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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XXXIX-Ombrages
 

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 On transforme sa main en la mettant dans une autre.

Paul Eluard. 

                                             Dès le lundi, j’appelais Rosine. A priori elle était seule. Je lui demandai de me rappeler d’une cabine dès qu’elle le pourrait. Le soir, je l’avais au bout du fil. Toujours le même plaisir à entendre sa voix. Je lui proposai de venir dès qu’elle pouvait se libérer, si elle en avait envie. Elle me rappellerait pour convenir d’une rencontre. Le jeudi en fin d’après midi, elle pouvait être là, et bien sûr, ne pas rester trop longtemps.
Le soir, j’allais au « Domaine du bois d’Aucourt » là où j’avais retenu un lunch pour le quatrième anniversaire d’Axelle. Il fallait que j’aille déposer un acompte, je l’avais complètement oublié. J’aimais bien cet endroit, situé près de Pierrefonds, dans un parc superbe, très chic, je pensais à Simone qui allait être heureuse de découvrir ce château en pleine forêt. Je lui avais retenu une chambre dans cet établissement, je ne pourrais être avec elle, alors Maud, s’était « dévouée ». Moi, je voulais profiter de Marie-Noëlle, nos jours et nos nuits ensemble étaient comptés. Le Commandant Ducrocq lui avait accordé deux jours de permission exceptionnelle pour la fin de son chantier à Dijon. Après elle devait rejoindre Istres, et de là, partir pour Saint Maixent. Heureusement, le chemin Istres St Maixent passait par Paris.
Avant l’anniversaire, nous avions encore un week end à passer ensemble, au cours duquel elle voulait rencontrer Luigi et son copain. Elle voulait être seule pour ça. C’est dommage, j’aurais bien voulu la voir faire l’amour avec deux hommes. Je supposais que sa beauté s’en trouverait multipliée. Je lui avais demandé si avant de partir elle voulait rencontrer une autre femme, Maud, Linda, ou Rosine, pourquoi pas, mais sa réponse fut sans équivoque,
« Non »!
Seule Patricia me laissait sans nouvelles.
Rosine arriva à l’heure pile comme à son habitude, belle, très belle. Sous-pull col roulé blanc, à bras nus, seins libres dessous. Un médaillon au bout d’une chaine, séparait les seins et leur donnait tout leur volume. Les cheveux courts, son Jeans, ses santiags, et son gros ceinturon. A croire qu’elle voulait à tout prix se montrer à qui saurait comprendre. Quelle joie de la retrouver. La beauté alliée à la simplicité. La bonne humeur, l’aisance dans le geste et les attitudes. Une jeune femme heureuse de vivre, de se sentir belle, et de recevoir les regards des autres comme des cadeaux mérités. Je pensais que j’étais stupide, une jolie femme comme elle dans mes relations, et ne pas en « user » davantage.
Arrivées dans l’appartement, je n’avais pas encore fermé la porte et tiré les rideaux, qu’elle était déjà nue dans la salle de bain. Quelle santé cette fille, sûrement l’une des plus douées que je n’ai jamais connues. Elle fut à la fois amoureuse, douce et inventive. Elle me laissa quand même profiter un peu de ses appas, il n’y avait rien à jeter. Et je ne jetais rien. Le temps nous était compté, et ce fut bien dommage. Elle était de celles avec qui on aimait s’endormir après l’amour. Elle devait rentrer à l’heure cette fois, et c’est en se rhabillant qu’elle me raconta comment elle « savait ».
« Michèle est venu voir Jocelyne. Elle m’a demandé de lui réserver une chambre au Carlton. Pas de chance, c’était complet. Alors elle m’a demandé de trouver un autre hôtel qui soit assez confortable. Et moi, j’ai appelé le Sofitel, parce que ma sœur y travaille, elle est à la réception. Et c’est ma sœur qui m’a raconté, que Michèle avait pris possession de sa chambre en début d’après midi, et que, peu après, une femme est venue la demander. Elle est montée dans sa chambre. A la description qu’elle m’en a faite, il ne pouvait y avoir de doute, puisque je l’avais vue partir. Et ma sœur l’a vue repartir. Son visage trahissait les folies auxquelles elle s’était livrée !
