Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XXXVIII-La Réale
 

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 Seule, je suis seule. Et perdue.
Même ma peur serait inutile.

Gil Pasteur

                                          De retour à la maison, j’avais beaucoup de remords d’avoir diffusé une fausse nouvelle auprès de celles qui avaient été proches de Christian. J’avais l’esprit qui galopait comme aurait dit mon amour de Marie-No ! Et j’imaginais qu’il me fallait encore d’autres preuves. Luigi était un garçon sympathique, je pourrais même dire, sans mauvais jeux de mots, que le courant passait bien entre lui et moi. D’ailleurs, il faudra que je lui avoue que je ne suis pas une pute, enfin pas une pro, et que je lui rende son argent. J’avais aimé nos rencontres, il m’avait donné beaucoup de plaisir, avec tact et élégance, et aussi ce que j’ai pris pour un peu de tendresse. J’imaginais qu’il ait pu avoir un certain remord après m’avoir révélé l’homosexualité de Christian. Il a compris que j’étais troublée, et que je cachais mal ma déception. Je le sentais tout-à-fait capable d’avoir su tirer partie des photos, pour se reprendre, et effacer ses révélations. Parce que si l’on y réfléchissait bien, ses premières révélations étaient quand même assez plausibles, et même très précises. Le passage au lycée de Creil, un Christian fils d’une prof du lycée, ça faisait beaucoup. Et comment aurait-il pu confondre ? Bon, je n’étais pas plus avancée. Dans le doute abstiens-toi, donc je démentirai et tant pis si le doute subsiste. De toute façon, ça ne changera rien. Le divorce sera prononcé à cause des coups, et pas de l’homosexualité de l’un ou de l’autre. Il faudra seulement faire attention au langage. Avant je parlais de mon p’tit con de mari, et je prendrais vite l’habitude de parler de mon p’tit pédé de mari ! Et puis zut, je regrette tout ce foutu merdier. J’ai mal agi. J’aurai dû faire comme dans les westerns, et élaborer une vengeance plus virile. Non, je déconne. S’il m’a frappée il recommencera, parce que je verrai toujours des filles, et soupçonneux, le drame sera permanent. Alors, statu quo !
Dans mon abondant courrier, j’avais reçu mes réservations pour une semaine de vacances à Ibiza avec Maud. J'allais lui faire la surprise. Je l’appelais.
« Maud ma douceur, je suis rentrée. Tu vas bien ?
—Super, j’attendais ton appel. Tu me racontes ?
—Je te propose une saucisse-frites au Carandeau. D’ici une demi-heure !
—Mais je ne suis pas habillée !
—Tant mieux, viens toute nue. Trois quart d’heure ça va ?
—J’arrive grande fille, je me dépêche. » J’appelais Marie-No. Toujours aussi guillerette. Curieuse aussi de mes rencontres au Canada.
« Tu viens dimanche ? Je te raconterai tout, c’est trop long !
—Tu m’as encore infidélisée ?
—Un tout petit peu seulement. Ce n’est pas moi qui aie cherché !
—Pauvre chérie, tu vas avoir des tonnes à te faire pardonner ! Moi aussi j’ai plein de trucs à te dire. » Et je partis avec la puce pour le Carandeau; Un étang en forêt , à deux pas du Francport, où vivait Maud, avec une petite plage où beaucoup de compiégnoises viennent bronzer l’été.
Il y a une baraque à frites qui reste ouverte très tard dans la nuit. Avec un petit Côte du Rhône, ça vaut les quatre étoiles Québécois ! J’arrivais avant Maud, et je la vis venir. Jeans et chemisier très ouvert, les seins libres, comme je l’aimais. Lunettes dans les cheveux, elle avait le teint hâlé, elle avait du encore flirter avec les UV ! Avec Maud et Axelle, c’était le bonheur complet. Je lui fis voir les réservations que j’avais reçues; Il n’en fallait pas plus pour qu’elle perde un peu de Rimmel. Mais elle dut se reprendre car Axelle ne voulait pas que MamieMaud pleure ! Je lui appris que Christian n’était pas le pédé que l’on m’avait dit et qu’il y avait eu erreur sur la personne.
