Le blog d'eve anne, Madrid.


La Massane V

Entrons dans notre palais » proposa Alice. Lucile ne trouva pas le terme anormal, et suivit Alice dans l'étroite ouverture du frêle abri.Dans l'état où elle évoluait, elle ne s'étonna pas de se trouver sous la tente immense qui aurait pu être celle d'un calife d'Arabie, avec des tapis, des meubles dorés, des lampes parfumées, une fontaine au centre, des eunuques et des jeunes femmes assises sur son rebord. Elles étaient vêtues à l'orientale, l'aréole foncée de leurs seins étaient visible sous le voile transparent. Alice s'assit à même le tapis, invita Lucile à l'imiter. Les servantes s'approchèrent, enlevèrent les vêtements des deux femmes, et entreprirent une toilette à l'aide de linges parfumés. L'eau tiède qu'elles versaient sur leurs épaules, s'infiltrait dans les tapis sans même laisser la moindre trace humide.

Alice s'approcha de Lucile, et commença à l'aimer avec passion. Pour Lucile, ce fut le début d'une brûlure, sans fin, dans un état de maîtresse ou d'esclave, elle n'aurait su le dire. Quand elle arrivait au sommet de son plaisir, Alice la laissait reprendre souffle avant de recommencer ses caresses, de sa bouche, de ses mains. Lucile avait l'impression qu'il y avait cent bouches, mille mains, les sensations étaient tellement fortes qu'elle renonçait à comprendre ce qui se passait. Dans l'espace d'un instant, elle ouvrit les yeux pour voir l'une des femmes à la poitrine sombre dévêtue, lui éponger le front et les tempes d'un linge frais. De l'autre coté, deux autres femmes nues toutes deux, se caressaient avec lenteur et s'embrassaient avec des gestes langoureux.
Puis ce fut le déferlement de passion. Alice l'écrasa de son poids, et prit sa bouche avec violence. Lucile reconnut sur ses lèvres le goût de son propre sexe, et cela l'excita encore plus. Les yeux d'Alice lançaient maintenant de véritables éclairs et, parfois le vert de ses yeux faisait place à l'orange ou au jaune le plus lumineux. En d'autres circonstances Lucile aurait été effrayée par cette vision. Mais là elle acceptait tout sans aucune crainte. Alice devenait plus brutale, ses yeux étaient devenus effrayants, ses baisers des morsures, ses caresses, des coups de griffes. Lucile acceptait tout dans un plaisir masochiste qu'elle découvrait avec joie. Puis elle sentit que quelque chose la pénétrait doucement. Incrédule elle tenta de se redresser, mais Alice la plaqua au sol avec violence, dans un grognement de fauve pour continuer ses oeuvres. Á cet instant le regard d'Alice avait tourné à l'orange le plus incandescent. Lucile sentit maintenant que le sexe qui la pénétrait,-car il devait bien s'agir de cela-, augmentait de volume, au fur et à mesure de ses mouvements sauvages. Elle se sentit dilatée, forcée, explosée. C'était un accouchement à l'envers, Il lui semblait qu'Alice usait de ce moyen pour pénétrer totalement en elle. Le plaisir, si cela en était encore un, terrassa Lucile, dans un jaillissement de tout son être. Le regard d'Alice était devenu rouge, et son souffle celui d'une bête. Effrayée Lucile sombra dans un coma profond.

 

  Au cours de la nuit, Lucile se réveilla, mais loin des délices de Capoue, c'est bien dans la modeste guitoune d'Alice qu'elle se trouvait ! Quel rêve, quel cauchemar ! Pourtant, son entrejambe était douloureux, et sa couche trempée. Elle était seule sous la tente. Elle risqua un oeil au dehors, et sous la lumière sélène elle aperçut Alice, nue, à genoux dans l'herbe, semblant faire une prière à l'on ne sait quelle divinité. Elle ne voulut pas l'interrompre, et rentra sous la tente et se rendormit aussitôt. Aux premières lueurs du jour, c'est la langue râpeuse de la biquette qui la réveilla. Alice dormait sagement à son côté, elle souriait aux anges. Lucile la réveilla avec amour, par des gestes que seules les femmes amoureuses sont capables d'inventer. Après une toilette nues avec l'eau glaciale de la source, à la grande surprise des premiers touristes, les deux femmes se séparèrent, avec la promesse quelles allaient se revoir bientôt. C'est ce genre de mensonge qui fait que les amoureuses peuvent se quitter avec le sourire. Alice devait finir son parcours, Lucile ses vacances. Après tout, qui sait;
Demain
est un autre jour...Alors que Lucile se retournait pour un geste d'adieu, Alice avait déjà mystérieusement disparu.
Lucile demeura perplexe un moment, et désespérant d'une explication logique ,elle prit à son tour le chemin du retour. C'est au cours de la descente que Lucile se remémora la phrase dAlice:« Je t'apprendrai tous mes secrets » Elle retourna dans son esprit les quelques rares souvenirs de la nuit passée, oui, c'est vrai, elles avaient fait l'amour, sûrement plusieurs fois, mais il n'y avait pas trace de secrets dans tout cela. Et pourtant.... Lucile s'installa dans la villa de Sorède, persuadée, qu'elle allait y trouver le calme et le repos vantés par la publicité En balade sous les micocouliers, elle rencontra une jeune et jolie femme qui,tout de suite, lui fût sympathique.....

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Sam 11 aoû 2007 Aucun commentaire