—Tu ne m’avais pas dit que tu avais une sœur. Est elle aussi jolie que toi ?
— Je la trouve plus jolie. Elle a deux ans de moins. On s’aime à la folie. Aime-t-elle aussi les femmes ?
—Oui, encore plus que moi, et elle est célibataire ! Mais je ne te donnerai pas ses coordonnées.
—Deux sœurs lesbiennes, c’est assez rare.
—Je ne sais pas, toute notre jeunesse, nous avons fait l’amour ensemble, personne n’en a jamais rien su, tu es la première à qui je le dis. La première fois où je lui ai mangé le minou, elle avait douze ans, et moi quatorze.
—C’est une belle histoire. Ça ne risquait pas de m’arriver avec ma sœur. Maintenant que je sais qu’elle est à la réception du Sofitel, je vais pouvoir faire sa connaissance.
—Si tu veux, après tout, elle sera contente. Avec combien de femmes fais tu l’amour ?
—Je n’ai pas compté. Six ou sept ou plus.. Avec celles qui me plaisent. J’aime les amours de rencontre. Je connais bien les femmes, je les comprends, et ce que je ne peux comprendre, je le devine. J’aime la femme, c’est ma nature.
—Et les hommes ?
—Je n’ai qu’une seule expérience de longue durée. J’ai un amant occasionnel. Un baiseur plutôt. J’aime beaucoup les sensations ressenties avec un homme. Mais à choisir, c’est toi que je préfère.
—C’est gentil. Je me suis mariée, mais cela ne m’apporte rien. Je suis déçue, j’hésite à divorcer.
—Il sait que tu aimes les femmes ?
—Non, je ne crois pas,
—Alors sauve-toi avant qu’il le sache. »
J’appelai Patricia. Elle nageait dans le bonheur. Elle avait rencontré la femme de sa vie, et elles vivaient ensemble. Je lui demandai de passer me voir en tant que médecin. L’homosexualité éventuelle de Christian me travaillait trop.
Mon agence marchait fort. Nous n’avions jamais si bien travaillé. Je gagnais beaucoup d’argent. Je me rendis à l’agence XXX, qui est l'une des plus importantes de Paris. C’est vrai que c’était impressionnant: de très belles filles, de très beaux locaux, et un personnel considérable. C’était une véritable ruche. Mais de mon œil affûté, je détectai qu’au moins la moitié des gens ne fichaient rien. Il y avait des petits groupes partout, et ça discutait à qui-mieux-mieux. Le matériel de photo, de vidéo, d’éclairage et d’informatique me parut dernier cri. Mais l’impression générale me laissa un arrière goût de désordre. Alors que chez moi, c’était le travail consciencieux, dans le silence et la productivité. De plus, la tenue des hommes sentait le laisser aller, et les femmes faisaient la gueule. Aucun regard, aucun sourire de politesse, on avait l’impression d’être un courant d’air. Accompagnée de Linda, j’étais invisible, ce qui était quand même un curieux. Je remarquai aussi qu’au milieu de cette centaine ou plus d’employés, il n’y en avait aucun, homme ou femme qui fut un peu coloré. En plus, comble de l’horreur : les poubelles près des machines à café débordantes de gobelets, et le sol tâché tout autour. Le directeur semblait très fier de tout cela, j’étais horrifiée. Pour moi, une entreprise était comme une personne, la première qualité était la propreté, et la seconde l’efficacité. Et là, il n’y avait rien. Si j’avais été cliente, je me serais sauvée en courant. Le directeur, très grand seigneur voulut me convaincre qu’il n’y avait aucun avenir pour une petite structure comme la mienne, et que je devais au plus vite rejoindre les grandes sociétés, sous entendu la sienne. Je lui appris que j’avais signé un très gros contrat qui m’engageait pour plusieurs années, et que j’étais sur le point d’en signer un second, ce qui multiplierait par trois mon chiffre d’affaires. Je crus qu’il allait défaillir.
