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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XL-Ombrages
 

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 Voici que vient l'été, la saison violente.
    Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps


Guillaume Apollinaire

                                         
                                        J’appelai Luigi pour lui dire que nous étions contentes. Cela lui fit plaisir, je le sentis dans sa voix. Je lui demandai s’il aimerait me voir comme je lui avais promis, et il me fixa rendez vous pour le lendemain soir. J’arrivai un peu en retard, et je m’en excusais. Il paraissait en pleine forme, il était souriant et accueillant.
« C’est vrai que Marie-Noëlle a été très contente. Elle m’a confié n’avoir jamais joui de cette façon avec un garçon.
— On n’a pas eu à se forcer, c’est une femme d’une grande beauté.
—Je suis venue te rendre ce qui t’appartient.
—C'est-à-dire ?
—Voilà, j’ai cinq mille francs que tu m’as donnés, que je ne peux conserver. Je t’ai fait marcher, je n’ai pas encore eu besoin de faire le tapin, et ce que j’ai fait avec toi, je l’ai toujours fait avec un très grand plaisir.
—C’est vrai que tu ne ressemblais pas aux filles dont c’est le métier. Tu peux les garder, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir avec toi et avec ton amie. Et si l’on pouvait continuer à se voir, ça serait super. Et tu n’as rien à craindre, quand je fais l’amour avec des garçons, je suis toujours protégé.
—C’est tout à fait rassurant.
—Ta compagnie me plait beaucoup aussi, Et si tu voulais faire autre chose que l’amour, je suis preneur, pour le seul plaisir évidemment.
—En attendant, tu reprends cet argent, je gagne bien ma vie, je n’en ai aucun besoin.
—Ok, je le garde. Tu me réduis à ton bon plaisir alors ? Je te propose un arrangement. Si tu as envie d’un homme tu m’appelles, et si j’ai envie d’une femme, je t’appelle.
—C’est un bon début, et mon bon plaisir c’est que tu me fasses l’amour comme si tu étais amoureux.
—Hum, je vais essayer dit-il en riant. » Quand il voulait, il savait s’y prendre. Je passai un de ces moments délicieux : Quand la virilité s’allie à tendresse. J’étais comblée, épuisée, je ne regrettais rien. Souvent, je me repassais ces instants, et je me posais à chaque fois la question : étais-je amoureuse de Luigi ?
Simone arriva le Jeudi soir. Elle prit possession de sa chambre au Domaine. Elle parut enchantée de la beauté et du confort du lieu. Elle avait prévu de passer la journée du lendemain avec Maud. J’allai dîner avec elle le soir, et je la trouvai un peu triste. Elle finit par me confier qu’elle ne se plaisait pas sur la côte, et qu’elle était très préoccupée par la santé d’Axel. C’est la raison pour laquelle elle repartirait dès le Dimanche soir. Je l’emmenai à La Bonne Idée A Saint Jean. Là où nous étions allés le lendemain du mariage. Que le temps passe vite ! Elle s’intéressa beaucoup à mes affaires, et parut heureuse que ça marche aussi bien. Elle me dit que Josépha cherchait du travail. Elle me laissa son numéro, en me priant de ne pas la mentionner, si je l’appelais. Elle m’apprit qu’elle avait été sollicitée par la voisine de l’appartement du Boulevard Malesherbes. Son appartement était à vendre, et elle pensait qu’il y avait la possibilité de faire communiquer les deux logements pour en faire un très vaste, ou de garder ce projet pour une éventualité. Je trouvais la proposition intéressante, je pourrais très bien quitter Compiègne et aller vivre à Paris, à deux pas de mon travail. Simone me laissa les coordonnées de son ex voisine. Et puis je racontai à Simone les derniers potins de nos relations, et curieusement, ce fut l’épisode Luigi qui l’intéressa le plus. Je la reconduisis à son hôtel. Elle refusa que je monte, vu mes occupations prochaines. Je savais que Maud l’appellerait dès que je lui donnerai le top, pour éviter qu’elle ne se sente trop seule. Maud saurait faire ce qu’il fallait. Je l’appelais, je lui glissais deux mots doux. Elle me dit que Marie-No l’avait appelée pour lui dire qu’elle l’aimait. Je sentais encore son émotion dans sa voix.
