Le blog d'eve anne, Madrid.

Présentation11

 

 Suite et fin.

chateauGoeulzin-nb Puis un jour, ce fut la mauvaise nouvelle. Le gouvernement rappelait une classe de jeunes réservistes pour renforcer les effectifs en Algérie. Edmond fut du premier contingent. C’était comme une vengeance du destin, c’était trop de bonheur, trop d’amour, trop de joies, ce n’était pas normal ! Alors le destin fit appel à son copain, le hasard, qui désigna Edmond sans hésiter, pour un poste de caporal chef à Mers-el-Kébir.
Sur le quai de la gare de Douai, Marguie resta figée, hébétée, glacée. Elle ressentait nettement ce morceau de cœur qu’on venait de lui arracher. Elle ressentait la plaie béante qui lui glaçait le sang. Son amie Henriette l’avait suivie, de loin, ne voulant pas s’immiscer dans les adieux du couple, mais sachant que sans elle Marguie serait morte sur place. Morte d’amour. Pouvait-on encore mourir d’amour ? Il semble que oui, et c’est plus facile qu’on ne le croit. Ainsi commença l’attente. Edmond était parti pour six mois, renouvelables, on ne savait pas exactement. On ne pouvait rien prévoir. Marguie s’acheta une télé pour suivre les journaux. Et c’était en larmes tous les jours qu’elle éteignait le poste.
Le premier mois se passa avec une lenteur désespérante. La seule chose digne d’intérêt, ce fut l’absence de règles à la date fatidique. Mais le médecin lui dit que l’émotion du départ d’Edmond était responsable du retard, que ça allait revenir. Ça ne revint pas, Marguie était enceinte. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, elle prit cela comme une catastrophe. Bien sûr, Edmond était le père, elle n’avait même pas levé les yeux sur un homme depuis leur séparation, elle n’y avait même pas pensé. Mais qu’allait-il penser, lui ? Et les autres, que vont-ils penser ? Le mari s’en va, et la femme se retrouve enceinte. « Elle n’aura pas perdu de temps !» Voilà ce que sera le qu’en dira-t-on ! Même si Edmond a une confiance absolue dans son épouse, ses « amis » se chargeront de lui dire qu’il est le roi des cocus, qu’on l’avait prévenu, et patati et patata. Marguie ne voulait pas de ça, elle ne voulait plus du bébé. Elle était prête à faire n’importe quoi, mais tout de suite, avant que ça soit visible ! Pour cela, le destin semble-t-il, l’entendit, et la grossesse ne passa pas les dix semaines. Personne ne l’apprit jamais, excepté la bonne Henriette, qui avait été pressentie pour trouver la « Bonne-Femme ». Même le médecin sut tenir sa langue, et c’était bien ainsi.
Mais quand rien ne va plus, et que le malheur s’acharne, il n’y a plus de limite à l’horreur. C’est ce que ressentit Marguie lorsqu’elle ouvrit sa porte, un matin de décembre. La clochette de la barrière avait clocheté très tôt, et Marguie se demanda pourquoi Henriette était si en avance. Quand elle ouvrit sa porte, Henriette était là, mais elle n’était pas seule. Avec elle le Maire du village, et le Garde-champêtre. A voir les larmes d’Henriette et les yeux baissés des deux hommes, un vent glacial s’engouffra dans les poumons de la pauvre femme. C’était pour Edmond, il était décédé, tué avec toute sa section dans une embuscade. La douleur était si intense que Marguie ne put esquisser le moindre geste. Elle resta tétanisée dans sa robe de chambre rose, sans la moindre possibilité de parler, de pleurer, de fermer les yeux. Elle se laissa tomber sur le fauteuil d’osier et s’installa dans le drame, sous l’œil inquiet de la bonne Henriette.
Il fallut à Marguie plus d’une année avant de reprendre ses sens, avant de retrouver sa raison. Elle passa tout ce temps entre l’usine, l’hôpital, la « maison de repos » et le cimetière. Quand il ne faisait pas trop froid, elle prenait son pliant, et s’installait à côté de la tombe du soldat, croisant les aiguilles de son éternel tricot. Une année, durant laquelle Henriette lui apporta tout ce dont elle avait besoin, l’amitié, les soins l’amour même. Et personne dans le village n’aurait eu l’outrecuidance de critiquer ces deux femmes plongées dans le malheur. Tout ce qui faisait sourire jadis, fut accepté comme une fatalité. Aucun homme n’aurait eu le courage de proposer ses sentiments. A vrai dire, de tous ces hommes qui étaient passés entre ses mains, y en avait-il un seul qui lui aurait gardé quelque reconnaissance ? Marguie avait repris son travail à la laiterie. Ses employeurs avaient toléré toutes ses absences, toutes ses carences, toutes ses insuffisances. Il faut dire qu’à l’époque, les veuves des soldats disparus en Algérie bénéficiaient du respect de tous, et tous essayaient d’adoucir leurs souffrances. Marguie fit preuve d’une volonté de fer, et quand elle décida que « c’était du passé », rien ne vint plus troubler sa petite vie d’ouvrière.
Ses visites au cimetière continuaient, et la tombe était fleurie régulièrement.
A l’autre bout de la rue, dans une maison construite comme celle de Marguie, Germain vivait seul. Germain était veuf depuis quelques temps, suite à un autre drame de l’alcoolisme. Germain était ajusteur dans un atelier de mécanique à Sin-le -Noble. Marguie connaissait bien Germain. Quand elle se rendait avec discrétion sous les murailles du château, le garçon qui s’offrait à de multiples partenaires en même temps, c’était lui. Germain était un pédé, et tout le monde le savait. Pourquoi le dissimuler ? Cela n’aurait rien changé. Leur rencontre eut lieu dans le tout nouveau super marché ouvert à la sortie du village. Sachant chacun à quoi s’en tenir sur leur passé respectif, c’est en toute bonne foi qu’ils se lièrent d’amitié. Amitié, c’est bien le mot, aucune passion ne se manifesta entre les deux personnages. Germain allait souvent draguer du côté de l’écluse, et quand il repassait, il entrait boire un jus chez Marguie. Leur conversation tournait souvent autour de ses rencontres, et Marguie n’était pas gênée de lui demander de raconter ses relations passagères.