« Il a voulu te ménager. Moi je le crois tout à fait homo, et vicieux en plus » Je lui racontai ma folle escapade avec l’Hôtesse, et j’en profitai pour vérifier; c’était bien la même forme de lèvres. Sauf que là, Maud ne s’était pas maquillée, elle devait avoir une idée derrière la tête. Je lui racontai aussi mon rendez vous professionnel, et elle me raconta ses occupations avec la puce. Et puis à brûle pour point,
« Tu dors seule cette nuit ?
—Oui pourquoi ?
—Ben tu ne dors plus seule alors.
—Tu peux ?
—Je peux ! » Et voilà, je ne me reposerai jamais. Je retrouvais Linda avec beaucoup de joie. Elle semblait aussi au summum du plaisir. « Alors les Canadiennes ?
—Très chaudes été comme hiver. Celle avec qui j’ai dormi, avait de jolis petits seins comme les tiens, et j’ai beaucoup pensé à toi !
—Oui, mais c’est elle qui en a profité !
—C’était une gentille fille, Victoria, un mètre cinquante sur la pointe des pieds !.
—Et puis l’autre, quand je te raconterai tu seras morte de rire ! » Linda avait travaillé à la perfection. Quand je rentrais, elle mettait un point d’honneur à ce qu’il ne restât aucun problème en souffrance.
« Tu ne peux pas rester ce soir ?
—Ben non, il faut que je reste avec la puce un peu, de temps en temps.
—Tu peux m’emmener chez toi?
—Avec plaisir. C’est une bonne idée. » Je passai un coup de fil discret à Odile pour qu’elle me change les draps, et vérifie que Maud n’avait pas oublié son slip. Ce qui était déjà arrivé. Mais Odile veillait ! Axelle était très impressionnée par Linda, bien qu’ elle lui faisait beaucoup de câlins. Elle ne la quittait pas.
Le Week end suivant, j’allais retrouver ma chérie. Elle arriverait le Vendredi soir, et on irait faire une petite virée sur la côte Picarde, la température était plus que favorable.
Une fois de plus, je fus émerveillée quand elle se trouva devant moi. Comment faisait-elle pour être toujours aussi séduisante ? Mystère !
On prit la BM pour aller au Touquet. En chemin, elle écouta mes histoires d’une oreille distraite, sans paraître jalouse. On s’installa à l’hôtel, et l’on passa une soirée agréable. Après une nuit calme et une grâce matinée, avec la puce, on partit pour la plage. Il faisait un temps magnifique. On s’installa sur la plage. On parlait de nous. Puis elle me demanda si j’avais un amant.
« Oui, occasionnel, je l’ai vu deux ou trois fois, c’est le garçon dont je t’ai parlé, le copain ou pas copain de Christian. Pourquoi me demandes-tu ça ?
—C’est vraiment un bon amant ?
—Oui, il sait s’en servir et donner du plaisir. Tu veux l’essayer ?
—Oui, j’aimerais si ça ne t’ennuie pas ?
—Pas du tout. On peut y aller à deux ou tu peux prendre deux garçons. C’est le supermarché du sexe. Tout est possible.
—Tu l’as fait avec deux garçons ? C’est comment ?
—J’ai bien aimé, ça apporte un peu de fantaisie. Et quand il n’y a pas d’amour, ça compense.
—Ok, tu m’arrangeras ça pour la semaine prochaine ?
—Avec deux ?
—Pour faire tant, j’apprendrai quelque chose ! Le week end prochain !
—Oui parce que dans deux semaines c’est l’anniversaire d’Axelle !
—Je sais, je ne compte pas y passer le réveillon. Ils sont présentables, ces garçons là ?
—Oui, premier choix. Très beaux et très soignés. De la même veine que nos ex, aussi bien foutu que Christian, et il baiserait plutôt mieux. Il est très attentif, c’est du clé-en-main !
—Je te fais confiance. Sera-t-il disponible ?
—Ecoute, le mieux c’est qu’on l’appelle, et que l’on prenne l’apéro en rentrant ?
—Pourquoi pas ? » Luigi était disponible pour la semaine prochaine, pas pour l’apéro.
« Bon, je te fais confiance alors.
—Oui, pendant ce temps là j’irai aux champignons. Et puis si tu es contente, on le fera à quatre !»
—La semaine d’après tu as ta réunion ?
—Oui.
—Tu voudras de moi ?
—Evidemment, pourquoi cette question ?
