Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XXXV-La Réale.
 

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 Vanité de la vie, je contemple ma tombe et prie
pour le repos de celle que je fus.

Gil Pasteur

                                         Après ces semaines riches en aventures, je fus heureuse de retrouver Maud, ma douce Maud. Sa période de mélancolie semblait être passée. Elle avait un peu maigri, ce qui lui allait plutôt bien. Elle n’avait rien perdu de sa beauté aux traits fins et délicats. Je retrouvais avec plaisir son regard pétillant. Elle était restée quelques jours sans venir voir la petite, ce qui ne lui ressemblait pas. Je ne voulais pas la harceler de questions, sachant que si je devais savoir, elle me  dirait. Le temps avec Maud avait une autre dimension. Il semblait que rien ne pressait, et que l’important était de vivre ensemble et de se sourire. Je la pris par la taille, et je lui dis:
« Tu sais ma douceur, à quoi j’ai pensé ?
—Dis moi, c’est sûrement à quelque chose de bien !
—On se connaît depuis plus de six ans maintenant.
—Oui, presque sept.
—On s’est aimées bien des fois, et toujours avec bonheur.
—C’est la vérité.
—Mais il me manque quelque chose. Non, deux choses.
—Dis toujours…
—Nous n’avons jamais passé une nuit complète ensemble. Vingt quatre heures non stop ! Et si tu voulais me faire plaisir on pourrait peut être y réfléchir ?
—Et l’autre chose ?
—Je voudrais passer une semaine de vacances avec toi et Axelle. Rien que toutes les trois.
—Tu as le don de me faire souffrir. Que veux tu que je te réponde ? Je ne demande que ça, j’en ai rêvé pendant toutes ces années, tu n’as jamais eu le temps…
—Oui, peut être, je ne savais pas que tu y avais pensé. J’ai été d’une insouciance impardonnable. Cela m’est apparu comme une évidence. J’ai besoin de ce temps avec toi.
—Et moi aussi, même un petit peu plus, si tu voulais bien.
—Marché conclu mon amour. J’aimerais tellement te sentir heureuse. Il me semble que ces derniers jours, tu n’étais pas tellement en forme.
—Ce n’est rien, pas grand-chose, j’ai eu des mots avec mon fils.
—Il s’est rappelé qu’il avait une maman ?
—Et aussi une femme. Il est venu me demander si je ne pouvais pas arranger une rencontre de réconciliation avec toi.
—Il est malade ?
—C’est ce que je crois. Je te passe les détails, je l’ai mis dehors de la maison. Je ne veux plus jamais le revoir. Ce garçon est odieux et dangereux, il était moins une qu’il me frappe aussi.
—Est-ce possible ?
—Je l’ai provoqué. Je lui ai dit clairement que j’étais homosexuelle. Avec tous les sous entendus qui s’y rapportent. Il a voulu en savoir plus, je me suis contenté de lui conseiller de se faire soigner. Voilà, c’est tout, ça m’a travaillé un moment, mais j’ai passé le cap.
—Le jugement devrait intervenir le mois prochain. Il sera encore plus dangereux. Nous verrons bien. Alors ma douceur ma requête ?
—Accordée avec une joie immense.
—Alors je m’en occupe. »

