Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XLVII-Les Doutes
 

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Et j'ai vu naître l'imperceptible,
La nuit rêvée.

Paul Eluard
 

                                        Cinq minutes après, je rappelais Puce.
« Allo, Josépha ? Où je peux la trouver ?
—A l’hôpital Mondor. Elle y est encore pour la journée au moins.
—J’y vais. Je t’interdis de la prévenir.
—Bien chef, embrasse là pour moi. » Je pris la voiture et je partis pour Créteil. Je la trouvais facilement, bien que j’aie oublié son nom. Quand j’arrivai dans sa chambre, elle dormait. Je ne la réveillai pas, je la regardai dormir. Elle était un peu pâle, mais le visage était détendu. Elle avait une fossette sur le coin de la bouche qui lui faisait comme un sourire. Elle était belle, naturellement belle. Débarrassée de tous maquillages, les cheveux à peine coiffés, elle était belle. Le drap lui arrivait sous la poitrine, et la forme du sein était nettement visible malgré la position allongée. Je la regardais dormir, sans savoir exactement pourquoi j’étais là. Je ne savais pas ce que j’allais lui dire, je ne savais pas si elle serait heureuse de me voir, où si je lui ferai peur. Je décidai d’attendre, et je pris place dans l’unique fauteuil en face du lit. Une infirmière entra, alla droit sur la perfusion, vérifia le goutte à goutte. Et la regarda dormir. Alors qu’elle avait ignoré ma présence,
« Elle est belle n’est ce pas ? On se demande qui a pu lui faire autant de mal pour en arriver là. Il était temps qu’elle soit sauvée. Une heure de plus et elle était perdue.
—Oui, on se le demande. Il y a vraiment des gens qui ont un cœur de pierre !
—A qui le dites-vous ! Vous êtes de sa famille ?
—Non pas vraiment.
—Alors vous êtes une amie ?
—Je suis sa femme.
—Ha ! Pardon, excusez-moi.
—Il n’y a pas de mal. » Je ne sais pas pourquoi j’avais dit ça. Peut être par énervement pour ces gens qui posent des questions à tort et à travers. Celle là aura des choses à raconter. Claudie commença à se réveiller, et je m’approchai. Je lui pris la main. Elle ouvrit les yeux, me regarda, referma les yeux, et au bout d’un petit moment les ouvrit à nouveau. Puis d’une voix douce :
« Je me demandais si je rêvais ou si je ne rêvais pas ? Que fais-tu là ? Pourquoi es tu venue ?
—Pour te demander de vivre. Je te demande pardon pour le mal que je t’ai fait. J’ignorais tout de tes secrets. Tu aurais dû me parler.
—Je t’ai dit que je ne voulais plus te voir.
—Oui, mais je ne t’ai pas crue. J’attendais que tu te réveilles pour t’embrasser.
—Ne te force pas.
—Si on reprenait notre conversation autrement, ce serait mieux, tu ne crois pas? » Claudie se tut un moment, et quelques larmes s’écoulèrent de ses yeux fermés.
« Tu as raison. Je croyais me libérer en t’envoyant balader, et c‘est pire.
—Claudie, ma belle. Je veux que tu vives. Puce m’a raconté tes malheurs. Je ne sais pas pourquoi elle ne m’en a pas parlé plus tôt. Je t’aurais aidée.
—Je ne veux pas de ton aide.
—Tu veux te suicider une autre fois ?
—Si je le sens comme ça.
—Ecoute-moi. Tu me reproches de t’avoir ignorée. Mais le premier poste important qui se présente, j’ai tout de suite pensé à toi, et je ne veux personne d’autre. C’est une boîte de quat’ sous, mais c’est une boîte qui te paiera un bon salaire, et tu pourras payer ton loyer. D’ailleurs, toutes tes dettes seront effacées pour que tu puisses repartir du bon pied.
—Tu sais bien que ce n’est pas ça que je veux.
—Oui, je le sais, mais tu vivras. C’est le plus important. Après on verra.
—Tu profites de la situation. Tu sais que je ne peux pas faire autrement.
—Si, tu peux. Tes dettes seront payées de toute façon. Quand tu seras remise, nous parlerons des conditions de ton emploi. Si tu n’acceptes pas, tu t’en iras. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Je ne profite pas de la situation, je voulais t’offrir un job, bien avant de la connaître, ta situation.
—Mais pourquoi moi ?
—Par ce que tu es celle dont j’ai besoin. Pour te donner tort peut être. Tu dis que je t’ai ignorée, je te prouve que non.
—Je ne te crois pas. Je ne veux plus te voir. Tu ne m’aimeras jamais.
