Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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LIV-Les Doutes

 

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Elle marche déjà sur la pointe des pieds
de son absence.

Alain Borne 

               
                                          En réalité, cela faisait plus de quatre ans d’absence. Il y avait en plus huit mois de stage à saint Maixent et quinze jours à Chambéry. Cela faisait presque cinq ans pendant lesquels notre seule rencontre ne dura que dix jours. Et encore, Marie-No s’était offerte à Maud, le temps d’une nuit.
Durant tout ce temps, j’ai attendu son retour, sans y croire réellement. J’aurais souhaité recevoir au moins des nouvelles, une explication, même si elle devait être unique et définitive. J’ai toujours été persuadée que Marie-No était une femme honnête. Si elle avait vécu une autre vie, elle me l’aurait dit. Si elle avait été jalouse, elle me l’aurait dit aussi. Mais tout ce temps perdu, au nom de quoi ? Il fallait bien qu’elle vive avec quelqu’un, ou quelqu’une, je suppose que l’armée à Nouméa n’est pas un cloître ? Il me faudrait lire chacune de ses lettres, pour être sûre d’avoir compris ce qu’il y avait à comprendre, faute d’avoir tout compris. Peut être avait elle été seule, tout ce temps, en me laissant loin d’elle, mais pourquoi ?
J’avais décidé de fermer l’agence pour les congés de fin d’année. On reprendrait le jeudi 2 janvier. Je crois que tout le monde avait besoin de repos. J’irai peut être passer un ou deux jours chez Guillemette. Peut être aussi chez Claude. J’ai envie d’aller à la montagne aussi, respirer l’air pur et donner à Axelle l’occasion de commencer le ski. Je lierai une lettre par jour, plus, me serait impossible. Ainsi la dernière racontait une journée, à la façon d’un journal, mais il y avait cette anecdote des plus déroutantes :
« Ce soir, après la relève de la garde, un Kanak est venu au poste. Il conduisait une mule, attelée d’une petite charrette. Dans la charrette, le garde a trouvé le Lieutenant Colonel Ivre mort, à moitié dévêtu, dans un état de saleté repoussante. Les officiers réunis ont décidé qu’il ne s’était rien passé. Personne n’en a rien su, sauf que j’avais un ami dans cette garde, qui m’a tout raconté. Je sais que ce colonel est une ordure. Mais cela me fait peur, il nous fera tous tuer. » Je mis la lettre de côté pour faire un paquet cadeau au général. Puis une autre lettre :
« Cela fait très exactement quatre ans, 1461 jours exactement que j’ai quitté mon chat. J’ai échoué. C’est fini. J’ai perdu.
Maintenant, je n’ai plus qu’à rester là. Je me ferai démobiliser et j’irai vivre dans une ville du nord. Nouméa me sort par les yeux. C’est un volcan, je sais qu’on va finir par s’en prendre plein la gueule. (…..) Je suppose que l’agence marche bien, si bien qu’elle doit m’avoir oubliée. Je n’ai plus de messages depuis longtemps. Elle doit être avec Lorena, une fille pareille ne se laisse pas passer. Si ce n’est pas elle, ce sera une autre. De toute façon, elle ne peut pas passer à côté d’une fille sans mouiller sa culotte. Il me restera une deuxième vie pour regretter. Mais autrement, je ne pouvais pas. »
Que voulait-elle dire, quand elle écrivait : « J’ai échoué » qu’avait-elle entrepris qui n’avait pas marché ? « Autrement, je ne pouvais pas ? » Autrement quoi ? Et en plus, je ne mets pas souvent de culotte. Plus j’allais plus les questions s’amoncelaient. ...
Je reçus un coup de fil de Linda. Elle me demandait gentiment si ça me ferait plaisir qu’elle vienne passer une nuit avec moi.
« Cela fait des mois que l’on ne s’est pas touchées !
—Et Laurie ?
—Elle est chez ses parents pour quelques jours. Je ne peux plus dormir seule.