« Mais serez vous capable d’honorer ces contrats ?
—Certainement, mon métier, ce n’est pas la mode, c’est l’organisation. Alors, faites moi confiance, je saurai faire face. » Et l’on en resta là.
Le second marché, n’était pour l’instant qu’une consultation. Elle était d’origine Allemande, et le courrier de sollicitation était signé : Elke Kellermann. Rien que cela, m’avait fait « Tilt »
Je rentrai pour trouver un message de Luigi. Je le rappelais, et il me confirma sa disponibilité pour rencontrer Marie-No, avec Armand, le garçon que je connaissais. Il précisa qu’il avait été agréablement surpris de ma demande, et qu’il saurait s’en souvenir. Moi, j’espérais simplement faire plaisir à Marie-Noëlle. Je savais qu’elle avait quelques fois des envies d’homme, je le comprenais très bien, et je souhaitais simplement que l’on puisse en parler à cœur ouvert. Et puis, ces garçons étaient très beaux et très courtois, elle ne risquait rien. Cela se passerait samedi après midi, chez moi. Je ne sais pas comment je pourrais occuper mon esprit durant ce temps. Le matin, nous irons faire une balade à vélo. Histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes. Et l’après midi, je me ferai un petit lèche vitrine, ça me changera ! Ou j’irai en forêt avec ma fille, jeter des cailloux dans l’eau. Je me rappelai mon horrible conduite la première fois que Marie-No rencontra Jean-Marc chez moi. Je prierai sainte Valentine pour que de tels réflexes me soient épargnés cette fois-ci.
Quand Marie-No revint pour le week end, je la sentis extrêmement préoccupée. Je décidai de ne pas la brusquer. Je lui proposai comme à chaque fois une sortie, et à chaque fois elle préférait rester à la maison, et faire l’amour dès que la fille était endormie. Moi j’adorais que ça se passe comme ça. Puis finalement, vers minuit, elle se décida à dire ce qui la tourmentait :
« Pour demain, j’ai un peu peur. Rencontrer deux hommes que je ne connais pas, sans savoir s’ils vont me donner envie ou pas, je ne sais vraiment pas quoi faire.
—On peut appeler Luigi pour décommander ? Ou bien le rencontrer et remettre à plus tard ?
—Non, ce n’est pas ça. Je préfèrerai que tu sois là, et je préfèrerai que tu ne sois pas là. J’hésite.
—Tu choisis mon cœur, moi j’aimerais te regarder faire l’amour. Je ne t’ai jamais vue faire l’amour avec un homme.
—C’est réciproque.
—Mais je ferai ce que tu as envie.
—Ce dont j’ai envie, c’est que vous me fassiez l’amour à trois. Les deux garçons et toi. Mais je ne souhaite pas que l’on fasse l’amour à quatre tu comprends ?