« Elles sont comme ça les femmes, Maud, elles savent dire merci quand elles reçoivent autant d’amour. Si nous sommes deux à t’aimer et à te le dire, c’est parce que tu le mérites. Et bientôt, il y en aura trois. Occupe toi d’elle, elle n’a pas le moral.
—Sois rassurée, je sais le faire.» J’avais toute confiance, Maud était la générosité faite femme. Le lendemain, c’est Marie-No qui arriva toute joyeuse. Elle m’avait réservé une surprise, Linda était avec elle. Elles s’étaient données rendez vous à la gare du Nord, et elles ont pris le train de Compiègne ensemble.
« Le seul problème, c’est que je ne sais pas où elle pourra dormir ?
—Je vais y réfléchir dis-je en embrassant mes chéries avec une joie sincère. » Axelle était très heureuse. C’est la première fois qu’elle avait ses deux « amours » en même temps. On aura du mal à l’envoyer au lit quand il sera l’heure.
Le lendemain, il faisait un temps magnifique. Il y avait eu beaucoup de brume, et la forêt exhalait des senteurs surnaturelles. Linda essaya le vélo que j’avais avant, et que je ne voulais pas revendre. Il lui allait bien, nous étions du même gabarit, sauf qu’elle avait des cuisses plus fortes que les miennes. C’est la première fois que Linda venait pédaler avec nous. Mon père était là aussi, toujours avec l’air préoccupé. Il fit les ultimes réglages du vélo pour Linda.
« Pourvu que ça ne soit pas un problème de santé » pensé-je. Il ne le dirait pas, mais si c’était le cas, il ne ferait pas la balade avec nous ! Linda nous étonna tous. On avait l’impression qu’elle s’entraînait avec nous depuis des années. Les cents km ne lui posèrent aucun problème, à l’arrivée elle était fraîche comme une rose. A nos questions, elle répondit qu’elle faisait beaucoup de gym, et un footing tous les jours. Ce que j’ignorais totalement. Elle était toujours d’une fraîcheur radieuse quand j’arrivais le matin. L’après midi, on s’exposa au soleil au Carandeau. Il y avait pas mal de monde, beaucoup de garçons. Trois femmes ensemble assez bien balancées, ne passent pas inaperçues. Linda surtout, dont la couleur et la musculature attiraient tous les regards..
« J’ai l’impression que tu fais beaucoup d’effet à ces garçons!
—Oh j’ai l’habitude, ils aiment bien mater les négresses ! Ils ne savent pas que l’esclavage est fini.» Pourtant, aucun n’osa nous approcher. L’aura des lesbiennes se transforme en bouclier dissuasif face aux hommes. On leur fait peur. Et c’est la vérité. Axelle faisait des pâtés de sable, et elle allait régulièrement rincer son seau, elle était très occupée !
Dans un petit groupe à coté, il y avait une jeune fille assez jolie qui n’arrêtait pas de nous regarder. Sans doute une jeune fille qui se cherchait. A ma grande surprise, Linda l’avait remarquée aussi. Etant visiblement du même âge, elle prit l’initiative de lier connaissance. La jeune fille était radieuse, son sourire était resplendissant.
« Dis donc Blackie , c’est comme ça que tu chasses la gazelle dans ta savane ?
—C’est comme ça ! Bwana y en a jalouse ?
—Evidemment ! » Et Linda prit la fille par la main, et l’entraîna dans le petit chemin vers la forêt. On se regarda avec Marie-No, nous étions sur le cul !
« Tu avais déjà vu ça ?
—Non jamais. Elle va la manger toute crue ! » Elles restèrent dans la forêt une bonne heure, quand elles réapparurent, elles se tenaient par les épaules, et Linda avait perdu son haut de maillot. C’est pour le coup que les garçons faillirent en avaler leur serviette de bain. Elles étaient souriantes.
« Je vous présente Florence. Florence, voilà Marie-Noëlle, eve anne et sa petite Axelle. » La fille nous embrassa et s’installa. Linda était aux anges. Elle avait au moins le mérite d’avoir montré qu’elle n’avait rien à faire des garçons qui la dévoraient des yeux. Marie-No s’approcha pour me murmurer :
« Quand on s’est connu, tu aurais été capable de me draguer comme ça ? Bien sûr, qu’est ce que tu crois ? Même encore maintenant. Surtout que tu es de plus en plus craquante !
—Merci, tu auras un sucre !
—Je n’ai pas pu t’en parler encore, Demain Michèle sera là.
