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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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LV-Les Doutes

 

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Je ne dis rien
Je vais de pierre en pierre dans mon chemin creux.

Alain Borne 

                                         

                                        Nous sommes parties à la montagne, Axelle et moi, A Cordon, en Haute Savoie, Nous avons profité d’un désistement et avons logé à l’hôtel du Chamois d’Or. J’adore cet endroit. Nous sommes allées sur les pistes de Saint Gervais, au Bettex, où il y a une école pour les petits. Je déposai Axelle à l’école et je montai au Mont d’Arbois. Je retrouvais avec plaisir ce massif ensoleillé, avec ce panorama magnifique sur le Mont Blanc. Axelle fut séduite par ce qu’elle fit le premier jour, et voulut continuer. Renseignement pris à l’hôtel, je pouvais garder la chambre pour la semaine, et j’appelai Lorena pour prévenir qu’il y avait des avalanches et que je serai partie la semaine complète. Ce qui fit que je passai une semaine éblouissante de soleil, qu’Axelle fit de rapides progrès, et comme la chambre d’à-côté serait libre pour le week end, j’appelai Lorena pour savoir si ça intéressait quelqu’une. Lorena et Rosine, promirent de venir pour le week end, me rejoindre. Elles prirent le train vendredi en fin d’après midi, et nous rentrâmes le lundi matin de bonne heure. Voilà, j’avais fait le plein d’énergie, et je repris le travail avec l’envie, et le courage.
Je souhaitais retourner avec Luigi, la dernière fois, je lui avais fait de fortes sensations, mais j’avais été un peu frustrée. Je souhaitais passer une soirée avec mes deux hommes préférés. Je demandai à Armand, s’il acceptait de me prendre avec Luigi. La réponse fut oui sans hésitation. Je me sentais dans un état de manque étonnant. J’avais envie des deux spermes, j’avais envie d’une double pénétration, et qui sait, peut être que la prochaine fois il me faudrait trois garçons ? On se mit d’accord sur une date. Et ce fut une réussite. J’ai adoré tout ce que mes deux hommes me donnèrent avec, me semble-t-il, beaucoup de douceur et de tendresse. Pour ne pas dire d’amour. Cela dura presque toute la nuit. Ces garçons sont infatigables. Et c’est Luigi qui me posa la question de savoir si j’aurais envie d’essayer un troisième homme avec eux.
« Sûrement, mais pas tout de suite, j’ai besoin de garder mes sensations encore un long moment. »
Quand je retrouvai Armand dans notre bistro devant un vin chaud, il me demanda s’il pourrait passer une nuit seul avec moi. Je fus étonnée de la question, ne sachant trop ce que pourraient être les conséquences.
« Serais-tu amoureux mon bel Armand ? Serais-je ta « Dame aux Camélias » ?
—Pourquoi serais-je le seul à ne pas être amoureux ? Toutes les filles t’adorent et ne rêvent que de toi !
—Tu exagères un peu, ne crois-tu pas ? Ce n’est qu’une légende. Elles sont heureuses avec leurs amies.
—Tu en oublies une.
—Qui donc ?
—Claudine !
—Tu dis n’importe quoi. Et si tu continues à dire des bêtises, je ne t’écoute plus.
—Excuse-moi. Mais je crois qu’elle est quand même un peu malheureuse. » Cette révélation me fit l’effet d’une douche froide. Bien sûr que Claudine était une très belle femme, mais je me sentais dans une position impossible, je crois que je ne saurais pas aborder Claudine. C’est curieux comme de simples paroles peuvent dénaturer les sentiments que l’on éprouve à l’égard d’une personne. De retour au bureau, j’allai voir Claudine, qui testait une nouvelle présentation pour un industriel du Nord. Elle était toujours aussi agréable, toujours aussi élégante et plaisante. C’était moi qui n’étais plus la même. Je la regardai différemment, et j’eus l’impression qu’elle s’en rendit compte. Quand elle me fit voir un détail du décor, tout naturellement elle me prit la main. Je sursautai à ce contact, ce qui l’étonna. Pourtant, ce geste, était habituel entre nous, c’était « naturel »Elle me regarda et son regard était profond. J’avais l’impression qu’elle fouillait à l’intérieur de moi pour comprendre ma réaction. Alors, tout en ne me quittant pas des yeux, elle prit ma main doucement. Je ne m’esquivais plus, elle la porta à ses lèvres et déposa un baiser léger. Je la regardai faire, et je tremblai de partout. Elle me murmura d’une voix douce :
« C’est moi qui te fais cet effet là ?