—Michèle sera là.
—Je le sais.
—Tu n’as pas peur d’avoir un problème ?
—Sûrement pas, si tu avais été là, la fois dernière, je ne serais pas allée avec elle !
—Ça va être de ma faute.
—Non, il n’y a aucune ambigüité. Le choix est fait. Pourquoi ces questions, tu le sais, tout ça ?
—Oui je le sais, mais j’aime bien que tu me le répètes. Et puis après, on n’est pas là de se revoir !
— Que veux-tu dire ?
—Une semaine après, je pars pour Istres, tu le sais, et après pour Saint Maixent.
—Tu fais le stage d’officiers ? Tu t’es décidée ? Oui, pour être sous lieutenant, dans huit mois et pendant ce temps là, je vais passer mon brevet de pilote d’hélico. J’ai commencé les leçons.
—Il ne manquait plus que ça. Et pourquoi faire ?
—Ils vont créer une compagnie aéroportée. Histoire d’arriver sur les lieux plus vite. Et il y a des places à prendre. Des bonnes.
—Et tu vas y gagner quoi ?
—La possibilité de partir en Nouvelle Calédonie.
—Tu me fais marcher ?
—Non mon chat, j’ai envie, c’est une chance unique.
—Tu parles, on y va en vacances si tu veux,
—Ne fais pas celle qui ne veut pas comprendre.
—Et moi je fais quoi ? J’attendais la fin de ton engagement pour que tu reviennes avec moi. J’ai du travail pour toi, une belle situation. Je n’ai pris personne jusqu’à maintenant pour garder ta place au chaud. On partagera tout. Et je voulais reprendre la vie avec toi. J’achèterai pour nous deux, une superbe maison. J’en ai marre de baiser à droite à gauche sans amour…
—Ben tu ne baiseras plus tout azimut mon chat, tu deviendras sage, tu te choisiras une belle fiancée, et ça sera comme si j’étais là. » Je ne pus me retenir. Toutes mes attentes, tous mes projets, mes espoirs s’effondraient. La tête me tournait, j’étais au bord de la nausée. Je fermais les yeux, et je vis dans un éclair défiler les images de celles que j’aimais. Et puis tout fut à la fois noir et lumineux, je vis de nouvelles images qui défilaient, et je m’évanouis avec le visage de Chloé qui me regardait en riant. Mon indisposition ne dura pas. Pas suffisamment pour effacer le mal qu’elle m’avait fait. Bien sûr, j’imaginai tout de suite que c’était le résultat de mes frasques, de mes galipettes incessantes, dont elle voulait me faire payer le prix.
« Marie-Noëlle, c’est pour me punir n’est ce pas ? Tu veux me faire payer tout ce que j’ai dérangé dans ta vie ? Je sais que tout est de ma faute. Depuis que j’ai fait cette affiche merdique, je n’arrête pas de démolir ta vie. Tu as sûrement raison de me traiter comme ça. Alors vas-y, fais ce que tu veux, fiche le camp à Perpette-les-eaux-fraîches, sans moi. Oublie-moi, tu m’enfoncerais ta baïonnette que ça me ferait moins mal.
—Bon, quand tu auras fini de déconner, on ira se baigner. L’eau est froide, ça va te remettre les idées en place.
—On rentre à la maison.
—Oui, mais c’est moi qui conduis. Ou plutôt non, on reste, on est venu pour la puce. On s’engueulera aussi bien ici que là bas, et au moins, ici, on respire. Allez, fais un château de sable, Pupuce n’attend que ça. Et tu lui as promis le dernier modèle de seau-pelle-râteau.
—Il faudra bien que tu m’expliques.
—Oui, quand tu seras grande, en âge de comprendre.
—C’est ça, remets en une couche. J’en ai marre, si tu savais comme je suis fatiguée. Ce que je fais pour passer le temps à t’attendre, tu t’en fiches. Fais le ton château de sable. Si c’est moi qui le fais, il va s’effondrer tout de suite.
—Je vais te donner des conseils.
—Des conseils d’aller me faire voir ailleurs ?
—C’est ce qui va arriver si tu continues tes gamineries.
—Non, je capitule. Avec cette connerie d’armée, on a gâché nos plus belles années. Et tu n’en as pas marre. J’ai une convocation pour ma dernière période de réserve avec le grade de Capitaine. Je laisse tomber.
