout cœur avec les gens, les familles qui souffrent et pleurent les hommes et femmes assassinés.
Et je leur présente mes condoléances les plus sincères.
Le malheur n’a pas d’étiquette, pas de parti, pas de couleur ni de religion.
Le malheur détruit les familles, les gens qui s’aiment, les êtres qui rendent la vie possible dans une société.
Je pense à toutes les victimes de ce drame, sans rechercher a priori les responsabilités. Les responsables, bien sûr il y en a, et ce ne sont pas forcément ceux que l’on désigne d’emblée.. Mais je ne suis pas légiste, je ne suis pas juge, j’ai simplement la tête sur les épaules et je constate….

Je suis comme je suis.

Cela veut dire que je suis totalement consciente pour décider moi-même de mon attitude face à tel ou tel évènement. Qu’un mot d’ordre soit lancé dans les réseaux sociaux sans savoir par qui, ni quoi ni comment, n’a aucune chance de m’atteindre. Un mot d’ordre, un appel au rassemblement, à la manifestation, même si c’est pour une cause légitime ou légitimement démocratique, est déjà suspect. Les Français, pétris de démocratie, doivent être capables de penser et réfléchir par eux-mêmes et ne pas se transformer pour devenir les moutons que l’on peut manipuler à la botte des « réseaux sociaux ».
Si l’on doit se référer à un maître à penser, j’aime autant écouter les chansons de Georges Brassens, que les hashtags anonymes d’internet.


«Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on

Est plus de quatre on est une bande de cons.

Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.

Dans les noms des partants on ne verra pas le mien »


Les dysfonctionnements continuent. Que l’on passe Vigipirate au stade ultime et que l’on déclenche une manifestation monstre simultanément, démontre une volonté de récupération politique des plus affligeante. Vigipirate interdit les rassemblements les concerts les meetings, les tribunes. Alors quoi ?

La liberté d’expression.

Quand on aborde ce chapitre, on va d’étonnement en étonnements. La liberté d’expression serait salutaire si elle n’était pas manipulée. Elle serait une victoire de la démocratie si elle n’était pas truquée par des partis poliques.

« La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. »

Ce principe prétorien est piétiné sans arrières pensées par les médias, les politiques, les philosophes et les écrivains. Et l’on assiste à des dénouements dramatiques comme ceux que l’on vient de vivre.

Pourquoi au nom de la liberté d’expression, peut-on encenser Charlie Hebdo et condamner Dieudonné ? La liberté est totale pour insulter le prophète, et interdite par le conseil d’état pour insulte envers les juifs ? Comment peut-on laisser Guy Bedos insulter ses confrères sans réagir ? Ha oui, on appelle ça de l’humour! L’humour est une arme au même titre que la calomnie, la médisance et la kalachnikov.

Je ne peux m’empêcher de citer Michèle Cotta dans un de ses éditoriaux dont elle a le secret :

….des dizaines de milliers de Français, touchés au cœur par la mort de ceux qui les ont fait tant rire….

Dramatique.

Charlie Hebdo ne m’a jamais fait rire. Guy Bedos non plus. D’ailleurs je méprise les gens qui vivent de la dérision la médisance et la calomnie. Que le travail de ces artistes soit à-propos, et accentue les traits morbides des êtres ou des situations, est parfaitement reconnu et souvent remarquable. Mais de là à parler d’humour….

De même que Bedos insultant sur scène une femme politique, n’étonne personne connaissant le personnage, mais il ne peut être pris pour un humoriste, pas plus que Dieudonné avec son geste ridicule qui a fait tant couler d’encre.

La liberté d’expression doit avoir une ligne rouge, respectée par tous. La vie en société n’est possible qu’à cette condition. De même que la publication des sources des médias devrait être obligatoire. Il y aurait beaucoup moins de délation de mensonges, et encore de calomnies.

Ces quelques lignes pointent quelque dysfonctionnements de notre société. La liberté d’expression est pour tous ou pour personne. La mise en cause des personnes ne doit être autorisée que si les preuves existent, et qu’elles sont publiques. Sinon ?

Sinon on voit les conséquences dramatiques se multiplier. On y assiste, On se lamente. On dit que l'on n'a pas peur ? Mais en vérité ? On espère surtout que ça ne tombera pas sur nous !

Même pire! On devrait s’élever contre les extrémistes islamistes pour atteinte à nos libertés, et ce sont les djihadistes qui nous accusent de piétiner les les leurs!

Le monde est malade, la politique politicarde en est responsable. Les gens ont oublié qu’ils avaient un cerveau. Ils ne savent que suivre les cris : mots d’ordres, idéologies, fausses promesses. Ces cris sont toujours dirigés contre quelqu’un. De même que les lois ne sont là que pour interdire. Mais interdire quoi à qui ?… c’est selon.....

Je suis comme je suis, je suis assez grande pour décider moi-même de mon comportement. J’ai assez vécu pour souffrir de tout ce qui ne va pas et qu’on laisse aller à vau l’eau. 3 millions de gens dans la rue ? Et combien selon la police ? On ne le dit pas. Peut être ne sait-on pas compter aussi loin. Non. L’organisateur de cette manif sait compter mais la police devait se taire. (Pour cette fois) Et tout cela ressemble à quoi ? 2 ou 3 millions ou 5 ? quelle importance.

Des gens sont morts.

Pour rien ?

Si. Parce qu’ils ont cru qu’ils avaient la liberté de s’exprimer ….sans limite.

Après, il faut savoir que le crime encourage le crime. Je ne vois pas bien le rapport entre la liberté d’expression et l’attentat dans une épicerie. Les victimes, là, sont des quidams, mais Juifs.

Ces assassins haïssent les juifs, ils ne savent même pas pourquoi.

La haine de l’autre est plus forte que la démocratie, telle que nous l’avons inventée.

Que va-t-on faire ?

Des promesses.


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Attentat2

 

Lun 16 oct 2000 Aucun commentaire