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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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L-Les Doutes
 

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Dans l'aube de mon amour, se lèvera
le soleil de ton corps .

Alian Borne 


                                             Le lendemain matin, je la laissais récupérer le décalage horaire. Je m’excusai auprès de Lorena. Je lui dis que j’avais chez moi une fille diaboliquement belle, et que je l’amènerai demain, si elle me le demandait gentiment.
—N’oublie pas que j’ai le droit de cuissage !
—On verra, j’ai fait les premiers tests, c’est très prometteur !
—Chameau ! » Je sais on me l’a déjà dit.
Maud rencontra Kiss. Elle faillit avoir une attaque en la voyant. Et Axelle fut très impressionnée. Je pensais à appeler le médecin, pour lui faire faire ses vaccins. Elle serait peut être un peu fatiguée un ou deux jours. Puis le courant passa avec Axelle, et la petite essaya d’emblée de lui parler en espagnol. C’était la première fois que je l’entendais parler, elle n’avait jamais parlé espagnol en ma présence. Maud était très contente d’elle. On passa une agréable journée de repos. Kiss était douce et calme, elle parlait avec un accent un peu chantant, un espagnol très classique. On visita la ville, elle fut surprise, elle était arrivée de nuit et n’avait rien vu de la France. On fit l’inventaire de ses vêtements, pour voir ce qui lui faudrait pour son arrivée dans le monde de la mode. Demain, je la mettrai entre les mains de Puce. J’étais malheureusement persuadée qu’elle avait une classe internationale, et si je voulais être honnête, elle ne pourrait pas rester chez moi.
L’arrivée à l’agence fut un véritable évènement. Toutes les filles à l’unanimité furent impressionnées. Kiss dégageait une aura de sensualité absolument démente. Arriver comme ça dans un nid de goudous, sans prévenir, C’était risqué : les filles pouvaient manquer d’air. Linda ne parlait pas l’espagnol, elle le regretta amèrement. Je demandai à Puce de lui constituer une garde robe parisienne. Je me mis d’accord avec Lorena et Claudine. Kiss ne resterait pas chez nous, il fallait la « vendre » à une agence internationale, française ou étrangère. Anglaise ou Italienne. Les deux seuls pays qui savaient ce qu’était la mode. On fit le point toutes les quatre, je traduisais, Lorena ne parlait pas « sa » langue. Kiss fut d’accord sur le principe. Elle ne voulut pas habiter Paris. Elle demanda naturellement à rester chez moi.
« Et pourquoi pas chez moi demanda Lorena ?
—C’est une question de langue, tout simplement mon Chou !
—Admettons, mais je rage.
—Quand elle sera lassée de moi, elle te suppliera.
—J’espère bien. »

Ma maman n’allait pas bien du tout. Maud, Odile, et une assistante sociale s’occupaient d’elle, mais elle n’avait plus l’envie, elle se laissait aller complètement. Jane essaya de la raisonner, pour qu’elle se reprenne. Elle n’avait qu’une idée en tête : retourner à Arganda pour y mourir. A Arganda, elle n’avait plus de famille depuis longtemps, mais ça, elle ne voulait pas le croire. Je me mis en chasse pour lui trouver une dame de compagnie qui parlât la même langue. Ce ne fut pas difficile, mais la cohabitation fut un échec. La dame de compagnie, se contenta de venir pour le ménage les courses et les repas. Quelques temps après, elle cessa de s’alimenter, de se laver, de répondre aux questions. Je la fis hospitaliser. Deux jours après elle était décédée. J’avais perdu mes deux parents à quatre mois d’intervalle. Là encore, les témoignages de sympathie affluèrent. Je rencontrai Guillemette à qui je demandai des nouvelles. Elle me répondit qu’elle n’en avait que très peu. Son divorce avait été prononcé, un peu après le mien et qu’elle avait envoyé la signification par la valise. Je ne pleurais plus, j’avais les yeux secs, complètement vidés de larmes. Je me sentais vieillir à une vitesse folle. C’était à cause des drames que j’avais vécus me disait Maud, j’allais me reprendre. Heureusement, Kiss était là, et son réconfort était inestimable. Nous avions de longues conversations, et sa maturité d’esprit ne cessait de m’étonner. Je pris rendez vous avec le patron de XXX. Quand il me vit venir, il me regarda d’un air sournois, croyant que j’allais le supplier. Je lui dis simplement que j’avais une fille de classe internationale, et je n’avais pas la structure pour l’utiliser. Je voulais lui vendre la fille.