—Tu ne préfères pas sa sœur ou Lorena ? Ou les deux ?
—Tu es folle ! Même quand je suis avec Laurie, souvent je pense à toi.
—Viens demain Tu voudras voir Maud ? Un garçon ?
—Non, toi seulement.
—Ok ma jolie. A demain. » Voilà que j’inspirais la pitié maintenant. Les filles allaient se sacrifier pour que je ne sois pas seule. Qu’importe, si elles pensaient me faire plaisir. De toute façon, je n’ai pas envie de trouver une partenaire avec qui partager ma vie. Je me sens fatiguée de tout ça.
Je passai la journée à pas grand-chose. Maud voulait aussi à toute fin, m’occuper l’esprit.
« Tu sais, ma douce, il n’y a rien de changé, ça fait cinq ans qu’elle m’a quittée. Je me suis habituée !
—Que comptes-tu faire ?
—Prendre une décision, bientôt. Je ne vais pas m’entêter. J’ai envie de tout plaquer. Lorena prendra la suite, ou je vendrai. Je ne sais pas encore, mais de toute façon, je n’aurai plus jamais l’envie. J’avais l’espoir qu’un jour, cette affaire serait la nôtre. Maintenant c’est cuit.
—Tu es traumatisée. L’envie te reprendra.
—Non, j’aurai envie de changement, mais ça c’était pour nous deux. Ce n’est pas faute de lui avoir dit.
—Sans doute qu’elle attendait une autre proposition.
—Qu’essaies-tu de me dire ? Si tu penses à quelque chose, il ne faut pas me laisser patauger.
—Non, je ne pense à rien de spécial.
—Je pressens que si. Mais tu as peur de mes réactions.
—Tu m’embêtes.
—Je le sais, excuse moi. Ce soir je couche avec ma Négrita. Ça va me changer les idées.
—Merci pour moi !
—Toi tu dors avec Monsieur. Il faut bien que je te remplace.
—Tu as raison, mais si tu dois être désagréable, ça ne va pas être facile.
—Ça va passer ne te bile pas.
—Je te souhaite une bonne nuit. Avec Linda, putain, c’est vrai que ça me fait envie.
—Sois sage Maud, ce soir c’est ma nuit « petits seins noirs. »
—Il en faut pour tous les goûts. » Linda arriva de bonne heure, de quoi retrouver Axelle et de jouer un peu avec elle. Nous sommes allées manger une fondue « Au Chalet Savoyard » c’était bien, mais pas vraiment ce qu’il faut pour un repas léger. Mais je ne pris pas un gramme, Linda n’avait rien perdu de sa voracité. Quelle santé, cette fille ! Pourquoi ne l’ai-je pas gardée pour moi ? Elle me laissa pantelante comme jadis, quand on se découvrait tout juste. Elle avait fait un traitement hormonal, sa poitrine avait gonflé un peu. Je trouvais ça idiot, elle n’avait rien gagné, ni en beauté, ni en érotisme. Elle était aussi excitante avant, peut être plus. Elle resta jusqu’au lendemain après midi. Linda partie, je me replongeai dans la lecture :
« Je regrette amèrement l’époque où nous étions toutes les deux militaires. Nous avions un mode de vie où l’on pouvait s’aimer, mais aussi s’apprécier dans ce que l’on faisait quotidiennement. Nous étions pareilles. On avait l’impression que l’armée était à nous et qu’on la construisait tous les jours un peu plus. Le soir on se parlait, on se racontait, on se comprenait. On se prenait un apéro sur la terrasse « des Biches ». J’étais allongée nue sur le transat et tu me caressais les seins doucement. Il y avait sûrement un voisin mateur, mais que nous importait ? Et puis tu renversais quelques gouttes de ton Gin sur mes tétons, pour les faire bander et les sucer après. Et quand tu me mettais la bouteille de coca dans la foune, j’étais au paradis. Pourquoi ne comprends tu pas que je regrette ces moments là ? » Moi aussi, je les regrettais amèrement, mais le temps passe et l’armée ne représente que deux ans de ma vie. L’armée avec elle, huit mois. C’était le paradis. Et quand j’ai quitté l’armée, elle y est restée.