—Tu sais très bien que j’ai une femme. Et que nous nous aimons comme des folles.
—Vous vous aimez, mais elle te laisse sur le carreau !
—Je ne suis pas venue pour parler de ma femme. Et je ne te propose pas de m’épouser, je te propose un travail. Il faudrait que tu grandisses un peu.
—Je suis fatiguée. Embrasse-moi, et laisse-moi. » Je m’approchai, et je lui déposai un baiser sur les lèvres. Je vis qu’elle fermait les yeux. Je glissai ma main sous le drap, et je remontai cette horrible « nuisette » que l’on trouve dans tous les hôpitaux du monde, et je découvris sa poitrine. Je m’arrêtai un moment pour l’admirer. Je pris un bout de sein entre mes lèvres. Et caressai l’autre. Je fis durer un bon moment, jusqu’à ce que les deux tétons soient dressés vers le ciel.
« C’est de la triche » dit elle.
« C’est ça oui. Quand veux-tu que je revienne ?
—Jamais
—Ok, à tout à l’heure. » Je sortis de la chambre, et je demandai à l’infirmière quand je pourrai revenir chercher ma femme.
« Le médecin signera sa sortie vers les quinze heures. Après, vous pourrez l’emmener. Mais attention, elle devra se reposer encore quelques jours, elle a perdu beaucoup se sang. Et elle a été très choquée.» Je sortis de l’hôpital, et j’appelai Puce, pour demander l’adresse de son immeuble. Je m’y rendis et la rencontrai. Je laissai ma carte à la concierge.
« Voilà ma carte madame. Le premier créancier qui montre son nez, vous lui demandez d’envoyer sa créance à cette adresse, il recevra le paiement dans les vingt quatre heures. S’il y a des factures dans son courrier, donnez-les à Josépha, elle me les remettra. Dites moi ce qu’elle doit pour les loyers et les charges, je vous fais un chèque.
—En voilà une qui a de la chance, ce n’est pas à moi que ça arriverait ! »
—Vous avez la clef de son logement ?
—Oui bien sûr !
—Puce, peux tu rassembler quelques affaires je l’emmène à sa sortie.
—Tu l’emmènes où ?
—Secret défense.
—Faudra que je pense un jour à me suicider !
—Tu aurais mieux fait de penser à la sauver.» Je me fis une saucisse frites au bistro du coin, et je retournai à Mondor. Claudie était assise sur son lit, lavée, ses longs cheveux soigneusement brossés, habillée. Sans maquillage, elle me parut très belle.
« Je suis allée chercher tes affaires et payer tes dettes. Je t’emmène !
—Tu m’emmènes où ?
—Chez moi.
—Chez toi, à Compiègne ?
—Oui, c’est là que je vis.
—Et pourquoi faire ?
—Pour te soigner, ma fille veillera sur toi. » J’allais régler les suppléments, elle n’avait plus de mutuelle. Claudie ne dit plus un mot. Elle baissa les yeux, et se laissa guider. Je lui pris les épaules et la conduisis dans la BM. Je lui bouclai sa ceinture, fis le tour de la voiture, et nous partîmes de Créteil direction Compiègne. J’avais avec moi une ordonnance pour quelques piqûres et quelques pansements. En fin de semaine, il faudra retirer les fils. Claudie ne disait toujours rien. J’appelai Maud.
« Maudamour ? Je serai à la maison dans trois quarts d’heures, j’aurai besoin de toi, une fois de plus. Viens quand tu peux.
—Pas de problème, dans une heure au plus tard.
—Mil mercis Maud»
« Je suis passée chez toi. J’ai donné des consignes à la concierge. Puce est allée chez toi pour préparer ton sac. S’il te manque quelque chose, on trouvera tout sur place.
—Pourquoi fais tu ça ?
—Par charité chrétienne. J’achète ma place au paradis. Je récupère toutes les filles perdues à condition qu’elles soient jolies et qu’elles me sourient.
—Après tout ce que je t’ai dit, tu devrais me jeter sur le bord de la route.
—Ne t’impatiente pas, ne me tente pas, on n’est pas encore arrivées. » Je rappelai Maud.
« C’est encore moi ma douce, je n’ai pas sur moi le numéro de Patricia. Je voudrais qu’elle passe à la maison dans la soirée. Tu lui dis que c’est important.
—Tu as un problème ?
—Non, oui, enfin tu verras. Un très joli problème.
—Je vois ! »
« Qui est Maud ?
—C’est ce qui m’est arrivé de mieux dans la vie.
—Mieux que Marie-Noëlle ?
