Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XVI- Chrysalide
 

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Aimer, c'est un verbe irréfléchi.

Victor Hogo

                                         J’arrivais à la maison paternelle. Ma mère m’ouvrit la porte. Elle avait un demi sourire, elle ne savait pas si elle devait être heureuse de me voir ou craindre le pire. Je la renseignais tout de suite :
« Je n’ai rien à dire, qu’on me laisse tranquille. Et que l’autre demeurée me fiche la paix.
-Ta sœur n’est pas là.
-Tant mieux. » Et je m’enfermais dans ma chambre. Je m’allongeais sur le lit. Je ne pleurais pas, je ne pleurais plus. J’étais mal, je me sentais ridicule. J’avais été odieuse, injuste, j’avais répudié « ma femme » pour quelque chose que je l’avais encouragée à faire, et que j’aurais fait avant elle si je ne m’étais pas dégonflée. Marie-Noëlle, devant moi, magnifiquement nue, avec les larmes dans les yeux. Peut être que ses amours lui avaient apporté énormément de bonheur, et je lui avais tout cassé. Marie-Noëlle et sa démarche balancée debout sur le balcon, nue aux yeux de tous, voulant sans doute dire :
« Vous me voyez ? Vous me trouvez belle ? Mais elle, elle me jette, elle ne veut plus de moi. » Ce n’était pas ça. C’était le contraire, je la voulais plus que jamais, mais je voulais effacer le reste. Que l’on ne parle plus jamais de mecs, d’hommes, de garçons, de pédés, de militaires. Et l’autre con qui m’appelle Lieutenant ! Je ne peux rester là, il faut que je parte. Le plus loin possible. Ma mère frappa à la porte.
« Un homme te demande » Je descendis. C’était Christian.
« Ho ! Ça n’a pas l’air d’aller ! C’est ta colocataire qui m’a dit que tu étais peut être là.
-Que veux-tu ?
-Te proposer une balade.
-Pas maintenant, je suis crevée, et j’ai le moral dans les pédales.
-Demain ?
-L’année prochaine.
-Ok, à quelle heure ?
-M’en fous.
-Moi aussi, Bye ! » Voilà, la destruction continuait. Qui allais-je encore tuer avant demain ? Je me réveillai au milieu de la nuit. Toute la maison dormait. Je descendis dans la cuisine, trouvai du pain, une boîte de pâté Henaff, et une demi bouteille de rouge. Ça me fit du bien. Je ne pouvais pas rester comme ça. Je remontai dans ma chambre, me rhabillais, et je sortis. Je me dirigeai vers « Les Biches, » pris l’ascenseur, et entrait dans notre appart.
« Si elle n’est pas seule, je me tue. » Dans le grand lit illuminé par le clair de lune, Marie-Noëlle était là, dans « son coin », elle dormait. (Ou faisait semblant ?) Je jetais mes habits au sol, et me glissais dans le lit. Elle se réveilla : « C’est à c’t-heure- ci que tu rentres ?
-Désolée, mon train a eu du retard.
-Putain de train encore en grève ?
-Oui, sûrement.
-Je rêvais que tu me faisais l’amour.
-Et c’était bien ?
-Je ne sais pas ce n’était pas fini. » Je me collais contre elle, je la caressais, je sentis qu’elle réagissait, et je lui fis l’amour, doucement, avec application, comme elle aime. Elle ne fut pas insensible, je crois même qu’elle a joui plusieurs fois. Et nous nous sommes endormies l’une contre l’autre. Aucune odeur de mâle ne m’avait indisposée. Marie-Noëlle se réveilla tôt pour aller travailler. Je me levais pour préparer le petit déjeuner. Je le pris avec elle. L’odeur du café et du pain grillé me sembla extraordinaire.
« Tu fais quoi aujourd’hui ?
-Je vais essayer d’être moins conne qu’hier. Je vais aller voir le docteur Martin et lui demander qu’il m’envoie à Clermont, à l’hôpital Psy. J’ai un truc qui ne tourne pas rond. Et toi ?
-Rien de spécial, je suis seule à la compagnie.
-Tu vois le Colonel des fois ?
-Non, le Colonel n’est plus là. Il s’est fait muter à Toul. » La nouvelle me fit l’effet d’un coup de poignard.
« Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
-Ça n’avait vraiment pas d’importance. Un fait divers dans l’armée.
-Oui, tu as sûrement raison. Il faut vraiment que je vois Martin, j’ai fait trop de dégâts.
-Tu veux que je repasse à Midi ?
-Je ne serai sûrement pas rentrée.
-Tu seras où ?
-J’ai des morceaux à recoller.
-Ce soir on peut aller nager si tu veux ?
-Oui, excellente idée. Ton chéri ne sera pas là ?
-Non, je n’ai plus de chéri.
-Ha !
-Je ne lui avais pas dit que j’étais lesbienne, et que nous étions en couple. Il croyait qu’on était simplement copines, et qu’on partageait seulement le loyer. Le juteux, ton ennemi intime, lui a dit bien sûr, mais il n’a pas voulu le croire. Et quand tu es rentrée, il a vraiment compris. Une simple copine n’aurait pas fait une scène pareille.
-Je suis désolée.
-Ce n’est pas grave. Tu sais, j’en avais envie, c’est vrai, ça m’arrive une fois par an, mais je n’ai pas eu tellement de plaisir. Les garçons ne sauront jamais me faire jouir.
-C’est une question d’habitude parait il.
-Et Christian ?
-Je l’ai envoyé paître hier soir.
-Super ! C’est la totale.
-Je ne regrette rien, puisque je suis avec toi.
-Bien sûr mon chat, mais je suis grande maintenant. Je n’ai pas ton instruction, mais je sais que les mots font des blessures plus profondes que les armes.
-Tu as raison, c’est pour ça que je dois aller à Clermont. Je ne sais faire que le malheur.