Qu’elle ait attendu que j’obtienne une situation pour quitter l’armée et rechercher de son côté quelque chose d’autre, passe encore. Mais elle répétait à l’encan qu’elle ne savait rien faire d’autre et qu’elle s’y plaisait, alors ? Quand j’ai lancé l’agence, ça ne l’a pas intéressée. A chaque fois qu’elle aurait pu quitter l’armée, au contraire, elle a franchi un cap. Elle est rentrée à l’armée comme deuxième classe, elle est morte Capitaine. Rien que ça, c’est déjà exceptionnel. Surtout pour une femme, qui plus est, pour une gouine ! Je pense que les barrettes de capitaine, c’est un coup de pouce du Général. Comme moi pour mes barrettes de Lieutenant. Franchir la barre des officiers, c’est courant, continuer son ascension c’est autre chose.
Moi je voulais bien vivre ma vie avec elle, exclusivement avec elle. Mais c’est elle qui m’a déstabilisée avec ses besoins de sperme. C’est elle qui a mis Jean-Marc entre nous. Moi, quand j’ai voulu « remercier » le Colonel, Je n’ai pas pu. Pourtant j’étais sincère. Je savais qu’il était amoureux et je pensais devoir m’offrir à cet amour-là. Je me souviens de l’époque qui a suivi. Ce fut le pire moment de ma vie. Pour lui aussi.....
Nous avons cru que de s’offrir des maris nous préserverait de la lassitude. On a cru que l’on pourrait continuer nos amours. On a simplement oublié qu’ils ne voulaient pas jouer à ce jeu là. On oublie toujours les sentiments des autres. Puis il y a eu Simone, inévitable, puis Maud et la folie a commencé. C’est vrai qu’elle n’a pas participé à ces fêtes là. C’est vrai que je lui ai offert toutes mes conquêtes. Pour me dédouaner ? Je ne sais pas, ce n’était pas mon impression. C’était seulement de somptueux cadeaux. Et c’est elle qui a mis fin à ce jeu là, en couchant avec Michèle. La boucle était bouclée. Elle ne pouvait plus craindre sa rivale, puisqu’elles s’étaient aimées. J’étais prise à mon propre piège. Mais basta de tout ça. Elle a pris la décision de partir. . À l’autre bout du monde. Pourquoi ? Pour continuer l’aventure ? Pour me laisser à mes amours Simonesques ? Pour bien me dire que mes conneries ne l’intéressaient plus ? Si c’était le goût de la découverte, l’exotisme, elle n’aurait pas cessé de m’écrire, au contraire, elle m’aurait raconté au jour le jour ses aventures ? Mais n’est-ce pas ce qu’elle a fait avec ses lettres ? Je sentais que j’étais proche de la vérité. Elle n’était pas partie pour m’oublier, au contraire, puisqu’elle m’avait écrit presque tous les jours. Elle voulait que je l’oublie, elle voulait que Lorena la remplace, pourquoi ? Pour que je puisse vivre heureuse sans elle. C’était la façon définitive de se rayer de ma vie. Pouvait-elle y croire vraiment ? Et si je n’étais pas parvenue à l’oublier ? Quelle aurait été la solution ? Partir la retrouver ? C’était une mise à l’épreuve ? Je pensais que j’étais proche de résoudre l’énigme. Que j’allais réussir à démêler ce jeu de rôle imbécile.
J’étais en pleine Amerzone, il me fallait trouver les indices bien cachés pour avancer dans une jungle inextricable et retrouver ma « Yécoumani » Une fois de plus, je laissai le puzzle sur la table, « en espérant que le chat ne viendrait pas jouer avec ».
