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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XLIX-Les Doutes
 

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Mon silence même est crispé de toi.

Alain Borne 

                                         
                                              La véritable reprise pour nous était la semaine suivante. Mais j’avais demandé à Claudine d’être là pour que l’on ait le temps de se mettre en route. Simone me fit savoir qu’elle était arrivée la veille au soir, et que la concierge lui avait remis les clefs. Je rappelais Rosine, elle avait effectivement demandé le divorce, et visiblement son mari ne s’y opposait pas. Elle avait du lui en parler pendant le match de foot à la télé. Mais elle était gênée par son préavis. Je lui promis d’intervenir auprès de sa patronne. Jocelyne n’y vit aucun problème, et Rosine terminera la semaine. Linda ne serait là que le lundi suivant, en même temps que Puce et Rosine donc. Peut être que Lorena serait autorisée à prendre son poste aussi. J’avais tout le temps pour travailler avec Claudine. Je lui proposai d’aborder directement le projet Canadien. Le midi on se retrouva toutes les trois au bistro habituel. Bien que ne se connaissant pas vraiment, les deux femmes sympathisèrent très vite, et mon désir de donner un style nouveau aux présentations fut accepté avec enthousiasme par Simone. Je retrouvai le soir Lorena à la maison avec Maud Axelle et Eliande. Le coup d’œil de Maud me rassura tout de suite. Elle avait eu une relation avec Lorena. J’étais satisfaite. Une fille fragile entre les mains de Maud était en bonne voie de guérison. Et puis Maud et moi nous nous connaissions tellement bien qu’en deux ou trois battements de cils on se comprenait parfaitement. Le but de la manœuvre était bien évidemment d’éviter que Lorena se prenne pour ma femme, avec les risques de jalousie qui en découlent. Visiblement ses complexes de possession avaient joué un rôle important dans sa descente aux enfers. Ce qui me rassurait c’était qu’il n’y avait pas d’alcoolémie ni d’usage de drogue. D‘ailleurs, elle ne fumait pas. Maud adorait ce rôle quand je lui amenais sur un plateau des filles de toute beauté comme Lorena. Odile était venue rencontrer Lorena. Elles avaient fait connaissance, et le courant était passé facilement. Patricia passerait le lendemain matin un moment avec Lorena. Je pensai que, étant à nouveau célibataire, elle pouvait aussi essayer de se placer. C’est vrai que la voyant comme elle était, fringuée coiffée, détendue, souriante, c’était la séduction faite femme. La soirée fut très agréable ; quand nous nous sommes retrouvées toutes les deux, Lorena me raconta sa journée, et son « câlin » avec Maud. Elle disait qu’elle n’avait pas pu résister, que Maud avait tout fait pour, et qu’elle avait vécu un conte de fées. Elle était un peu soucieuse de ma réaction, elle ne connaissait pas encore notre façon de fonctionner.
«Tu as bien fait de te laisser séduire par Maud, c’est la plus belle amoureuse qui puisse exister. Elle est belle, douce, et sincère. Et si elle te dit :
« Je t’aime » ce n’est pas une parole pour faire joli, c’est un sentiment d’amour unique.
—Tu n’es pas fâchée ?
—Non, heureuse au contraire de ton plaisir. Entre nous, la jalousie n’a pas cours, et c’est la clef de notre bonheur. C’est une façon de vivre pour un groupe de femmes, qui ont toujours une partenaire pour faire l’amour, quelques fois deux. On sait à qui on a à faire, et comme on aime les mêmes femmes, la jalousie ne peut s’installer.
—Avec deux partenaires, je n’ai jamais eu l’occasion. Je ne saurais pas, mais avec Maud et toi, cela me ferait plaisir d’essayer.
—Pourquoi pas, l’occasion viendra d’elle-même. Tu as fait un peu de jogging ?
—Oui, un peu, autour de l’étang, Maud m’a emmenée là-bas. Il va falloir que je m’y remettre, je n’ai pas pu faire d’éclats !
—C’est normal, tu es encore fragile. Il y a des masseuses spécialisées, moi je serai ta caresseuse. Demain, Patricia te fera peut être la cour, j’ai l’impression que tu lui as plu. Elle est un peu différente, c’est une fille simple, très sincère. Si tu as envie, tu y vas sans crainte. Ce n’est pas une fille à problème.
—Je la trouve assez jolie, et c’est vrai que sa poitrine fait envie.
—Elle a des seins magnifiques. Rien que ça, ça vaut le détour.
—Arrête, tu me fais saliver. Je sais que tu ne résisteras à aucune de nos amies. Elles sont tellement belles, et tellement gourmandes ! Et avec les hommes, tu en es où ?