—Je ne sais que te dire.
—Alors, ne dis rien, et laisse moi rêver. » Armand avait donc raison ? J’étais terriblement gênée. Claudine ne l’était pas, elle était semble-t-il tout à fait maître de ses sentiments. Elle me sourit, me passa une main sur le front pour redresser cette éternelle mèche rebelle :
« J’y pense tellement que tout me paraît naturel, et naturellement possible. Je sais que tu as vécu une dure épreuve, et que tu veux me préserver de subir la même chose. Rassure toi, je viendrai à toi quand je saurai évacuer mes doutes. Je connais tes liens avec Hubert, tu sais combien je l’aime, si je viens vers toi, c’est que j’aurais surmonté tout cela.
—Je sais tout ça Claudine. Mes doutes sont aussi présents que les tiens. J’ai trop d’admiration pour ton mari. Je n’imagine pas lui causer le moindre déplaisir.
—Le seul souci qu’il pourrait ressentir, c’est que je ne sois pas heureuse.» Claudine semblait sûre d’elle, pour moi, ce n’était pas aussi simple. Les hommes ne révèlent leur vraie personnalité que s'il est question de la fidélité de leur femme. Mes côtes s’en souviennent encore. Je repartis dans mon bureau. Et de fil en aiguille, j’appelai le Colonel, mais pour une autre affaire. Je voulais savoir si le Lieutenant Colonel de Nouméa était arrivé en France. J’appris que non, les autorités locales s’opposaient à son transfert tant que l’enquête ne serait pas close.
« Claudine va bien ?
—Bien sûr, je viens de la quitter. Elle travaille sur une nouvelle idée.
—Les idées, elle en a à revendre. Prends soin d’elle, je la sens fragile en ce moment. Je te tiendrai au courant pour Nouméa. Je t’embrasse. » De retour chez moi, le soir, j’ouvrais une nouvelle lettre.
« Je me suis engueulée avec le colon ce matin. Je devais laisser l’hélico pour une visite technique importante. Il a insisté pour m’envoyer faire une reconnaissance en montagne. J’ai refusé, et il m’a menacée des arrêts de rigueurs. Alors je lui ai répondu que dans ce cas, j’enverrai les photos de ses beuveries au ministère. Il est furieux. Mon copain, le St. LeThellier (mon Luigi local) m’a mis en garde en me disant qu’il était capable de tout. Que suis-je venue faire dans cette galère ! S’il n’était pas là, ce serait cool, même avec les indigènes. En plus, il ne respecte pas « La Coutume » si lui arrive malheur, il ne faudra pas s’étonner. » Celle-là, il n’est pas sûr que je la verse au dossier. Le Luigi local n’a pas besoin d’être expliqué en détail, ni d’être connu et reconnu. Mais j’étais au moins sûre qu’elle avait retrouvé sa dose annuelle. Et puis cette autre lettre : « Si au moins tu avais fait l’effort de me comprendre. Je t’avais pourtant tendu la perche en te disant que « je ne voulais pas vivre dans ton ombre » Je voulais simplement vivre à ton côté, comme avant. Je ne voulais vivre qu’avec toi, sans les autres, loin des autres. Je ne t’aime pas en femme partagée. J’ai même essayé de te faire mal en faisant l’amour à Michèle, pour que tu sentes ce que je pouvais éprouver. Mais non, tu as trouvé que c’était bien. Tu m’as rangée parmi les autres, comme une possibilité, une disponibilité, une éventualité. Si j’étais libre, tu me baiserais. Alors que pouvais-je faire d’autre ? Partir ? Oui, partir le plus loin possible, et si tu tenais à moi, tu lâcherais tout pour venir me rejoindre, et on oublierait le reste. Sinon, adios queridita, comme disait ta maman. Je te laisserai à tes amours de patronne, et moi, j’irai faire la guerre aux moulins à vent. C’est toi la tête, c’est toi qui choisis. Rassure toi mon chat, je n’éprouve aucune méchanceté. Je t’aime. » Voilà, c’était donc ça. J’étais consternée. Souffrir pour des gamineries de ce genre. Il suffisait de me dire :