Je conduisis Axelle chez Odile, je voulais aller nager et elle ne le voulait pas. Pourtant, elle commençait à bien se débrouiller. Mais pour elle, nager restait un jeu, faire des longueurs avec maman n’avait rien de bien amusant. Pour moi, c’était un vide-tête des plus efficaces. Après avoir nagé pendant une heure ou deux, je passais une heure ou deux à mater les filles. Je fis une touche avec une gamine. Elle n’arrêtait pas de me regarder ; elle pouvait avoir quinze-seize ans, elle était jolie et bien faite. Son maillot une pièce, noir, lui allait à merveille et quand elle remontait ses cheveux pour mettre une pince, je voyais le globe de son sein sur le côté et je ne pouvais m’en détacher les yeux. Je ne pouvais pas mouiller ma culotte plus qu’elle ne l’était. La fille remarqua que je la regardais et se mit à faire la belle. Son numéro de séduction, n’était pas si mal. Pourquoi me priver de ce spectacle, je lui souris. Elle me répondit par un sourire éclatant. Elle monta les deux gradins et vint vers moi.
« Je m’appelle Aline.
—Bonjour Aline, je m’appelle eve anne ; Tu es très jolie.
—Vous aussi. Vous êtes seule ? Votre fille n’est pas avec vous ?
—Tu connais ma fille ?
—Non, mais j’habite l’ immeuble d’à coté et je vous vois souvent.
—Si je voulais passer incognito, c’est râpé.
—Oui, ici tout le monde vous connaît.
—Ha bon ?
—Oui, vous venez nager souvent et quand vous prenez un couloir, le maître nageur nous interdit d’y aller, pour ne pas vous gêner.
—Je ne l’ai pas demandé.
— Ce n’est pas grave. Vous vivez seule ?
—Avec ma fille et j’ai des amies. Et ma belle mère vient souvent voir ma fille. Je ne m’ennuie pas.
—Mes copines disent que vous n’aimez pas les hommes.
—Et toi qu’en dis-tu ?
—Moi ? Je ne sais pas et ça ne me gêne pas, je suis comme ça aussi.
—Tu veux me séduire ?
—Je ne voudrais pas que vous vous moquiez de moi.
—Je ne me moque pas, tu es bien jolie et ta sincérité me touche. Mais tu ne dois pas rester avec moi. Je ne suis pas fréquentable pour une jeune fille. Tes parents n’aimeraient pas.
—Je le sais, il faut toujours se cacher.
—Non, il ne faut pas se cacher. Il faut vivre la tête haute. Si tu ne peux pas, il ne faut pas le faire. Tu as une petite amie ?
—Non, je ne l’ai plus, elle est partie avec ses parents vivre à La Réunion, au bout du monde ! Son père a trouvé du travail là bas.
—Et tu es triste ?
—Enormément. Je suis triste à mourir.
—Tu lui écris des lettres douces ?
—Bien sûr, mais elle ne me répond pas souvent.
—Elle a peut être beaucoup de chose à faire. Ce n’est pas facile d’arriver dans un autre pays.
—Je vais peut-être aller la rejoindre !
—Que dis-tu ? Pourquoi ? Tes parents sont d’accord ?
—Je ne leur en ai pas encore parlé.
—Mais alors comment comptes-tu faire ?
—Je n’en sais rien, mais dans sa dernière lettre, elle me disait de venir. Qu’il fallait que je quitte tout ici pour aller la retrouver. Mais je ne sais pas comment faire.
—Ne le fais pas, n’y pense plus. Tu trouveras une autre fille à aimer.
—Oui, de toute façon je n’ai pas d’argent pour y aller.
—C’est mieux comme ça. Allez va rejoindre tes amis. Sinon je vais avoir des histoires.
—Oui, je me sauve. Si je vous revois, je pourrais vous parler ?
—Bien sûr, si tu me dis « tu ». » Je restais songeuse.