—Nulle part. J’ai eu quelques rencontres qui se sont toutes terminées en queue de boudin. Je n’ai rencontré que des minables, je ne sais pas pourquoi.
—Je te le dirai. Si un jour tu as envie, ici, il y a ce qu’il faut, je connais au moins trois garçons, très beaux, super virils, et d’une correction exemplaire. D’ailleurs, il y en a un à qui je dois une petite gâterie. Mais là, je n’ai vraiment pas l’esprit à ça. » Puis je racontais ma journée professionnelle. Lorena m’avait préparé une liste des documents qu’elle souhaitait consulter dès son arrivée, pour que j’aie le temps de les rassembler. Elle voulait dans un premier temps, vérifier le juridique, les statuts, les contrats, etc., pour que tout soit en règle au plus tôt. Je souris, c’est exactement par là que je voulais qu’elle commence. Je lui refis ses pansements, les plaies étaient impressionnantes. J’appelais Odile pour la piqûre. Ça, je ne voulais pas le faire. Et Odile de commenter :
—Des fesses comme ça, ça se pique par plaisir !
—Mon dieu, Odile a viré sa cuti !
—Pas encore, mais en voyant ça, ça pourrait venir.
—Oh, pendant que j’y pense, je voudrais avoir en entretien avec Nicolas. Un entretien professionnel j’entends.
—Ok, je lui en parlerai quand je le verrai !
—J’ai oublié d’en parler à Maud. Je pensais que tu pourrais demain, aller te choisir un violon rue des Domeliers. Je te l’offre. Dans la rue à côté, il y a un local où tu pourras jouer sans gêner les voisins.
—Mais tu es folle, tu sais combien ça coûte un violon ?
—Je sais que le plaisir n’a pas de prix. Et puis, j’ai peut être une idée. Es-tu déjà allée à Montréal ?
—Non mais j’aimerais.
—Alors il faut que tu travailles ton violon. Et que tu apprennes à nager. Tu sauras bientôt pourquoi.
—Je crois que tu as perdu la tête.
—Tu me soigneras, chacun son tour !» Dieu merci, Maud lui avait laissé quelque peu d’énergie, elle arriva à m’épuiser. Je dormis du sommeil du juste. Quand je me réveillais le matin, elle était déjà levée, ça sentait le café et le pain grillé. Si elle prenait l’habitude de s’occuper de moi comme ça, la séparation allait être difficile. Le lendemain, Lorena alla chercher son violon avec Maud. J’avais prévenue Maud par Téléphone. Et Maud me raconta qu’elle les avait essayés tous, et que, d’après le commerçant, elle jouait à la perfection. Maud qui adorait la musique classique, devait être en admiration, c’est l’impression que j’en ai eu, quand nous en avons parlé.
La semaine se passa très bien. Claudine avait bien pigé ce que j’attendais d’elle, et nous étions d’accord sur la mise en scène de notre présentation. Il me restait à voir Nicolas. Le lundi suivant, tout le monde était à son poste. Je fis les présentations des unes et des autres. Présentai l’agence dans ses moindres détails. Parlai des commandes à réaliser, du nouvel organigramme. Lorena était là, le médecin avait donné le feu vert. Rosine était là aussi, elle habiterait le studio à côté de Simone quelques temps. Je vis tout de suite que les femmes se plaisaient, et que Linda faisait l’unanimité. D’ailleurs Linda vint me voir en cachette, pour me demander :
« Laquelle me conseilles- tu en premier ? »
Il n’y eut aucun problème pour les filles à se mettre au travail tout de suite. Comme si elles avaient toujours été là. J’étais en admiration. Comme prévu, Lorena se chercha un appartement, Rosine fit de même. Quelques mannequins manquaient à l’appel, il allait falloir organiser un casting. Linda s’en chargerait.
Rosine proposa à Lorena de partager le studio, le temps qu’elles trouvent chacune un point d’attache. Lorena accepta. Elle allait me manquer. Déjà que Maud ne pouvait plus agrémenter ses après midi !!! C’est curieux, je trouvai qu’elles allaient bien ensemble. Elles avaient un look semblable, étaient de la même taille, et semblaient s’apprécier. La semaine suivante mon appart avait retrouvé son calme, Maud son ennui, mais l’agence tournait à plein régime. Claudine avançait bien, elle avait l’air de se plaire et d’y prendre goût. Elle s’était prise d’amitié avec Linda. D’ici que je sois délaissée de toutes…
Je rencontrai Nicolas, en compagnie de Claudine. Nous avions besoin de décors pour nos présentations. Il fallait que ce soit des décors originaux peints à la main, un peu comme au théâtre, qui feraient le fond de scène, et qui serviraient de fond pour les photos.