—Tu l’as invitée ?
—Non, pas du tout ! Elle a été prévenue par radio-Madrid, et elle m’a demandé si elle pouvait venir apporter un cadeau à Axelle.
—Je lui ai dit que ce n’était pas interdit.
—Chic ! Je vais enfin voir la merveilleuse maîtresse d’école. Je pourrai prendre des cours particuliers ?
—Si ça te chante, pourquoi pas ? Tu ne regretteras sûrement pas. C’est Jocelyne qui ne serait pas contente.
—Pfft elle a un mari ! Elle n’a qu’à s’en servir !
Le lendemain, le soleil était encore au rendez vous. Une chaleur raisonnable, et un ensoleillement maximum. Nous étions au Domaine dès onze heures trente. Les premiers arrivés furent mes parents. Ma mère n’était pas brillante, mais je ne sus pas pourquoi. Mon père était refermé comme la veille, ma sœur s’était invitée et paraissait aimable et tout sourire, cela cachait quelque chose, forcément.
Puis ce fut Gustave le parrain et son épouse. Toujours le même homme avec une barbe à la Gainsbourg en plus. La véritable utilité de cette barbe, c’est qu’elle cache bien les défauts des hommes qui veulent paraître plus jeune.
Le Colonel Dumas et sa femme Claudine ; ils n’avaient pour ainsi dire pas changé. Je retrouvai le Colonel ému, et son épouse rayonnante. Elle me prit à part pour me demander si je pouvais lui réserver quelques minutes en particulier, ce que je lui promis. Simone était déjà là avec Maud, et son mari venait juste d’arriver, ce qui ne changerait rien dans sa façon d’être, et c’était bien. Louis et Jocelyne arrivèrent tout juste avant midi, et Jocelyne passée aux UV était au summum de sa beauté.
« Elle veut être compétitive pensé-je. Je l’embrassai en la félicitant de sa beauté. Je sentis frémir sa joue lorsque je l’embrassai. Elle apprenait vite ! Odile, somptueusement décolletée, son mari, et la petite Eliande, merveilleuse petite fille, la grande amie d’Axelle. Guillemette arriva en taxi, et Patricia peu après. L’invité de dernière heure fit une entrée discrète ; Luigi, qui vint nous embrasser, Marie-Noëlle et moi, et Linda qu’il découvrit avec plaisir. J’avais joué là une carte difficile. Au cas où Christian aurait la malencontreuse idée de venir. Peut être était-ce un simple réflexe pervers. J’avais dit à Luigi que je ne l’avais pas invité. Mais il pouvait très bien arriver par surprise.
Michèle arriva. Inconnue de tous, excepté de Maud, de mes parents, et de Louis et Jocelyne. Je fus la première à la voir venir, de sa démarche de top-modèle, talons aiguilles, jeans blanc, et chemisier semi-transparent bleu marine qui laissait deviner les seins libres. Elle était magnifique de simplicité et d’élégance. Elle avait la poitrine idéale pour paraître comme ça. Ni trop menue, ni trop volumineuse, une forme délicate, que beaucoup de jeunes filles pourraient lui envier. Elle avait quarante huit ans, elle en paraissait dix de moins. Sa coupe de cheveux à la garçonne, modifiée lesbie, me faisait un effet fou. J’allais à sa rencontre, on s’embrassa sur les joues, on se regarda dans les yeux, elle n’avait pas changé, pas même d’eau de parfum. Son regard pénétra au fond de moi, allumant des feux follets dans toute ma personne. Et tout de suite elle me dit :
« Ta femme est là ?
—Oui, la tienne aussi. Tu veux que je te la présente, ou tu la trouves toute seule ? —Je la vois, elle est là-bas. Je suis sûre que c’est elle.
—Tu veux peut être voir ma fille avant Non? Peut être aussi me dire que tu me trouves belle ?
—Oh oui, excuse-moi, je suis obsédée par ma rivale.
—Comment veux tu que je te présente ?
—Comme tu veux, celle que tu as abandonnée jadis par exemple.
—Tu veux être désagréable ?
—Je ne sais pas encore.
—Si tu me fais ça, je ne t’adresse plus jamais la parole. Juré craché.» Je la prenais par le bras, et l’emmenais. Je lui présentais Axelle. :
« Axelle ma puce ? Regarde, c’est la maîtresse d'école de maman quand j’étais petite.