Il était plus facile de se déplacer maintenant, et à l’écluse, on pouvait rencontrer les gars de Douai, de Sin, et même de Cambrai. Marguie connaissait les appétits de Germain, elle connaissait bien aussi son anatomie. Germain était « monté comme un âne » ce qui lui valait une clientèle fidèle. Pourtant il était le plus souvent passif, ce qui lui permettait de multiplier ses rapports dans une même soirée. Quand il rentrait bredouille, Marguie le consolait à sa façon, elle appréciait ce membre exceptionnel à l’éjaculation abondante, elle admirait cette grosse paire de baloches bien pendantes, mais elle faisait ça pour rendre service, elle n’y prenait aucun plaisir. Il lui arriva de l’accompagner dans ses sorties. Elle emmenait son pliant et son tricot, et à quelques distances, elle attendait patiemment. Entre deux « clients » Germain revenait vers elle, et souvent racontait sa dernière aventure. Un jour, en fin d’après midi, il vint la retrouver pour lui dire :
« Il y a un type là, pas loin, qui aimerait jouir sur tes seins. Je lui dis quoi ?
– Il en a une grosse ?
– Oui, pas mal, et il jouit bien, je le connais il est de Cantin.
– Il n’est pas méchant ?
– Non, c’est un mec sympa.
–Bon, ben commence à le branler, je finis mon rang et j’arrive ! »
C’est vrai que c’était une belle pièce, Marguie regardait l’engin en connaisseuse. Elle ouvrit son chemisier, dégrafa son soutien-gorge et avec les mains sous les seins, elle les présenta à l’homme en érection. Celui-ci, ébloui par tant de volume insinua sa bite entre les seins et commença à aller et venir. Germain s’approcha par derrière et introduisit un doigt puis deux, plus peut-être, entre les fesses de l’homme. La conclusion fut rapide, et l’éjaculation violente. Marguie en prit plein le visage, et commença à se lécher les lèvres, les seins, les mains.
«Tu n’as pas envie de lui mettre ? Il n’attend que ça !
–Pas tout de suite, il vient de jouir pour du bon.
– Pas de problème, tu peux me la mettre devant ta femme, si elle aime ça.» Germain secoua un peu sa bite, mit un peu de salive entre les fesses du garçon, et le pénétra en une seule fois. Marguie regardait la scène, mais cela n’éveillait en elle aucun désir, ni aucune excitation.
Quand Germain eût terminé son œuvre, ils reprirent le chemin de la maison.
« Alors mon Germain, tu as bien joui ? C’était un beau cul !
–Oui, bien serré comme je les aime. Je lui en ai mis pour la route !
–Tu n’as qu’à passer à la maison, je te ferai ta toilette, et si tu as encore des forces, je ferai ce que tu veux.
–Merci, Marguie, mais j’ai pris mon pied pour aujourd’hui, ça me suffit.
–Oui, tu as raison, c’est plus sage, et puis j’ai mes « noppes » à finir. »
Voilà, des après-midi comme ça, sont devenus habituels, et les deux compères trouvaient dans ces relations passagères de quoi passer leurs loisirs. Germain se demandait quand même à qui étaient destinés tous ces tricots qui sortaient des mains de Marguie. Il ne le sut jamais. Aux questions qu’il posait, il obtenait de vagues réponses. Il en conclut que Marguie tricotait pour les bonnes œuvres.
Henriette, qui bien sûr était au courant de leurs habitudes, n’approuvait pas tellement, mais elle ne critiquait pas. Elle aimait que Marguie lui fasse des choses, et même une fois elle accepta de se faire prendre par Germain (pour voir). Comme son mari n’était pas très porté sur la chose, elle fut un peu effrayée de voir ce que Germain allait lui mettre dans le derrière. Mais finalement ça se passa très bien, avec un peu de salive, et les encouragements et les caresses de Marguie. Mais cela resta une exception, elle eut sans doute la crainte de ne plus pouvoir s’asseoir. Marguie et Germain prirent goût aux séances de dilatations extrême. A ce jeu là, Marguie était largement gagnante, et germain était très admiratif.
Ces débordements ne passaient pas inaperçus. Il faut dire que Marguie ne faisait rien pour se cacher, et la compagnie de Germain était explicite. Le Maire de la commune se décida à lui recommander si ce n’est la modération, du moins la discrétion. Mais rien n’y fit. Son employeur lui tint les mêmes propos, elle n’en eut cure, et perdit son emploi. Et le cercle infernal commença, chômage, désœuvrement, bistoule et ainsi de suite. Elle était lucide, elle n’avait pas envie de faire autrement. Ils prirent l’habitude de se rendre au hameau du Pré Saint Roch. Là-bas, il y avait une vieille grange qui tenait debout on se demandait comment. Elle abritait les relations les plus troubles de la gente dépravée de la région. Comme d’habitude, Marguie attendait en tricotant que Germain assouvisse ses besoins. Cet après midi-là, il y avait trois mobylettes garées à l’entrée de la grange et une voiture un peu plus loin. Germain fut satisfait de voir qu’il n’était pas venu pour rien. Il vérifia qu’il avait ses capotes, sont anneau, et il se dirigea vers la grange. Les motos lui étaient inconnues, cela aurait du le rappeler à la prudence. Mais comme il était déjà dans un état bien avancé il n’y prit pas garde, au contraire, dans son pantalon son sexe était déjà en train de prendre sa taille idéale. Quand il ouvrit la porte, il vit les trois garçons. L’un était debout, et sa bite disparaissait dans la bouche du second, et la bite du troisième allait bon train entre ses fesses. Quand ils entendirent la porte, ils s’arrêtèrent net. Germain comprit alors qu’il n’aurait pas du venir. Les garçons se débranchèrent et avec la rapidité d’une grande habitude se saisirent de lui. En quelques secondes, Germain était déjà dans les pommes, il n’avait pas résisté une minute à la pluie de coups qui lui étaient tombée dessus. Toujours inanimé, il subit les assauts des trois hommes. Pauvre Germain, il n’eut pas le loisir d’en profiter, ni même de s’en rendre compte. Lequel des trois tenait le rasoir ? Le geste fut si rapide que personne n’eut pu le dire. Germain était mort, la gorge tranchée.