Jocelyne m’envoya une invitation à la séance de signatures pour la création de la société. Tous les actionnaires seront présents. Cette réunion aura lieu le Jeudi 10 Juillet à Paris. Dans les salons d’un restaurant de luxe Boulevard Malesherbes. (Tiens donc). Jocelyne n’avait pas eu de difficulté à imaginer ce lieu de rencontre. J’étais sûre qu’elle avait pensé à ce qui allait se passer deux pâtés de maisons plus loin, ce jour là. L’avait-elle fait avec amusement ? Jalousie ? Provocation ? J’avais beaucoup réfléchi à notre agréable rencontre. J’étais sûre que ce ne fut pas un hasard. Cela devait obéir à une stratégie mûrement réfléchie. Je sais à l’évidence que les lesbiennes, émanent autour d’elles, une aura, qui serait uniquement perceptible par les autres lesbiennes, mais qui, aussi, troublerait insidieusement les femmes prédisposées aux amours féminines. Et je pense que Jocelyne est dans cette catégorie. Pourquoi, ayant fréquenté Michèle toutes ces années, n’aurait-elle pas eu l’envie de lui déclarer une passion naissante ? Ne sachant pas que Michèle était lesbienne, elle devait s’imaginer devoir être l’animal Alpha de leur rencontre. Ayant appris notre liaison, elle est venue à moi pour acquérir une expérience qui, à ses yeux, lui permettrait de réussir son entreprise de séduction. C’était sûrement tiré par les cheveux. Si j’avais vu juste, il est sûr et certain que Michèle ressent l’amour de Jocelyne, et assiste avec curiosité à l’évolution de ses sentiments. Je finirai par le savoir, ayant appris à penser comme Michèle, je suis certaine ne pas me tromper.
Il me restera deux solutions selon mon humeur: Soit entrer dans le jeu de Jocelyne et préparer pour Michèle une amante agréable, ou mettre les pieds dans le plat, et dire à Jocelyne d'aller au combat toute seule, avec ses propres armes, qui, il faut bien le reconnaître, ne sont pas négligeables. Toujours est-il, que Michèle devait s’amuser de ce jeu de séduction, et adorer les efforts de Jocelyne.
Avec l’invitation était joint un petit mot manuscrit me demandant si elle pouvait organiser la visite de mon agence avant la réunion ...
Pourquoi me faciliter la rencontre de Michèle au studio ? Je ne comprenais pas trop cette idée là.
Le dimanche 6 Juillet précédent la réunion, j’avais décidé de fêter l'anniversaire d’Axelle. qui aurait ses quatre ans le 9. Je voulais inviter quelques personnes. Il y aurait Marie-Noëlle, Maud, Odile et sa famille, Patricia, Linda, et je voulais inviter aussi le Colonel Dumas et son épouse, Louis et Jocelyne, mes parents, Gustave et sa femme, c’est à peu près tout. J’avais appris que Simone avait déménagé récemment. Nous ferions cette réunion familiale dans une auberge de la forêt. A Saint Jean, ou Vieux Moulin, Pierrefonds à la rigueur. Je lançai mes invitations dans ce sens.
Nouveau coup de fil de Rosine. Il y a des filles comme ça, qui déclenchent le plaisir rien qu’à les entendre, à les voir ou simplement à les imaginer. Rosine représentait à elle seule, le miracle féminin, alliant beauté, sensualité, joie de vivre et soif d’aimer. La pauvre chérie avait très envie de me voir, ce qui tombait bien car je me sentais un peu seule. Rendez vous fût pris pour une fin d’après midi, la semaine suivante.
Ce dimanche-ci, Marie-Noëlle ne pourrait pas venir. C’était son tour de garde. Je décidai de me rendre à Saint Jean à l’inauguration d’une galerie de peinture. La propriétaire de cette galerie était une femme que je connaissais depuis quelques années. « Bonjour au revoir », avec un sourire quand il faisait beau. Mais j’avais été invitée, alors pourquoi pas. C’était assez agréable, lumineux, art déco. La maîtresse des lieux m’accueillit avec le sourire. A voir les gens présents, elle avait surtout voulu inviter un florilège de jolies femmes. Moi exceptée, c’était réussi, les plus belles fleurs de la ville étaient là.
