Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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I-Michèle

 

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Une biographie, est un résumé daté de la vie d'une personne. Cela se borne à relater chronologiquement les évènements d'une vie, sans apporter de jugement sur ces évènements. Raconter son histoire c'est autre chose. C'est essayer d'exprimer la façon dont on a vécu ces évènements, les sentiments que l'on a ressentis, les émotions qui en ont découlé. La difference est fondamentale dans l'écriture, car dans le récit de son histoire, on glisse des dialogues qui n'apparaissent jamais dans une biographie. Ces dialogues, rapportés à postériori, ne garantissent pas l'exactitude des mots, ni même de la discussion. Ils décrivent au mieux les souvenirs de ces instants vécus.

Bien que tous les noms ou presque, aient été changés, des lieux également, il se pourrait que certaines personnes se reconnaissent, ou croient se reconnaître. Si cela pose problème, n'hésitez pas à me le signaler.

  Pour parler de soi, il faut parler de tout le reste.

Simone de Beauvoir.

                                         J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas." Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. Ce blog je le veux avant tout esthétique, et même s'il y a des photos classées, c'est parce que je les trouve jolies. Alors, soyez indulgent(e)s pour la naïveté de ma réalisation, j'aurai moins de complexes à continuer.

Je suis née le 21 Décembre 1963. Comme beaucoup d'autres sûrement..... C'est une date que j'aime beaucoup. Je ne sais pourquoi exactement. Ce n'est pas à cause de mon anniversaire, il fut plus souvent oublié que souhaité. Encore que, J’ai un souvenir indestructible de l'un d'eux. Ce qui me fait, si je compte bien, un peu plus de 45 ans. Cela explique sans doute que je ne suis plus aussi jolie que je le fus. Mais cela ce n'est pas le plus important. Dès l'instant où je plais à ceux que j'aime. Ou tout au moins qu'ils me supportent. J'ai appris récemment qu’Elodie Gossuin avait eu des jumeaux le 21 Décembre dernier. Compiégnoise comme moi, c'est un peu ma préférée de toutes les jolies femmes. Elle n'a qu'un seul défaut, mais vous le trouverez vous même.

A Compiègne donc, dans une petite maison entre centre ville et forêt. C'est là que je vis le jour, à la grande joie de mes parents. Point de Bœuf et point d'Âne pour souffler sur mon berceau, seulement peut être que l'étoile était encore là.
Ma maman était Madrilène. Une Castillane au regard d'un noir profond, qui pourtant, pétillait souvent avec malice. Jolie femme, qui fut remarquée par un jeune français, un Picard, ingénieur électricien, qui travaillait sur le chantier du barrage au dessus de Madrid. Lorsqu'il revint en France, elle vint avec lui, réalisant ainsi le vœu de ses parents, qui rêvaient de s'installer dans un pays de liberté. Un rêve qui resta en l'état, ils n'eurent pas la chance de le réaliser...Ma maman était une femme très féminine, un décolleté généreux, et des jambes de flamenca. Elle était gaie, heureuse et discrète. Elle a toujours tout deviné de mes tendances, sans jamais me faire le moindre reproche. C'était la bonté même. Elle adorait son bonhomme de mari, un homme travailleur et droit, d'une douceur étonnante. Mon père avait une passion: les courses cyclistes. Fanatique du vélo, il me prit avec lui dès mon plus jeune âge, pour emprunter les routes de la forêt en long et en large. Le vélo, c'est un virus. Piquée étant petite, je n'ai jamais cessé de pédaler partout où je me suis trouvée. Mon père fut emporté par une maladie foudroyante il y a quelques années. Ma maman ne lui survécut que six mois. Sans son amour de mari, elle n'a sans doute plus senti le besoin d'exister, elle s'est laissé partir, sans que personne, moi la première, n'ait pu enrayer ce désespoir. J'ai une jeune sœur, elle a quatre ans de moins que moi. Nous avons vécu notre jeunesse chacune de notre côté. Depuis que nos parents ne sont plus là, nous nous sommes retrouvées. Ma sœur est une jolie femme, très jolie même. Nous sommes très différentes, physiquement et culturellement. J'ai eu, nous avons eu, une jeunesse heureuse. Ma mère n'a jamais appris à parler le Français. A peine était elle capable d'acheter du pain à la boulangerie d'en face. Nous parlions espagnol à la maison. Mon père ne se débrouillait pas si mal, ma jeune sœur et moi, nous trouvions cela tout naturel. Parler, c'est facile, mais il fallait aller plus loin. Je choisis l'Espagnol en première langue. J'avais quatorze ans et quelques..........

