Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XVII- Chrysalide
 

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Le bonheur est une rose qu'il ne faut pas cueillir.

André Maurois

                                                                           Le lundi suivant, je pris enfin le train pour Paris. Je me présentai au journal à l’heure précise. Je fus accueillie par Simone, une femme d’un certain âge, souriante et super class. Les bureaux étaient spacieux, dans un immeuble de style. C’était les lambris, le parquet ciré, le plafond très haut à moulures, des lustres magnifiques. Il y avait beaucoup de monde, et des ordinateurs partout. Je ne connaissais pas ces machines, mais il était prévu des stages de formation. Je fis le tour de la rédaction, je fis connaissance de tous les employés, et je dois dire que ça respirait l’activité. Les filles étaient toutes très soignées, et la plupart, assez jolies. J’aurai des progrès à faire pour m’habiller. J’avoue que je faisais un peu godiche. Mais je remarquais que beaucoup de filles étaient en jean, et il y avait quelques décolletés qui attiraient l’attention. Je n’en vis pas une seule aussi jolie que Marie-Noëlle. Au fur et à mesure des jours, je me trouvais bien dans cette rédaction. J’avais fait des progrès en photo, j’avais commencé l’informatique. Il était prévu que j’accompagne un photographe pour couvrir un défilé de haute couture. Et là, je fis une découverte, je fus absolument subjuguée de l’ambiance qui régnait dans les salons du défilé. Là encore, je vis des filles superbes, des mannequins renommés, à moitié nues, mais aucune n’était aussi jolie que Marie-Noëlle. Je revenais du travail, heureuse de ce que j’avais fait ou découvert. C’était exactement le boulot dont j’avais rêvé. Après un mois de présence, je rédigeais mon premier article sur un défilé de mode. Cet article fut très bien accueilli, et parut tel quel dans un numéro spécial, avec les compliments de ma hiérarchie. Christian avait aussi fait ses premiers pas dans son nouveau job. Il travaillait plus au sud de Paris. Et si nous pouvions faire le trajet ensemble le matin, il pouvait rarement le faire avec moi le soir. Mais cela nous donnait l’occasion d’être réunis, de parler, et de s’habituer l’un à l’autre. En fait, je ressentis au fur et à mesure, qu’il me fallait du temps pour effectuer ma mutation. Non pas que l’amour des filles devait disparaître de ma vie, mais je découvrais la nature masculine de façon plus intime et plus progressive. Depuis que Christian m’avait défiée à Vélo, on ne s’était plus réellement quittés, mais nous n’avions pas renoué avec les gestes amoureux. Je sentais bien son impatience. Il ne voulait pas prendre le risque que notre fréquentation prenne le tour d’une franche camaraderie. Il ne s’était pas lassé de moi durant mon passage à vide, cela me laissait penser qu’il était très amoureux. D’ailleurs, je me complaisais dans son regard, et j’aimais bien l’émoustiller un peu, de temps en temps. Il ne savait toujours pas que j’étais avant tout lesbienne. Marie-Noëlle avait fait en sorte de ne pas afficher notre intimité. Par contre, Jean-Marc, lui, le savait. Je ne sais pas ce qu’il en pensait. Nous avions évité que les deux garçons se rencontrent. Pourtant il le faudrait bien un jour. L’amour entre elle et moi, était redevenu ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Mes erreurs avaient été je crois, oubliées. Marie-Noëlle ne m’en reparla jamais. Elle avait pris l’habitude d’être très présente, et de ce fait, elle espérait pouvoir corriger à temps, tout écart dans mes relations. L’amour était revenu, et j’en trouvais un bien être immense. Il ne me semblait pas non plus qu’il y ait de changements dans sa conduite. Je crois qu’elle avait envie de moi comme au premier jour. Cet amour m’apportait tout ce dont j’avais besoin. Je ne ressentais pas l’envie de céder à l’impatience de Christian. Cela pouvait durer encore des siècles. Christian me dit un jour, qu’il était tellement persuadé que j’étais la femme de sa vie, qu’il acceptait d’attendre que je sois prête. Il ne cherchait pas à savoir si j’avais un autre amour. La version de ma virginité lui allait très bien, il l’avait totalement intégrée dans son attente. Il s’en tenait dans ses choix à la liste qu’il m’avait présentée un jour de lyrisme exacerbé. Et moi, jour après jour, sans y penser particulièrement, je remplissais les cases. Il était de plus en plus passionné de me découvrir. De mon côté, je ne faisais aucun effort pour savoir qui il était, ses mérites, ses qualités. La seule chose qui me plût, c’est qu’il s’intéressât à moi. Je ne voulais pas de lui, mais j’aimais son désir de moi. Je ne parlais que rarement de lui avec Marie-Noëlle. Je me bornais à savourer l’amour qui nous liait, et qui ne me lassait pas . L’amour de Marie-Noëlle, m’était un élément vital, comme ma respiration, comme le sang dans mes veines. Je me souvenais que j’avais failli mourir quand il fut en péril. Marie-Noëlle avec l’âge, avait pris de l’assurance, elle soignait son look plus qu’avant, elle choisissait ses vêtements avec plus de soin. Je la trouvais de plus en plus belle. Moi qui, maintenant côtoyais les tops models, j’avais un élément de comparaison, elle était la plus belle et de loin. Elle aurait pu sûrement être modèle, pourquoi pas ? Un apprentissage dans la démarche ? Et encore ! Regarder marcher Marie-Noëlle de dos, était à en mourir. Sa démarche était à elle seule d’un érotisme fini. Et quand on la voyait arriver avec sa jeep en treillis, avec son béret en équilibre sur son chignon, ses ray-bahn, ses gants, et sa veste de treillis ouverte, c’était digne d’un film américain. Je ne sais pas comment ils faisaient là-bas pour résister à un physique comme ça. Un soir, sans préambule, elle me parla de l’armée. Cela faisait des mois que l’on n’en avait pas reparlé.
«J’ai rencontré le Commandant Ducrocq.
-Ha ! Il s’agit bien de « Henri Ducrocq » ?
-Oui, le Capitaine de l’EAG que tu as connu.
-Et alors ?
-Il voulait avoir de tes nouvelles. J’étais un peu étonnée, c’était la première fois que l’on se parlait en particulier. Je ne savais pas qu’il savait.
«Henri sait tout sur tout le monde.
-Je ne lui ai rien dit, je te laisserai faire.

