Le blog d'eve anne, Madrid.

Le Coupe Chou.

2ème Partie.

La Rencontre.

    Elle arriva à ma hauteur, me frôla presque. En une fraction de seconde j'imaginais qu'elle allait se jeter dans les bras d'un homme qui l'attendait, et que j'allais la perdre.. Je me surpris à essayer de respirer un parfum. Elle me dépassa, et je ne la vis plus. Toujours face aux quais, elle était maintenant derrière moi, et je fermais les yeux pour m'imprégner de tout ce que je venais de voir. Je voulais pouvoir me souvenir, ne rien oublier de cette vision de rêve. Mais bien sûr, là, il me manquait un détail, il me fallait la voir de dos, voir bouger ses fesses, voir la finesse des mollets voir la nuque fine et gracieuse, et surtout profiter d'elle encore, avant qu'elle ne disparaisse dans la foule, ou dans les bras d'un  homme qui devait l'attendre..Je pivotais donc doucement, et je la vis faire encore deux pas et s'arrêter.

Elle resta immobile ainsi une petite seconde d'éternité, et doucement, elle se retourna aussi. Et nos yeux se regardèrent à nouveau dans les yeux. C'est vrai qu'elle avait  de l'allure, elle me fixait de ses yeux noisette, mais je n'étais pas gênée de son regard, c'était comme un courant qui se vidait en moi. J'étais en train d'absorber son image, dont les traits resteraient éternellement gravés dans ma mémoire. Le plus normalement du monde elle vint vers moi, sans un battement de cils et s'approcha tout près : entre ma poitrine et la sienne, un petit centimètre nous séparait. Je baissais les yeux  pour comprendre pourquoi je ne sentais pas son corps contre le mien. Quand je relevais à nouveau les yeux, elle souriait, presque timidement, et elle prononça le premier mot tout en gardant les prunelles rivées dans les miennes.  « Tu es venue me chercher ? » dit elle d'une voix presque inaudible.
-- Oui je suis venue te chercher » répondis je sans hésiter, « et j'ai bien failli ne pas te trouver». Et je pensais en moi-même, s'il n'y avait pas eu ce gros con prétentieux, je  l'aurais loupée. ! 
« Allons prendre un pot dit elle je meurs de soif » Vamos répondis je, je lui pris le sac ! Nous sortîmes de la gare, il faisait presque nuit maintenant. C'était l'heure où Paris commence à allumer ses feux. Dans le bistro d'en face, on se trouva un petit coin. La table était petite et ronde, c'est sans intention particulière que nos genoux se frottèrent un peu. Et moi je ne fis aucun effort pour éviter le contact. En face de mon éternel Perrier menthe, le garçon déposa un double whisky plein de glaçons, j'eus presque l'envie d'y goûter ! 
« J'ai ma voiture garée tout près, je peux te déposer quelque part ?

-- Pourquoi ? tu veux déjà te débarrasser de moi ? » dit-elle en souriant. -- Pas du tout, d'ailleurs je suis seule et libre comme l'air pour tout le week-end, -- Je ne sais pas encore où je vais dormir, il faut que je trouve un hôtel ! --Si tu n'as pas réservé ça ne va pas être facile ! --Je dormirai sous un pont si je ne trouve rien ! --Là aussi c'est complet, il n'y a plus de place.     Je te proposerais bien de venir chez moi, dis je, lair faussement innocent,  mais j'habite à une heure de route d'ici ! Ce n'est pas un problème dit-elle, si ça ne te gêne pas, pourquoi pas ? --Si tu n'es pas trop pressée pour tes affaires ici  ? --Ne t'inquiète pas, ça peut attendre, j'ai tout mon temps !!! --C'est parfait répondis-je on se fait un petit restau avant de partir ? --Avec plaisir, jai une faim de louve ! Ma première idée fut d'aller au train bleu, mais ce grand restaurant a tout, sauf l'intimité que je souhaitais .Aussi je fis un numéro mémorisé sur mon portable ! Allo Christian ? Ici eve anne, deux couverts c'est possible? maintenant ? Oui dans une heure à peu près, Ok ! Bisous à tout de suite ! Tu t'appelles eve anne ? Oui, c'est vrai je ne me suis même pas présentée. Moi non plus, je m'appelle Lioubov ! Mais c'est un prénom Russe ? Je l'ai rencontré dans un roman de Troyat Oui je sais, « Le sac et la cendre » je crois .Ma maman est Russe, Tu n'en as pas le type, Je ressemble plutôt à mon père qui lui est français  du midi.. Alors chère eve anne, où m'emmènes tu ? Ballade dans Paris, on a un peu de temps, et puis après je t'emmène rue de Lanneau dans un petit restau que j'adore : « Le Coupe Chou »  Je te fais confiance, je m'en remets toute à toi ! » Ce sont des mots qu'il ne faut pas me dire trop souvent .Après avoir retrouvé la BM et chargé le coffre des bagages de Lioubov, nous sommes parties, un peu au hasard des rues les plus éclairées, les Boulevards, les Champs-Élysées, Le Louvre, Les invalides, Saint Michel, Montparnasse, pour revenir après Rue de Lanneau par la rue des écoles, tout près de l'abbaye de Cluny .Nous nous sommes garées assez loin hélas, et c'est bras dessus bras dessous, que nous avons fait notre bout de chemin, « collées serrées » comme deux bonnes amies, Il faisait un peu frais, je n'étais pas très vêtue, n'ayant pas du tout imaginé tenir soirée à Paris.

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Dim 9 sep 2007 Aucun commentaire