—Je comprends parfaitement. Je ferai comme tu voudras. » Je comprenais surtout qu’elle faisait ressortir un désir qu’elle devait avoir eu lorsque nous étions mariées. Je le devine facilement puisque cela m’avait effleuré l’esprit. Pas la partouse classique, où tout le monde baise avec tout le monde, mais deux couples, où trois personnes aimeraient la quatrième. J’avais éludé ce fantasme, car il me semblait impossible de demander cela à nos maris. Mais avec Luigi et Armand, c’était différent. Nous n’avions pas de liens affectifs, et comme ils étaient homo, ils ne craignaient ni le spectacle de leur nudité, ni les attouchements éventuels. Nous allions réinventer notre façon d’aimer les hommes. Je présumais que pour réussir cette rencontre, il fallait savoir s’arrêter au choix de la personne à aimer, et pas faire ça à tour de rôle, au cours de la même séance ; ce qui serait pourtant possible avec des garçons ayant de fortes possibilités. On s’endormit tard, c'est-à-dire quand on eut épuisé tous nos retards d’amours et de tendresse. Le lendemain, la balade à vélo fut décontractée, mais nous fîmes quand même quatre-vingt-dix kilomètres. Mon père vint avec nous, mais je le trouvai de plus en plus taciturne. Dire qu’il me cachait des choses, sûrement. Visiblement, il n’avait pas envie d’en parler. Je pensais que cela concernait ma mère, que je voyais de plus en plus rarement. Si je n’allais pas lui conduire Axelle, elle ne viendrait jamais la voir. Je pensais que Radio Madrid fonctionnait à fond.
J’avais discrètement téléphoné à Luigi. Il accepta bien sûr ma proposition. Il semblait qu’avec ce garçon, il n’y avait jamais de problème, il était toujours d’accord sur tout, avec le sourire. Exactement comme Christian … au début. J’étais très heureuse de savoir que je n’abandonnerais pas Marie-Noëlle aux mains des garçons, et que je lui apporterai confiance et amour durant cette curieuse expérience. J’étais aussi rassurée de ne pas risquer de sombrer dans ce cafard destructif que j’avais connu. Je connaissais les deux hommes, et j’étais sûre que l’on passerait un excellent moment. J’avais prévenu Luigi que Marie-No était une blonde super belle, et il en était tout émoustillé.
 Alors que nos complices allaient arriver, on prenait le soleil sur la terrasse. C’était un peu couvert, ce qui nous évitait la canicule. Marie no était légèrement vêtue, une simple robe assez ordinaire, et rien dessous, mais un rien la rendait belle comme une princesse. Le sourire par-dessus tout ça, est le tableau était parfait. Prenez un shaker : mettez dedans un tiers de Bardot, un tiers de Basinger, un tiers de Schiffer. Vous agitez un petit peu, et vous servez. Vous avez un soupçon de Marie-No dans toute sa splendeur avec les yeux de Brigitte Lahaye. J’en étais là de mes comparaisons quand la sonnette retentit. J’actionnai la gâche électrique
« Quatrième N° 24 » Et je conseillai à Marie-No d’aller leur ouvrir la porte. Moi je n’étais que spectatrice. Mais je vis tout de suite au sourire de Luigi et à celui de Marie-No qu’instantanément le courant était passé. On s’installa au salon, on déboucha une bouteille de Champagne. Luigi était assis très près de Marie-No, et Armand s’était placé en face. La robe de Marie-No, déboutonnée par devant, était largement ouverte et le jeune homme se rinçait l’œil dans l’entrejambe à peine dissimulé. Je le voyais qui fixait l’ouverture de la robe, et j’espérais qu’il n’éjaculât pas avant de commencer. Luigi avait entrepris une conversation qui se déroulait sur un ton un peu précieux, et je voyais Marie-No lui répondre en souriant. Puis il s’approcha et l’embrassa. Marie-No loin de se dérober, passa le bras autour de son cou et s’abandonna à ce baiser langoureux. L’autre garçon s’était approché, et agenouillé entre les genoux, il commença une progression par petits baisers successifs, sur l’intérieur des cuisses de la belle amoureuse. Je déboutonnai la robe, et je commençai