Je les voyais sous forme de panneaux verticaux qui n’excèderaient pas quatre vingt centimètres de large, et qui, en pivotant sur leurs axes, changeraient de décor en dix secondes. Comme les panneaux publicitaires Il trouva l’idée amusante, et nous proposa une maquette. Claudine qui était très douée pour le dessin, avait réalisé des esquisses ; elle travaillait maintenant sur le scénario. Elle s’éclatait comme une gamine qui avait trouvé un nouveau jeu. Petit à petit, Lorena faisait son trou, et son autorité ne fut pas discutée. Rosine avait pris en main la sous-traitance, et avait instauré un principe de concurrence, qui permettrait d’avoir de meilleures conditions. Au bout d’un mois, tout marchait comme sur des roulettes. Lorena critiqua mes devis. Trop bas à son goût, parce que je n’avais pas inclus tous les frais qui pouvaient être imputés. Montant des assurances insuffisants, pas de négociation des cautions bancaires, etc..
« Mais c’est pour ça que tu es là mon Chou ! » Elle fit une matrice qui servirait à l’avenir à ne rien oublier. Débarrassée de tous ces problèmes de gestion, je me penchais sur la proposition Allemande. Et là je voulus savoir ce qui n’allait pas avec la très séduisante « Kellermann »
« Ce n’est rien, simplement que Simone m’a envoyée là bas me prostituer chez Elke, pendant ce temps là, elle t’avait emmenée au baisodrome. J’ai eu de la chance, Kellermann était canon, mais le procédé me pèse encore aujourd’hui.
—Je suis confuse. Je ne savais pas.
—Tout le monde savait sauf toi. Mais je ne peux pas t’en vouloir, ni d’ailleurs à la gretchen, elle a eu une bonne surprise m’a-t’elle dit. Simone s’est servie de moi. Elle m’a donnée à sa copine. » Je pensais que j’avais failli subir le même sort. Il s’agissait peut être de la même « cliente » Lorena et Rosine trouvèrent facilement un appartement à Levallois. Ce n’était pas trop loin. Elles décidèrent qu’elles continueraient à vivre ensemble. Elles se plaisaient, et en partageant les frais, elles pouvaient avoir un superbe F5 avec vue sur la Seine. Je ne voyais aucun inconvénient à ce qu’elles s’aiment. Et personne n’en voyait. Jusqu’à Linda qui s’était fait une raison. Mais j’avais retrouvé le studio, et je pensais que Linda ne tarderait pas à initier Claudine aux amours saphiques. Là non plus, je ne voyais pas d’embrouille. Je retrouvais Maud, ma fidèle amoureuse, et c’était bien comme ça. Mon voyage en Allemagne avec Claudine se passa bien. Claudine ne fit aucune réflexion pour la nuit que je passais avec Elke. Elle me dit simplement,
« J’envie ta liberté. » Et moi je répondis que ce n’était qu’une façon de vivre, mais que mon bonheur était ailleurs.
« Je te comprends »
« Je ne saurais jamais te dire combien tu m’as rendue heureuse. En faisant le travail que j’aimais, je suis rentrée à la maison avec une superbe feuille de paie. Mon mari, en la voyant m’a dit : « Tu sais combien il m’a fallu d’armée pour gagner ça ? » Je suis consciente que les affaires sont difficiles. Qu’une société commerciale peut être remise en question du jour au lendemain. Je ne pourrais jamais rien te reprocher. De plus, je trouve que les femmes que tu as rassemblées sont extraordinaires. Elles te ressemblent toutes. Je suis très attirée par Linda, elle me fascine. Si je me laissais aller, je ne voudrais pas que ça te chagrine.
—Fais attention Claudine. Tu rentres dans un système que tu ne connais pas encore. Ces filles là connaissent la règle du jeu, et toi tu ne la connais pas. La conséquence, c’est que tu peux en souffrir. Le jour où tu sauras que Linda a fait l’amour avec une autre, tu auras mal, alors que Linda n’aura pas voulu te faire de mal. Patiente encore un peu. Je t’expliquerai tout. Prends ton temps et pense à autre chose. Et si tu veux vraiment faire l’amour avec une femme, ce n’est pas Linda qu’il faut choisir. Je te dirai. Fais-moi confiance.
—Je te fais confiance. Je pense que tu sais de quoi tu parles. » Une semaine après, Elke me confirmait qu’elle nous passait commande de sa publicité. Une commande complète. Il ne restait qu’un détail, de savoir si les mannequins seraient les miens, ou des allemandes. On déciderait plus tard.