« Tu choisis, elles ou moi » C’est comme ça que l’on dit dans les scènes de ménage non ? Bien sûr que je l’aimais à la folie, bien sûr que j’aurais pu me passer de ces femmes merveilleuses que j’ai connues. Mais je me souviens que l’on avait eu peur de se lasser l’une de l’autre. Tu étais tombée amoureuse de Jean-Marc et moi de Christian. Pour que deux gouines qui s’adorent se marient avec des gars comme ça, c’est qu’il y avait un problème non ? Je t’ai proposé d’aller te rejoindre, d’aller passer nos vacances là bas, tu ne m’as jamais répondu. Comment voulais-tu que je devine la règle du jeu ? Et puis basta, on remettra ça plus tard. Quelle heure était-il à Nouméa ? Il est 20h cela fait 8 h du mat là bas. Je demandais à Axelle d’aller passer un moment chez Odile. Restée seule, je décrochai mon téléphone………
Le cours normal de nos activités, reprit le dessus sur mes états d’âme. Je me remis à travailler, sérieusement, « la tête dans le guidon » pour reprendre une expression de mon père. Je fus productive. J’eus des idées, je faisais travailler les filles manu-militari. J’avais fait vœu de chasteté envers elles, et je m’y tenais. Maud continuait à bien s’occuper d’Axelle, mais elle n’était pas très contente. Je sus qu’elle avait renoué avec Patricia. Et plus tard je compris qu’elle avait contacté Luigi. Ça ne me faisait rien. Axelle travaillait bien, elle grandissait bien, elle se passionnait pour le cheval, elle y passait tous ses loisirs. Tantôt avec sa grand-mère, tantôt avec une autre jeune femme, une pharmacienne, assez jolie, que j’avais vue quelques fois, et qui donnait des leçons bénévolement aux enfants.
Je m’investissais beaucoup dans l’école de mannequins. Il y avait vingt trois élèves. Que des jolies filles, noires, maghrébines, sud-américaines indiennes et une vietnamienne. Je les sélectionnais moi-même, reléguant sans arrières pensées celles qui ne me semblaient pas suffisamment jolies pour réussir.
Il y avait une petite rouquine, absolument plate, mais qui avait un charme extraordinaire. J’avais loué les services d’une prof de gym qui venait deux heures tous les jours. Et j’avais obtenu une subvention de la ville de Paris. Les filles s’étaient habituées à ma nouvelle façon d’être. Elles ne me posaient pas de questions. Lorena était toujours aussi performante, et travaillait énormément. Elle donnait l’exemple. Le trois mars 2003, en début d’après midi, un militaire arriva devant l’agence. Laissant sa voiture en double file, il demanda à me remettre un pli en main propre. Une enveloppe kraft avec le tampon « Secret Défense » le garçon me remit l’enveloppe :
« De la part du Général Thiriet, du ministère des armées » Ecrit à la main :
« Le Colonel XY Commandant la place militaire de Nouméa, a été assassiné hier à 22 heures, heure locale. » et c’était signé : G.P.T. Avec la mention, « à détruire.» ce que je fis avec le mangeur de documents de mon bureau. Je m’enfermais et me mis à réfléchir.
« Voilà une bonne chose de faite » J’allais pouvoir vivre plus sereinement.

 J’appelai Armand. Quand il arriva, je le détaillai avec attention. Il était assez grand, et très élégant. En costume cravate, il avait l’air d’un cadre supérieur de grande maison. Les mains aux ongles soignés, il dégageait un léger parfum aux relents de tabac blond, bien qu’il ne fumât pas.
« Armand, je vais te poser une question indiscrète, tu ne seras pas obligé d’y répondre.
—Je t’écoute,
—Es-tu l’amant de Christian ?
—Non, je l’ai été, et quand j’ai appris qu’il t’avait frappée, je ne lui ai plus jamais adressé la parole. Luigi ne lui parle plus non plus, et presque tous nos copains ont fait la même chose. Actuellement il vit avec une femme, mais je ne la connais pas. Gino s’est violemment disputé avec lui.
—Tu es libre cette nuit ?
—Evidemment, pour toi je serai toujours libre.
—J’ai besoin d’un très gros câlin.
—Chez toi ?
—Oui, chez moi si ça ne te dérange pas. Mais il faut que ce soit ce soir, Et que tu m’aimes assez pour que je m’endorme heureuse. Tu n’en parles à personne. Ok ? Et je ne promets rien pour la suite.
—Comme tu voudras.
—Tu prendras le volant ce soir. » Voilà, je voulais changer d’air, et il était si mignon. J’appelai maintenant Lorena.