« Pourquoi vouloir me la vendre ? Ce n’est pas la façon de pratiquer !
—C’est une fille qui n’a pas de moyens propres. Une amie et moi avons avancé beaucoup d’argent pour la faire venir d’Amérique centrale, et l’on tient à rentrer dans nos frais.
—Vu comme ça, on peut en discuter, mais il faudrait que je sois sûr qu’elle a la classe internationale.
—Faites moi confiance, je suis plus qualifiée que vous pour choisir une fille.
—Humm je n’en doute pas, surtout d’après ce qu’on m’a dit… !
—Oui, vous avez tout compris, c’est exactement ça ». Je griffonnai un chiffre sur un post-it, et je lui tendis. Il faillit avoir une attaque en lisant le chiffre.
« Il faudrait que ce soit la reine de Saba en personne !
—C’est mieux que ça, plusieurs classes au dessus. Remarquez, je suis venue ici parce que je vous connais, « et que je vous aime bien », mais je peux m’adresser à l’agence YYY de Milan ! Ou bien chez ZZZ à Londres » Deuxième attaque. J’ai bien cru qu’il allait y passer. Vous savez, je ne plaisante pas, je suis sûre que vous n’avez jamais vue une fille de cette classe. Je vous invite à la rencontrer chez moi, et je vous présenterai ma nouvelle organisation, et mes nouvelles activités. Comme ça, vous pourrez me renouveler votre proposition d’achat.
Monsieur XXX croyait vraiment que je me moquais de lui. Mais il accepta de venir. On reçut monsieur XXX avec les honneurs. Je lui fis visiter tout l’étage de bureaux qui avaient été installés pour ces dames. Je lui fis visiter les deux étages restants qui avaient été transformés en salles de séminaires. La première (la plus vaste) était occupée pour la première fois. Soixante quinze personnes ! Avec du matériel de communication dernier cri. J’avais embauché pour manager ce service, une ancienne du journal sur les conseils de Puce. Une femme d’un certain âge, Mathilde, goudou de son état, bâtie comme Simone. Un traiteur était en train de monter les repas. Et puis on arriva sur le plateau des mannequins, où Claudine faisait répéter Kiss en robe d’été. La démarche était aérienne, les attitudes inédites, la beauté de Kiss était sans limites, Et l’imagination de Claudine inépuisable. Monsieur XXX en avait le souffle coupé. Un top modèle qui savait sourire, c’était vraiment un scoop. Je le laissai admirer le spectacle. Quelques personnes évadées du séminaire, étaient arrivées là, guidées par on ne sait quelle malice. Bientôt, il y eut cinquante personnes pour voir évoluer notre vedette, qui n’était pas gênée le moins du monde. Monsieur XXX déclara que je ne lui avais pas menti, et il demanda l’autorisation de faire venir son staff. Permission accordée. En attendant, je demandai à Lorena de nous inviter à déjeuner. Lorena joua le grand jeu de la séduction. Et quand elle s’y mettait, c’était irrésistible. Il la connaissait, bien sûr, on ne voyait qu’elle dans les magazines. Et de la voir là, tout près de lui, son adrénaline grimpa encore d’un cran. Tout au long du repas, je regardai Lorena. Dans son numéro de diva, elle était exceptionnelle. Je me félicitai de l’avoir voulue de toutes mes forces. Elle me vouait une reconnaissance indiscible. Je voulais que l’on soit « cul et chemise », on était comme les doigts de la main, inséparables, fondues dans le même moule. Débarrassée de tous ses complexes, elle était admirable. Elle sut donner le coup de grâce à Monsieur XXX : Quand on rentra à l’agence, Kiss était toujours sur le plateau, elle en était à la lingerie. Le staff de monsieur XXX était là, bouche bée. Lorena monta sur le plateau, en prenant son violon au passage, et se mit à jouer l’une de ses compositions préférée. Le responsable des lumières sut adapter ses projecteurs aux nouveaux paramètres. C’était improvisé, c’était magnifique. On