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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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LIII-Les Doutes
 

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Durer, durer n'est jamais long, dit le sel du chagrin.

Alain Borne 


                                          La messe fut grandiose. La nef était pleine, et pour ne pas rester dehors, les gens s’étaient tassés dans le fond de l’église. La foule immense, était silencieuse. La musique jouait de façon magistrale. Trois artistes, et la nef vibrait de toutes ses structures. Il y avait de façon non officielle, une section de militaires, sans doute venue de la base aérienne de Dijon. Un officier s'était placé devant la bière et tenait un drapeau en berne. Sur le cercueil, le coussin pourpre avec la médaille de la légion d’honneur, et l’œillet rouge de Michèle. Tout autour, un amoncellement de fleurs, pour elle qui, comme moi n'aimait que les oeillets.  Au moment de la bénédiction du cercueil par les fidèles, Lorena descendit du jubé et vint se placer près du cercueil. Elle se mit à jouer «L’adagio d’Albinoni ». C’était le morceau préféré de Marie-Noëlle. Elle était vêtue d’un pantalon noir avec des bottes et d’un chemisier blanc à longues manches. Elle avait ses longs cheveux dénoués ondulant dans son dos. Le foulard noir était noué en cravate. Elle avait un œillet blanc à l’oreille. Elle faisait  tout à fait Tzigane. La bénédiction dura une éternité. Dans la file des gens, je vis passer Jocelyne et Louis. En dernier, ce furent les militaires qui participèrent à la bénédiction, en treillis, en file indienne au pas de la légion. Elle joua et rejoua le morceau, jusqu’à la fin. Elle me paraissait très belle, je ne pouvais m’en détacher les yeux. A la fin de la messe, revenue près de l’orgue, elle entama « l’Hymne à l’Amour », qui a toujours été mon morceau préféré. La messe était finie, mais les gens ne partaient pas. Debout, en silence, ils écoutaient. L’inhumation se passa au cimetière de Chenôve, une heure après, pour que les proches puissent se retrouver en toute intimité. Puis, on se dirigea vers la salle communale pour boire des boissons chaudes. Guillemette me dit avoir reçu de l’armée les vêtements et objets personnels de Marie-Noëlle. Il y avait parait-il un carton qui m’était destiné. Le Général ne s’était pas déplacé, mais Isabelle était là. J'aperçus également Jean-Marc et Christian. Ils firent semblant de ne pas me voir. Si ces deux petits cons nous avaient aimées, au lieu de nous traiter comme des radasses, Marie-Noëlle aurait quitté l’armée depuis longtemps, et aujourd’hui, nous éclaterions de joie aux sports d’hiver.
La séparation de tous les proches, fut lente et difficile. Je reconduisis Guillemette chez elle, à quelques centaines de mètres de là, pour prendre possession du «Carton » sur lequel était écrit au marqueur : « Mon chat. » Puis on reprit la route vers nos pénates isariennes. Durant le voyage de retour, Maud s’endormit sur mon épaule. Jane avait baissé le pare-soleil, et nous surveillait dans le miroir de courtoisie. Elle s’attendait peut être à nous voir nous envoyer en l’air sur la banquette ? Quelle conne cette fille. Je m’assoupis un petit moment, juste le temps de rêver de Lorena devant le cercueil jouant de son violon magique.
A aucun moment je ne suis parvenue à relier ce qui se passait à Marie-Noëlle. Pour moi, il n’y avait rien de changé, je gardais les images de sa beauté, de ses attitudes, de sa peau contre moi, de ses yeux, de ses lèvres, de son sexe même, cette petite merveille qui m’avait donné tant de joie. Je ne sais pas ce qui se passera quand je me serais faite à l’idée de sa mort.
Le dimanche qui suivit fut glacial, il s’est mis à neiger dans la matinée, et ça ne s’est pas arrêté de la journée. Le bruit des voitures dehors était assourdi,.