C’était quoi cette histoire ? Deux gamines sont amoureuses. L’une s’en va « au bout du monde » sa copine reste là et l’autre lui dit, « Tu n’as qu’à tout plaquer et venir me rejoindre…. » Elle était jolie Aline, mais quand même un peu puérile, elle ne devait pas avoir ses quinze ans.
J’avais froid ; des frissons. Je ne m’étais pas suffisamment séchée. Je ne voyais plus Aline, elle était repartie faire de la mousse dans le bassin. Je me levai pour aller me rhabiller. Je ne lui avais même pas demandé son nom à la petite. Elle était bien craquante avec ses jolis petits seins tout ronds comme une que j’ai connue jadis. Avec ses longs cheveux noirs et son regard sombre. Mais voilà, elle n’avait peut être pas les parents que j’avais eus. Et je n’avais pas envie de me retrouver devant un juge. Les gens, maintenant, sont tellement devenus cons. Pourtant, j’aurais aimé câliner cette gamine. Elle avait l’âge que j’avais quand Michèle m’a séduite. Je ne suis pas sûre d’avoir l’audace qu’elle avait eue. Ce n’était pas le moment de me laisser aller à ce genre de dévoiement. J’avais des problèmes à régler et de sérieux.
Aline m’avait donné une réponse à mes interrogations, celle que j’avais subodorée ce matin. C’est ça qu’elle voulait. Me mettre à l’épreuve. Elle savait que pour se retrouver toutes les deux, on ne pouvait pas le faire au milieu des autres, dans une hiérarchie existante. Elle voulait que je plaque tout pour aller la rejoindre, mais elle voulait surtout que ça vienne de moi, c’était la seule preuve d’amour qu’elle attendait. Il fallait que je lui sacrifie ma réussite professionnelle. C’était plausible. Je ne sais plus si dans la réalité je suis passée à côté de cette option. Maintenant je pouvais lire ses lettres, je savais ce que j’allais trouver. Durant le retour, je repensai à Aline. Cette fille m’avait marquée. Je n’aurais de cesse de la revoir. Je suis folle. Seize ans, peut être même pas. J’en ai trente neuf. Caresser les seins d’une fille de seize ans, c’est un luxe inouï à mon âge. Mais je sentais dans mon bas ventre ce fourmillement annonciateur des désirs insensés.
De retour, j’eus un appel de Luigi.
«Je pensais à toi, j’avais envie d’entendre ta voix
—Et autre chose aussi sûrement.
—Pas forcément. Etre avec toi, ça ne serait déjà pas si mal.
—C’est une demande en mariage ?
—Non, pas encore, c’est simplement pour te changer les idées.
—C’est sympa. C’est vrai que je t’avais promis quelque chose que tu aimerais.
—Oui, c’est quand tu voudras, je ne veux pas t’embêter avec ça.
—Tu ne m’embêtes pas. Tu le sais bien
—Je t’invite ce soir au restau et tu me le fais après, ou avant comme tu préfères

 Je préfère ce que tu me donneras à manger, le restau ce n’est pas la peine

—D’accord, tu viens maintenant ?

—Le temps de me préparer, disons vers 19 h
—C’est parfait, je t’attends. » J’appelais Maud, pour me décommander. Je lui dis tout net que j’allais chez Luigi. Elle me répondit que j’avais bien raison, que ça me ferait du bien. Et que si elle ne m’intéressait plus, il fallait le dire.
« Tu serais tentée de venir ?
—Avec Luigi ? Ce petit con de Luigi ?
—Oui, c’est un p’tit con avec une très belle bite.
—Ne me tente pas.
—Tu veux que je prépare le terrain ?
—Fais comme tu veux. Mais pas aujourd’hui. Attends moi, je vais chez toi voir Axelle. » En faisant ça, je ne cherchais pas à me « dédouaner » de quoi que ce soit, je voulais simplement lui procurer un bon amant. Je ne voyais pas où était le mal. En attendant, je me préparai avec soin. Je pris un sac et je mis le matériel que m’avait offert Simone et dont, depuis, je ne m’étais jamais servi. En mettant ça dans le sac, je souriais déjà de l’effet que ça allait procurer à mon petit ami. A moins qu’il connaisse, mais ça m’étonnerait, c’est un truc de pute comme disait Simone. Et on ne doit pas le trouver dans le commerce.