Et curieusement, c’est un homme qui vint à ma rencontre, une flûte de Champagne à la main. Il était très mode, assez beau, du genre mannequin italien, de ceux que j’accepte tout de suite sur mes listings. Très souriant et bavard, il me tint compagnie pendant un bon moment, et je dois dire que sa conversation était agréable. Du moins, je ne m’ennuyais pas. Avant de partir, je passai aux toilettes me remettre un peu de beauté au visage. En sortant, dans le sas, il était là, et voulut m’embrasser. Le lieu était certes mal choisi, mais je me laissais faire avec un certain plaisir. Il me serra d’assez près pour me faire sentir qu’il était dans de bonnes dispositions. Moi qui pensais être définitivement guérie, je sentis que je réagissais à ce contact. Peut être que sexe masculin ne voulait pas dire forcément coups sur la figure ? Il me proposa de finir la soirée chez lui ou chez moi, ou en forêt ou sur un nuage. Je choisis chez moi. Et il me suivit dans sa jolie voiture de sport, l'accessoire indispensable du play-boy. C’était visiblement un garçon très expérimenté, qui sut faire durer les préliminaires, me dévêtir, et me faire désirer les bienfaits d'un sexe généreux qu’il arborait avec fierté. J’eus beaucoup de plaisir à faire l’amour plusieurs fois de suite avec lui, c’était visiblement un pro du sexe. Quand vraisemblablement il n’y aurait plus d’autres étreintes avant un moment, j’ouvris une bouteille de Champagne, et l’on se mit à discuter. Le vin aidant, la conversation devint très libre, et j’appris qu’il me connaissait comme étant une lesbienne, inaccessible pour les hommes, ce qui,bien sûr, le flattait plutôt. Il n’eût aucun complexe à avouer qu’il était lui-même homo, donc bi, et qu’il avait autant d’aventures avec des hommes qu’avec des femmes. Ce qui ne m’étonnait pas vraiment, vu qu’il était très beau garçon. Il continua en me disant qu’il me croyait mariée à l'un de ses anciens copains. Là, mon oreille devint plus attentive. Et je répondis que non, j’étais séparée, et en instance de divorce. Et c’est là qu’il eut cette réflexion superbe :
« Ça ne m’étonne pas, les homos et les lesbiennes, ça ne marche jamais!!! »
Ce fut la douche froide !
« Christian un homo ?
—Mais oui, tu l’ignorais ?
—Je l’ignorais, maintenant, ça m’est égal ! Et comment le sais-tu ?
—Parce que l’on se voyait souvent ! Et encore maintenant.
—Et depuis quand ?
—Ça remonte loin, on était au lycée de Creil ensemble ! » Le Champagne me sembla devenir amer, et je n’avais plus envie de rire, je me sentais gravir les marches de la colère. Et lui, ne s’était rendu compte de rien, et continuait joyeusement ses histoires. Ses mots m’arrivaient en pointillés, et je n’entendis que la dernière question qu’il répéta deux fois :
« Et que fais tu dans la vie ?
—Moi ? heu.. Rien, pas grand-chose. Je fais le tapin, le plus souvent.
—Ha oui, c’est vrai, on me l’avait dit !!
—C’est ça la renommée. Je dois être une célébrité ?
—Sans doute ! C'est vrai que tu te défends plutôt bien! Bon, je vais te laisser, il se fait tard et je ne voudrais pas abuser ! » Ben voyons ! Il m’embrassa et se dirigea vers la porte. Je le rappelai :
« Tu n’oublies rien ?
—Ha oui, excuse ! »
Il mit la main dans sa poche, sortit une liasse de billets de 500 F en compta quatre et les déposa sur la table du salon.
« Ça ira ?
—Pour cette fois, oui, je te fais un prix.
—Merci, c’est gentil, si tu veux je t’enverrai des clients !
—Bonne idée ! Merci d’avance ! » Je fixais les billets verts sur la table, et me mis à pleurer. Je finis la bouteille de Champagne, en débouchai une autre, et la vidai aussi. Je me laissais aller sur le tapis, et je m’endormis d’un sommeil éthylique. C’est Odile qui vint me tirer de mon cauchemar.
«Que s’est il passé ? Tu es tombée ?
—Oui, je suis tombée des nues !
—Et alors ?
—Ben ça fait mal !
—Tu es blessée ?
—Non, je suis saoule ! J’ai invité un type, il m'a baisée comme une pute et on a bu.
—Tu as laissé un type monter chez toi ? Mais tu es folle ?
—Oui, il y a des jours où on ne devrait pas se lever. » Mais je ne racontais rien de ce que je venais de vivre.
J’embrassais ma gamine, très déçue que je ne sois pas en état de mettre le pyjama à sa poupée Barbie.