J’avais ouvert le carton. Il contenait une quantité de lettres sous enveloppes cachetées, avec comme seule adresse : « Mon Chat » Marie-No m’avait écrit tout ce courrier, et ne m’avait rien envoyé. Il n’y avait aucune marque visible, d’un ordre dans lequel ces lettres auraient été écrites. J’ouvris la première, et parcourus l’écriture un peu heurtée de Marie-No, qui décrivait les activités de sa matinée. Dans cette description, une phrase m’interpella immédiatement.:

«
Le pays est calme, les civils accueillants, bien sûr, il y a quelques énervés, comme partout, si notre ivrogne de Colonel continue à les provoquer, c’est sûr que ça finira mal. » Puis un autre passage.
« Je reviens de l’aéroport, où j’ai fait la police tout l’après midi. L’avion de Paris s’est posé à 15 heures. J’ai attendu la sortie des passagers, mais tu n’y étais pas!» J’avais l’impression que dans ces « courriers », il y aurait des révélations. Il faudra que je les lise avec beaucoup d’attention, et peut être faire le tri de ce qui pourrait être des « pièces à conviction » Le lendemain, je retournai à Paris, le quotidien reprenait le dessus. Je retrouvai mes femmes avec un immense plaisir. Lorena était fidèle au poste, elle me sourit et m’embrassa.
« Ce que tu as fait est extraordinaire ! Tu as du avoir excessivement froid ?
—Si tu as aimé, je suis contente. Je voulais que la cérémonie soit parfaite

—Comment as-tu fait pour jouer comme ça avec l’orgue, au pied levé ?
—Pas au pied levé, je suis arrivée samedi très tôt, et nous avons répété toute la  matinée. Et j’avais les partitions de tout ce que j’ai joué, ce n’était que de la lecture. Je redoutais le froid, mais l’orgue est maintenu à température  constante le temps qu’il faut, sinon les sons ne seraient pas justes. Donc j’étais relativement au chaud. En bas, j’ai eu plus froid, heureusement, ça n’a pas duré. J’ai eu beaucoup de chance, l’organiste était prodigieux, et le violoncelle jouait très juste. La sono était parfaite, et l’acoustique de l’église particulièrement bonne.
—Mais pourquoi as-tu fait ça ?
—Pour que tu sois contente. Mais j’ai été très heureuse de jouer avec cet orgue, qui est sûrement le meilleur de France.» J’étais sidérée.
« Et que pourrais-je faire pour te remercier ?
—Continuer à nous aimer. » Pouvais-je sincèrement le promettre ?
Quand je repris le cours de mon travail, Puce vint me voir dans mon bureau. Elle était souriante, en pantalon, c’était de saison, et me parla de choses diverses. Je l’observai avec attention : quel âge avait-elle exactement ? C’est vrai qu’elle a conservé un beau visage, un soupçon de masculinité, juste comme j’aime, et cette poitrine arrogante sous ce pull à col roulé ! Et je me posais la question :
« Aurais-je vraiment envie de lui faire l’amour ? » La réponse était « oui », sans aucun doute. Pourtant, le sentiment ressenti n’était pas habituel. Parce que l’on se connaissait depuis longtemps sans doute, parce que l’on n’avait jamais évoqué cette éventualité, peut être ? Je n’ignorais pas qu’elle avait été la maîtresse de Simone, encore que Simone ne m’en ait jamais parlé. Mais à la réflexion, je n’ai jamais entendu dire qu’elle sortait avec l’une ou l’autre des filles. Même Linda n’aurait pas essayé ? Curieux. Il faudra que je lui en parle, on se connaît assez pour qu’elle me le dise.
Josépha partie, j’allai dans le bureau de Lorena. Et je lui demandai le mot de passe pour aller sur les fiches confidentielles des salariés, « dans le fichier qui n’existe pas »
« Tu veux tout savoir sur moi avant de m’épouser ?