—Pourtant, quatre barrettes ça t’irait bien! Tu ne voudrais plus sortir avec une Adjudant Chef !
—Fous-toi de moi. On ne les a même pas arrosés tes galons.
—Tes barettes de capitaine non plus! Ça te va bien aussi de gâcher le peu de temps qui nous reste.
—J’ai un acheteur pour l’agence. Je vais aller m’installer sur « Le caillou » Je serai avec toi.
—Pour le Nickel, c’est déjà pris.
—J’ouvrirai un bordel pour PFAT.
—C’est une excellente idée. Mais Jacques Brel l’a déjà chanté. On peut parler d’autre chose ? » Je me sentais devenir odieuse, comme à chaque fois que j’avais tort. Je décidai de me taire. J’étais survoltée, je ne me sentais pas bien.
« Garde la puce, je vais me baigner » Marie-No ne répondit pas. J’allais au bord de l’eau, c’est vrai qu’elle était glacée. Je rentrai dedans en serrant les dents. Quand j’eus de l’eau jusqu’au menton, j’entendis un bruit effroyable. Je tournais la tête, pour voir un gros Zodiac avec deux CRS à bord. Ils me demandèrent de monter. Je ne voyais vraiment pas comment j’allais faire. Je les vis mettre une échelle à l’eau, et je pus sortir de l’eau comme à la piscine. Ils me mirent une couverture sur les épaules.
« Vous vouliez vous noyer ?
—Pourquoi pas ?
—Vous êtes seule ?
—Non, je suis avec ma fille et une amie.
—C’est charmant pour elles. Allez les retrouver. Si vous recommencez, c’est une grosse amende, et une garde à vue. Mais je pense qu’une paire de gifles serait plus efficace.
—Ne vous gênez pas, si ça peut vous faire jouir!
—Ok, on vous accompagne. » Je revenais retrouver Marie-No et Axelle. Le château était fait et bien réussi. Je dus montrer mes papiers, et j’eus droit à une amende de mille Francs.
« Et encore, on ne compte pas le prix de l’essence. Je vous fais grâce de ce que je pense.
— Je n’en n’ai vraiment rien à foutre !
—Je sais.»
« Super je croyais que tu en avais après moi, mais si c’est après tous ceux qui portent un uniforme, c’est réconfortant ! » Je ne répondis pas, et je regardais partir les deux malabars.
« J’en ai marre, on se tire ?
—Comme tu voudras mon chat !
—Laisse tomber le chat. Ça ne m’amuse plus.
—Tu es la plus chiante des femmes que je n’ai jamais rencontrée.
—Au moins, tu t’en rappelleras » Pendant tout le retour, je ne desserrais pas les dents. Marie-No conduisait avec calme, et je regardais son profil. Je la revoyais au volant de sa Jeep quand elle m’emmenait faire une balade en forêt, lorsque j’étais son Commandant de compagnie. Elle connaissait la forêt par cœur, aussi bien que moi, et elle me conduisait sur le Mont des Singes. La Jeep escaladait la montagne en empruntant les laies à peine visible. Et quand on était au milieu de nulle part, elle déroulait la couverture kaki, et on se déshabillait pour s’aimer comme des folles. Je la revoyais dans son treillis, col ouvert, avec son béret trop petit en équilibre sur son chignon choucroute à la Bardot. Je l’aimais à la folie. Et là, elle était encore plus belle, plus mûre, plus d’assurance, plus de poitrine, plus de fesses, et aussi plus d’autorité, celle que je lui avais apprise. C’était moi qui lui avais fait aimer l’armée, et maintenant, c’était l’armée qui nous séparait. Je ne sais pas à quoi elle pensait, mais son visage était détendu, et quelque fois elle souriait. Et ça m’agaçait, sans doute était elle satisfaite de me plaquer.
« A quoi penses-tu ?
—Je pense que je t’aime, malgré toutes les méchancetés que tu m’as dites. Je pense à toutes les joies que j’ai connues grâce à toi, à ce métier qui me va comme un gant, et que tu m’as appris ; Je repensais à nos balades en Jeep dans la forêt de l’Aigle. » Mais comment avait elle pu deviner ma pensée ? Comment pouvons nous être fâchées, et évoquer ces même souvenirs simultanément ?
« Et à quelle balade en particulier ?
--A la butte des singes. On se faisait piquer par les moustiques les fesses à l’air.
