Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XXXIV-La Réale.
 

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 Tu sèmes au hasard la joie et les désastres, 
 Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

C. Baudelaire

                                           Jocelyne m’emmena déjeuner dans un superbe restaurant en bord de Somme. Au retour, elle me fit visiter les ateliers où je vis quantité de pièces mécaniques, ce qui, pour moi, ne signifiait rien du tout. Je voyais surtout les regards égrillards des ouvriers qui me regardaient comme si j’étais un objet de consommation.
« Pour l’instant, c’est toujours les fabrications de l’ancien propriétaire. Les nôtres les remplaceront petit à petit.
-Il y a combien de personnes ?
-Soixante environ.
-Votre société démarre quand ?
-Dans un mois.
-Le changement de direction a posé des problèmes ?
-Très peu, mais Louis n’aime ni l’organisation ni l’ambiance. Il va y avoir des grincements.
-Il faudra que l’on parle de l’organisation. Ça, je connais un peu.
-Bien sûr, quand tu voudras.
-C’est purement formatif, je n’ai pas l’intention de m’ingérer dans votre société. » Sur ces entrefaites, Louis vint nous rejoindre.
- Alors, que pensez-vous de tout ça ?
-Je pense que le site est parfait, mais qu’il y a un gros travail de gouvernance à faire.
-Que voulez vous dire ?
-Il me paraitrait normal qu’une femme, Jocelyne, moi, ou toute autre, puisse visiter les ateliers sans être matées comme des bêtes curieuses. Ils sont en manque ces gars là.
-Oui, vous avez raison. J’avais remarqué.
-Puis il faudra que vous me réexpliquiez ce que vous avez l’intention de vendre.
-Quand vous voulez.
-Je suis venue pour ça, en plus de vous demander de bien vouloir m’excuser de mon comportement lors de notre réunion.
-Ok allons là-haut». Et l’on entra dans une petite salle de réunion magnifique avec vue sur la Somme et les marais. Tout se passa le mieux du monde, et je crois avoir compris de quoi il s’agissait. Quand je pris congé, je laissai ma carte à l’hôtesse. Et lui dis :
« On ne sait jamais, si vous avez besoin, n’hésitez pas…. »
Elle sourit franchement, en me regardant dans les yeux. Voilà une fille intelligente. Inutile de lui faire un dessin. Henri nous invita un samedi soir, Marie-No, mon père, et moi, pour un repas d’adieu. Il partait pour Istres le lundi Suivant. C’est Claude qui avait tout préparé, évidemment, elle n’aurait jamais voulu qu’il en fût autrement. Je pensais que mon père allait quitter un bon copain. Je pensais que Marie-No arrosait le déménagement de son chef. Mais pour moi, c’était la fin d’une période de petits bonheurs que je devais entièrement à Henri. J’étais d’une tristesse épouvantable, et je n’arrivais pas à éponger les larmes qui me brouillaient la vue. Dix ans durant lesquels nos vies ont communiqué d’une façon ou d’une autre. Nous avions fait ce repas assez tôt, parce que Claude avait voulu absolument qu’Axelle soit de la soirée.
« Remets toi, mon chat, sinon Claude va croire que tu es amoureuse de son mari. -Mais je le sais bien qu’elle est amoureuse. Et elle a bien raison. Quand on rencontre un homme comme lui, on ne peut pas le quitter sans dégâts. Tu verras toi, ma blonde, quand ce sera ton tour.
-Moi, je sais me préparer à ce genre d’évènement. Mais mon chat, elle, ne sait pas. Elle marche à l’instinct.
-Je crois qu’il faut se féliciter d’avoir été heureux ensemble, et si le destin le veut bien, on se retrouvera.
-Il faut l’espérer. C’est une page qui se tourne, que va devenir Compiègne sans la base du G A ? Il faudra que l’on réinvente des occasions de s’aimer ! » Le lundi, je me pris un cafard monumental. J’étais comme la chanson :