—Je rectifie : c’est ce qui nous est arrivé de mieux dans notre vie.» Quand je rangeai la voiture le long du trottoir, je vis la SLK toute neuve de Maud garée un peu plus loin.
« Maud est déjà là. Quelle bonté que cette femme. Je te raconterai tout. Donne-moi la main.
—J’ai la tête qui tourne.
—On y est presque. » Maud vint nous ouvrir la porte.
« Mais, que se passe-t-il ?
—Je vais te raconter, aide moi à la mettre au lit. » Et voilà comment Claudie atterrit dans mon lit. J’embrassai Maud, et je lui racontai toute l’histoire.
« Elle a l’air bien jolie, que vas-tu faire d’elle ?
—La remettre sur pieds, et ensuite c’est elle qui décidera.
—Encore une qui a eu la chance de croiser ton chemin.
—Oui, enfin si on veut.
—Que veux tu que je fasse pour toi, pour elle ?
—Que tu fasses connaissance avec elle. Que tu l’apprivoises, et si elle n’est pas remise lundi, que tu l’empêches de faire des bêtises. Je retravaille Lundi.
—Ok ma douceur, ce qu’il y a de bien avec toi, c’est que l’on ne s’ennuie jamais.
—C’est ton boulot ! Dans ton association, c’est ça que vous faites ?
—Rarement avec des beautés comme ça !
—Tu as eu Patricia ?
—Oui, elle sera là vers 19heures.
—C’est parfait. Je vais appeler Simone. »
« Allô ma grande, comment vas-tu ?
—Ça va, je finis mes cartons, l’agence est venue, je repartirai lundi.
—Je voulais te parler de Claudie. Dis-moi tout ce que tu sais, ce que tu en penses, si je peux me fier à elle ?
—Tu sais sûrement qu’elle a été ma chérie avant que tu n'arrives au journal ?
—Oui, je le sais.
—Mon jugement sera peut être faussé à cause de ça. C’est une fille de bonne famille. Ses parents sont aisés, ils ont un hôtel particulier à Neuilly. Elle est bardée de diplômes. Bac plus sept je crois, Mastère en économie d’entreprises à la Sorbonne, quelque chose comme ça. Elle est très compétente, c’est une bonne recrue pour toi. Je n’ai eu qu’à me féliciter de l’avoir à mes côtés. Je me suis mal conduite avec elle quand tu es arrivée. Par contre elle a un énorme défaut qui gâche tout.
—Ha bon ? Et c’est quoi ?
—Elle est sentimentale, romantique, enfin tous ces trucs qui vous pourrissent la vie. Elle joue du violon à merveille.C'est une artiste de tout premier plan. Tu vas l’embaucher ?
—Je lui ai proposé, mais elle m’a envoyé balader. Nous avons eu une entrevue difficile. Elle était parait-il très jalouse et malheureuse. Elle était au chômage. Pendant que nous étions à l’enterrement d’Axel, elle a tenté de se suicider. Sa concierge l’a ramassée in extrémis. Je suis allée la récupérer à sa sortie de l’hôpital. Là elle est chez moi, elle se repose.
—Mince alors. Embrasse-la pour moi. C’est une bonne recrue, mais tu vas avoir du mal à gérer ça.
—Oui, je crois, mais si elle est comme tu le dis, il me la faut absolument. Rappelle-moi quand tu seras arrivée à Paris.
—C’est promis. Bisous à ta fille, et à Maud si tu la vois. »
« Voilà. Je suis tombée pile sur la nana dont j’avais besoin. C’est une grosse pointure en gestion d’entreprise.
—Mais alors, pourquoi est-elle au chômage ?
—Elle nous le dira peut être.
—Elle te plait ?
—Elle est très belle quand elle est vivante. Mais, j’ai d’autres soucis.
—Bon, je la draguerai à ta place alors.
—Si tu veux Maud. Ça te ferait du bien une jolie fille comme ça. Ça te changerait d’un chameau comme moi !
—J’allai le dire. Embrasse-moi chameau. » Mon brain-trust allait être au complet. Il n’y avait que Rosine dont je ne savais plus rien. De toute façon, son préavis ne pouvait être déjà fini. Je l’appellerai dans la soirée.