Quand Maud fut arrivée, je partis rejoindre Luigi. Son accueil fut amoureux. Il m’embrassa sur les lèvres comme un véritable fiancé, on se déshabilla lentement et il me demanda par où je voulais commencer. Il connaissait la réponse, j’avais très faim. Et je savourai cette entrée, comme un dessert. J’étais folle de son sexe, j’étais folle de son sperme. Puis je lui dis que j’allais me préparer et je passai dans la salle de bain. Le matériel se composait d’une ceinture de plastique, muni d’un tube fileté sur lequel on vissait le faux sexe, qui mesurait environ cinq centimètres de diamètre et trente de long. Ce faux sexe était souple et creux, mais cela ne se voyait pas. A l’intérieur de la ceinture, on pouvait raccorder un petit tuyau souple au tube et au bout de ce tuyau souple il y avait un petit réservoir métallique chromé, aux extrémités hémisphériques. C’était une cartouche d’air comprimé qui mesurait aussi cinq centimètres de diamètre et douze centimètres de long. Le raccordement étant fait, je m’introduisis la cartouche dans le vagin, je mis la petite valve sur le côté et je mis la ceinture. J’allais rejoindre Luigi. Celui-ci regarda le sexe et décida qu’il avait la bonne taille. Je me mis sur le dos, Luigi enduisit le sexe de vaseline et se plaça un cock-ring apparemment plaqué or. « C’est pour faire durer » me dit-il.
—Ça fait riche, c’était un cadeau pour ta première communion ?
—A peu de chose près » Avec d’infinies précautions, il s’empala sur le faux sexe. Trente centimètres, ça fait un gros morceau à « avaler », et cela dura un moment. Moi je le regardai faire, avec curiosité. Je regardai son visage, il était un peu crispé, mais tellement beau, tellement viril. Je voyais son corps épilé, où tous les muscles semblaient doués de vie. Son sexe, serré par l’anneau se dressait bandé à l’extrême. Pour une fois, les testicules étaient tendus et ne pendaient pas. J’étais émerveillée de ce corps d’homme en pleine activité sexuelle. Il s’appuyait sur moi, sur mes seins, je sentais le cylindre dans mon sexe me procurer des sensations énormes. Puis il arriva à la fin, il avait consommé le membre entièrement. Il commença lentement un mouvement aller-retour, facilité par la vaseline. Discrètement, je saisis la petite vanne sur le côté de la ceinture et je la tournai d’un quart de tour. La chaleur de mon sexe commença à faire son effet progressivement et l’air contenu dans la cartouche commença à remplir le sexe. Luigi grognait de plaisir, sans savoir ce qui allait se passer. Et les grognements devinrent de plus en plus forts. « Tu me fais un effet terrible. Je le sens de plus en plus. Je vais jouir, c’est sûr, je vais t’arroser, je ne me contrôle plus. » Je savais que maintenant, le sexe faisait plus de six centimètres de diamètre. Je continuais.
—Je n’en peux plus, je suis éclaté, je jouis comme une salope, je n’ai jamais été baisé comme ça » Et en disant ces mots l’éjaculation se produisit, violente, abondante, j’en reçus plein le visage, plein les seins et j’eus mon premier orgasme, puis je jaillis comme une fontaine. Il avait attrapé son sexe à pleine main et se masturbait frénétiquement. Une deuxième éjaculation partit, aussi abondante, aussi puissante que la précédente. Je tournai la valve dans l’autre sens. Le sexe se dégonfla lentement, sans bruit. Luigi sentait bien qu’il se passait quelque chose, mais il ne comprenait pas quoi. Et je l’attirai vers moi, collai son visage contre le mien, je l’embrassai goulûment dans cet univers humide de sueur et de sperme. Et je lui murmurais doucement :
« Reste contre moi mon amour, reste encore un peu. Tu as été parfait, tu as joui comme un dieu. Ne te libère pas trop vite, va doucement, il faut que tout reprenne sa place, calmement. » Luigi m’entendait, mais il n’avait pas encore tout compris ce qui lui était arrivé. Il m’écouta et se retira lentement, le sexe revenu à son état initial. Alors, il le contempla, incrédule, se demandant comment cet engin avait pu lui faire un tel effet.