-S’il souhaite que l’on se voie, tu resteras avec moi. Ça me ferait plaisir de le voir, mais de la façon que l’on se voyait là bas. Peut être veut il faire du vélo ?
-Il faut que je te dise…
-Quoi ma belle ?
-Jean-Marc va être libéré.
-Déjà ? Mon dieu comme le temps passe. Je vous ai pourri la vie et maintenant vous allez être séparés.
-Je serais assez partante de le suivre, mais il ne veut plus de moi. Il ne digère pas que nous couchions ensemble.
-A ce point ?
-A la compagnie, tout le monde sait que je suis ta petite amie. Tout le monde sait que l’on vit ensemble et où l’on habite. Ils nous croisent en ville, au cinéma, en discothèque. Chez Carrefour. Tout le monde nous a déjà vu nous embrasser. Et tout le monde sait qu’il n’a pas réussi à nous séparer. C’est trop dur pour lui, et bien sûr, je suis la seule responsable: la femme de mauvaise vie.
-En plus tu es de plus en plus belle, de plus en plus sexy, c’est vrai que ça doit jaser. Que comptes-tu faire ?
-Je ne sais pas, c’est pour ça que je t’en parle.
-Mais vous avez fait l’amour plusieurs fois ?
-Non, seulement une fois ici. Il n’a jamais voulu recommencer. Moi je n’avais pas grimpé aux rideaux, mais je me serais peut être habituée.
-Mais tu lui as confirmé être lesbienne ?
-Moi non, jamais, mais tous les autres oui.
-Je t’ai vraiment fait trop de mal, j’ai honte. Et je ne peux rien réparer.
-Ce n’est rien, la vie continue, mais il est tellement beau, tellement l’homme que je voudrais.
-C’est vrai, mais qu’ont-ils à détester les lesbiennes ? On n’est pas des bêtes ?
-Il aurait préféré que tu sois avec un mec ? Aurait- il réussi à te séduire dans ce cas là ? Dis-moi ce qui te plairait de faire.
-Démissionner et partir avec lui. Je te demande pardon.
-Ça sera comme tu voudras. Ne t’occupe pas de moi.
-S’il veut bien.
-S’il refuse, tu ne perdras rien, c’est vraiment qu’il est con. Tu es la plus belle femme que je connaisse. Je vois tous les jours des tops models, il n’y en aucune qui t’arrive à la cheville. Et monsieur ferait le difficile parce que je t’ai mangé le minou ? Si tu pars avec lui, on ne sera plus ensemble , que lui faut il de plus?
-Il s’imagine sans doute que je vais coucher avec la première venue.
-Arrange moi un rendez vous avec Henri. »