—Oui, exactement ma chérie. Je sais, c’est interdit, mais nos amours aussi sont interdites alors. . . »
De retour à mon bureau, j’ouvrais le fichier sur mon PC. Et je ne trouvai rien. Je pris le parti de regarder toutes les fiches une par une. Il n’y en avait pas tellement. Et s’il n’y avait rien au nom de Josépha, je la trouvai sous le nom de Claude. « Encore une » pensé-je. Si j’avais fait le tri sur le nom, Je l’eus trouvée tout de suite. Je regardai sa date de naissance: 27 Mars 1950 ce qui lui faisait, 52 ans et demi. Elle ne les paraissait pas. Lieu de naissance : Montmorency. C’est tout ce que je pus apprendre de cette fiche. Avais-je besoin d’en savoir plus? Puis je pensais à autre chose. Le soir venu j’ouvris une autre lettre de Marie-No.
« Voilà, la deuxième année est passée. Je suis toujours en attente. Je t’aime mon chat. J’espère que tu arrives à m’oublier. Qui as-tu élu pour prendre ma place ? Lorena ? Rosine ? Maud ? Ou bien une nouvelle que je ne connais pas ? Pour moi, tu me suffisais, je n’avais besoin de personne d’autre, mais toi, tu aimais l’amour plus que moi. Tu m’offrais tes femmes pour te dédouaner de ne pas m’être fidèle. Tu ne me crois pas ? Souviens toi, ce n’est jamais arrivé que je te prête une femme de mes conquêtes, je n’en avais pas. Je ne suis pas ingrate, j’avoue avoir joui avec elles autant que toi, elles sont toutes tellement belles. Laquelle a su t’aimer autant que je t’aime. Aucune. T’aimer plus est impossible. A tel point qu’ici je continue à t’aimer autant après deux ans de cette épreuve. Jusqu’où tiendrons-nous ? Quand comprendras-tu ? » Ces lettres me posaient plus de questions qu’elles ne me donnaient de réponses. Je ne pouvais jamais en lire plus d’une à la fois. J’en sortais avec le sentiment de passer à côté d’une vérité évidente pour elle et pas pour moi. si elle m’aimait, que faisait-elle là bas ? Le lendemain j’avais une lettre d’Argentine. Là, pas de mystère, je savais de qui.
« Juste un mot pour te dire que je participe pleinement à ta douleur. Voir un être aimé s’en aller, est le plus grand malheur qui puisse nous arriver. Savais-tu pourquoi elle était partie aussi loin ? Te l’avait-elle dit ? L’as-tu deviné ? Y as-tu réfléchi ? L’amour a toujours eu besoin de secrets pour survivre, et les secrets de l’une ne sont pas forcément compris de l’autre. Mais toi, eve anne, une fille intelligente qui ne vit que d’amour, comment n’as-tu pas su faire la différence entre : « partir en Nouvelle Calédonie » et : « partir au bout du monde ? » Si tu ne le sais pas, c’est que je ne t’aurais servi à rien. Bien sûr, ce n’est pas ça qui l’a tuée, mais c’est peut être ça qui te tuera. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à toi. Elle, comme moi, n’avons jamais cessé de t’aimer. » Je restai songeuse. Que voulait-elle dire exactement ? Marie-No lui aurait elle fait des confidences ? Ce départ au bout du monde aurait donc pour cause, de ne pas l’avoir aimée comme elle l’aurait voulu ? Et quoi alors ? Elle ne savait pas le dire? Non, ça me parait trop gros. Tout le monde va vouloir me rendre responsable de sa mort ? De son départ, passe encore, mais de sa mort, je ne vois pas comment. Quand on se suicide, on ne le fait pas avec deux personnes à bord. Et Marie-No n’aurait jamais eu d’envie de suicide. Je pensais que ces lettres allaient me donner bien des tourments. Et comme elle ne les avait pas envoyées, ce n’était pas le but de la manœuvre. Le lendemain, ces deux lettres m’empêchèrent de me concentrer. Je décidai donc de laisser du temps entre chaque lecture, sinon, je vais me pourrir la vie. Quand je rentrai à la maison le soir, Maud était là avec la petite, elle la faisait travailler comme d’habitude. Maud n’avait pas le même visage que les autres jours. Je lui posai la question ;
« Qu’y a-t-il ? Quelque chose ne va pas ?