—Mais elle était petite aussi alors?
—Oui ma chérie, elle était petite aussi, mais déjà très belle.
—Alors tu l’aimais beaucoup ?
—A la folie. » Axelle avait réussi à arracher une larme à Michèle. Je lui tendis un kleenex. Marie-No arrivait vers nous, souriante, blonde ensoleillée ; c’est Michèle qui parla la première.
« Bonjour Marie-Noëlle,
—Bonjour Michèle, ça va faire dix ans qu’elle me parle de toi.
—On ne m’a pas menti, tu es vraiment très belle.
—Sûrement moins que toi, pour qu’elle t’aime encore autant !
—Tu sais bien que non. eve anne est le plus grand bonheur qui me soit arrivé, mais ce fut aussi mon plus grand malheur. On peut mourir de désamour. Hélas, on ne peut pas refaire l’histoire. On s’embrasse ? »
« Bon, quand vous aurez fini la brosse à reluire, on continue les présentations ? Voilà Gustave, que tu as rencontré une fois je crois à Villeneuve d’Asc, avec la meilleure des épouses.
—Oui, je m’en souviens. J’espère qu’on pourra parler un peu. J’ai des choses à vous dire.
—Je ne te présente pas Louis et Jocelyne. Tu peux admirer Jocelyne qui est absolument divine,
—Absolument, je confirme
—Linda mon associée.
—Très bon goût eve anne, elle est superbe.
—Et très efficace.
—Patricia mon Psy préféré.
—Vous devez être très occupée Patricia, avec ce genre de cliente ?
—Hélas non, pas suffisamment, les temps sont durs.
—Odile, Nicolas et Eliande mes voisins. Si je dois déménager, je les emmène.
—Maud, je ne te présente pas ?
—Maud, c’est pour eve anne que tu es aussi belle ?
—Bien sûr, pour qui d’autre ?
—Et Simone, mon employeur Parisien, ma confidente, ma conseillère, ma maîtresse, mon ange gardien, et beaucoup plus encore. Une amie irremplaçable. —Très heureuse de te connaître Michèle. Tu as fait de ton élève une femme d’exception. J’aimerais que l’on parle un peu un de ces jours.
—Avec plaisir Simone..
—Luigi, mon copain, mon ami. Mon chevalier servant….
—Et il sert souvent ?
—Très drôle ! Nous sommes devenus inséparables… Tu vas voir Radio Madrid ? Tu vas faire des économies de téléphone.
—Oui, je vais l’embrasser. Tiens ta chipie de sœur est là. Putain, quelle garce celle là !
—Je ne te le fais pas dire. Je t’ai réservé le meilleur pour la fin : Le colonel Dumas, l’homme qui m’a fait aimer l’armée. Et Claudine son épouse, qui a le mérite de l’aimer. Nous avons bien travaillé ensemble. J’ai tout appris avec le Commandant Ducrocq qui est à Istres, et j’ai pu mettre tout en application sous les ordres du Colonel Dumas. Tous deux se sont pris d’affection pour Marie-No et moi. Nous sommes toutes les deux très fières d’avoir servi sous leurs ordres.
—Le Capitaine Lenoir exagère. Elle s’est révélée être un officier de qualité, qui a apporté énormément à la compagnie qui lui a été confiée. Elle a su transmettre son savoir faire et sa passion à l’Adjudant-chef Duval. Toutes deux sont des exemples pour notre régiment. Je ne connais pas un seul militaire du génie de l’air qui n’aurait pas aimé servir sous leurs ordres.
—Hé bien eve anne ! Que de louanges. Je n’imaginais pas que ton passage à l’armée avait remporté un tel succès. C’est Austerlitz !
—Ce n’était pas un succès. C’était une mission que nous avons menée à bien.
—Je peux vous révéler "confidentiellement," qu’eve anne est « proposable » C'est-à-dire qu’elle a toutes les chances d’obtenir ses barrettes de Commandant de réserve. Il faut qu’elle fasse sa dernière période. Cette fois ci, je ne pourrai pas signer sa promotion, cela viendra du Ministère.
« Dites-moi Colonel. Après le déménagement des Sablons, qu’allez vous faire ? » Je vis le Colonel sourire et regarder sa femme qui souriait aussi.
« J’avais parié que vous aborderiez le sujet ! Après les sablons, je prends le commandement de l’EMGA, Je remplace votre ami, le Général !