« Je vais tout te dire, mais promets-moi que tu ne me tueras pas. » Quand il l’eût juré, je défis la ceinture et je retirais doucement la cartouche de mon vagin. Je le voyais écarquiller les yeux. Et devant lui, je manœuvrais la petite vanne et le sexe se mit à gonfler comme un ballon.
« Mais c’est quoi cet engin ?
—C’est un gode de pute, comme dit Simone !
—Mais c’est génial ! L’effet est terrible, je ne comprenais pas du tout ce qui m’arrivait.
—Ce qui t’arrivait ? Le sexe est passé de cinq à sept centimètres, ce qui fait une belle bite !
—Tu m’as mis sept centimètres dans le cul ?
—Oui, peut être un peu plus, mais ça valait la peine, tu as vu comme tu as joui ?
—Oui, comme une vraie salope !
—Tout de suite, les grands mots, tu as joui comme un étalon. J’ai eu bien fait de prendre ma dose avant, il ne doit plus t’en rester beaucoup !
—En effet.
—On ne peut pas recommencer, il n’y a plus assez d’air. Et de toute façon, tu auras sûrement des douleurs. Dans mon sac j’ai une pommade calmante.
—Et toi tu l’as déjà fait ?
—Oui! Je ne pouvais plus m’asseoir pendant deux jours !
—C’est fait pour une dilatation vaginale. Mais je m’en suis servie derrière. Comme toi.
—Tu es vraiment l’amoureuse dont je rêvais. Je t’aime tu sais.
—Accepteras-tu un de ces jours de me prendre avec Armand ?

—Bien sûr, si tu en as envie, c’est un mec bien. Mais moi je t’aime !
—Alors, viens te reposer contre moi et laisse-le dormir. On verra ça plus tard. » On s’endormit sous la couette. Je me réveillai à deux heures du matin. J’allai me doucher, je passai l’engin sous la douche également. Je me rhabillai et rangeai le tout dans mon sac.
« Et ça se trouve où, un « gode de pute » ?
—Chez moi, c’est Simone qui l’a fait faire pour moi.
—Pour toi ? Mais pourquoi ?
—Trop long à t’expliquer. J’espère que tu as aimé. Tu es la seule personne à qui j’en ai fait profiter. C’est un gode à risque. Pendant que j’y pense, ça te plairait de faire l’amour avec Maud ?
—Madame Lenoir ?
—Oui, ma belle mère.
—Toute ma jeunesse j’en ai rêvé. C’était la plus belle femme du monde. Et elle serait d’accord ? Je n’y crois pas, elle ne m’aimait pas beaucoup !
—Je lui en parlerai, si elle a envie, il faudra être galant, c’est une femme adorable.» Je laissai Luigi à ses douleurs. Il a plus l’habitude, ça sera peut être plus supportable. C’était un engin dangereux. Il ne fallait pas en abuser ! Le lendemain, bien évidemment, Maud est venue aux nouvelles.
« Je suppose que tout s’est bien passé ?
—Oui, il serait très heureux de faire l’amour avec toi. Il parait que tu étais la plus belle femme du monde !
—Cet imparfait me vexe. On verra. Et pour toi, c’était comment?
—Très bien, il a été très content de moi.



Je lui ai fait un bien énorme ! »

 

 


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Lun 30 avr 2007 Aucun commentaire