« que reste-t-il de nos amours » Tous mes amours s’en allaient les uns après les autres. La vérité apparaissait grosse comme une maison, j’allais rester seule. Jusqu’à Maud, qui traversa son moment de spleen. Elle était toujours très attentionnée pour Axelle, et j’avais l’impression que cet amour là, comblait tous ses désirs. Il est vrai que je n’avais pas beaucoup de temps à consacrer à mes amours compiégnoises. Marie-No revenait le week end, je voyais Patricia assez souvent, Linda me prenait le reste du temps. Pourtant, j’avais une adoration pour Maud. A chaque fois que je la voyais, je la trouvais toujours plus belle. C’est vrai qu’elle dépensait une petite fortune à l’institut. Mais le résultat était parfait. Je lui proposais Linda, Patricia, mais non, elle n’avait envie de personne. Peut être aurait elle voulu Marie-No ? Mais ce n’était plus possible, Marie-No n’était plus libre, j’étais là et bien là, et je ne la partagerai plus.
Un mois après environ, j’eus un coup de fil que je n’attendais vraiment pas :
« Allo ? Je suis Rosine, l’hôtesse d’accueil, je travaille avec Jocelyne.
-Ah oui je me souviens très bien, que puis-je faire pour vous ?
-Je dois me rendre à Compiègne Jeudi prochain. Si vous êtes libre, on pourrait prendre un verre ensemble ?
-Par exemple !
-Oui, par exemple, mais on fera ce que vous voulez !
-Dans ce cas j’accepte, on peut se donner rendez vous au café sur la place de l’hôtel de ville, il n’y en a qu’un. À Quelle heure voulez vous ?
-Je peux y être à 14 heures.
-C’est parfait, au fait, personne ne sera au courant ?
-Personne, je vous le garantis. J'appelle d'une cabine.
-C’est entendu, à Jeudi et bonne soirée. » Je raccrochai le combiné, et déjà j’avais des fourmillements partout. J’étais vraiment contente, cette fille était canon, et elle ne perdait pas de temps. Qu’a-t-elle pu inventer pour s’absenter comme ça ? Avec cette nouvelle conquête en vue, mon moral était remonté d’un cran. Je n’en parlais à personne bien sûr, et je me délectais à l’avance. J’étais en pleine forme, et tout le monde profitait de ma bonne humeur. Le lendemain, autre coup de théâtre, c’était Jocelyne, qui souhaitait visiter mon agence. Ce coup de fil là par contre m’intrigua davantage, mais c’est moi qui lui avait proposé, alors pourquoi pas ? Le jeudi j’étais à l’heure à la terrasse du café. Rosine était là, assise devant un café. Elle me sourit et ses yeux pétillaient comme le premier jour. Elle semblait décontractée en en pleine forme. Sa façon de s’habiller ne laissait aucun doute sur sa nature, ce qui ne me gênait pas du tout. Jean's serrés, santiag, petit blouson sans manche en poils de je ne sais quoi, sur un pull à col roulé. Coiffure Sharon Stone. Il faisait beau, la température était douce. Je m’approchai, et l’embrassai sur le coin des lèvres.
« Tu as un rendez vous ? Quelqu’un à voir ?
-Personne d’autre, j’ai rendez vous avec une jolie femme qui vient d’arriver !
-C’est gentil !
-Depuis que tu es venue au bureau, je ne pense qu’à toi.
-Tu es obligée de mentir à qui pour être là ?
-A mon mari simplement. Mais n’aie crainte, je me débrouille.
-J’espère pour toi, des fois ça ne se passe pas bien avec les maris.
-Oui, mais comme il a une ou des maîtresses et que je ferme les yeux….
-On va chez moi ?