—Il faut que je rentre. » En disant cela, elle mit son manteau. Et me dit:
« J’accompagne Axelle chez Odile. Quelqu’un t’attend, là, dans la pièce à côté. » Et sans m’embrasser, elle referma la porte. Dans la pièce à côté ? Je me dirigeai vers la pièce à côté et j’ouvris la porte. « Josépha ? Mais que fais-tu là ?
—Tu m’as dit qu’il faudrait que je te viole, alors, si tu me promets de ne pas trop crier….
—Mais pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Qu’y a-t-il donc de si mystérieux?
—Ce n’est pas si simple. Si je suis là, c’est parce que je t’aime à la folie, et ce que je voudrais faire avec toi sera lourd de conséquences pour moi, pour toi aussi sûrement.
—Attends, tu me fais peur. » Je scrutais son visage. Avec l’éclairage tamisé, elle me semblait très belle. Je voyais les aréoles de ses seins à travers le chemisier blanc. Quelle poitrine ! Elle était sans soutif un peu plus basse, mais j’adorais ça. Je m’approchai d’elle, très près et posai la main sur le sein qui n’attendait que ça. Je vis ses yeux se fermer de plaisir. J’ouvris le chemisier, et les deux seins apparurent, superbes, volumineux, avec des tétons dressés très gros eux aussi. Je pris l’un d’eux entre mes lèvres, et je commençai à me dévêtir. Josépha murmura:
« Promets-moi que tu ne m’en voudras pas.
—Je te le promets. Déshabille-moi. » Et elle me déshabilla avec adresse, et quand je fus nue, je commençai à enlever son chemisier. Son pantalon, elle le fit glisser elle-même. Puis elle se colla contre moi. Et là, je compris tout. Etonnée, je marquai un temps d’arrêt. Je réfléchissai à toute vitesse, et je m’appuyai de toutes mes forces contre elle. Je sentais des larmes me monter aux yeux, que je ne pouvais pas retenir. Je cherchai à croiser son regard, mais c’était brouillé, je ne voyais plus rien. J’éclatai en sanglots.
« Pourquoi ne m’as-tu rien dit ? Pourquoi ?
—Je n’ai pas eu le courage. Je t’aime tellement. » Je restai debout, collée contre elle, sans oser aller plus loin dans notre étreinte.
« Si tu ne veux pas de moi, je ne t’en voudrai pas, je peux m’en aller. » Alors, je me détachai de son corps. Je pris le string à hauteur de ses hanches, et le fis glisser vers le bas, en me baissant devant elle. Je me trouvai face à un sexe en érection, d’une verticalité agressive, surmontant deux testicules bien formés.
Josépha était un transsexuel parfait.
Et durant des années, je ne m’en suis jamais aperçu. J’étais à genoux devant
« elle », et je ne pouvais me détacher les yeux de ce sexe superbe. Je m’approchai doucement, et appuyai mon front. Me redressant un peu, je le saisis entre mes lèvres. Sans y mettre les mains, je le fis pénétrer dans ma gorge, jusqu’à ce qu’il touche le fond. Ce n’était pas le calibre Luigi, mais il me remplissait la bouche complètement. Alors commença pour moi ce moment que j’adorais; un sexe d’homme dans la gorge, sachant qu’il allait exploser et jaillir dans ma bouche. Josépha me laissa faire sans dire un mot, sans faire un geste. Je sentais seulement les vibrations dans ses cuisses, promesse d’une fin très proche. Et puis cela vint très vite, ce fut violent, abondant, chaud, j’étais essoufflée mais heureuse.