C'est l'année où tout a basculé. Au lycée, parmi mes nouvelles camarades, j'ai aperçu Lucie. C'était la seule fille noire de la classe, nous étions ensemble depuis la 6ème. Elle me semblait jolie, elle avait des yeux verts tout à fait étonnants, une poitrine généreuse, et des fesses rebondies. On s'est "reconnues" tout de suite. J'étais attirée par Lucie, et elle est venue vers moi. Pour nous deux, rien d'autre n'avait plus d'importance. Comme nous étions devenues très féminines pour notre âge, nous étions le point de mire des garçons, mais jamais aucun d'eux ne put se vanter d'avoir eu la moindre attention de notre part. On se tenait la main, on se caressait discrètement, on a appris à s'embrasser sous les porches la nuit tombée. J'étais sûre que jamais on ne se quitterait. Quelques fois elle est venue à la maison, et nous avons dormi ensemble. Je me souviendrai toujours de ces moments de grande tendresse. Nous n'avions pas osé aller plus loin que nos baisers et nos caresses, Même si nos mains par moment s'égaraient un peu. J'adorais le grain de sa peau, j'aimais le parfum de son corps, Elle avait le pubis naturellement lisse, et j'étais en admiration. Pour lui ressembler, je me suis épilée pour la première fois. Nous avons vécu en osmose les deux premiers mois de l'année scolaire, et nous avons appris à nous aimer peu à peu. J'allais avoir mes 15 ans bientôt. Et puis un lundi matin tout a changé. Notre professeur d'espagnol prenait son congé de maternité. Nous attendions le-ou-la remplaçant(e) dans un vacarme indescriptible. Subitement le calme se fit.
"Elle" était là, dans l'encadrement de la porte, immobile, attendant que le silence se fasse. Quand le calme fut revenu, elle entra, jeta sa serviette sur le bureau . ça
commençait bien. Du haut de ses talons, elle nous toisa les uns après les autres. Elle était vêtue d'un ensemble veste pantalon bleu marine, qui lui allait à la perfection. Très mince, la taille joliment dessinée par la veste cintrée, la poitrine était discrète, l'échancrure de la veste descendait profondément et laissait voir la "rose" d'un soutien gorge noir. Elle avait les cheveux courts, d'un roux foncé qui lui allait bien. Elle avait un petit air masculin qui m'intimida tout de suite.
"Je m'appelle Michèle. Michèle tout court, mon nom n'a pas d'importance. Je suis espagnole de naissance, mariée, je n'ai pas d'enfants, et j'ai 28 ans. Je suis là pour vous faire travailler, et je fais une tête au premier qui bronche".
Pour une mise en train, c'était réussi. Ensuite chacun se présenta, et quand je le fis en espagnol, je la vis sourire, et son regard me fixa un long moment. Le reste , je ne m'en souviens plus, je ne l'ai pas quittée des yeux. A la fin du cours, Lucie avait compris que j'en aimais une autre. Elle ne m'en voulut pas, Lucie était un amour de fille.
Michèle ne s'intéressait pas tellement à moi. Comme elle n'avait pas grand chose à m'apprendre, elle s'occupait plus des autres, et aussi de Lucie. Il faut dire que Lucie était tellement jolie. Son regard de jade et son sourire éclatant faisaient fondre n'importe qui. Et je pensais que Michèle était sous le charme. Pourtant, un soir, c’est à moi que Michèle demanda de l'attendre quelques minutes à la fin du cours. Juste le temps de déposer ses affaires à la salle des profs. Surprise mais pas trop, j'attendis. Les quelques minutes durèrent au moins une demi heure.
" Tu habites loin ?
- Non, pas vraiment, 2 à 300 mètres.
- Ok je te raccompagne." Il faisait presque nuit, on marchait sur le trottoir, et nous parlions du lycée, quand soudain elle me dit:
"Demain au cinéclub il y a une adaptation d'une pièce de Garcia Lorca en version originale. Je t'emmène si tu veux." J'étais très surprise. Sans attendre que ma maman me donne la permission, j'acceptai l'invitation.
"Cela sera bénéfique pour ta culture hispanique" me lança-t-elle en me quittant devant la grille de la maison. Moi, j'étais heureuse, je voulais bien tout, pourvu que je sois avec elle. Je ne savais pas à quoi je devais cet intérêt soudain, mais dans ma tête de toute jeune fille, je me sentais l'élue des dieux. Quelle sensation, quand une femme comme elle vous regarde pour la première fois. Moi, Eve Line, j'étais donc si intéressante? Qu’avais-je donc de plus qu'une autre pour tant d'attention? Je me faisais sûrement des idées, c'était une invitation de pure sympathie, j'étais la seule à parler l'espagnol, et pendant tout le retour, c'est en espagnol que nous avons papoté. Pourtant, elle a d'autres classes, elle aurait pu inviter une autre fille, plus âgée, plus belle, plus femme, plus plus.. ! Encore que j'étais assez fière de mon physique. Je me trouvais jolie, brune, de longs cheveux souples et brillants. J'étais assez satisfaite de ma taille, je faisais partie des "grandes", je me trouvais de jolies jambes, dues sans doute aux km parcourus à vélo. J’avais de belles fesses bien musclées, et ma poitrine m'allait à ravir. Un an plus tôt j'avais à peine de quoi affirmer que j'étais une fille. Et en un an de temps j'étais devenue très "bustée". De jolis seins ronds, fermes et bien placés. J'avais de grandes aréoles, et les tétons étaient gros et sensibles. J'aimais me regarder dans la glace, j'aimais me caresser le bout des seins, jusqu'à ce que la tête me tourne, et m'allonger ensuite pour me donner du plaisir..... Peut être n'a-t-elle pas remarqué mes jolies jambes, le creux de mes reins, et mes jolis seins, peut être qu'elle s'en fiche.... Voilà quelles ont été mes réflexions jusqu'à ce que le sommeil me prenne, j'étais en nage, j'étais épuisée.



Pardon Lucie....     


      

 

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Mer 27 jun 2007 Aucun commentaire