Le blog d'eve anne, Madrid.

 

Noire d ecume 
Nicolas.


 

Je fus prise de court par cette réponse en Français. Mais je me rappelai subitement que dans ces pays d'Afrique, le Français était la langue officielle. Et je pensai à autre chose. Je rejoignis l'officier qui m'avait si gentiment prêté ses jumelles. "Monsieur, je voudrais emmener cette jeune femme avec moi, j'ai la possibilité de lui venir en aide, et suis disposée à accomplir toutes les formalités, bien entendu.
-C'est impossible madame. Elle doit être emmenée à l'hôpital, subir tous les examens, recevoir les soins appropriés, et elle sera remise entre les mains des services de l'immigration. Par contre, vous pouvez, si vous le désirez, l'assister pendant toute cette période. "Je ne peux vous garantir qu'elle vous sera confiée et qu'elle ne sera pas reconduite dans son pays."
Je ne sais pas pourquoi, je décidai de m'y coller. Je m'approchai à nouveau de la jeune femme et lui expliquai tout ce que je venais d'entendre. Elle n'eut pas de réaction,  répondit simplement à ma question."Je m'appelle Nmahli. Je viens du Sénégal, de Dakar. J'espère rejoindre la France." Je lui souris et lui répondis:" Tu as raison, c'est  un très beau pays. tu dois être épuisée ?
- Oui, j'ai surtout très faim, mais je n'ai pas été malade dans le bateau, j'ai eu beaucoup de chance." L'officier lui tendit sa gourde. Je demandais à l'officier de la garder près de lui, je partis chercher de quoi la nourrir un peu. J'achetais quelques "Ensaimadas" à la première boulangerie venue, et quelques fruits dans la boutique d'à coté. Elle accepta de se nourrir, et monta dans une Ambulance. L'officier demanda au conducteur: "vous les emmenez où?- Hôpital San Bernardo" L'officier sourit, s'assura que j'avais entendu, et me lança," Au plaisir de vous revoir Madame. C'est réciproque Monsieur" Et je lui fis mon plus beau sourire. C'est vrai qu'il était assez beau garçon. Et l'uniforme, je connaissais! j'avais vu pire !!
"Si vous êtes en vacances et que vous aimez danser, allez au bar de la Costa, c'est très bien," Sous entendu, j'y serai !- Ok, j'essaierai d'y penser. Hasta luego!"
A l'hôpital San Bernardo, je n'eus aucun mal à la retrouver. On me renseigna avec une amabilité exceptionnelle. L'infirmière de l'étage me sourit et me dit, " C'est bien de venir nous aider! On va commencer par lui donner un bain !" Ça , je pouvais le faire. Et je le fis. Un bain chaud, très mousseux, avec un savon liquide au parfum d' amandes. Elle se débarrassa de ses vêtements en loques, apparut nue sans aucune gêne et s'installa dans la baignoire. Elle ferma les yeux et sembla s'endormir. Je la laissais, et sortis. Je discutais un peu avec l'infirmière, accorte et souriante, et j'allais en ville lui chercher quelques vêtements. Quand je suis revenue, elle avait les yeux ouverts, et me regarda venir. Je me saisis du gant de toilette, et je commençai à la frotter doucement. C'était plutôt une caresse. Elle dût apprécier, car elle referma les yeux, et se laissa faire. Je lui passai le gant sur tout le corps, le plus doucement possible. Je m'attardai sur le ventre musclé, sur les seins bien formés, aux tétons dressés. Je fis un bras puis l'autre, une jambe, l'autre, l'entre-jambe, partout. Au bout d'un moment de ce traitement, elle me dit avec un léger sourire: "Continue, c'est doux" Alors je continuai, m'attardant là où elle aimait. Je voyais ses narines se dilater. Et raisonnablement,enfin, je la laissais. Je déballais la brosse à dents de son plastique, lui tendis. Ça je ne pouvais pas le faire pour elle. Elle se leva enfin, pour se saisir de la serviette. Je la regardais avec admiration. L'eau ruisselait sur son corps d'ébène, elle était luisante, presque lumineuse. Elle me parût très belle, un corps gracile idéal de proportions, qui ne semblait pas avoir souffert de son périlleux voyage. Les abdominaux, très marqués suscitèrent toute mon admiration. Elle semblait frêle comme ça, mais sa musculature fine et déliée était magnifique. Je lui tendis le peignoir d'éponge, et la raccompagnai à sa chambre. L'infirmière intervint, et me dit gentiment. "Elle va se reposer maintenant. Je vais lui poser une perfusion, et après elle dormira, elle en a grand besoin. Demain nous commencerons les examens, radios, prises de sang etc... Ce n'est pas la peine de venir la visiter avant demain après midi."