J’entraînai Josépha sur le lit, en continuant à la lécher, à avaler, tout ce que je pouvais. Elle resta sur le dos un moment, et son sexe se ramollit. Dans cet état, il n’était vraiment pas très grand, et je compris qu’elle n’avait eu aucun mal à le dissimuler. Le temps que je me reprenne, elle me caressait les seins avec douceur. Puis elle se retourna sur moi pour me caresser le sexe. Elle le prit dans sa bouche, et avec le talent d’une femme, elle me fit jouir plusieurs fois, le temps qu’une nouvelle érection se présente. J’écartai les cuisses en grand, j’écartai mes lèvres d’une main, et de l’autre je la guidai en moi. Voilà, elle était l’homme et moi la femme, elle me baisait, et j’étais heureuse. Ce n’était pas ma position préférée, mais c’était la position explicite. Celle de l’homme qui baise sa femme. Sauf que là, j’avais en prime, le magnifique spectacle de ses seins, de sa taille creusée, et de ses hanches douces. Cette image me plaisait. Je n’eus pas à me forcer pour repartir dans une série d’orgasmes. Dans le temps qui suivit, allongées sur le lit, on parlait à voix basse. J’étais appuyée sur un coude, et je la regardais. A part ce morceau d’homme, qui venait de me donner du plaisir, rien n’était masculin.
C’était le corps d’une femme avec la peau douce, fine et parfumée. Elle était brune, mais aucune ombre de pilosité ne venait rompre le charme. Les seins étaient très beaux, souples et bien formés.
Allongée, sa poitrine couvrait tout le torse, une poitrine généreuse comme celle de Brigitte Lahaye quand elle était nue dans « Clarisse ». Je ne lui en voulais pas. Je me sentais bien avec elle, Je pensai que sa vie ne devait pas être facile tous les jours ;
« A part moi, maintenant, qui est au courant ?
—Simone. Et . . . Luigi.
—Luigi ?
—Oui, il l’a deviné tout de suite la première fois que l’on s’est vu.
—Incroyable, et vous avez fait l’amour ?
—Oui, ce jour là, c’est un très bon amant.
—Et c’était quand ?
—Le jour de l’anniversaire à Pierrefonds.
—Oui, il faisait beau, Luigi, si je me doutais..
—Et toi ? Avec Luigi ? Tu as déjà eu une aventure ?
—C’est mon amant, quand j’en ai envie. Je l’adore. On se connaît bien. Il sait me faire jouir. En tout cas, il est discret. Il n’a pas vendu la mèche.» Et Simone ?
—Elle savait avant de m’embaucher. Elle aimait beaucoup nos étreintes.
—Elle a été discrète aussi. » On passa la soirée ensemble, elle retrouva de la vitalité pour me faire une petite chose que j’aimais beaucoup. Puis elle s’en alla, elle ne voulait pas dormir chez moi. Je restai sur mes doutes, mes questions, mes incertitudes. Mais aussi avec un goût de plaisir inachevé. Je récupérai Axelle, je la mis dans son lit sans la réveiller. Qu’allais-je dire à Maud ? Je n’eus pas besoin de lui dire.
Le lendemain soir quand je la retrouvai, elle me toisa d’un regard noir.
«Qu’y a-t-il ma douceur ?
—Il t’a bien baisée ?
—Que veux-tu dire ?
—Je ne suis pas née de la dernière pluie, et je sais reconnaître une femme d’un homme, même s’il est déguisé. Ne me dis pas que tu ne le savais pas ?
—Non je ne le savais pas.
—C’est ridicule.
—Les hommes ce n’est pas mon truc.
—Sauf pour baiser. En tout cas, tu n’as plus besoin de moi ? Alors, Salut ! » Je trouvai une chaise de justesse. Et je m’écroulai. Mais que se passait-il ? Pourquoi tout m’arrivait-il dessus comme ça en même temps ? Je restai prostrée un bon moment, jusqu’à ce qu’Axelle eut besoin de moi pour ses devoirs. Je passai une mauvaise nuit, et le lendemain, il me fallut une tonne de courage pour aller travailler. J’arrivai à l’agence où tout était normal, Josépha était là, pimpante, souriante; j’étais la seule à être démolie. J’appelai Simone pour parler un moment. Elle accepta de me rencontrer au restaurant. Je lui fis part de ma découverte.