-Avec plaisir. » J’avais prévenu Odile pour qu’elle s’occupe d’Axelle. J’avais tout mon temps, A peine entrées, Rosine se colla à moi, et m’embrassa avec ardeur. J’étais tombée sur une affamée ! L’après midi fut véritablement un enchantement. Tout ce que j’aimais fut au rendez vous. La jeune femme avait un corps superbe,  une douceur de peau étonnante. Et pour couronner le tout, un savoir faire sans défaut. J’aimais beaucoup ses seins, pas très gros, mais très souples, comme les avait Marie-No quand nous étions jeunes. Avec la forme idéale qui pouvait se passer de soutien. Et ce ventre superbe, sans un atome de laisser aller, tout n’était que perfection. Elle se donna avec une volonté surprenante, ce qui nous laissa haletantes et luisantes de sueur. On se regardait en reprenant notre souffle, toutes étonnées d’avoir fait tant de folies.
« Je suis comblée, ça valait le déplacement !
-Tant mieux, tu reviendras ?
-Evidemment que je reviendrai. » Le départ de Rosine, laissa un vide sidéral. C’est une connerie de faire l’amour aux femmes mariées, il faut toujours qu’elles s’en aillent quand on voudrait les garder pour la nuit. Elle me laissait un goût de fraîcheur semblable à Linda. Un sentiment de bonheur lumineux, de ces impressions qui vous masquent le décor ambiant et modifient votre respiration. Je traînais pour prendre ma douche, je n’étais pas pressée de me débarrasser de son parfum et du goût de son corps sur mes lèvres. Je pris le parti de remettre la douche au lendemain.
 La semaine suivante, c’est Jocelyne que je reçus à Paris dans les locaux de mon agence. Je la vis arriver sur le boulevard, cherchant sur les murs le numéro de l’adresse. Quand elle le trouva, elle fut étonnée, elle recula de plusieurs pas pour voir la façade. Puis elle se décida à entrer. J’étais avec Linda pour l’accueillir.
« Bienvenue à l’agence des Sablons. Entre Jocelyne ; Voici Linda mon alter ego. Jeune et performante en tout !
-Et jolie en plus. Je ne m’attendais pas à quelque chose de si imposant.
-C’est une belle affaire en effet, que j’ai montée en peu de temps, et qui marche assez bien. » Je la conduisis dans mon bureau, au premier étage, vaste et ensoleillé, l’une des parois était un mur de verre et donnait sur le boulevard. Sur la droite, il y avait mon bureau, immense, et de l’autre côté celui de Linda, le même.
« J’ai voulu partager mon bureau avec Linda parce que je ne peux m’empêcher de l’admirer. » En entendant ça, Linda éclata de rire, ce qui la rendait encore plus jolie.
« Voilà. Tu as devant toi les deux seules salariées de la maison. Mais nous sommes à peu près deux cent vingt personnes à travailler pour cette agence. » Je voyais les yeux de Jocelyne s’arrondir de surprise.
« Notre organisation est totalement hors des standards. Toute notre activité est basée sur la beauté des femmes et des jeunes femmes. De quelques hommes aussi. Ici, il n’y a pas de top-modèles, il n’y a que des mannequins de toute beauté, qui sont oubliés des grands couturiers, on se demande pourquoi. J’ai simplement eu l’idée de les récupérer. Tu peux regarder les photos grandeur nature, elles sont magnifiques.
-En effet !
-Nous avons 135 mannequins féminins sous contrat, et vingt quatre garçons. Ces mannequins sont loués aux maisons de confection, aux journaux de mode, à la télévision, et quelques fois quand même aux grandes maisons. La deuxième activité c’est la vente par correspondance, où nous utilisons nous-mêmes les mannequins pour réaliser les catalogues et les publicités. Pour cela nous avons les photographes, les graphistes, et les rédactrices. Tu remarqueras qu’il n’y a pas de secrétaires, de comptables, et autres employés. Tout ce qui n’est pas directement productif est sous-traité. De la comptabilité au secrétariat. Tous les gens qui travaillent pour nous sont des free-lances, qui sont payés au forfait. Nous effectuons aussi des articles clés en main pour les mensuels. Et nous avons aussi un service vidéo qui remplacera peu à peu les catalogues papier.