Peu de temps après, les québécois purent venir à Paris, voir une répétition de ce qu’ils auraient pour le lancement de leurs collections. Claudine avait effectué un travail colossal. Les répétitions que nous avions faites avant l’arrivée du client m’avaient beaucoup plu. J’avais invité Maud, Simone et Patricia à assister à l’avant dernière répétition. Elles avaient été conquises. C’était un ballet, une pièce de théâtre, un film, c’était tout ça à la fois. Même Lorena participait au spectacle, c’était ma promesse de l’emmener à Montréal. Cela se passait sur une scène, un demi-cercle. Il faisait nuit. Des étoiles au firmament. Je jour se levait sur un décor magnifique représentant le monument le plus célèbre au Québec. Puis un air lancinant de violon se faisait entendre, pur et cristallin. Un projecteur se fixa sur une femme en guenille assise à même le sol, jouant du violon, une sébile entre les jambes. Une porte dans le décor s’ouvrit, et le premier mannequin sortit, Linda. Elle referma le manteau sur elle, fit semblant de déposer une pièce dans la sébile, et partit s’asseoir sur un banc public, situé de l’autre coté de la scène. Un autre mannequin sortit, puis un autre. Elles parlaient entr’elles, se dirigeaient vers la première, et ainsi de suite. Chaque mannequin était suivi par un projecteur. Au bout d’un petit moment, tous les mannequins étaient sur le plateau, dans un mouvement perpétuel, comme s’ils se trouvaient sur une place publique. Puis ce fut le soir, et le manège s’inversa. Et quand tous les mannequins furent rentrés, le décor changea, c’était le bord de mer, les projecteurs éclairèrent une plage violemment, et les mannequins sortirent derrière Linda en bikini. Entourée des autres filles dans différents maillots de bain, Linda réussit l’exploit, et ça c’était une idée de Claudine, de changer de maillots, sans jamais qu’on la voie nue sur scène. Ce numéro était d’un érotisme fini. Les projecteurs se concentrèrent sur l’autre côté de la scène, où les mannequins présentèrent la lingerie, toujours dans le même esprit de musique, de mouvements et de lumière. La fin du spectacle, enfin, Linda était nue, de dos, face à la mer, après avoir défait le dernier vêtement. La lumière s’éteignait progressivement jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une ombre sculpturale sur un fond de soleil couchant. C’était en quelque sorte l’image que les québécois avaient aimée. La femme originelle. Avec ça, il y avait un feuillet représentant le catalogue, où les mêmes mannequins présentaient la même collection photographiés sur scène devant le même décor. C’était la présentation du catalogue à la presse et aux clients professionnels. Durant le cocktail, les mannequins se mêlaient aux spectateurs vêtus des plus beaux vêtements de la collection, et Linda du plus joli maillot de bain. Tous les gens présents furent enchantés de cette répétition. J’allais rejoindre la violoniste, qui avait joué d’une façon magistrale cette musique de sa composition. Je la présentais aux clients. Je vis Diana manquer de souffle en regardant Lorena. Les clients étaient vraiment contents. Ils signèrent pour trois ans de collections. Deux mois après, à la date fixée, la présentation eut lieu à Montréal, devant la presse et la télévision. Le succès fut foudroyant. La presse ne fit que des éloges. Il fallut réimprimer en urgence trois fois plus de catalogues que prévu. Le client demanda une autre présentation à Toronto et à Québec. Lorena compris pourquoi, en plus du violon, elle devait savoir nager. Diana finalement garda Linda. Et moi Lorena. Le deuxième soir, Victoria vint nous rejoindre, et Lorena ne fit qu’une bouchée de ce petit bout de femme. Elle enregistra un CD de sa composition, qui se vendit comme des petits pains. Lorena fit don des bénéfices à l’association de Maud pour aider les femmes en difficulté. A la suite de cette première expérience, notre carnet de commande ne désemplit plus. La vidéo réalisée nous servit d’argumentaire. On ne pouvait pas en avoir de meilleurs. L’équipe tournait bien. Les filles s’entendaient parfaitement. Les délais étaient tenus, et la société parfaitement gérée. Claudine faisait des merveilles. Rosine vivait le grand amour avec Lorena. Claudine n’avait pas cédé aux désirs exotiques. J’avais mis les deux appartements parisiens en location, très chers, ce qui me payait largement l’achat du plus grand. Lorena s’était occupée de tout. Simone avait trouvé une