Je me rendis au camp des sablons pour rencontrer le Commandant Ducrocq. Il n’avait pas changé. Il m’accueillit avec le sourire.
« Je suis vraiment heureux de vous revoir eve anne.
-C’est partagé, j’ai été très étonnée quand j’ai su que vous étiez arrivé ici.
-C’est la promotion qui veut ça. J’ai choisi Compiègne parce que vous avez su m’en parler. Mais on se tutoyait non ?
-A vélo seulement !
-Oui, mais là vous n’avez plus l’uniforme alors on reprend nos habitudes.
-Comme tu voudras Henri.
-Comment vas-tu ? Que fais-tu ? Es tu heureuse ?
-Que de questions ! Je vais bien, enfin je vais mieux. A ma libération, j’ai fait une dépression épouvantable. Il n’y a vraiment que depuis que je retravaille que ça va mieux. Je travaille dans un hebdomadaire féminin. Rédactrice et photographe. A Paris.
-Félicitations ! Et tu es heureuse ?
-Ça pourrait aller mieux. Mais je ne vais pas te raconter tout ça ici. Et puis ma vie est étroitement liée avec Marie-Noëlle, je ne peux en parler qu’en sa présence. -Nous la verrons plus tard. Je vous invite à déjeuner en ville.
-C’est gentil, c’est avec plaisir. Il faudra que tu voies mon père aussi, il demande souvent de tes nouvelles. Et si tu veux pédaler avec nous…Il te faudra prendre une assurance.
-Certainement, je suis un peu isolé depuis que je suis arrivé. Mais tu avais raison, Compiègne est une ville magnifique.
-Avant de voir Marie-Noëlle, je voudrais te demander un service.
-Au sujet du lieutenant Tessier ?
-Oui si tu as un peu d'influence sur lui! Je voudrais qu’il comprenne qu’il a en face de lui, la femme la plus extra qu’il lui arrivera de rencontrer. Je voudrais qu’il comprenne que les homosexuels ne sont pas des malades. Je voudrais qu’il sache que Marie-Noëlle remettra ses sentiments en jeu pour lui, et qu’elle devra réapprendre tout de l’amour. Si elle était avec un autre type, il n’hésiterait pas à vouloir la séduire ? Alors, où est la différence ? En plus, nous serons deux à sacrifier notre amour pour qu’il ait la plus belle femme. C’est fou de ne pas s’en rendre compte.
-Et tu comptes sur moi pour lui faire comprendre tout ça ?
-Aller dans ce sens là au moins.
-Et tu la laisserais partir ?
-Je crois que j’en mourrais.
-J’espère que non. Et toi dans tout ça ?
-Moi ? Bof, un garçon me fait la cour, s’il faut rentrer dans le moule, je le ferai. Vous savez Henri, je crois bien que la majorité des femmes se marient avec des arrière-pensées.
-C’est possible oui.
-Et ce garçon, que pense-t- il de ton homosexualité ?
-Il ne sait pas. Il s’en est douté, mais je l’ai convaincu que non !
-Mais un jour, il saura, il y aura une amie qui te voudra du bien !
-J’y ai pensé, je prends le risque ? Et comment va Minouche ?
-Elle divorce.
-Elle a raison, son jules est vraiment un connard.
-Oui mais il y a des enfants.
-Il ne se cachait même pas pour me peloter devant eux. J’aimais bien cette femme. -Elle t’aimait beaucoup aussi. Tu as laissé un bon souvenir à beaucoup de monde, même au Général !
-Il faudra que je te raconte mon passage à l’EMGA !
-L’épisode du Commandant ? Tout le monde le connaît. Tu es célèbre pour ça.
-Quand on sort de l’EAG et que l’on est confronté à des salopards comme ça, on a envie de tout casser. Le général, l’autre, a été super sur ce coup là.
-Il a divorcé aussi, tu le sais ?
-Non, mais je m’y attendais.
-Ha oui ? Vous étiez intime à ce point ?
-Oui, à ce point, mais pas plus. Je crois qu’il a fait le bon choix ! C’est un homme droit, tout en finesse, et d’agréable compagnie. Quand il se remariera, j’irais à la messe !