-Hé bien, si je m’attendais à ça !
-On va visiter les ateliers, c’est au dessus. » Au premier étage, il y avait tous les graphistes qui travaillaient sur leurs maquettes. A l’étage suivant, les studios avec les photographes. Jocelyne eut droit aux filles déshabillées posant en slip et soutien gorge aussi bien que celles posant en robe de chambre. Et beaucoup d’autres occupées diversement. Au dernier étage il y avait le traditionnel salon de défilés, où les mannequins répétaient leurs prestations.
« Voilà, on a fait le tour, ce n’est pas très compliqué, pas besoin de sortir de Saint Cyr pour faire ce travail.
-Je trouve cela absolument étonnant. Mais qui se charge de gérer l’emploi du temps de tous ces gens ?
-C’est Linda. Moi je ne fais que le commercial et le relationnel. Mais quand j’ai été hors de combat pendant un mois pour les raisons que tu sais, Linda s’est occupée de tout, et une amie est venue l’aider. Pour le reste, nous avons pris les services d’un cabinet de gestion, de comptabilité et de secrétariat. Je dicte mon courrier au téléphone.
-C’est absolument étonnant.
-Je fais faire à l’extérieur ce que je ne sais pas faire. C'est-à-dire presque tout.
-Toutes mes félicitations, je n’en reviens pas.
-Tu t’en remettras vite. On va déjeuner ?
-Je ne voudrais pas…
-On sera en tête à tête.
-Linda ne vient pas ?
-Il faut bien que quelqu’un travaille ! » Nous allâmes dans le resto de Simone, où la qualité est la règle. On se trouva une table isolée.
« Je dois te dire, avant que tu ne l’apprennes par radio-Madrid que Linda et moi avons des relations. C’est ce qui fait que notre entente est parfaite. Oui, je sais, elle vient juste d’avoir 19 ans, mais elle est très douée, et moi je n’ai pas honte, je vis au grand jour.
-Tu n’es pas obligée de me faire tes confidences.
-Si. Si nous devons travailler ensemble, on doit se connaître. Sinon des incidents comme à la réunion arriveront fréquemment.
-Tu as peut être raison. » Le repas fut agréable, et l’on trouva facilement des sujets de conversation.
« Jocelyne ? As-tu encore un peu de temps ?
-Tout le temps qu’il faut pourquoi ?
-J’ai un appartement tout à côté, tu veux le voir ?
-Tu n’habites plus à Compiègne ?
-Si, mais j’ai ce studio à côté, c’est bien pratique.
-Allons le voir, pourquoi pas ? » L’appartement était, il est vrai, fort accueillant. Simone n’avait rien enlevé du mobilier de valeur qu’il contenait, et j’avais décidé de ne rien changer. Ce n’était pas grand. Deux pièces, trois, si on comptait la kitchenette. Je l’avais toujours trouvé très précieux, on voyait que c’était l’œuvre d’une femme de goût.
« C’est magnifique, c’est d’un goût exquis. Je ne savais pas que tu avais ça !
-Personne ne le sait, sauf les petites amies que j’y amène.
-Comme moi par exemple ?
-Comme toi, si tu le voulais, tu es une femme très belle et très séduisante. je ne suis pas insensible.
-Je ne connais rien aux relations des femmes entr’elles. Quand tu m’as dit que toi et Michèle…. Je suis tombée des nues, c’était la première fois que j’approchais de si près ce genre de relation. Mais je n’y trouve rien à redire, ça ne me choque pas
-Mais ça ne te tente pas non plus ! Rassure-toi, je t’ai amenée ici pour l’appartement. Si un jour tu voulais........» Jocelyne n’avait pas l’air choqué de mes propos. Elle vint se placer devant moi, très près. Elle était de la même taille que moi, et je pouvais admirer son visage et la finesse de son grain de peau. La petite patte d’oie lui apportait cette maturité qui faisait toute sa beauté. Elle posa sa main sur ma hanche. Et de l’autre main tenta d’écarter un peu une mèche de cheveux de mon visage.