Marguie était toute à son tricot. Elle comptait et recomptait ses rangs. Elle s’était trompée dans ses diminutions, elle allait devoir recommencer. C’est souvent comme ça, après les rangs de noppes, il est difficile de reprendre le point Astrakan, surtout avec des diminutions. Elle recompta plusieurs fois, sans trouver l’erreur.
« Bon, c'est pas tout ça, qu’est ce qui fout mon Germain ? Faut dire, s’il y a quatre mecs là dedans, ça doit pomper un max ! Je vais aller voir s’il a besoin d’aide, trois bites, ça fait déjà beaucoup, mais quatre...Encore qu’il a déjà fait mieux mon Germain!
»
Marguie replia soigneusement son tricot et le rangea dans son sac. Elle se leva. D’un geste machinal elle défripa sa jupe, et se dirigea vers la grange. Elle poussa la porte, et elle entra......

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Dim 13 jan 2002 1 commentaire

Une histoire un peu plus sombre que les précédentes mais toujours plaisante à lire. Votre jolie frimousse en fin de page aide bien aussi il est vrai à remonter le moral.

Continuez

 Bien à vous

Félix - le 01/12/2011 à 22h30

Hélas, la vie est souvent le théâtre de bien des drames. Mais ce n'est qu'une histoire. Merci de me lire, de me le dire, et aussi pour la frimousse !! Bonne fêtes de fin d'année.

eve anne