-Je ne crois pas, tu as mal vécu ta libération. Tu devais partir et me laisser, L’arrivée de Jean-Marc, ta rencontre avec le Colonel, tout cela a fait beaucoup de mal. J’aurais dû sentir tout ça.
-Non, tu ne le pouvais pas. Tout est de ma faute. Ce n’est pas la première fois. J’ai perdu Michèle pour avoir montré mon entrejambe à une autre femme. Je l’ai fait comme ça, sans savoir pourquoi, je ne l’avais jamais vue cette fille, la belle Hélène. Il est temps que je te laisse Marie, je ne suis pas bien dans ma tête. Et je t’ai fait assez de mal.
-Il n’y a rien qui presse. De toute façon, les hommes n’aiment pas les lesbiennes. Ils en ont peur. Alors, nous avons tout notre temps.
-Oui. Allez, va travailler maintenant, je fais le ménage.
-Ok, et que ça brille. Revue de détail à mon retour.
-Marie-Noëlle ?
-oui ?
-Qui est le nouveau chef de corps ?
-Le Commandant Ducrocq !
-De mieux en mieux !» Je rencontrai le docteur Martin. Il trouva inutile de m’envoyer à Clermont. A la rigueur un mois en montagne, mais il pensait que maintenant il valait mieux que je reprenne le travail, que je me passionne pour autre chose, et que je tire un trait sur le passé. Il fallait d’après lui que je fasse un énorme effort pour trouver la voie affective qui me conviendra le mieux. Aucun partenaire n’acceptera de partager. Les gens ont leur sensibilité. Les faire souffrir, c’est les perdre et c’est faire le mal pour rien. Il avait totalement raison, pourquoi vouloir changer ma façon d’aimer, sachant qu’une autre ne me conviendrait pas ? La femme est toute ma vie, son corps et ma source de bonheur. Pourquoi irais-je vers un garçon, je n’aime pas leur corps, je n’aime pas leur sexe (encore que je n’en ai jamais vu de près) et je n’aime pas leur façon d’aimer, ou de prétendre aimer. Je n’aime pas leurs mains, leurs visages qui piquent, et leur odeur. La seule chose que j’aime chez les hommes, c’est le sourire de Christian. Et pourtant c’est à cause d’eux que je fais du mal à la femme que j’aime le plus au monde. Je ne me comprends pas, je suis cruelle gratuitement. Le pire, c’est que je ne sais même pas où je peux m’arrêter, et même si je peux m’arrêter. J’ai fait souffrir Michèle et Marie-Noëlle, pour rien !!! Et les hommes qui m’approchent, je les fais fuir. Pourtant, il me faudra bien créer une famille, faire un enfant ou deux, je ne me vois pas élever un enfant avec une femme comme père. Christian est sûrement le plus bel homme dont je peux rêver. Je suis une belle femme, mais à côté de Marie-Noëlle, je n’existe pas. Je n’aurai pas toujours l’occasion de rencontrer un beau garçon comme lui. De toute façon, s’il apprend que je suis lesbienne, il me jettera. Les lesbiennes, ça les fait fantasmer, mais ils auraient honte de les fréquenter et de se montrer avec elles. Un garçon comme Christian est trop jeune pour moi. Et les plus âgés je n’en veux pas. J’ai fait l’amour peut être dix ans avant lui. Que sait-il des rapports amoureux, a-t-il lui-même la moindre expérience ? Et puis, il faudra que je me laisse faire des choses, que je me mette sur le dos, que j’écarte les jambes pour qu’il me pénètre avec son gros machin, rien que d’imaginer ça, j’en ai la nausée. Ou alors il me prendra à quatre pattes, et il choisira dans quel orifice il pourra s’épancher. Ou bien il voudra me le mettre dans la bouche et me faire avaler tout ce qu’il pourra éjaculer. Non, je ne suis pas prête pour autant d’horreur.
Quand on parle du loup… L’interphone me tira de mes cauchemars. C’était Christian. En voilà un qui a de la suite dans les idées
« Je peux monter ?
- Que veux-tu ?
-Prendre de tes nouvelles.
-Je vais bien merci !
-Tant mieux, tu m’ouvres ? » Et j’ai appuyé sur la gâche, prouvant par là que je n’obéissais à aucune logique.
« Bonjour ! Tu ne m’embrasses pas ?
-Si.
-Je venais te dire que je commençais mon job lundi.
-Et tu feras quoi ?
-Je suis ingénieur informaticien.
-Félicitations.
-Et toi ?
-Moi, je ne suis rien. Je ne sais rien faire, je suis nulle.
-Ne recommence pas s’il te plait, je voudrais vraiment passer un bon moment avec toi. Notre première rencontre, c’était bien non ?
-Oui.
-Il a l’air bien cet appartement, tu me fais visiter ?
-Tout est là.
-Il y a une terrasse magnifique. Mais, il n’y a qu’un lit? Tu dors avec ton amie ? -Oui, ça te dérange ?
-Je ne sais pas, vous êtes….
-Quoi ?
-Vous n’êtes pas lesbiennes ?
-Bien sûr que non, où vas-tu chercher tout ça ? Ce sont les hommes qui inventent des choses pareilles. Ça les fait fantasmer.
-Ha bon, tu me rassures !
-Je ne vois pas ce qu’il y a de rassurant. Est-ce que je te demande si tu es pédé ?
-Et si je l’étais ?
-Je m‘en fiche éperdument.
-Non je suis normal, un homme tout ce qu’il y a de plus normal.
-Parce que les homosexuels ne sont pas normaux ?
-Je ne pense pas, ils sont malades peut être.
-Oui, tu as sûrement raison, ce sont des malades, je les plains. Mais là, vois tu, il n’y a pas assez de place pour mettre deux lits. Et comme il n’y a qu’une baignoire aussi et un seul chauffe eau, on prend notre bain en même temps.
-Ha bon ?