Le lendemain je retournai travailler, et les nausées ne me quittèrent pas de la journée. J’essayais de retrouver dans mes souvenirs des indices qui auraient dû me mettre la puce à l’oreille. Mais je n’en trouvais pas. Sauf qu’il avait une belle bite et qu’il s’en servait remarquablement bien, comme mon visiteur d’hier. Forcément, pensé-je, ils étaient à la même école ! Et ça ne me faisait pas rire du tout. Revenue à la maison, j’appelais Maud. Je lui demandais si elle pouvait venir, ce soir ou demain. Elle arriva tout de suite.
« Qu’y a-t-il de si important ma chérie ? Tu m’aimes tellement que tu ne peux plus te passer de moi ?
—Oui, mais pour une fois, c’est tout autre chose, et c’est plutôt comique. Enfin, si l’on peut dire.
—Quoi donc ? Tu m’inquiètes.
— Assieds-toi. Ça y est ? Tu es assise ? Alors écoute : Christian est homosexuel, et ce qui est moins grave, je suis une pute !
—Qu’est ce que tu me racontes ?
—Je reprends au début. » Et je relatais toute la journée et la soirée de Dimanche.
« Mon dieu ! Si je m’attendais ! Je m’étais souvent posé la question.
—Ben tu aurais dû plutôt y répondre. Pour la pute, je m’en fiche, toutes les femmes sont des putes on le sait, mais là, je me suis fait avoir en beauté. Simone m’avait mise en garde :
« Fais attention, tu risques de sucer une bite qui vient d’enculer un autre homme !
—Mais comment le savait-elle ?
—Elle ne savait rien, elle imaginait toutes les éventualités, comme toujours.
— Alors, que veux-tu faire ?
—Rien, que veux tu que je fasse ? Il faut que je le digère c’est tout. La seule chose qui me console, c’est qu’il était toujours très propre, il a toujours pris une douche avant de me toucher. Remarque, je comprends pourquoi maintenant ! En plus, il te méprise d’être lesbienne. Quel salopard !
—Oui, c’est un comble. » Les jours passant, j’arrivais à relativiser l’évènement. J’arrivais à en sourire même.
Quand je raconterai ça à Marie-No !
Ce que je fis le week end suivant. Marie-No ne laissa paraître aucune surprise.
« Je ne peux pas dire que je le savais, mais je m’en doutais. Je pensais même que Jean-Marc était son copain.
—Au point où nous en sommes !
—Tu devrais faire comme moi !
—C'est-à-dire ?
—Je tire un trait, j’oublie, je ne veux même plus en parler. Ils sont homo, on est homo, et on se tape dessus, cherchez l’erreur. Ecoute mon chat, je sais qu’il va y avoir un jugement, que tu seras appelée à témoigner. Alors, n’en parle pas. N’oublie pas que tu as une fille, et qu’il est inutile qu’elle l’apprenne un jour.
—Tu as raison, tu as toujours raison. Je t’aime comme une folle.
—Je le sais bien, pourtant il va falloir que tu penses à la suite. Mon départ pour Istres est planifié fin Juillet.
—Ce n’était pas le moment de me le dire.
—C’est toujours le moment de dire les choses. Ça ne sert à rien de se cacher derrière son pouce. Ce qui doit arriver arrive. Le mieux c’est toujours de s’y préparer.
—Pourquoi ne laisses-tu pas tomber l’Armée. Viens travailler avec moi. On s’installera à Paris, et on vivra toutes les deux comme avant. Je suis sûre que tu trouveras ta place à l’agence. Tu y feras merveille.
—Arrête de déconner mon chat, je suis un sergent chef, pas Coco Chanel !
—Moi non plus, je ne suis pas Coco Chanel, mais ce que j’ai fait, je t’offre de le partager, et de partager ma vie aussi, ma fille aussi.
—Tu sais bien que ce sont des histoires. Bientôt tu vas retrouver Michèle, je ne suis pas jalouse, mais je ne veux pas le devenir. Ce qui adviendrait si on redevenait plus proches. Laisse-moi finir ma carrière, et puis j’aime l’armée. Je finirai dans la police des frontières, douanier ou CRS, c’est ma vie. Je sais que je ne gagne pas beaucoup, mais je m’en fiche. Ce qui m’importe c’est de t’aimer.
—Et comment ferons-nous quand tu seras à Marseille ?
—Il te viendra bien une idée. C’est toi le cerveau !
—Pour Michèle, je peux refuser !
—Non, tu ne le feras pas. Si tu en étais capable, tu serais encore mariée, et moi aussi.
—Et on serait heureuses avec nos pédés de maris.
—On l’était bien avant.
—Je savais qu’un jour tu me le reprocherais.
—Non, je remets les choses à leur place, c’est tout. Et puis parlons d’autre chose. Allons en ville, offre moi un petit restau des familles. Et tu la vois quand ta Michèle ?
—Le jeudi dix juillet. A Paris.
—Dans ton studio ?
—Possible.