J'assistai à son coucher, et regardai encore son corps, nu, que je trouvais attirant, et dont, c'est sûr, je rêverai cette Nuit.
"Ton prénom, c'est Nmahli? C'est bien ça?
-Oui, Nmahli,  avec un H.... Nmahli Amourrha.
-C'est très joli.
-Et moi, je m'appelle Gilberte, mais tout le monde m'appelle "Gil".
-Oui, je le sais" me répondit elle. Je me tournai vers elle, et la regardai d'un air qui devait être plus qu'étonné. "Mais comment le sais tu ? Prise de court elle se reprit: "Je t'ai entendu le dire au Capitaine tout à l'heure.
-ha bon, je ne me souviens pas, mais cette journée a été tellement folle en évènements. Bon, je te laisse, je reviens demain. Tu veux bien ?
-Oui bien sûr "dit elle, et j'eus droit à son premier sourire. Je lui déposai un baiser furtif sur les lèvres , et je la quittai.
Je repris ma voiture et repartis vers le motel. Une question me trottait dans la tête: avais-je réellement décliné mon identité au Capitaine? Je ne m'en souvenais pas. Mais le mieux serait de vérifier. Et en moi même je pensais : "Quelle garce tu fais, il faut toujours te trouver  une bonne excuse" ! Et c'est en revoyant le sourire de l'officier que  j' arrivai dans ma chambre. Je suis restée dans mon bain plus d'une heure. J'étais toute collante des embruns de la tempête, j'étais couverte de sel, et j'avais pris un coup de soleil. Les marques du débardeur se voyaient nettement, je me trouvais extrêmement laide. Je décidai de me vêtir hors provocation. Mes seins seront confinés dans leurs bonnets, mon chemisier serait fermé jusqu'en haut, mon Jean blanc moulant, je n'en avais pas d'autre. Talons hauts, maquillée au minimum, aucun bijou. Je demandaimon chemin à deux reprises pour trouver le bar "Costa". C'est vrai qu'il avait l'air assez class. Quelques clients au bar, d'autres assis autour de quelques tables. De la musique douce, un éclairage tamisé. Question ambiance, tout était là. Seulement de chevalier servant, je n'en voyais pas. Je m'avançais vers le centre de la pièce quand une voix douce derrière moi me chuchota "Je suis heureux que vous soyez venue.
-J'ai l'habitude de répondre aux invitations quand elles sont faites avec tact et galanterie.
-Vous voulez boire quelque chose?
-Un Perrier menthe !
-C'est pas ça qui vous mettra dans l'ambiance !
-Mais j'y suis déjà cher Monsieur.
-Nicolas, cela sera plus pratique. Nicolas Tavares pour vous servir.
-Vous ai-je dis mon prénom cet après midi sur la plage?
- Si vous l'avez fait, je suis confus car je ne m'en souviens pas.
-C'est bien ce qu'il me semblait. Pourtant la jeune Nmahli dit qu'elle m'a entendu vous le dire.
-Elle a dû le rêver, elle a enduré beaucoup de souffrances. Mais comment va-t-elle?
-Elle va bien, je la revois demain.
- Une question indiscrète ?
-Dites
-Pourquoi vous êtes vous proposée pour lui venir en aide. Il y en avait près de cinquante autre, pourquoi elle?
- Je l'ai trouvée belle, simplement.
Triste, mais très belle. C'est pas suffisant?
-Si, parfaitement, je connais ce sentiment, c'est comme ça que je fonctionne aussi. Et il sourit de toutes ses dents.
Tout en discutant, on s'était assis à une table un peu reculée, et la conversation continua sur le ton de la douceur et du chuchotement. Je ne le quittai pas des yeux. Il était plus jeune que je ne l'avais cru, l'uniforme vieillit les officiers sans doute. Il était très beau, d'une beauté virile, saine, il se dégageait de sa personne beaucoup de retenue et d'assurance. Sa politesse était agréable sans être obséquieuse. Je le sentais décontracté, maître de lui, très nature.
"Vous avez été très aimable avec moi cet après midi.
