Le blog d'eve anne, Madrid.

L'Infirmière d'Ambazac

 Nouvelle imaginée par eve anne,

Les photos de Ghylaine et de Laurence sont de Rafael KALETKA

1ère partie

 

 

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« Bonjour, ....

 

Excusez-moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. »
Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.




«Moi c'est Laurence, et je n'aime pas les piqûres. Que puis je pour vous ? 
—Voilà, je vous ai aperçue au concert d'Aixe-sur-Vienne samedi soir, je vous ai vue prendre des photos, j'en ai pris aussi, je vous propose de les regarder ensemble. » Le sourire ne l'avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l'idée excellente, quoique peut être un peu suspecte. « Pourquoi pas ?» S'entendit-elle répondre.
 « Bien, disons demain à 17 heures chez moi à Ambazac, ce n'est pas loin, j'habite une maison sur la place du nouveau lotissement, le Hameau de Gerbassou, il y aura ma BM bleu marine garée devant. 
—Ok pour moi, à demain, j'y serai ! » Ghylaine reprit son chemin, et Laurence continua son lèche vitrine. Mais l'intérêt n'y était plus. Quelle curieuse rencontre ! Laurence n'avait pas l'habitude de se faire draguer, mais là ça y ressemblait bien! Bon, certes elle ne se sentait pas laide, mais elle n'était pas un canon, surtout avec cette petite poitrine qui lui donnait tellement de complexes.
L'histoire des photos c'était sûrement bidon. D'ailleurs il faut que je passe les prendre à la boutique, -se dit-elle.- Et puis, à quoi avait-elle pu voir que j'étais positivement dragable ? Ah oui, suis-je bête, j'étais avec Agnès, et comme elle n'est pas particulièrement discrète, En tout cas, je ne sais pas comment seront ses photos, mais l'infirmière vaut bien le déplacement

Laurence fit un détour pour aller chercher ses photos dans la galerie commerciale du super marché. Elle les mit dans son sac, et prit la direction de son domicile. Les rues de Limoges en plein mois d'Août ne sont pas très animées, et la chaleur est écrasante. Quand elle rentra dans son studio, elle était en nage.
« Il faudra que je sois plus fraîche que cela demain sourit elle. » Elle regarda ses photos une à une. Pas de quoi fouetter un chat, d'ailleurs elle n'avait pas aimé ce concert, c'était plus du vacarme que de la musique. Sur l'une des photos on voyait nettement Ghylaine qui regardait dans sa direction. 
« Et pourquoi m'a-t-elle choisie au milieu de cette foule ? Il devait y avoir au moins cent filles plus jolies que moi ! C'est peut être l'exubérance d'Agnès qui l'a interpellée. 



Il faut dire qu'elle est pénible, toujours accrochée à mes basques, toujours à parler fort pour être sûre qu'on la remarque !  Réponse le lendemain peut être. Dans sa Twingo, Laurence se laissait aller au plaisir de la conduite. Limoges - Ambazac, 20 km à peu près, dans une nature rurale de toute beauté. On aperçoit les monts d'Ambazac dès la sortie nord de Limoges. C'est aussi sur ces hauteurs que tombent les premières neiges, et dès cet instant, on peut se préparer au dur hiver limousin. Laurence essayait d'imaginer à l'avance ce que seraient ses rapports avec Ghylaine. Elle venait d'avoir 24 ans, mais son expérience amoureuse était très limitée. Dans sa prime jeunesse, elle était amie avec un garçon de son lycée, ils s'entendaient bien, mais à part quelques bisous de temps à autre, il n'y avait jamais eu d'évolution. Peut être étaient-ils trop timides, peut être étaient-ils tout simplement trop jeunes. C'est une fille qui lui a procuré ses premiers émois. Elle était jolie et Laurence était sensible à sa féminité. Avec Émilie, elle était allée plus loin dans les rapports amoureux. Elles avaient dormi ensemble plusieurs fois, elles s'étaient câlinées, caressées, embrassées, mais pas de réelle passion, pas de folies, en un mot pas de réels désirs. Pourtant , elle avait tout aimé de cette fille, le satin de sa peau, le toucher étonnant de sa forte poitrine, ferme et souple à la fois, le goût de fraîcheur de ses lèvres... Puis, un jour, Émilie n'est plus venue au rendez-vous. Et depuis Laurence ne savait pas très bien où elle en était. Elle faisait beaucoup de complexes. Elle se trouvait trop maigre, trop plate, elle avait conservé son allure de gamine. Elle n'imaginait pas que cela pouvait être pour elle un charme séduisant. C'était sans doute cet air de prime jeunesse qui avait interpellé Ghylaine, au milieu de toute cette foule bigarrée.  Ghylaine saurait peut être lui apporter un peu de maturité.  C'était certainement la raison inconsciente qui lui avait fait accepter le rendez vous.

Elle était arrivée à Ambazac, jolie bourgade de quelques cinq mille habitants, et qui avait eu ses années de célébrité grâce à toutes les carrières des alentours, d'où l'on extrayait toutes les sortes de pierres possibles, tous les minerais, de la porcelaine jusqu'à l'uranium. C'était maintenant une ville plus résidentielle, où les conditions de vie dans cette campagne et à cette altitude étaient plus agréables qu'à Limoges. Ambazac était en plus un lieu d'histoire, et les ruines gallo-romaines attiraient beaucoup de visiteurs. Au bout de la ville à droite, très bien indiqué au superbe et récent rond-point abondamment fleuri: Le « Hameau de Gerbassou ».C'était le dernier des cinq lotissements qui dominaient la ville, alors que la zone industrielle restait confinée dans la vallée. 

En fait de lotissement, c'était une zone résidentielle qui avait su préserver la forêt, et dans ses frondaisons se nichaient de superbes demeures. Laurence se laissa guider sur la route en lacets, jusqu'au rond-point suivant, où elle aperçut tout de suite la BM bleu marine.

Impressionnée par la noblesse de l'endroit, elle n'eut malgré tout aucun complexe à garer sa Twingo près de la grosse berline. Elle n'eut pas besoin de sonner; Ghylaine était là, devant le portail, elle l'attendait. Un sourire éclatant, un Tee-shirt noir au grand décolleté bateau, forme étroite, pattes de boutonnage au bout des manches, un pantalon noir très ajusté. Un ceinturon affirmait la finesse de la taille, elle avançait perchée sur des talons aux extrémités effilées. Avec la distance qui les séparait encore, Laurence découvrait avec admiration l'allure de la belle Ghylaine. Une jolie poitrine débordait du Tee-shirt, de belles hanches dessinaient sa démarche. Pas de doute, elle avait soigné la présentation pour recevoir son invitée. Laurence, elle, n'avait rien ajouté de particulier à son habituel jeans délavé, elle n'y avait d'ailleurs pas songé, et sa chemise de mec au dessus. Elle ne portait jamais de soutien-gorge. Elle trouvait qu'elle n'en avait pas l'utilité, et comme sa chemise de lin blanc n'était jamais réellement boutonnée, tout le monde pouvait constater qu'elle avait totalement raison. Elles s'embrassaient comme deux amies, elles se tutoyaient demblée, les mains dans les mains, les yeux dans les yeux. Les parfums se mêlaient, la rencontre tenait ses promesses.

 

 

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Suite....

Mar 28 aoû 2007 Aucun commentaire