-Et comme Marie-Noëlle est très belle, je la regarde quand elle est nue. Et j’aime ça.
-Si elle est si belle que ça….
-Tu ne peux pas imaginer. Et nous prenons des bains de soleil, nues sur la terrasse.
-Mais les voisins ?
-Ils ne se plaignent pas, ils viennent même papoter de temps en temps !
-Tu n’es pas mal non plus, tu as plus de poitrine, et ça me plait.
-C’est bien une réponse de mec ! Les seins, ce n’est pas si important.
J’ai aussi un job à Paris, je commence bientôt.
-Chic, on fera le chemin ensemble.
-Je ne promets rien.
-Depuis qu’on s’est embrassé, et que je t’ai caressée, tu te défiles. Je ne sais pas pourquoi.
-Parce que je suis vierge, et que je n’ai jamais fait l’amour avec un garçon, et je n’en ai pas très envie.
-Tu es vierge ? Mais quel âge as-tu ?
-27 ans. Bientôt 28
-Il serait temps d’y penser ! Tu n’as jamais été amoureuse ?
-Non! C’est obligatoire ?
-Pour vivre en couple, il me semble que oui.
-Alors, je resterai célibataire. Et je resterai vieille fille. Et je regarderai Marie-Noëlle.
-Peut être qu’elle se mariera bientôt, elle n’a pas un fiancé ?
-Si, il te ressemble comme deux gouttes d’eau.
-Alors il doit être très beau…..J’ai envie de t’embrasser….
-Et si on remettait ça à un autre jour ?
-Pour vivre, j’ai besoin d’être avec une femme. Jolie si possible. Une femme dont je sois fier. Une femme qui soit belle, intelligente, cultivée, une femme qui en impose parce qu’elle a de la classe. Une femme qui aime faire l’amour. Une femme qui sache être aussi bien dans une réception mondaine que dans une salle de sport. Une femme qui sache nager, qui sache faire du vélo, de la moto, du cheval, de l’avion. Une femme qui ait envie de moi et qui me déshabille et qui me viole. Une femme qui sache être décoiffée, déshabillée, démaquillée. Une femme qui mesure 1,70m ou plus, qui soit brune et qui ait des yeux noirs. Une femme aux jolies jambes, à la poitrine avantageuse, et qui sache porter le décolleté. Une femme qui ait une démarche chaloupée. Qui sache marcher sur des talons aiguilles….
-Et qui joue au foot ? Au rugby ? C’est tout? Je crois bien que tu vas rester célibataire.
-Si tu ne viens pas avec moi, oui !
-Tu teins Marie-Noëlle en brune, et tu auras celle que tu veux.
-Mais pourquoi veux-tu tout ramener à Marie-Noëlle ?
-Parce que de tout ça, je ne sais que nager et faire du vélo, et  je sais tomber de cheval !
-On peut commencer par le vélo ! Il fait beau, on peut se faire une balade ?
-On peut. Mais du vélo, pas de la bicyclette !
-Du vélo, j’ai le même que Bernard Hinault. Quelle distance ?
-100 km maxi, après j’ai mal au cul.
-Un si beau cul, ça serait dommage! Oui, c’est comme ça les filles.
-Si tu préfères un mec, ce n’est pas ici.
-Je vais chercher le vélo et me changer. Je te reprends d’ici une demi-heure.
-Parfait. » Je me mis en tenue, je regonflais mes pneus, et juste comme je sortais, il arrivait. C’est vrai que le vélo était super, et à l’équipement, on voyait qu’il n’était pas débutant. J’avais mis le maillot « de séduction », celui qui était largement échancré par devant. Je vis son regard s’arrêter entre mes seins.
-Hum, ce n’est pas très aérodynamique !
-T’occupe ! Et l’on partit direction la forêt. Il roulait bien, comme mon père. Je le voyais choisir ses rapports avec intelligence, et il abordait les côtes avec maîtrise. A Morienval, je grimpais devant, il n’eut aucune peine à me suivre. Pourtant il devait faire 25 kilos de plus. On ne se parla pas beaucoup durant le trajet, et l’on se relayait en tête comme des professionnels. On fit le même trajet que j’avais fait deux jours avant, sauf qu’après Vieux Moulin, je pris la route des Beaux Monts. Avec 90 km dans les jambes, ce n’était pas si facile. Mais cela ne posa pas de problèmes. J’étais convaincue, c’était un bon. A l’arrivée, Marie-Noëlle était déjà rentrée. Elle le salua avec le sourire, et détailla le vélo avec attention.
« C’est une belle machine. On fera un tour Dimanche matin ?
-Pas de problèmes
-Marie-Noëlle roule très bien aussi. Mon père aime beaucoup sortir avec elle.
-Et toi aussi j’espère.
-Bien sûr ma poule. Bravo Christian, c’était très bien.
-Toi aussi, première épreuve passée avec succès.
-Demain soir Piscine ?
-Ok. Distance ?
-5 km
-Je viens aussi. » Marie-No voulait sans doute servir de modératrice de mes humeurs changeantes. »
-Je peux te donner la suite, Cheval Avion…Après je ne me rappelle plus.
-Avion, je ne sais pas, mais le parachute si vous voulez ! » Le lendemain, à la piscine, ce fut pareil, Christian passa son examen avec succès. Le lendemain, la balade à cheval fut un régal. Le samedi, on se retrouva à l’aérodrome de Margny, et l’on fit un saut de 1500m. Ces défis sportifs durèrent encore quelques temps. Ça créait des liens. On prenait du plaisir, Je m’habituais à sa présence. Il me regardait d’une autre façon. Marie-Noëlle s’amusait beaucoup de ces joutes sportives. Je crois qu’elle estimait beaucoup ce jeune homme agréable et plaisant. Elle continuait à voir Jean-Marc, ils travaillaient toujours ensemble. Mais je ne sais pas s’ils refirent d’autres sorties amoureuses.