n’entendait pas un murmure, malgré les cinquante personnes qui n’étaient pas retournées au travail. Ce jour là, Kiss fut vendue, le prix ne fut pas discuté. Cette somme d’argent très importante, fut offerte à Kiss pour qu’elle puisse travailler sans contrainte. J’étais la seule bénéficiaire, car elle continua à vivre chez moi. Enfin, quand elle était à Paris, entre deux avions. Elle travaillait dans le monde entier. Elle fit des défilés pour les plus grands couturiers, dans les lieux les plus prestigieux. Elle devint rapidement une vedette mondiale. Avec elle, les progrès d’Axelle en espagnol étaient fulgurants. Et Axelle refusait toujours de me parler. Si je lui adressais la parole en espagnol, elle me répondait en français. C’était comme ça, sans qu’elle veuille prouver quoi que ce soit. Je lançai une nouvelle activité de présentations de mannequins sur vidéo uniquement. Je me lançai aussi dans une activité de mannequins masculins. Bien sûr, cela existait. Mais je voulais le faire avec des quadras, pour lesquels rien ou très peu de choses avait été fait. Je fis venir Luigi et Armand pour les premières photos. Gino le troisième larron ne voulut pas participer. Je leur expliquai que je les faisais venir parce qu’ils étaient beaux, élégants, et que je les adorais. Le résultat fut parfait. Le client nous signa un contrat pour sa première collection. Luigi retourna à sa compta, Armand resta avec moi pour s’occuper de ce service. Il recruta d’autres garçons de ses copains, tous homos, bien évidemment. Mais ça, voyez vous, ça ne me gênait pas du tout. On passa une année de plus, je n’avais plus aucune nouvelles de Marie-Noëlle. Aucune nouvelles non plus de Michèle. Jocelyne recevait les procurations signées, sans commentaires. Kiss venait assez souvent à la maison, pas autant que je l’aurais souhaité, mais c’était le contrat, elle ne me fit jamais faux bond. Elle refusa toutes les avances de Maud, de Lorena, de Linda ou Rosine. On crut qu’elle allait craquer pour Laurie, mais non, ça ne se fit pas, et Laurie en eut beaucoup de chagrin.
Kiss réussissait à la perfection. Elle avait de très gros contrats avec les grandes marques. Elle gagnait énormément d’argent. Elle remboursa la somme qu’on lui avait offerte, qui fut redistribuée entre les filles de l’agence. Claudine se lamentait, elle disait que jamais elle ne retrouverait une fille comme elle.
Au mois de Novembre, Lorena débarqua affolée dans mon bureau.
« Vite ! J’ai le crédit machin au téléphone. Il faut absolument que tu vendes tout de suite tes actions France Télécom. Dis moi de le faire.
—Ben fais-le mon Chou. J’espère que je n’ai pas trop perdu ! » Le lendemain, Lorena vint dans mon bureau, avec un chiffre sur un post-it. ( x 7.8)
« C’est quoi ça ? C’est ce que tu as gagné avec tes actions. 7,8 fois la mise d’origine !
—Tu plaisantes ? Ce n’est pas possible !
—L’argent sera sur ton compte en fin de journée.
—Mais je t’avais dit de placer un million de francs.
—Oui, le compte est bon, tu recevras 7millions huit cent mille francs, moins les frais bien entendu. Tu auras quelques impôts à payer, mais il t’en restera suffisamment pour m’emmener chez Maxim’s, histoire de se faire des calins devant les photographes. Il faut que je joue la gouine branchée! Après on se fera une petite bouffe !
—Mais c’est de la folie ? Je ne peux pas garder cet argent.
—C’est ton argent. Tu en auras besoin pour investir dans d’autres choses. Pour me remercier tu m’embrasses, et ce soir tu m’emmènes chez toi et tu me fais l’amour.
—Non, il faut qu’on le partage.
—Il n’en est pas question. Et puis, je n’avais pas payé ma dette.
—Ta dette ?
—Oui, je n’ai pas oublié que tu m’avais sauvé la vie.
—Arrête, tu m’as déjà payé ta dette au centuple. Et même plus !