—Et le Général s’en va Boulevard Victor ?
—Voilà, on ne peut rien vous cacher. Vous êtes la logique même.
—Et au ministère, celui qui signera ma promo sera ? Le Général Thiriet !
—Vous avez tout compris, comme d’habitude. eve anne, félicitation pour votre future promotion. Vous pourriez croire, madame, à nous entendre, que cette promotion se fait au choix ? Ce n’est qu’un aspect de la question. La véritable raison, et le Général la connaît bien, c’est que le Capitaine de réserve eve anne Lenoir a été de loin le meilleur officier que nous ayons eu dans nos rangs.
—Mes compliments, c’est sans doute grâce à l’excellente éducation que tu as reçue ? Tu as du avoir d’excellents professeurs !
—Bien sûr ma chérie, sans toi je ne serais rien. Et aussi grâce à Gustave qui a réussi ma sortie de l’enseignement.» Michèle resta un moment à discuter avec le Colonel. Et Claudine me prit par la main et m’entraîna à l’écart.
« On se tutoie ?
—Bien sûr.
—Je voulais te transmettre toute ma sympathie. J’ai toujours su que le Colonel était amoureux de toi. Il était fasciné, il parlait de toi en dormant. Et je suis reconnaissante que tu n’aies pas profité de la situation.
—Pour être franche, je ne peux assurer que je fus maître des évènements.
—Je le sais aussi, mais il ne s’est rien passé, et tu n’as pas cherché à renouer ce lien. Sinon, il m’aurait abandonnée, et je n’aurais rien pu faire. Il a passé une longue période de stress. Je ne savais pas comment l’aider à en sortir. Et tu as eu la bonne idée de nous inviter à votre mariage. Il a été surpris, Il avait peur d’accepter. Ce fut l’électrochoc qui l’a fait revenir dans le raisonnable. Tu lui as montré que votre estime réciproque était intacte. Voilà, c’est tout ce que je voulais te dire. Et c’est pour cela que je veux t’embrasser. J’ajoute que je comprends pourquoi toutes ces femmes sont amoureuses de toi. Tu le mérites bien, et j’en fais partie maintenant. » Et elle m’embrassa sur la joue. Et voilà comment on perd son Rimmel, je finirai par ressembler à Maud.
Puis c’est le Colonel qui vint vers moi :
« eve anne, tu ne seras pas obligée de me répondre, mais il y a une question qui me revient toujours : Comment as-tu fait pour que le Général te donne un tel avancement ?
—Vous vous imaginez sans doute que je lui ai fait des choses ? Hé bien Non ! Pas du tout ! J’ai accepté de laisser ma place à un garçon qu’il voulait pistonner. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Je suis revenue de Versailles trois mois plus tôt, vous le savez bien !
—Oui, c’est vrai, mais je ne savais pas pourquoi, il semblait que c’était un mystère.
—Rassurez vous Colonel, ce que je viens de vous dire est la pure vérité, et n’en reste pas moins un secret ! Je vous jure sur la tête de ma fille!
—Merci, merci d’accepter de rester mon amie. »
Le buffet avait été dressé dehors, sur la terrasse, à l’abri de velums blancs. C’était magnifiquement présenté. Et c’était succulent. Axelle recevait une montagne de cadeaux. Elle passerait l’année pour profiter de tout. Michèle revint me rejoindre.
« Alors, tu avais des choses à me dire ?
—Des quantités. Au sujet de Jocelyne, je sais tout.
—Mais comment l’as-tu su ?
—T’a-t-elle dit qu’elle était venue me voir à Paris?
—Non, elle ne m’a rien dit.
—Tu peux le garder pour toi ?
—Je te le promets.
—Et bien voilà, elle est venue à mon agence à Paris, et elle s’est laissé séduire trop facilement. Alors qu’elle n’avait aucune expérience homosexuelle. J’ai immédiatement pensé qu’elle ne voulait pas passer pour une « débutante » à votre prochaine rencontre. Et l’autre jour, j’étais allée rencontrer un futur client qui passait par Amiens. Nous avions rendez vous à son hôtel, le Sofitel. Nous étions dans le petit salon, à droite en entrant, et je t’ai vue arriver. Et quand j’ai quitté mon client, juste au moment d’entrer dans le hall, j’ai vu arriver Jocelyne, qui s’est adressée à la réception, et qui a pris l’ascenseur. Après je suis partie.