—Et alors ?
—Alors rien, je t’aime encore plus qu’à cette époque là. Ça fait huit ans.
—Si tu m’aimais encore, tu ne me plaquerais pas.
—Je voudrais que tu réfléchisses à quelque chose.
—Comme quoi par exemple ?
—Tu as aimé Michèle comme une déesse pendant huit ans je crois. A la première fois où tu as écarté les cuisses devant une autre , votre amour était fichu. Et nous, nous sommes ensemble depuis neuf ans. Pendant lesquels on a fait des folies avec un tas de filles et de garçons, sans jamais se cacher nos aventures. Et nous sommes encore ensemble comme au premier jour.
—Plus pour longtemps à ce qu’il parait.
—Tu sais très bien que c’est faux, et que nous serons encore ensemble quand je reviendrai. On fera l’amour comme on aime, et comme seules on sait le faire. Et je crois que même si la semaine prochaine, tu me préfères Michèle, tu me reviendras quand même. »
Au retour, je trouvais un message sur mon répondeur, qui datait du Vendredi soir, qui me donnait un numéro à rappeler. C’était une voix de femme qu’il me semblait connaître.
« Allo ? Oui, c’est Rosine ! Ça va bien ? Je voulais entendre ta voix, savoir si on se verrait.. Et aussi pour t’apprendre une nouvelle qui va peut être t’intéresser : Jocelyne et Michèle, ça y est. J’en suis sûre, je te raconterai….. » Je restais un instant immobile, essayant de me resituer l’histoire, en fait ça me laissait indifférente. Tant mieux pour elles. Quel rôle ai-je joué dans tout ça ? De faire voir à Jocelyne comment il fallait s’y prendre ? Foutaise, avec Michèle elle était à bonne école. Non, franchement, ça ne m’intéressait pas. Je retournais auprès de Marie-No.
« Est-ce que ça te dérangerait de ne repartir que demain matin ? On prendra le train ensemble, et tu changeras de gare à Paris.
—Ça ne me dérange pas. Je vais laisser le message au Sergent de garde que j’aurai du retard.
—Merci. Tu veux que l’on sorte, que l’on aille se faire un p’tit restau ?
—Non, on va faire souper la petite, on la mettra au lit, et après on se fait un apéro d’enfer, tu nous fais une omelette, et on se couche. Réveil non garanti. » On frappa à la porte, c’était Odile.
« Je viens chercher la petite, je vais m’en occuper. Je vous ai préparé un repas, je vous l’apporte dans quelques minutes. Le temps que vous preniez l’apéro sur la terrasse. J’ai mis deux bouteilles de rosé dans le frigo, avec un macaron glacé aux framboises. Je ne savais pas si vous aimiez.. Et s’il vous manque quelque chose, appelez-moi. Ça te va bien, Marie-Noëlle, ce coup de soleil sur le nez !! » Marie-No fonça dans la salle de bain et se regarda dans le miroir. Elle revint en faisant la grimace :
« J’ai l’air fin ! Tu aurais pu me le dire.
—Je ne l’avais pas remarqué.
—Avec une voisine comme ça tu voudrais t’en aller ?
—C’est avec toi que je me suis mariée.
—Oui, je me souviens que l’on s’est marié ensemble.
—Ce jour là, je me suis prise à rêver que toute ma vie, je resterai auprès de ma blonde.
—Et tu as eu bien raison. Nous n’avons à rester que quelques temps séparées, après on verra ?
—Rien que d’y penser, j’en ai froid dans le dos.
—Aucune chance que ça s’arrange avec le macaron, comment était elle au courant ?
—Aucune idée. Un hasard sans doute. »
J’ai préparé un apéro d’enfer. Le cocktail que l’on avait servi à notre mariage. 1/3 d’alcool : 1/3 de cognac+1/3 de Mandarine impériale+ 1/3 de Curaçao bleu. 2/3 de Crémant de Bourgogne. Dans un verre à dégustation givré à l’orange.



 Quand on a goûté ça, en se regardant dans les yeux, on n’a plus envie de mourir.




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tn galeres G 

 

 

Mer 16 mai 2007 1 commentaire

"Mais je ne suis pas habillée! - Tant mieux viens toute nue!" J'adore! Qu'il serait doux de n'être jamais habillée. Je t'embrasse. Ophélie

Ophélie Conan - le 13/10/2010 à 18h52