« Ne te rends pas malade. Il n’y a rien de grave. Josépha est comme ça, je l’aime comme ça. C’est tout, rien à ajouter. Si tu ne te conduis pas comme moi, tu seras malheureuse, et tu feras son malheur. Elle ne le mérite pas. C’est dans ses gênes. Laisse là vivre comme elle veut vivre, elle ne peut pas vivre autrement. Pour nous, ça parait bizarre, pour elle c’est une question de vie ou de mort. Elle t’aime tellement qu’elle s’est livrée à toi en toute confiance. Ecoute cocotte. Jure-moi que jamais tu ne lui feras de mal !
—Je te le jure.
—eve anne ma chérie, tiens ta promesse. Je ne veux pas qu’elle fasse des bêtises. Josépha, je l’ai tellement aimée. Elle a tellement été fidèle. A tel point que je lui avais demandé de veiller sur toi, et de me prévenir à temps, si tu faisais fausse route. Et elle me disait, « Tu peux dormir tranquille ma belle, elle est plus forte que toi. »  Je rentrai à l’agence, je me sentais dans un état pitoyable. Le plus terrible est d’avoir un secret pesant et ne plus pouvoir s’en défaire. C’est Lorena qui vint m’accueillir :
« Ah ! Te voilà toi ? On vient de recevoir le renouvellement de Kellermann. Il va falloir que tu te dévoues ! Puis elle m’embrassa, pas tout à fait sur la joue.
—Je ne me sens pas très bien Lorena chérie. Je ne crois pas que je te serai très utile.
—Je vais faire en sorte que l’on puisse se prendre une journée toutes les deux. Tu as besoin de repos, et moi j’ai besoin de toi. Tu es d’accord ?
—Tout ce que tu voudras, si je ne suis pas obligée de décider.
—Alors, rentre chez toi. Veux tu que quelqu’une te reconduise ?
—Armand, peut être, il est de là bas.
—Tu as raison. » Et le bel Armand accepta sans se faire prier. Il prit le volant, et me parla gentiment tout au long du voyage. Et il eut cette parole étonnante :
«Je sais bien que vous aimez beaucoup Luigi, mais si un jour il n’est pas libre, pensez à moi.
—Quand tu me diras « tu ». Bien sûr je penserai à toi. A vrai dire, je ne savais pas que je pouvais t’intéresser. Tu es une excellente recrue, il fallait que je te le dise. Nous avons l’intention de développer ton département. Tu vas pouvoir t’éclater. » J’arrivai à la maison. Armand me déposa devant le portail. Je lui laissai la voiture. Je vis la SLK, garée un peu plus loin. C’est vrai, j’étais en avance, elle n’avait pas eu le temps de se sauver.
« J’aurais dû prévenir ?
—Non, fais comme chez toi. Ma colère est passée. Tu as autre chose à faire que de te laisser emmerder par une vieille femme comme moi. Axelle est à côté, avec Eliande. Elles sont très énervées.
—Pourquoi es tu agressive ? Je ne t’ai jamais vue comme ça ! Tu as bien vu hier que je n’étais pas prévenue.
—N’en parlons plus.
—Bon on en parle plus. Je suis épuisée. Je crois que je vais aller me coucher.
—Pas sans moi.
—Je devrais appeler Patricia.
—Si c’est pour lui sucer les seins, tu le feras aussi bien avec les miens.
—Reste si tu veux, je ne te promets pas le septième ciel.
—Je me contenterai du sixième.
—Il faudra que je te parle de Marie-No, et de Michèle. Mais là, je n’ai pas le courage.
—Ça attendra. » Je piquai du nez devant la télé. Axelle dormait depuis longtemps, et Maud dormait sur mon épaule avec la main sous mon pull.

 


Moi, j’aurais voulu être au bout du monde. Mais il était trop tard.

 


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Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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