—Et puis je te dois toujours le violon.
—Le compte est bon. Ce violon me met en extase à chaque fois que je l’entends. —Oui, il a un son exceptionnel. Ecoute. Je vais te placer cet argent tout de suite. Il sera disponible « ad nutum » il ne rapportera que 5 ou 6, mais en trois ans, ça te paiera un autre appartement à Paris, ou deux à Compiègne.
—Ou un pour toi.
—Non mon amour. Tu m’as donné la vie, la joie, l’amour. Tu m’as donné une femme merveilleuse. Tu m’as donné un travail exceptionnel, et un violon magique. Tu m’as donné un train de vie de princesse, que toi tu n’as pas. Tu m’as inventé une célébrité. Je n’ai besoin de rien d’autre que de t’aimer.
—Et ta femme ?
—Ma femme t’adore encore plus que moi. » Lorena avait raison, je pouvais avoir d’autres idées.
Je sus que l’un des imprimeurs parisiens était en liquidation. Je pensai tout de suite que je pouvais en avoir l’utilité. Je pris rendez vous, et je fus reçue par le délégué syndical.
« Je voudrais voir le propriétaire de l’affaire ?
—C’est avec moi que vous devez négocier ! » Je n’ouvris même pas ma serviette, « Au revoir messieurs et bonne chance. » En quittant l’entreprise, j’entendis des insultes dans mon dos. J’appris de cette façon que j’étais une "vieille pute." Ça fait toujours plaisir !
L’imprimerie fut liquidée, les soixante employés licenciés. Je ne remis jamais les pieds dans ce métier. Mais qu’importe, il me viendrait bien une idée.
Je fêtai mes trente sept ans. En petit comité. Axelle avait eu ses sept ans en été. Elle parlait l’espagnol quasi-couramment. Kiss était très heureuse, elle lui ramenait toujours des poupées typiques des pays qu’elle visitait. Nous avions eu une semaine de vacances que nous passâmes en corse. Ce fut une semaine de rêve. Après, Kiss repartit pour son travail. Mon destin était celui de l’éternelle abandonnée.
Je voulais aimer des femmes exceptionnelles, mais elles n’étaient jamais là.
Je n’avais pas de raisons de me plaindre. Kiss aurait pu vivre dans un palace parisien, et elle revenait dans mon trois-pièces me faire l’amour et embrasser ma fille. J’avais assisté à toutes les réunions de la société d’Amiens. Louis et Jocelyne étaient très satisfaits des résultats, et pour la deuxième année consécutive, il y eut une distribution de dividendes importante. Deux tiers de la mise étaient déjà remboursés. La succession de nos parents étaient terminée. Jane s’était montrée constructive, je n’en revenais pas. Elle voulut garder la maison des parents, rue Carnot. J’acceptais l’autre maison, celle qui était en location rue de Bournonville. Et on se partagea les actions de mon père, dans la société de Louis et deux autres sociétés de Compiègne. Jane avait changé, elle n’avait pas retrouvé de fiancé. Je me gardai bien de lui en parler. Pour la première fois je l’invitai chez moi. Kiss revint travailler (bénévolement) une fois, pour notre agence, ce fut pour fêter la troisième présentation des Canadiens : Un énorme succès, les clients ne s’attendaient pas à bénéficier pour leurs collections, des services d’une star internationale. Ce « cadeau » fit qu’ils signèrent à nouveau pour trois ans. A Montréal, cette présentation de collection était devenue l’évènement à ne pas manquer. La recette était toujours la même: Les idées originales de Claudine, la musique de Lorena, les décors de Nicolas, et la beauté des filles. Cette fois ci, Claudine avait « osé » la présence d’Armand sur le plateau, en tant que faire valoir, et cavalier du mannequin vedette. Le couple Armand-Kiss, on ne peut  plus glamour, était tout à fait crédible. Diana ne se sentait plus à regarder Kiss. Elle aurait tout donné pour un instant en sa compagnie. La collection fut cette fois suivie d’un mini concert de cordes, au profit d’une association de bienfaisance dirigée par Diana. Les droits du CD du concert lui furent offerts. Tous les morceaux étaient des compositions de Lorena qui y consacrait tous ses loisirs. Rosine s’était remise au piano, espérant pouvoir jouer un jour avec sa chérie. Quand je regardais ces deux femmes là, j’avais la nostalgie de ce que j’aurais pu vivre, si Marie-Noëlle ne m’avait pas oubliée. J’ai envoyé plusieurs messages, j’ai proposé de me rendre sur place, de rester avec elle le temps qu’elle voudrait. J’ai proposé d’emmener Guillemette, Maud, Axelle. Je n’ai jamais eu de réponse. Je pensais qu’elle ne pouvait pas avoir la méchanceté de se venger de quoi que ce soit. Je pensais qu’elle voulait changer de vie, et qu’elle était avec quelqu’une ou même quelqu’un. Je ne m’habituais pas à cet état de choses, et je sentais que cela se reportait sur mon travail. J’étais moins courageuse, moins inventive, voire moins concernée.