-En blanc ?
-Non, il ne s’agira pas de moi, je ne monte pas si haut. Et puis, elle est bien plus belle que moi.
-Tu sais qui c’est ?
-Oui, je la connais, nous sommes sorties ensemble si je puis dire. Elle, le Général et moi.
-Effectivement ! Confidentiel ?
-Secret Défense.
-J’appelle Marie-Noëlle. Marie-Noëlle arriva. Elle était en tenue d’été. Tenue beige, jupe courte hauts talons, chemise impeccablement repassée, tendue sur sa magnifique poitrine, Cravate avec un nœud « spécial Marie-Noëlle » Béret sur le chignon, ray-bahn ; elle était absolument craquante. Cela fait trois ans que je la connais, et je suis toujours aussi émerveillée de la voir. Tu es magnifique ma douce !
-Très élégante Sergent !
-Merci Commandant. Je ne savais pas que tu étais arrivée.
-Je viens d’arriver.
-Comment va la 13ème compagnie ?
-Très bien, nous nous efforçons de la maintenir au top, comme l’avait laissée eve anne.
-C’est vrai que je suis très fier de vous.
-C’est grâce à vous Commandant, c’est vous qui avez formé eve anne et Jean-Marc.
-C’est vrai, mais c’était les meilleurs. Je n’ai pas grand mérite.
-Le Commandant nous invite à déjeuner.
-J’en suis flattée, mais je ne voudrais pas vous déranger, vous avez sûrement des choses à vous dire.
-Rien de confidentiel en tout cas !
-He bien j’accepte. C’est samedi, la compagnie est vide !» Le commandant nous conduisit au « Royallieu », sûrement la meilleure carte de Compiègne. Il choisit pour nous la table du fond, contre la verrière qui donne sur le parc aux arbres plus que centenaires. Le repas fut parfait, et Henri fut un compagnon de table des plus agréables. Marie-Noëlle étonnée au début, s’habitua à notre tutoiement.
«Henri viendra faire du vélo avec nous demain. Christian sera là, avec mon père, Cela fera cinq personnes, après il nous faudra une voiture de sécurité. Je te l’ai déjà dit, ma douce, à Angers, Henri a été pour moi l’archange protecteur. Il a tout fait pour me faciliter les choses. Jusqu’à me donner une voiture et un chauffeur pour me rendre à la piscine. J’avais droit à un sapeur pour m’escorter pour faire du VTT, j’avais un serviteur qui répondait à mes moindres désirs. Il m’accompagnait même au cinéma pour éviter d’être importunée. Il était bien ce Clément.
-Peut être aviez vous des sentiments particuliers Commandant ?
-Il serait grotesque de le nier. Comment ne pas être admiratif devant tant d’énergie, et tant de volonté ? De tous les élèves officiers, elle était la seule à avoir le courage d’aller nager, et de faire 120km à vélo le dimanche. Et tout cela avec le sourire. Et quand on dit aller nager, c’était 5 ou 10km ! Je suis allé la voir une fois.
-Je ne le savais pas !
-C’était pour te voir en maillot !
-Entre l’admiration que l’on a pour une femme et l’amour, l’espace est très mince. Mais j’ai une femme et deux enfants, et je sais me tenir. Eve anne était d’une correction exemplaire, d’une humeur égale, et toujours volontaire. Elle n’avait peur de rien, sauf peut être du premier saut en parachute ?
-Oui, j’ai cru mourir. Si on ne m’avait pas poussée, je n’aurais jamais sauté.
-Tout le monde est dans le même cas.
-Et puis le combat avec les garçons que je n’aimais pas. Je n’aimais pas le contact, et ça me déstabilisait. Il aurait fallu me mettre la grande rouquine, et là, je l’aurais démolie méthodiquement.
-Le Général pensait que vous étiez amoureux.