—Et si ce soir là, j’avais envie de toi ?
—Tu me le dis. Et je t’attendrai.
—On verra ça !
—Tu aimerais que je te la présente ?
—Pour faire l’amour ?
—Je ne sais pas, toutes les solutions sont possibles.
—Imaginables,Oui, possibles sûrement pas . Elle ou moi, ce n’est pas comme les autres filles, Pour toi, c’est plus difficile à gérer. Et d’après ce que tu m’as dit de sa personnalité, si elle veut me rencontrer, elle ne te demandera pas ton avis.
—C’est sûrement vrai, tu as toujours raison.
—Bon, Alors ce restau ? »
Marie-Noëlle avait une logique implacable. Elle vivait dans le concret, et elle avait chassé le rêve de ses nuits. Ses amours étaient des certitudes, ses désamours aussi. Elle avait des besoins sans doute, qu’elle satisfaisait au mieux de ses rencontres, et quand je la retrouvais, j’étais la femme de sa vie. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne voulait pas vivre avec moi. Elle attendait peut être que je fasse le geste héroïque de chasser toutes les autres femmes de ma vie ? Même pas. Elle me connaissait suffisamment pour savoir qu’un seul décolleté un peu affriolant me ramènerait dans le stupre et la fornication. Et que je braverai pour un téton dressé, les cents coups de fouet d’Allah !
C’est d’ailleurs ce qui arriva dans les jours qui suivirent, lorsque Rosine vint me voir. J’oubliais tous mes soucis, mes bonnes et mauvaises résolutions, et je m’abandonnai aux amours expertes de la jeune femme. Elle ne me laissa pas reprendre mon souffle une seule fois. C’était un véritable volcan, elle avait une forme olympique. J’adorais l’amour actif comme celui là, cela me rappelait un peu Simone et ses caprices amoureux. Même son mont de vénus légèrement vison, ne me dérangea pas. Son corps était doux et souple, sa peau était satinée, ses seins d’une douceur de soie. Ses longues jambes fuselées se lovaient autour de moi, comme un lierre audacieux. Elle dégageait une chaleur parfumée, et son intimité avait un goût de fruits rouges. J’étais entre ses mains, le jouet de ses fantasmes, et ce rôle me plaisait à la folie. On laissa passer le temps, le tic tac du réveil s’effaçait sous les râles amoureux.
« Tu as vu l’heure ? Tu vas avoir des problèmes.
—Je m’en fiche.
—Je ne voudrais pas qu’il t’arrive la même chose qu’à moi.
—Ne crains rien, je cours plus vite que lui. » C’était une façon de voir les choses.
« Dis-moi..
—Oui, ma reine, que veux tu savoir ?
—Jocelyne est lesbienne ?
—Je ne le sais vraiment pas. Des fois je crois que oui, mais je ne saurais l’affirmer. Si c’était le cas, il me semble que je le ressentirais. Pourquoi ? Tu veux te la faire ?
—On ne sait jamais.
—Ça ne doit pas être un bon coup.
Une femme est venu la voir ces derniers temps, 40-45, habillée en mec, assez class, qui elle, ma tête à couper, en est une. Mais elles n’ont pas l’air d’être complices.
—Tu veux parler de Michèle ?
—Michèle, oui c’est ça, tu la connais ?
—Oui, de vue.
—Tu ferais mieux de t’occuper d’elle, tu aurais plus de chances ! »
Rosine repartit très tard.
Inquiète, je l’appelai le lendemain. Toute guillerette, elle m’annonça qu’il ronflait comme un sonneur devant la télé et qu’il ne l’avait pas entendue rentrer.
Encore un coup de passé.
Je restais songeuse, et me remémorais la dernière discussion avec Marie—No. Je rentrai un peu plus tôt que d’habitude, et j’allai au commissariat.
Je retirai ma plainte contre Christian.



Marie-Noëlle avait raison, il fallait préserver la petite.



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tn galeres G 

 

 

Sam 19 mai 2007 1 commentaire

Ca alors, pour un coup de théâtre, c'est un coup de théâtre! Christian homo... Oui, je comprends ta fureur, car pourquoi lui, homo, ne t'a-t-il pas acceptée lesbienne? Pourquoi n'a-t-il pas profité d'apprendre que tu aimais les femmes pour t'avouer son homosexualité? Vous auriez été quittes et tout allait à merveille dans le meilleur des mondes... Se croyant fort de son secret, croyant t'avoir, peut-être a-t-il eu le sentiment que tu avais été encore plus maligne que lui, ce qui lui a déplu. Histoire de l'arroseur arrosé? Je t'embrasse. Ophélie

Ophélie Conan - le 06/09/2010 à 22h04