« Lorena chérie, est tu capable de garder un secret ?
—Evidemment eve anne chérie, surtout si tu me le demandes.
—Voilà. Je suis décidée à vendre l’agence, et je voudrais que tu t’en charges. » Après un moment de stupeur, Lorena eut un triste sourire pour me répondre,
« Je savais que ça allait venir, et tous les jours j’étais contente que ça ne soit pas encore venu. Tu ne voudras pas entendre ce que j’ai à te dire, mais je te le dis quand même. Ça ne fera pas revenir Marie-Noëlle, et tu vas nous tuer toutes. Ce n’était pas la peine de me redonner la vie, pour me laisser maintenant. Donne-moi encore une chance. Rosine comprendra. Si tu pars, emmène-moi avec toi. 
— Je vais partir, mais pas tout de suite, j’ai besoin de me préparer. Je partirai avec Axelle. Je conserverai l’immobilier d’ici et de Compiègne dans un premier temps. Mais si j’ai besoin, je m’en séparerai.
—Tu vas retrouver Michèle ?
—Non pas du tout. Je veux changer d’horizon, de relations, et de travail. Je ne prévois pas de le faire avec quelqu’un.
—Tu vas me laisser pour la deuxième fois. Ce n’est pas possible. Et tu veux que ce soit moi qui le fasse, c’est de la cruauté.
—Non chérie, c’est de l’estime. Tu es forte et intelligente. Tu sauras te sortir de toutes les situations. Ce que je te laisse est plus important que ma présence. C’est la confiance en toi. Je suis décidée à vous distribuer une partie de la vente. Ma vie a changé. Je ne suis plus la même. Je dois disparaître de vos vies. Marie-Noëlle a joué à un jeu stupide, dont elle était la seule à connaître les règles. Mais si la méthode est critiquable, elle avait raison sur beaucoup de choses. Je me suis mal conduite avec elle, et aussi avec vous. Je ne peux pas continuer dans cette voie là.
— Aucune d’entre nous ne se plaint. Nous avons toutes eu la chance de jouir de tes caresses. Une seule n’y a pas eu droit, parce que, sans doute, tu crois que tu ne peux pas la rendre heureuse. As-tu pensé à elle ? Je ne serai pas la seule à en mourir. Et Puce ? Tu as pensé à ce qu’elle pourra devenir, sans ta protection ? Je sais à quoi tu penses : dans le contrat de vente, il y aura l'obligation de nous garantir l’emploi. Mais de ça, on s’en fout. C’est de toi dont on a besoin.
—Pourquoi Puce ?
—Ne fais pas semblant. Ce n’est plus le moment. Puce n’est pas comme nous, mais elle a aussi le droit de vivre et de t’aimer.
—J’étais la seule à ne pas être au courant.
—Et alors ? Ça ne change rien. Demain je réunis les filles, les mannequins, les mecs, tous. Je leur conseillerai de démissionner. L’agence sera une coquille vide invendable. Et si ça ne suffit pas, j’y mettrai le feu. Et on brûlera tous.
—Tu sais très bien Lorena, que la valeur de l’agence, c'est le prix qu’ils voudront mettre pour se débarrasser d’un concurrent. L’agence en elle-même n’intéresse personne.
—Donc, nous sommes fichues. Le chômage je connais. Puce connaît aussi.
—Alors tu as trouvé la solution.
—La solution ! Si on peut appeler ça une solution ! L’agence c’est toi, ce n’est pas nous, c’est à toi que les clients font confiance. C’est parce qu’elle t’aime à la folie que Claudine fait des miracles. Tu es l’esprit de cette maison. Nous ne pourrons jamais combler ce vide !
—Il le faudra pourtant bien. Il te faudra négocier pour définir un prix. Ce prix, je vous en demanderai la moitié. Tu le trouveras auprès des banques, avec ma caution si ça peut t’aider. Et après, vous travaillerez, comme Simone l’a fait, comme je l’ai fait. Il n’y a pas de secret, j’ai tout fait avec vous. Même Linda est au courant de tout.
—Linda ? Tu ne pourras pas t’en défaire, c’est ton chien fidèle, elle te suivra partout où tu iras. En plus, elle est noire, ce qui veut dire que sans toi, elle n’existe pas. Claudine sera capable de divorcer pour te suivre. Crois-moi c’est une mauvaise idée, nous ne sommes pas prêtes.