« Je te trouve très séduisante aussi, si je devais m’abandonner dans tes bras, je ne saurais pas me conduire, et tu serais déçue. Et je ne veux surtout pas te décevoir. Je ne sais pas dire si je suis tentée ou pas. La seule chose dont je suis sûre, c’est que je n’ai pas envie de partir.
- Embrasse-moi, tu veux ? ça ne t’engage à rien!  Passe ta main dans mon cou, et attire-moi vers toi. Si ça ne va pas tu arrêtes, je ne fais rien pour te forcer. » Elle passa la main dans mon cou et m’attira à elle. Je vis qu’elle avançait les lèvres, et au moment où nos lèvres se frôlaient, je vis ses yeux se fermer. Elle m’embrassa avec douceur, longuement. Elle accentua la pression de sa main, et je ressentis que son plaisir n’était pas feint. Elle s’écarta pour reprendre son souffle, ses yeux à demi ouverts croisèrent les miens, et elle m’embrassa de nouveau. Je sentais qu’elle prenait confiance en elle, et ce baiser m’amena au bord du plaisir. Je passai la main dans son dos, et je la collais contre moi. Elle ne se déroba pas. On continuait, bouche à bouche, et je caressais sa poitrine, son dos, ses fesses. Elle n’eût aucun mouvement de recul. Au contraire, elle se colla contre moi avec plus de force.
« J’ai envie que tu me fasses du bien. Je ne suis pas sûre de savoir te le rendre. Mais je n’ai pas envie d’arrêter. » El là, je m’appliquai à la dévêtir doucement, et à me dévêtir en même temps. C’est une opération difficile qui demande une longue expérience. Quand elle vit ses seins nus écrasés contre les miens, je l’entendis laisser échapper un soupir de bien être. Ses seins étaient plus volumineux qu’il n’y paraissait, et les tétons étaient dressés pour que je les morde. Quel plaisir que de caresser de ma joue le satin de sa peau. Et sans qu’elle s’en rende compte, sa jupe était au sol, et la mienne aussi. Il ne fut pas difficile de les enjamber pour aller vers le lit. Elle savait maintenant ce qui allait arriver, et elle s’allongea la première, marquant de cette façon sa volonté d’être passive à mes caresses. C’était la solution que je préférais, celle qui me laissait la liberté de mener le jeu comme je le souhaitais. Je savais qu’à ce jeu là, elle ne résisterait pas. Je ne lui demandais aucune caresse en échange, et si elle ne m’arrêtait pas, j’étais sûre de la faire jouir comme elle ne l’avait jamais fait avec un homme. Comme elle ne l’avait jamais fait de sa vie. C’est le miracle des amours féminines. Pour cette fois là, ce fut une réussite inespérée. Ses orgasmes se succédèrent à un rythme effréné. Ma belle Jocelyne, toute à son plaisir avait perdu toute retenue, et elle s’abandonnait totalement à mes caresses les plus osées. Je savais qu’il ne fallait pas aller plus loin, et que dans ces moments de folie, il peut arriver des surprises. Je la ramenais tout doucement à la vie terrestre. Et j’accompagnais son retour, de caresses sur le visage, les seins, le ventre et les épaules. Je vis qu’elle était effectivement partie très loin dans l’impossible. Ses yeux marquèrent l’étonnement en reprenant conscience du pourquoi nous étions là.
« Ça va ma douceur, repose toi, tu as été une grande amoureuse, et tu dois être épuisée.
-Je suis épuisée, je ne peux plus bouger un cil.
-Je ne veux pas profiter de la situation, mais je te caresse encore les seins tellement ils sont beaux et sensibles. » Elle se laissa faire, et s’endormit. Je regardais l’heure. Il était tard. Je la laissais dormir un quart d’heure, tout au plus. Je la réveillai, et heureusement, elle avait pu récupérer.