à lui caresser un sein, tandis que Luigi s’intéressait à l’autre. Armand dévorait fébrilement les lèvres béantes. Cela dura un bon moment, et Marie-No se leva, prit la main de Luigi  et celle d'Armand et les entraîna vers le lit. Tout se passa ensuite comme je l’avais demandé, les garçons ne se touchaient pas, ne me touchaient pas, et ne s’intéressaient qu’à Marie-No, comme moi, et on lui fit l’amour sans se gêner, sans oublier une seule parcelle de son corps, avec le souci de lui apporter le maximum de plaisir. Marie-No était bien entrée dans le jeu, elle était décontractée, elle se laissait aimer, et ses orgasmes se succédaient de plus en plus vite. Elle demanda grâce quand elle ne put trouver le moindre ressort, pour continuer. Elle était en nage, complètement épuisée, à bout de souffle, elle me regardait avec des yeux chargés d’amour. Luigi était encore en elle, apparemment en pleine forme, prêt à repartir à la moindre sollicitation. Je me suis approchée, et je lui ai présenté mon sein à sucer, elle l’a pris avec avidité, et cela sembla lui donner un nouveau sursaut de forces. Elle se dégagea de Luigi, prit son sexe en gorge profonde, et l’emmena au bout de ses possibilités. Elle n’en perdit pas une goutte, et se saisit du sexe d’Armand, et de la même façon l’emmena au plaisir suprême. Après avoir consommé ces deux merveilleuses fellations, elle rendit les armes et sembla tomber dans le coma. Je regardai machinalement la pendulette sur la table de nuit, nous avions mis deux heures et demie pour la mettre hors de combat. Quand elle reprit ses esprits, elle se leva, et alla embrasser les garçons, et moi en dernier. Puis elle se dirigea vers la salle de bain. Luigi s’était assis dans le salon, et toujours nue, je remplissais son verre. Luigi regardait mes seins, et je vis que son sexe commençait à relever la tête.
« Non Luigi, pas aujourd’hui. Mais quand tu voudras. Vous avez été supers. » Et c’est vrai qu’il méritait une récompense, et moi aussi, pour avoir résisté au spectacle de ces corps amoureux. Je passais dans la salle de bain, Marie-No s’était fait couler un bain, et elle avait fermé les yeux. Les garçons mobilisèrent la douche. Quand ils furent partis, je me glissai dans le bain de Marie-No. Elle sembla se réveiller, et d’une voix suave, elle me dit :
« Vivement ce soir qu’on se couche, ça m’a donné des idées tout ça ! Le soir, nous sommes allées en ville, avec Maud et Axelle. Maud n’était pas au courant bien sûr de notre sieste crapuleuse. Elle fut très agréable, s’occupa bien de la fille, ce qui nous permit de nous frotter un peu, histoire de s’échauffer pour la soirée. Et quand devant la porte de l’immeuble Maud s’approcha pour nous embrasser, c’est Marie-No qui s’étonna.
« Et bien Maud, tu ne restes pas avec nous ? » L’air étonné de Maud valait le déplacement.
« Bien sûr que si ! Je préviens chez moi. »
« Allo ? Oui, c’est moi mon chéri. Ne t’inquiète pas, je passe la soirée avec eve anne et Marie-Noëlle.
—Mais dis donc, tu ne te refuses rien !
—Elles me l’ont proposé si gentiment, que je n’ai pas pu refuser.
—Ne fais pas de folie. Tu n’as plus vingt ans.
—N’aie crainte, je serai bien soignée.
—Passe un bon moment ma chérie. »
« Voilà un homme comme il faut.
—Oui, en plus, il ne me demande jamais de raconter. » Maud nous quitta à deux heures et demie du matin. Je l’ai raccompagnée à sa voiture. Quand je retrouvai Marie-No, elle me dit sans rire.
« Allez viens, dépêche- toi, depuis que j’en ai envie ! » Heureusement qu’il y a la semaine pour se reposer, les week end étaient vraiment trop épuisants. Le lendemain avant de la quitter, elle me murmura au creux de l’oreille :
« C’était formidable de faire l’amour avec ces deux mecs là. Jamais un garçon ne m’avait fait jouir comme ça. Mais, heureusement qu’il n’y a pas que ça, n’est ce pas mon chat ? Crois tu que Maud a été contente ? Je la trouve drôlement belle cette femme. Elle me fait bander comme une folle.