-Oui, tout le monde le pensait en fait. Mais j’ai eu cet immense plaisir d’avoir eve anne dans ma compagnie, et c’était suffisant.
-Et moi l’immense plaisir de l’aimer et d’être son amie.
-Arrêtez, je vais pleurer ;
-Le départ du Lt Tessier est pour dans un mois. Son remplaçant n’arrivera que dans trois mois. Marie-Noëlle prendra le commandement de la 13ème durant ce temps.
-Je suis très honorée Commandant, mais pour tout vous dire, je souhaiterais faire ma vie avec Jean-Marc, et peut être demanderais-je ma mutation.
-Et pourquoi peut-être ? » Marie-Noëlle me regarda, et fut un peu gênée de répondre. Je fis un battement de cils pour lui faire comprendre qu’elle pouvait tout dire.
« Voilà, Commandant. Nous ne sommes pas des femmes comme les autres. Et bien des gens méprisent celles que nous sommes, et j’ai bien peur que Jean-Marc soit de ceux là.
-Le fait d’être amoureuse de ce garçon, prouve s’il en était besoin, que vous êtes une femme comme les autres. Si votre charme et votre amour ne suffisent pas pour convaincre cet homme là de vous épouser, excusez-moi l’expression, mais qu’il aille se faire voir. Il serait le seul et unique garçon du régiment à ne pas vouloir de vous. Et croyez moi, ne vous abaissez pas, ne reniez pas votre passé, ni celle que vous avez aimée. Non seulement vous êtes une femme comme les autres, mais très nettement au-dessus du lot. Gardez la tête haute, soyez sûre de votre charme, et laissez venir. C’est à lui de faire le chemin. S’il ne le fait pas, passez à autre chose.
-Vous avez sûrement raison. Merci, j’essayerai. Mais j’ai des craintes. Au lieu de passer ses week end ici avec moi, avec nous, faire du sport avec nous, aller danser avec moi, il retourne tous les dimanches dans sa famille. Je trouve que c’est inquiétant à son âge de retourner voir sa mère.
-C’est peut être le « nous » qui le gêne.
-Il n’a qu’à le dire.
-Je crois que c’est moi qui le fais fuir. La première fois qu’il est venu à la maison, j’ai été odieuse avec lui. Vous permettez que j’appelle mon père pour qu’il vienne prendre le café avec nous ? Vous avez le temps ?
-Bien sûr, faites le, c’est une bonne idée. » Mon père arriva tout de suite. Il salua le Commandant, embrassa Marie-Noëlle. « Comment faites-vous les filles, pour être toujours aussi jolies ?
-Uniquement pour plaire aux gens que nous aimons. » Rendez vous fut pris pour le lendemain, pour la sacro sainte virée dominicale.
« Et cet amour du vélo eve anne c’est dû à quoi ?
-Ça m’évite de faire un régime !!
-Elle a commencé à rouler en forêt à l’âge de huit ans. Elle n’a pas arrêté depuis. -Ce qui me valait d’avoir les plus belles jambes du régiment, avant que Marie-Noëlle me rafle le titre.
-De toute ma carrière, elle a été la première à apporter son vélo à la caserne. Nous en avons parlé avec le général de l’EAG, et le projet est en cours d’élaboration pour proposer ce sport aux garçons qui ne partent pas en permission. De même, une sortie hebdomadaire à la piscine est en cours d’études également, le matin avant les écoles.
-C’est super, on fait ça quand à Compiègne ?
-Si les cadres de l’armée me quittent, comment voulez vous que je le fasse ?
 

 

  Chrysalide G tn Chrysalide D 

 

Mar 5 jun 2007 1 commentaire

"Le bonheur, une rose qu'il ne faut pas cueillir". C'est exactement ce qu'il fallait écrire pour présenter cet épisode de ta vie et tes sentiments d'alors. Tu semblais nettement et curieusement te résigner à ne pas vouloir cueillir la rose... Affectueusement... Ophélie

Ophélie Conan - le 03/06/2010 à 22h41