Laissant Claudie sous la surveillance de Maud, je partis en ville avec Axelle faire du ravitaillement. Cela allait me changer les idées. Axelle adorait se balader dans carrefour debout dans le caddie. Ce n’était plus tellement de son âge, mais le magasin est tellement vaste que l’on y fait des km, et l’on en sort épuisée. Mais ce n’était pas très économique. Elle voulait acheter tout le magasin. On en sortait toujours avec un tas de tucs inutiles, mais il fallait bien me faire pardonner du peu de temps que je lui consacrais. Je laissai un message à Marie-No sur son portable. Je me préparais à une scène de ménage pour avoir introduit Claudie chez moi, mais je me sentais incapable de ne pas lui en parler. Je laissai un message aussi à Rosine. Demain dimanche, je ne sais pas si je pourrai sortir à vélo, Odile devait aller chez sa mère ce week end, Je ne voulais pas laisser Claudie seule à la maison, avec Axelle. Déjà que j’ai raté la piscine cette semaine, je vais encore me prendre une taille de soutif ! De retour à l’appartement, Claudie était dans le canapé, et discutait avec Maud. Le contact était établi, elle me sourit.
« Tu t’es reposée ? Vous avez fait connaissance ?
—Oui, Maud me disait du mal de toi.
—Elle a raison, j’abuse tellement de sa bonté.
—C’est vrai que tu abuses souvent, mais là, c’est vraiment un plaisir.
—Maud veut me faire croire qu’elle est ta belle mère. C’est du bluff n’est ce pas ?
—Non, Maud est réellement ma belle mère, même si elle a l’air plus jeune que moi. Maud c’est la femme idéale. Sauf qu’elle n’a pas bien réussi son fils. Il est un peu violent.
—C’était sûrement de ta faute.
—Je ne le nie pas. Mais les coups ça fait mal plus au moral que dans la figure.
—Tu comprendras mieux ce que j’ai vécu alors.
—Il faudra que l’on se parle, on ne l’a jamais fait.
—Maud et toi, il y a autre chose ?
—On s’entend bien, on se voit souvent, on va en vacances ensemble.
—Tu ne veux rien me dire…
—Regarde Maud, et tu auras tout compris.
—C’est ce que j’ai fait. Vous êtes très belle Maud. Je comprends qu’eve anne puisse vous aimer.
—Merci Claudie, n’en prend pas ombrage, nous nous aimons sans aucune jalousie, sans besoin de propriété. Je suis homo, c’est vrai, mais je n’en ai aucune honte. Et mon mari m’adore comme je suis.
—Maud est modeste. C’est un puits de sciences. C’est une philosophe qui met ses connaissances au service du bonheur des autres, de la façon la plus appropriée.
—Je sens que je vais rougir. Tu seras bien avec nous Claudie. Tu seras la bienvenue. Tu ne feras que ce dont tu auras envie. Je serais heureuse que vous vous entendiez bien. » Et c’est à ce moment là que Axelle avec son à propos arrive près de Claudie et lui demande ?
« Tu vas dormir où ce soir ?
—Je ne sais pas ma poule.
—Je peux te prêter mon lit, et j’irai dormir avec maman ?
—Axelle, tu ne préfères pas dormir chez MamieMaud ?
—Non, Claudie est malade, elle a peut être besoin de moi ?
—Sûrement ma poule. Je ferai comme ta maman décidera.
—Ha voilà Patricia. Patricia est un psychologue un peu particulier. Elle m’a sorti de situations très critiques. Je l’ai invitée, pour que tu la rencontres. Si vous vous plaisez, vous pourrez continuer, sinon, ce n’est pas grave. Patricia connaît bien les femmes comme nous, c’est une amie que j’adore. Bonjour docteur comment vas-tu depuis le temps que tu es heureuse ?
—Très bien, heureusement que je n’ai pas attendu après toi !
—Si, un peu quand même ?
—A qui dois-je le plaisir d’être ici ?
—Je te présente Claudie, qui a quelques petits problèmes de santé. Mais je vous laisserai. En attendant on va se prendre un petit remontant ? » Patricia s’était installée dans le fauteuil, elle avait croisé les jambes, très haut, et elle avait déjà remarqué les pansements aux poignets de Claudie.
« Et toi Maud ? Tu n’as jamais été aussi belle. Tu es amoureuse ?
—Je reviens du soleil, et je suis toujours amoureuse, et là nous avons une invitée, alors je me suis forcée un peu.
—Vous allez avoir des tonnes à me raconter.
—Tu feras connaissance avec notre amie, si tu peux l’aider, tu lui diras quoi. Pendant ce temps là on va aller voir la nouvelle voiture de Maud. On revient d’ici une demi heure ça va ?
—N’aie aucune crainte Claudie. Patricia nous connaît toutes, y compris Simone. Elle fait vraiment partie de la famille, et elle a de très jolis seins.
—J’avais remarqué. » La SLK de Maud, gris métallisée, était vraiment très belle. Elle devait valoir une petite fortune. J’installais Axelle au volant.