—Moi aussi, et j’adore sa compagnie. C’est une fréquentation enrichissante. Et je suis certaine qu’elle rêve de toi toutes les nuits.
—Tu crois ? alors pourquoi ne me le dit-elle jamais ?
—Par discrétion. Tu peux l’appeler si tu veux lui dire que tu l’aimes, elle sera très heureuse.
—Tu as raison, je le ferai dès demain.
—C’est bien mon cœur. Il faut toujours dire aux femmes qu’on les aime, c’est le plus beau cadeau que l’on peut faire.
La semaine, je la passais à travailler le plus sérieusement possible. C’est durant la pause de midi que l’on se rencontrait avec Linda. Ça ne durait pas longtemps, mais c’était suffisant pour s’aimer, sans entacher nos possibilités de travail. Pour ne pas rentrer trop tard à la maison, j’emmenais souvent Linda. Elle adorait ça, embrasser la petite, et dormir avec moi. Quelques fois, elle passait la nuit avec Maud, dans la maison des avenues. Il me fallait absolument satisfaire les appétits de Linda, c’était une mangeuse de minous, et si je ne la rassasiais pas, elle me quitterait, et ça serait une catastrophe. En plus, je l’aimais vraiment, et j’en serais meurtrie. C’est le mercredi, si je m’en souviens bien que je reçus ce coup de fil, alors que je regardais la télé, un dessin animé totalement débile qui amusait beaucoup la petite :
« Bonsoir eve anne, c’est Michèle !
—Bonsoir Michèle, quelle amoureuse surprise ! Comment vas-tu ?
—Je vais très bien, je pense à toi, alors tout va bien.
—Toi, tu as quelque chose à me demander.
—Exactement, comment as-tu deviné ?
—Comme ça, une intuition. Je t’écoute mon cœur.
—Dimanche vous fêtez l’anniversaire d’Axelle au Domaine à Pierrefonds ?
—Oui c’est exact.
—Tu te souviens quand nous y sommes allées ?
—Evidemment que je m’en souviens.
—Alors voilà, je voudrais pouvoir venir apporter un cadeau à Axelle.
—Mais depuis quand faut il demander la permission pour se voir ? La dernière fois, j’ai failli en mourir, ça ne peut pas être pire ? Axelle sera heureuse, et moi aussi, sûrement. Et puis ma maman aura quelqu’un pour parler. Je doute qu’avec ma sœur, ça soit le grand amour ?
—Non, pas vraiment. Je pose la question parce que toutes tes femmes seront là, et je ne voudrais pas créer de problèmes.
—Il n’y a aucun risque. Surtout que les tiennes seront là aussi.
—Que veux-tu dire ?
—Jocelyne sera là. Maud aussi.
—Parce que tu sais ça toi ?
—Oui, je le sais.
—Et comment ?
—Je l’ai deviné, je t’expliquerai.
—eve anne ?
—Oui, ne dis rien, j’ai tout compris.
—Alors c’est bien.
—Je serai avec Marie-Noëlle. Tu ne la connais pas ?
—Non, il parait que c’est une merveille.
—C’est plus que ça. Je voulais te dire que je ne la quitterai pas. La rendre triste est au-dessus de mes forces.
—Je ne te le demande pas non plus. Je serai heureuse de la rencontrer. Ton divorce ?
—Ça suit son cours.
—Parfait, alors à dimanche. Tu veux que je m’habille en fille ou en mec ?
—Comme tu veux. Fais-moi la surprise. De toute façon tu te dois d’être très belle, et ne rien porter dessous.
—J’essaierai. Je t’embrasse.
—Moi aussi . » J’allais la retrouver..


« …sans autre lumière que celle brûlant dans mon cœur * »




* Saint Jean de la Croix, religieux et poète espagnol.

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Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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