-C'est la moindre des choses lorsque l'on a à faire à une femme aussi charmante ! Mais dites moi: D'où venez vous ? Vous n'avez pas l'accent de par ici ?
-Décidément cela me perdra ! Je n'ai pas d'accent du tout. Je sais que je parle très mal, et c'est méchant de me le faire remarquer. Je suis Française.
-Je m'en doutais, une femme aussi belle ne peut être que Française !
-N'exagérons rien ! je ne suis pas un canon, et il y a autant de boudins en France qu'en Espagne !"
-Il éclata de rire. Ma traduction de "boudin" ne devait pas être la bonne. J'étais en Espagne depuis quatre ans, et je faisais encore des bourdes dans le langage courant. Je ne suis pas douée.
"Vous devriez avoir honte de paraître avec moi, on va vous taxer de "gigolo"je suis beaucoup plus âgée que vous !
-Peut être, mais c'est  ce qui m'attire, et je suis, vraiment, très attiré. La beauté n'a pas d'âge. Il avait pour dire ça un franc sourire qui faisait plaisir.
Il passait à la vitesse supérieure. Il m'entraîna danser. Ce fut très agréable, il bougeait bien, nous étions "l'une" contre l'autre", Et je me sentais sur un nuage. Il me serrait encore un peu plus. Mes seins étaient comprimés, et je sentais que je commençai à lui faire de l'effet. J'aurais aimé continuer un peu plus. Que je prenne du plaisir à danser avec un homme était plutôt inattendu. Peut être avait il un petit quelque chose de féminin? En tout cas, pas ce que je ressentais contre mon ventre.
On dégusta quelques tapas, on reprit un verre, et je lui dis....
" Je ne veux pas passer pour une fille, mais il n'est pas tard, on peut aller à mon hôtel  ?
" C'est une très bonne idée ."


Il alla au bar, régla les consommations, et parla au barman. Celui ci sortit un sac plastique, mit une bouteille de champagne et deux flûtes et tendit le tout.
Il monta dans la Velsatis et s'étonna.
"Mais c'est une voiture de PDG ?
-Oui
-Et que fais tu comme métier?
-Je suis PDG ! He bien tout s'explique dit il en riant, n'en croyant pas un mot.
-J'ai fait deux ans d'armée aussi, dans l'armée française . J' ai fini Lieutenant, je suis Capitaine de réserve.
Là il me regarda étonné. "Je ne te crois pas. D'ailleurs, je ne suis jamais sorti avec un Capitaine !"
ce fut le fou rire.
"Je n'aurai pas pu t'emmener chez moi, je suis marié.
-Elle est jolie?
-Très
-Alors, si tu veux la garder, ne me la présente pas ! Je suis mariée aussi. Nous vivons à Madrid. Je suis là pour affaires.
-Et la jeune fille, que vas tu en faire?
-Je vais la ramener à la maison, peut être que l'on va s'aimer peut être pas, mais elle aura une chance de vivre la vie qu'elle attend.
-Dit comme ça, cela parait tout simple.
-Sans doute parce que c'est tout simple. Pourquoi vouloir tout compliquer. Ici je ne peux rien faire pour elle, à Madrid je peux tout.
-Et ton mari ?
-Mon mari reçoit toujours mes amies avec courtoisie.....Il n'est pas particulièrement jaloux, Il préfère être au courant de mes amours et les accepter, plutôt que de vivre dans le mensonge et l'hypocrisie. Nous voici arrivés. Avant d'entrer et pour éviter tout malentendu entre nous, je voudrais que tu sois bien d'accord sur le fait qu'il n'y aura pas de suite à notre rencontre. Tu es marié, je suis mariée, et lesbienne en plus. Nous n'avons rien qui nous rapprocherait durablement. D'ailleurs, je repars dès que Nmahli pourra m'accompagner.
-Mais que peut elle avoir pour la préférer à un garçon comme moi ?
-Elle me plait, c'est tout.
J'aime son regard, j'aime son corps, je crois même que j'aime sa souffrance.
-Je ne dis plus rien. je suis d'accord pour tout ce que tu voudras.
-C'est parfait."
La chambre était fraîche, les volets étaient restés fermés toute la journée. Seul persistait le parfum de l'eau de toilette, comme dans tous les appartements de femme.