« C’est mon mari qui l’a choisie pour moi. J’ai peur que ça fasse pute !
—Pute à ce niveau là, ce n’est pas dramatique. Comment la trouves-tu ?
—Je la trouve très belle évidemment, mais je la sens sur ses gardes. Si tu couches avec elle ce soir, tu risques l’incident.
—Et si c’est toi qui couches avec elle ?
—Elle ne voudra pas, elle est venue pour toi.
—Alors ?
—Alors je ne sais pas.
—Dis donc, la BM c’est déjà un tape cul, alors ça qu’est-ce ça doit être !
—C’est pour me muscler les fesses. Tu sais, je n’avais pas demandé ça.
—Moi je trouve que la couleur va bien avec tes yeux. Pour le reste, faire l’amour là dedans, il faut être acrobate ! Maud ?
—Oui ?
—Est-ce que tu m’aimes ?
—Tu as besoin que je te le dise ?
—Oui, j’en ai besoin.
—Je sais à quoi tu penses. J’aime le corps de Marie-No, mais je suis amoureuse de toi. Et pour moi, tu es toute ma vie. J’ai vingt deux ans de plus que toi, et jamais tu ne me l’as fait sentir. Dans tes bras, j’ai ton âge, et je suis la plus heureuse des femmes. Mais ce n’est pas cela que tu veux savoir. Alors je te le dis, eve anne, je t’aime.
—Moi aussi je t’aime Maud, si je dors avec cette fille, ça ne change rien, tu le sais, je t’aime. Et pour elle, je ne sais pas quoi faire. J’ai besoin d’elle pour le travail, pas pour faire l’amour, je suis mal barrée.
—Tu t’en sortiras une fois de plus. J’ai confiance. Tu te sors toujours de toutes les situations.
—Sauf quelques fois quand il a fallu faire appel à Patricia. Avant que je la connaisse, Patricia et toi, vous aviez une aventure ?
—Oui, ça a duré trois ans.
—Tu ne me l’avais jamais dit.
—Non, ça change quelque chose ?
—Non, rien, mais elle se faisait passer pour une fille qui ne connaissait rien à l’amour lesbien.
—Elle ne connaissait pas nos règles.
—C’est curieux, à chaque fois que j’aurais pu la draguer, quelque chose m’a retenu.
—Je le sais, et quand vous avez fait l’amour, nous venions de nous séparer. C’est depuis ce temps que je suis follement amoureuse de toi.
—Mais pourquoi n’en a-t-on jamais parlé ? Et là ça m’apparaît comme une évidence !
—On ne parle pas souvent de nous ; Je n’ai plus grand-chose à te cacher.
—Tu m’emmèneras faire un tour dans ton bolide, et tu me feras le coup de la panne dans la forêt ?
—La panne ? Impossible avec une voiture neuve !
—Oui mais c’est une Mercedes. Alors la panne est garantie ! On retourne dans l’arène ? » Je repris Axelle, et l’on retourna là haut. Claudie et Patricia discutaient joyeusement. Tout avait l’air de marcher comme sur des roulettes.
« Tout va bien ?
—Parfaitement bien. Si vous avez peur d’être à l’étroit, Claudie peut venir dormir chez moi ?
—Bon, je vois que tout est parfait. Je vous dois combien docteur ?
—Rien mon amie, je me suis payée en nature ! » Et Claudie souriait.
« Elle vous fait marcher. Nous avons simplement discuté.
—Oui, mais les yeux dans les yeux, et ce n’est déjà pas si mal. Claudie va bien. Tu as bien fait de la retirer pour un temps de son milieu. Il faudra absolument que vous parliez toutes les deux. Vous n’avez rien à vous reprocher, ni l’une, ni l’autre, mais vous devez le faire. Par petits bouts, sans hausser le ton, à voix basse. En marchant dans la forêt. Je vous laisse. Si vous avez besoin, n’hésitez pas, je suis célibataire.
—Je descends avec toi. » Quelques minutes plus tard, le téléphone sonna.
« C’est Maud. Patricia m’a ramenée. Ma voiture est toujours en bas de chez toi.



Elle n’a jamais voulu démarrer. »





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Lun 7 mai 2007 1 commentaire

Ce chapitre rectifie la violence du précédent et fait revenir la tendresse et la complicité. La vérité des sentiments et du désir qui vous animent toutes reprend ses droits sur les apparentes et odieuses rivalités professionnelles. J'aime beaucoup ce grand bain de féminité que tu décris très bien. Doux baisers d'une autre baigneuse.

Ophélie Conan - le 15/03/2011 à 18h03