Malgré son âge, Maud était encore plus vaillante que moi. Je voyais Kiss de plus en plus rarement. Je me surpris à pleurer la nuit quand je ne trouvais plus le sommeil. Maud demanda à Luigi de revenir me voir, car elle ne savait plus quoi faire. Luigi me fit l’amour, avec toute la tendresse dont il était capable, et j’en fus très heureuse. J’avais oublié le goût du mâle, et le retrouvai avec plaisir.
Un week end, du premier semestre 2001, Lorena et Rosine vinrent le passer chez moi. Maud, ce jour là comme par hasard, avait décidé d’emmener Axelle à Londres. Les deux femmes me firent l’amour durant les deux jours entiers. On ne sortit pas de l’appartement, et quasiment pas de la chambre. Elles me donnèrent tout l’amour que j’avais en retard, et tout l’amour dont j’avais besoin. Le dimanche soir, elles firent venir Luigi, et ils se mirent à trois pour me donner du plaisir. Je n’avais jamais imaginé voir Lorena ou même Rosine nue à côte de Luigi, n’ayant pour seul soucis commun que de me faire crier. Je fus retapée un moment, ces excès m’avaient fait le plus grand bien. Et les deux femmes furent impressionnées par la virilité de Luigi.
Quand elles le prirent un week end pour elles deux, elles me demandèrent si ça ne me gênait pas. Comme si j’avais mon mot à dire pour ce genre de chose ! Un sexe d’homme comme celui de Luigi valait bien tous les olisbos de la terre.
Je ne voyais quasiment plus Simone. Elle avait pris sa retraite, et même, elle n’avait plus de relations amoureuses « avouées ». Puce, qui était la commère de la maison, prétendait qu’elle avait une liaison.

Saisissant l’occasion au vol, j’achetais le bistro tout à côté de l’agence. J’avais passé un contrat avec mes filles, pour qu’elles ne fréquentent que cet endroit. Avec de telles nanas en vitrine, la fréquentation du bistro monta en flèche. Cela devint le bar branché du quartier. J’aménageai les cuisines du bistro pour en faire le traiteur des séminaires. Je me forçai à chercher des idées de diversification pour l’agence. Je savais que c’était indispensable pour la survie en cas de crise ou de baisse d’activité. La division « séminaire » marchait à 100%. Mathilde était un patron redoutable. Il fallait retenir trois mois à l’avance. Les prix pratiqués étaient très élevés, mais la liberté de circuler dans l’agence, était un atout capital. Le spectacle des filles au travail était toujours apprécié. C’était unique dans la profession. Surtout que nos activités intéressaient autant les hommes que les femmes.
Nous fûmes obligés de contrôler les entrées, car on s’était rendu compte que de simples badauds s’infiltraient dans les groupes, et passaient leurs journées collées à la vitre. Moi, je ne me lassais pas de regarder Claudine au travail. Elle était élégante, très parisienne, sophistiquée juste ce qu’il fallait, belle, autoritaire. Elle avait acquis une maîtrise exceptionnelle pour diriger toutes ces filles, et c’était très beau à voir.