Nicolas était vraiment un beau garçon. Quand il ôta sa chemise, je fus impressionnée par sa musculature. Il était jeune est beau. Il s'approcha de moi torse nu. Il commença à déboutonner mon chemisier avec délicatesse. Puis je le vis fixer le creux de mes seins alors qu'il cherchait à dégrafer mon soutien gorge. Quand il vit mes seins libérés, il marqua un temps d'arrêt, les caressa d'une main légère, joua un peu avec le téton. Il se laissa aller à les embrasser, à les respirer. Je sentais son souffle sur ma peau. Je commençai à avoir des vibrations dans tout le corps. Je m'accrochai à lui, j'étais juste un peu plus petite. J'écrasai ma poitrine contre son torse soigneusement épilé. Je le constatai avec plaisir. Puis je défis la boucle de son ceinturon, il m'aida un peu pour le jean un peu serré, et le caleçon fila le long de ses jambes. Il était nu, magnifiquement nu. D'une beauté exceptionnelle. C'est tellement rare qu'un homme soit beau à regarder lorsqu'il est nu. Il était très viril, totalement épilé, et j'eus envie de lui instantanément. Le temps de me laisser glisser contre son ventre, son sexe avait pris une dimension étonnante.
Il m'entraîna sur le lit, et enleva mes derniers vêtements. Nous avons passé toute la nuit à faire l'amour. Il était infatigable, et j'en voulais toujours plus. C'est le sommeil qui nous terrassa.
Quand j'ouvris un oeil le matin, il était déjà levé, douché habillé. Il me sourit :
"Tu es la plus belle amoureuse que je n'ai jamais aimée. Je regrette la promesse que je t'ai faite. Je vais chercher un petit déjeuner."
"Une question:
-Je t'écoute.
-le corps entièrement épilé, c'est une volonté de ta femme?
-Non, je fais de la musculation, et au club, tous les garçons sont épilés, pour les concours."
J'en profitai pour passer sous la douche. Je la fis couler très chaude et très froide ensuite. En moins d'une demi-heure j'étais présentable. Après le dernier churros, je lui demandai:
"Tu ne travailles pas ce matin ?
-Je me suis fait remplacer. Hier soir, j'étais de garde, je me suis fait remplacer aussi.
-Tu as de la chance d'avoir de bon amis.
-On tient à jour un état des "services" que l'on se rend.
-Je ne suis donc pas une exception alors ?
-C'est vrai qu'ici aux vacances, il y a beaucoup de jolies filles.
-Je le dirai à ta femme.
-Elle le sait, toutes les femmes savent ça.
-Et bien, à ta prochaîne garde, je lui tiendrai compagnie.
-Et tu  auras raison, elle te plaira, elle est très belle.
Il a accepté de m'accompagner à l'hôpital voir Nmahli. On la trouva assise sur son lit, la veste de pyjama ouverte sur sa poitrine nue.  Quand elle le vit à mes côtés, elle eut un mouvement de recul. Je m'adressai à elle en français:
"Bonjour Nmahli, comment vas tu ? Ne crains rien, le Capitaine à voulu prendre de tes nouvelles." Il peut favoriser ton départ."
Elle ne répondit pas. Ses prunelles passaient à toute vitesse de lui à moi, elle essayait de comprendre. Nicolas s'en aperçut.
-Je vais me retirer. Je ne suis pas le bienvenu.
-Je t'accompagne. - Je reviens dans une minute Nmahli !
Arrivé à la porte du bloc, Il me dit:
"Reste avec ta petite chérie, c'est vrai qu'elle est craquante, mais je préfère quand même tes formes aux siennes. Ne te dérange pas, je prends un taxi. Hasta la vista Francesa de mi alma.
-Va-t-en vilain garçon !!
On discuta encore un peu en attendant le taxi. Une discussion comme on peut avoir quand on sait que l'on va se quitter. On a peur d'entamer quelque chose que l'on ne pourra finir. Je le sentais ému, en tout cas très décontenancé. Moi j'étais triste à pleurer. Sans le vouloir vraiment, je cherchais le fond de son regard, pour avoir la certitude que j'avais un peu compté pour lui. Je savais bien qu'un Apollon comme lui devait ne plus compter ses conquêtes. Mais je me serais sentie mieux, sachant qu'il y avait un petit espace à moi dans son souvenir. A quoi bon vivre ces instants, s'il ne doit rester que la solitude?
Je faisais un effort surhumain pour ne pas pleurer. Il s'en rendit compte évidemment, et avant de partir, me murmura:
-Mil mercis de m'avoir aimé comme tu l'as fait. Que dieu te garde.



     
Mer 26 fév 2003 Aucun commentaire