Le blog d'eve anne, Madrid.

L'Infirmière d'Ambazac

 Nouvelle imaginée par eve anne,

Les photos de Ghylaine et de Laurence sont de Rafael KALETKA

Dernière  partie

5  

 

Elle ne revit Ghylaine que le jour de leur procès. Ghylaine était toujours aussi belle, toujours aussi altière, -Laurence la revoyait nue debout face au vent marin.- elle avait énormément maigri, et l’absence de maquillage lui donnait un air encore plus fragile. Ses cheveux longs jusque sur les épaules accusaient encore la maigreur de son visage. Durant toute sa détention préventive, elle n’éprouva que regrets et remords, prostrée dans sa cellule. De la mort de cet homme qui était devenu son ami, elle resterait coupable toute sa vie.

Le procès se déroula au mieux, pour elles deux. Tous les témoins appelés à la barre ne tarissaient pas d’éloges sur l’inculpée N°1, Pas un homme ou une femme ne déposa à charge contre elle. La famille, qui, réprouvant les déviations sexuelles du défunt, bien que réclamant justice ne fit rien pour aggraver la sentence.

L’avocat de Ghylaine plaida l’accident.

Ghylaine allait régulièrement chercher ses produits dans un laboratoire parisien. Cette fois elle les avait achetés sur Internet pour moitié prix. Le vendeur ne fut jamais retrouvé. Le fabricant témoigna que la poche en question faisait partie d’un stock qui lui avait été dérobé cinq ans auparavant, et que la plainte qu’il avait déposée à l’époque pouvait en témoigner. L’erreur de Ghylaine était de ne pas avoir contrôlé la date, qui de toute façon, avait certainement été soigneusement effacée. Pour Laurence, Tous les témoins déclarèrent ne pas la connaître, le seul qui l’avait connue, déclara qu’elle s’était enfuie plutôt que d’assister au viol de son amie.

Les sentences furent prononcées pour les deux femmes :

Un non-lieu fut accordé à Laurence.  Ghylaine écopa de cinq ans de prison dont trois avec sursis, 150 000 euros d’amende, et l’interdiction définitive d’exercer son métier. (Ce qui fit dire à l’un des journalistes : « On lui interdit d’être infirmière, mais pas d’être putain ! »)

Laurence revint peu à peu à la vie. Ses parents ses amis, son employeur, tout le monde l’avait aidée autant que possible. Elle pensait sans cesse à Ghylaine, celle-ci avait accepté le jugement avec sérénité, sachant que le remord serait bien pire que ce châtiment. Laurence apprît qu’il lui resterait environ neuf mois à effectuer. Elle prit le parti de ne pas interrompre sa méditation. Mais le jour de la libération de Ghylaine, elle était seule devant la porte, l’attendant pour l’embrasser.

 

« Viens- lui dit elle- allons voir la mer »

 

 

Ven 24 aoû 2007 Aucun commentaire