—C’est incroyable.
—N’est ce pas ? Quelle coïncidence ! Si vous aviez à parler affaires, vous l’auriez fait à l’usine ? Remarque, que ça ne me gêne pas du tout. Elle n’est pas très adroite, mais elle a un corps splendide, et elle jouit très bien. Tu as raison d’en profiter.
—Oui, j’ai appris à faire comme toi. Quand on n’a plus l’amour qui mobilise toute ta personne, tout le temps, on tire à vue sur tout ce qui bouge, sauf les hommes, alors que toi, tu en joues aussi.
—Tu es en forme pour les allusions aujourd’hui ! J’en joue très peu.
—J’espère que l’on pourra se parler plus longuement ?»
(Si ce n’est pas un beau mensonge ça !)
Et soudain, au coin de la terrasse, je vis arriver Christian, un paquet cadeau sous le bras. Je fonçai sur lui !
« Que viens-tu faire ici ? Tu n’es pas le bienvenu.
—Je sais, je viens juste apporter ce cadeau à Axelle et je me sauve. N’aie pas peur, je ne suis pas venu pour me disputer. Ni pour faire un scandale. Occupe toi de tes pouffes.» Je le suivis des yeux. Il se dirigea vers Axelle qui se laissa embrasser, prit le paquet, le posa par terre et continua son jeu avec Eliande. Christian fit demi-tour, et je vis son visage s’éclairer dans ce magnifique sourire que j’avais tant aimé. Je suivis son regard pour voir qui était bénéficiaire de cette attention, je m’approchai pour entendre Christian s’exclamer :
« Luigi ! Mais que fais-tu là ? Tu t’es paumé ? T’es un ami de la famille maintenant ? Il n’y a rien pour toi ici ! » Luigi se trouva excessivement gêné. Il regarda tout autour pour voir si quelqu’un avait assisté à la scène. Son regard croisa le mien, et piteusement il baissa la tête. Une autre paire d’yeux avait aussi été témoin de la rencontre, C’était Maud qui aussi chercha mon regard. Les deux garçons s’éloignèrent un peu, discutèrent un moment, et je vis le beau sourire de Christian partir en déliquescence, pour faire place à un visage gagné par la colère. Il me regarda, il avait la même lueur dans les yeux que la dernière fois. Je m’approchai et sans baisser les yeux, je lui dis :
« Que t’arrive-t- il mon amour ? Il me semble que tu as perdu le sourire. Je t’ai déjà vu une fois avec ces yeux là ! Tu peux me frapper, si tu en as encore envie et si c’est ta seule façon de t’exprimer ! Je ne comprends pas ta colère. Etre homosexuel n’est plus un délit, la seule contrainte qui nous reste, à moi comme à toi, c’est de l’assumer. Alors dégage ! Disparais. Luigi n’y est pour rien. Je ne pouvais pas imaginer que tu serais assez con pour mettre les pieds ici. » Je me retournai, juste derrière moi, il y avait Gustave et le Colonel. Marie-No, Linda, et mon père. Une escorte de choc. Christian quitta le Domaine. Je m’approchai de Luigi.
« Je te jure que ce n’était pas prévu. Je ne pensais pas qu’il oserait se présenter. Luigi, dis moi la vérité ; C’est pour me ménager que tu as truqué les photos ?
—C’était pour que tu ne sois pas malheureuse.
Je voulais vous laisser une chance de vous retrouver.
—Mon pauvre Luigi, ton bon cœur te perdra. » Maud s’approcha :
« Bonjour Luigi.
—Bonjour madame Lenoir. Je vous demande pardon.
—Ce n’est pas grave, tu seras toujours un mauvais élève ! »
« Ca dépend pourquoi Maud. Il y a des matières pour lesquelles il est très doué. —Alors là, je jure que je ne lui ai jamais rien enseigné de tel ! » Je retrouvai Marie-No. Elle était avec Michèle qui lui tenait la main.
« Tu as mal agi. Tu aurais dû l’ignorer tout simplement. Ne pas chercher à savoir. Je n’aime pas quand tu es agressive.
Ce n’est qu’un homo, comme moi, comme toi, comme elle, comme nous.
Il est malheureux c’est tout !


—Non, mon cœur. On n’est pas à la gay-pride. C’est le père de ma fille.»



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Par eve anne
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