Elle n’en parlait pas, elle avait appris à se méfier.  
 






  Chrysalide G tn Chrysalide D 

 

Mer 6 jun 2007 2 commentaires

Je suis sans voix devant une pareille énergie, devant ton apparente détermination... En même temps, tu sembles ne plus savoir ce que tu fais. J'attends de lire la suite pour me faire une idée plus claire. Tu semble déboussolée et tu déboussoles tes lecteurs! Sans doute, il faut attendre la naissance du papillon... Je t'embrasse. Ophélie

Ophélie Conan - le 28/05/2010 à 22h22

Le papillon quittera sa chrysalide, il en est toujours comme ça! Mais parfois c'est une souffrance.

eve anne

"Et puis, il faudra que je me laisse faire des choses, que je me mette sur le dos, que j’écarte les jambes pour qu’il me pénètre avec son gros machin, rien que d’imaginer ça, j’en ai la nausée. Ou alors il me prendra à quatre pattes, et il choisira dans quel orifice il pourra s’épancher. Ou bien il voudra me le mettre dans la bouche et me faire avaler tout ce qu’il pourra éjaculer. Non, je ne suis pas prête pour autant d’horreur." J'ai bien aimé ce passage dans lequel tu décris bien ce que j'ai ressenti autrefois avec mon mari... Bisou.

Ophélie Conan - le 29/05/2010 à 09h32

Oui, c'était une réelle crispation de savoir que fatalement cela arriverait. Et puis il suffit de si peu de chose, un sourire...

eve anne