—Tu ne m’as pas comprise Lorena. Je t’ai tirée d’affaire, avec beaucoup d’amour. Maintenant tu dois faire la même chose pour les autres. C’est tout !
—Je comprends. J’étais heureuse, je ne le serai plus jamais. Et pour les autres ça sera pareil. Ce n’est pas parce que Marie-No a joué avec tes sentiments que tu dois nous imposer ça. Je lui ai cédé la place. Je suis allée avec Rosine pour te laisser l’aimer. Total, je t’ai perdue pour toujours. Je suis maudite, que faut il que je fasse ? Je ne te plais pas ? Je ne suis pas assez belle ? Qu’est ce qui t’empêche de m’aimer ? Tu crois que tout le monde peut faire ce que tu as fait ? Détrompe-toi ! Tu n’as rien à te reprocher. Et personne ne te reprochera jamais rien. Marie-Noëlle est morte accidentellement. Tu n’y es pour rien.
—Non, sauf que c’est moi qui l’ai encouragée à devenir militaire. Et je l’ai aussi encouragée à être un bon officier. Sans moi, elle serait peut être caissière à carrefour mais elle serait vivante.
—Ne soit pas stupide. C’est comme si on reprochait à sa mère de l’avoir mise au monde. Je te laisse. On en reparlera demain ou un autre jour. Mais je ne me sens pas capable d’annoncer la nouvelle aux filles.
—Je le ferai en temps utile. Viens m’embrasser Lorena chérie. » Elle ne le fit pas. Je rentrais à Compiègne avec Armand. J’aimais bien Armand. J’avais aimé notre dernière folie avec Luigi. Je l’avais vu faire l’amour à Marie-Noëlle, et j’avais été impressionnée. C’était le même genre d’homme que Luigi, Gino, Christian, des hommes cultivés, soignés, épilés, musclés, des gars qui passaient leurs loisirs dans les salles de sport plutôt que dans les bars. J’étais du "milieu" et j’appréciai la façon dont ils savaient se mettre en valeur, même si c’était pour séduire un partenaire. Qu’ils soient homos, m’indifférait totalement. J’adorais ce genre de type, viril et class. Entre Christian, Luigi, Gino, Armand et…. Puce, je n’avais jamais été déçue. Je ne faisais pas de comparaisons entre eux, je les aimais comme appartenant à un archétype d’hommes que j'adorais. J’étais sûre qu’ils prendraient soin de moi, et que je n’aurais rien à regretter. Je  savais que Christian était une exception. C’est dommage, il aurait suffi qu’il me dise, « je suis homo », et moi je lui aurais répondu : « moi aussi ». Il n’y aurait pas eu de mensonges, pas de non dit, on aurait fait avec, ou rien. Et mes cotes seraient intactes. Seulement il m'avait fait une fille merveilleuse, et pour ça, je pardonnais.
Armand se montra exactement comme je le souhaitais. Il sut prévenir mes désirs, il sut les satisfaire au-delà de toute espérance. Il sut alterner les moments forts et les moments calmes et doux. Il sut me parler, trouver les mots que je voulais entendre. Je ne me suis pas lassée de le regarder, d’admirer son corps d’athlète, de respirer sa peau et de caresser sa poitrine douce et dure. Je n’eus pas besoin de supplier et vers trois heures du matin, je demandai grâce. J’étais épuisée, irritée, dilatée de partout. J’étais rassasiée de lui. Il est resté plusieurs heures en érection, je n’avais jamais vu ça, même Luigi avec sa meilleure volonté aurait capitulé avant. Je devais être la reine des baiseuses, il semblait surpris de mes appétits. Il ne savait pas que c’était le chant du cygne, et que peut être, il ne me reverrait jamais. Je ne retrouverai jamais un amant comme lui, de ça, j’en étais certaine. Nous nous sommes endormis, épuisés mais heureux, et j’ai dormi dans ses bras. Je me suis rendue compte combien mon mari m’avait manqué. De toute façon, c’était fini, j’avais décidé de tirer un trait sur tout ça. Le lendemain je demandai après Lorena. Rosine vint me dire qu’elle n’était pas en état de venir travailler.
« Elle t’a dit pourquoi ?
—Non, elle m’a dit qu’elle en avait marre, qu’elle allait se tuer, et que cette fois elle ne se louperait pas.
—Et c’est tout ?
—Oui, enfin non, elle a dit qu’elle ne voulait plus te voir.
—Conduis-moi chez vous.