« Je suis confuse, je me suis donnée en spectacle. J’ai honte, ce n’est pas moi, tu m’as fait boire.
-Non, tu t’es simplement abandonnée à l’amour. Pour moi c’était le paradis, j’espère que tu as ressenti des sensations nouvelles.
-C’est comme ça que l’on dit ? Et dire qu'il m'a fallu près de quarante ans pour arriver là....»
Elle voulut se rhabiller.
«Viens à la salle de bain d’abord, sinon ton mari comprendra tout. » Et je l’accompagnais. Je lui fis sa toilette intime, la rafraîchissais de partout. Je remarquais qu’elle était parfaitement réveillée maintenant, et qu’elle s’abandonnait d’un air amusé à mes caresses.
« Je crois que tu connais les femmes mieux que quiconque.
-Mieux que les hommes, ça c’est sûr. » En lui faisant sa toilette, je remarquai quelques petits plis de peau plus clairs. Elle avait fait des UV. Ce n’était pas la saison des vacances. Elle voulait être belle pour notre rencontre, c’était prémédité, ce qui me fit sourire.
« Tu peux t’habiller maintenant. Ne te presses pas, tu as le temps. J’espère que tu as été heureuse, et que tu ne regrettes rien.
-Si, je regrette de ne pas t’avoir connue plus tôt.
-Les rencontres se font quand elles doivent se faire. J’ai voulu te donner la certitude que les femmes s’aiment d’amour, et que cet amour là est différent de l’autre, que tout le monde connaît. Si tu as aimé, et tu ne le sauras que demain ou dans quelques jours, il faudra que tu reviennes me voir, nous n’en sommes qu’au début de nos découvertes. Tu as été une amoureuse parfaite. J’aime ton corps, j’aime tes abandons, j’aime tes désirs. J’aimerais te revoir, et t’offrir ce qu’il y a de meilleur.
-Mais tu m’as déjà tout donné !
-Seulement une petite partie. Le reste viendra.
- Je ne sais pas ce que tu vas penser de moi. Tu vas croire que c’était prémédité ? -Je crois que tu avais une petite idée de ce qu’il pouvait arriver.
-Oui, j’avoue y avoir pensé mais je ne croyais pas que tu oserais.
-Je suis capable d’oser beaucoup de choses. Tu es un amour. Et j’ai plein de choses à te dire. Et la première, ne jamais avouer avoir eu des rapports lesbiens. Sinon tu me ressembleras, et ce n’était pas beau à voir.
Ne me juge pas trop vite. Je suis une femme amoureuse, mais aussi sérieuse en affaire. Je ne mélange pas les deux. Je suis fidèle mais pas exclusive. Ce que je donne à l’une, je ne le prends pas à l’autre. Il me semble que tu as aimé notre rencontre, j’aimerais qu’il y ait encore quelques épisodes. Et de plus, nous avons beaucoup à parler. Je te souhaite un bon retour, et serais heureuse de rester ton amie. Je sais être discrète. Bonne route.
 C’est vrai qu’elle avait été une belle amoureuse, novice mais gourmande. C’est vrai que j’avais tout aimé chez elle, mais au fond de moi, je ne comprenais pas le pourquoi de sa démarche.
Je n’étais pas encore officiellement actionnaire de la société, mais déjà amoureuse de ses deux plus jolies femmes.



A croire que je suis bonne en affaires ?




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tn galeres G 

 

 

Dim 20 mai 2007 1 commentaire

Chère eve anne, j'ai eu un grand plaisir à lire cette "première fois" de Jocelyne dont le bel abandon, décrit avec beaucoup de finesse, de délicatesse et de sensibilité, m'est apparu particulièrement vrai et émouvant, tout comme l'ambiguïté de son désir et la maladresse de sa préparation. C'est le genre de conquêtes délicieuses comme je les aime, auxquelles j'attache beaucoup de prix. Je t'embrasse, ma douce. Ophélie

Ophélie Conan - le 30/08/2010 à 22h34