Le Colonel vint un matin par surprise. J’eus la chance d’être là, et je l’invitai à venir voir travailler Claudine à son insu. Décors, lumières, musique, jolies filles, lingerie fine, Il était fasciné. Il ne la quittait pas des yeux. Je lui pris la main, je la serrai très fort. J’avais besoin qu’il sente que l’on avait quelque chose en commun, quelque chose de très fort, et peut être que c’était "elle." Je lui dis :
« Elle est belle n’est ce pas ? C’est ma plus belle réussite. Elle a toutes les qualités, et c’est ça qui lui donne ce rayonnement unique, qui entraîne les autres. Quelle chance vous avez Colonel, J’aurais bien voulu aimer une femme comme elle.
—Et pourquoi ne l’as-tu pas séduite ?
—Parce qu’elle mérite mieux que moi……Vous, par exemple. »
Puis on la retrouva quelques instants après, sans lui avouer notre indiscrétion. Claudine était surprise, elle ne comprenait pas pourquoi il était là, elle était un peu inquiète, son regard allait de lui à moi. Je lui pris la main.
« N’aie crainte ma chérie, mon chauffeur est passé devant, je me suis arrêté pour t’embrasser, et c’est eve anne qui m’a accueilli. Elle me disait beaucoup de bien de ce que tu faisais.
« J’en suis heureuse. Elle est exigeante tu sais !
—Je n’ai pas besoin de l’être Claudine. Tu nous fais tellement de merveilles. Je te laisse faire visiter la maison à ton mari. Et si vous avez le temps Colonel, nous irons déjeuner tous les trois?
—Avec grand plaisir. » J’eus l’impression durant ce repas de revenir quelques années en arrière. Les années bonheur. Quand avec Marie-Noëlle, on parlait de notre compagnie sous les ordres du Colonel. Mais ce genre de pensées ne m’apportait que de la mélancolie. Je remarquai que le Colonel ne me parla pas de Marie-Noëlle. C’était anormal, mais ce n’était pas le moment de soulever le problème. Par contre, il me donna de bonnes nouvelles du Génie de l’Air et du Général. J’appris la nomination d’Henri au grade de Lieutenant Colonel. Isabelle était toujours à L’EMGA. Elle était la secrétaire du Colonel. Elle serait heureuse d’avoir de mes nouvelles. Le Colonel repartit directement, et on reprit le chemin de l’agence à pied. Je tenais Claudine par la main, qui aurait pu y trouver à redire ?
De retour à l’agence, je faisais le tour du propriétaire, et je m’arrêtai un moment avec Linda.
« Tu ne sais pas ce que je viens de constater ?
—Dis-moi blackie !.
—Nous n’avons presque plus de « négresses ».
—Il y a de la demande ?
—Bien sûr, il est d’usage maintenant que les filles soient mélangées, on a tout fait pour ça, mais je n’arrive pas à satisfaire les demandes.
—Hé bien voilà, tu viens de me donner l’idée que je cherchais.
—C'est-à-dire ?
—Je vais créer une école de mannequins multiraciale.
—Elle est folle !
—Ben oui, pourquoi veux tu que je change ? Je n’étais pas folle quand je t’ai récupérée alors qu’ils ne voulaient pas de toi, parce que tu étais noire ?
—Oui, c’est vrai, tu as raison. Mais tu ne les dragueras pas ! Promis ?
—Juré. »

Le propriétaire de l’appartement que je louais à Compiègne, me proposa de me le vendre. Ça me gênait un peu, parce qu’il n’était pas très grand, et je ne pouvais même pas y faire dormir quelqu’un ailleurs que dans mon lit. J’eus l’idée de demander à mon voisin de me vendre son F2, qui s’était libéré récemment. Miracle, il accepta. Je demandai à un architecte de me transformer les deux en un seul plus grand.  Je ne vous raconte pas mes démêlés avec le syndic !! Je priai Maud de se charger de la décoration. Tout devait être terminé pour le huitième anniversaire d’Axelle. Il fallait que ce soit Versailles, en mieux!  Et Maud s’acquitta de ses responsabilités avec beaucoup de soin et de talent. Tout fut prêt en temps et en heure. Et l’on put pendre la crémaillère le jour de l’anniversaire d’Axelle.  Toutes mes amies furent de la fête. Et Maud de plaisanter :



« Tes amies pourront enfin dormir tranquilles »



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Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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