—Tu crois que c’est une bonne idée ?
—Si tu en as une meilleure je suis preneuse. » On prit un taxi pour Levallois, quai de Seine. C’était un grand immeuble tout neuf. Leur appartement était au cinquième. Rosine ouvrit avec un digicode. Lorena était là, pieds nus en jeans, les seins nus, elle regardait la télé. Les seins étaient magnifiques, ils me semblèrent plus volumineux que dans mon souvenir. Elle vit mon regard sans doute, car c’est elle qui parla en premier.
« Ne rêve pas, ils prennent un bonnet deux jours tous les mois. Tu es revenue opérer un sauvetage de plus ?
—Non, j’ai besoin de toi. Alors comme tu n’es pas venue, c’est moi qui viens.
—Si c’est pour m’aimer tu restes, sinon tu te tires.
—Nous avons à parler d’abord.
—Parle, si tu veux, mais pas trop fort, je voudrais regarder le film. » Rosine intervint et éteignit la télé.
« Habille toi, et arrête tes jeux de gamine. Si elle est venue ce n’est pas pour te peloter. C’est pour travailler . Alors tu te conduis comme une grande, ou c’est moi qui me tire. » J’étais très étonnée de l’aide inattendue de Rosine. Mais c’est elle qui expliqua.
«On a très mal dormi, elle t’a engueulée toute la nuit. Je n’ai pas à te juger, mais je suppose que tu as réfléchi à ce que tu as décidé, alors, qu’on le veuille ou non, il faudra faire avec.
—Oui, ma vie a basculé, beaucoup plus que vous ne pouvez l’imaginer. Et je dois me reconstruire, si c’est possible. Je ne vous rendrai pas service en restant avec vous. Si vous m’aimez un peu, vous devez m’aider à me retirer. Lorena, je pense que de vendre une affaire est un travail difficile. Je l’ai fait pour le journal de Simone, alors que j’y travaillais. Nous étions dans les mêmes conditions. Il me semble que ce serait profitable à ton expérience. Quand on veut être chef d’entreprise, il faut savoir faire les deux choses essentielles. Créer la structure, et savoir la vendre dans les meilleures conditions.
Une entreprise, ce n’est pas un club de rencontre. C’est une structure qui doit vous faire vivre le mieux possible. Si je me suis servi de l’amour pour vous recruter, c’est parce que j’avais besoin de filles que je connaisse parfaitement. Et c’est ma seule vraie réussite, puisque vous avez toutes été extraordinaires, et qu’en plus vous vous aimez entre vous. Rien ne vous empêche de continuer sans moi, tout est en place. Tout est bien rôdé. Il y a de bons clients. Personne ne fera mieux que vous.
— Quand comptes-tu nous quitter ?
—Avant l’été. Si je dois quitter Compiègne, je voudrais le faire aux vacances, pour ne pas compliquer la vie scolaire d’Axelle.
—Tu envisages de quitter Compiègne ?
—Oui, la France aussi sûrement dans l’année.
—C’est si grave que ça ?
—Oui, je le crains
—Bon. Je n’essaie pas d’en savoir plus. Si je résume, il faut vendre à XXX ou racheter notre propre affaire.
—C’est exactement ça. Sauf qu' à vous, je  la vends moitié prix. Sinon, vous la vendez plein pot à XXX et je vous en donne la moitié. En résumé, vous serez riches au chômage ou endettées au travail. Lorena peut très bien faire un compte prévisionnel, et sans mes prélèvements, votre affaire sera vite payée, j'en suis certaine.
—Je sais tout ça ma poule. Je sais compter aussi bien que toi, sûrement mieux, mais, sans toi, je ne suis pas sûre d’y arriver ni même d'avoir envie.
—Tu te forceras. Il n’y a pas que toi qui auras mal. Alors arrête, et regarde les problèmes en face.
—Ne vous disputez pas. Vous êtes le plus beau couple de femmes que je connaisse, c’est cette image là que je veux garder.
—Tu as pensé à Claudine ?
—A Claudine ? Non pas spécialement.
—Ne la laisse pas comme ça. Lorena attendra.
—Je vais lui parler.
—Elle a besoin de toi, tout le monde le sait, personne ne comprend pourquoi tu ne la prends pas.
—C’est un autre dilemme.
—Qui n’a aucune importance. Ton problème c’est elle. »



Visiblement, j’avais encore beaucoup à faire
..


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Par eve anne
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