superbe maison en sous bois, elle s’y plaisait beaucoup. Maud avait trouvé un nouveau jeu, elle apprenait l’espagnol à Axelle, et elle y arrivait bien. Axelle faisait de rapides progrès. J’avais régulièrement des nouvelles de Marie-No. Elle était contente que Lorena ait trouvé d’autres amours. Au mois d’octobre, Lorena me conseilla de placer un maximum d’argent en action France Télécom. Je suivis son conseil. La santé de mes parents était constante, il ne semblait pas que l’état de mon père s’aggravait. Il ne faisait plus de vélo avec moi, j’avais rejoint le club local. Malgré l’arrêt du vélo, il ne prit pas de poids, ce qui inquiéta son médecin. Jane était calmée. Je la voyais rarement, mais elle avait perdu sa hargne et sa méchanceté. Elle était toujours célibataire. Je faisais l’amour avec Maud, souvent, je ne m’en lassais pas. Je ne faisais plus l’amour avec les filles de l’agence. Laurie, la petite sœur de Rosine vint nous rejoindre comme mannequin maison. Elle était réellement belle, Linda s’en empara d’autorité. Et puce entreprit Claudine. Elles étaient du même âge, ça me plaisait mieux. Je ne cherchai pas à être au courant de leur histoire. Je revis souvent Kellermann. Elle vint à Compiègne pour rencontrer Maud. Le travail qu’elle m’avait confié, lui avait donné entière satisfaction, et comme les canadiens, elle me signa un contrat sur plusieurs année. Elle me fit de la pub, et grâce à elle j’eus des clients hollandais, autrichiens et Belges. Avec les contrats signés sur plusieurs années, l’agence pouvait vivre sans problème, au grand désespoir de l’agence XXX qui avait parié sur une faillite rapide. J’eus la chance aussi de passer un week end avec Diana, et le plaisir fut réel, et, je crois, partagé. A noël, Marie-No eut une permission. Deux semaines. Je fermai l’agence, et je conseillai à mes filles de profiter de leurs vacances. L’année avait été bonne, et la prime d’intéressement, généreusement calculée par Lorena fut pour elles une bonne surprise. Marie-No, fut heureuse et câline. Je ne sais pas pourquoi elle n’avait pas souhaité que j’aille la retrouver à Saint Maixent. J’eus un énorme plaisir à la revoir, j’avais l’impression que mon corps revenait dix ans en arrière, et retrouvait la fraîcheur de ses vingt ans. Pour qu’elle ne me quitte pas une seule journée, je fis venir Guillemette pour les fêtes. Marie-No était presque au bout de son stage. Encore deux mois, et elle me quitterait pour une durée indéterminée. Elle avait passé le deuxième degré de son brevet de pilote d’hélico. Elle avait encore un degré à passer, ce qu’elle ferait à Chambéry en deux semaines. Ses barrettes de Lieutenant, étaient déjà arrivées, elle était très heureuse. Elle n’avait aucune Nouvelle d’Henri ni de personne. Je lui racontai la réussite de Claudine, elle en fut sincèrement contente. Elle aurait bien voulu rencontrer Lorena, pour la remercier d’avoir tenu ses engagements, je ne sus pas lesquels. Je n’avais pas de nouvelles de Michèle, elle n’était pas venue à la réunion de Novembre à Amiens. Je demandai à Marie-No si elle voulait « voir » Maud, et je n’attendis pas sa réponse, Maud ne demandait rien, mais je sentais en moi quelle pouvait être son attente. Elles passèrent une nuit ensemble. Je vis tout le bonheur possible dans les yeux de Maud. Et ce fut pour moi une récompense. A la reprise, je demandais à Lorena de calculer une participation des filles au capital de la société. Cela permit une remise à niveau et une augmentation de capital. Mon agence se retrouva transformée en Société Anonyme, dans laquelle je conservais Quatre vingt pour cent des actions. Lorena refit le juridique, et tout fut absolument clean. J’en profitai pour changer de nom. Au lieu « d’Agence des Sablons, je l’appelais « La Lorena » » Maud vint quelques fois à l’agence, l’ambiance studieuse et le calme lui plaisait beaucoup. Rien à voir avec le chahut de l’agence XXX. Elle venait simplement pour être avec moi, et sourire aux autres filles. J’eus un appel de Luigi qui ne comprenait pas pourquoi je l’avais oublié. Je ne sus pas trouver de réponse. Ça me reviendra, peut être. Les rencontres avec Simone étaient assez fréquentes, mais je n’avais plus de rapports sexuels avec elle. Par contre, dès que je pouvais aller en Allemagne, j’y allais sans me faire prier. L’année 1998 se passa sans évènements particuliers. A part évidemment le départ de Marie-No qui fut pour moi un atroce déchirement. Ma fille grandissait, elle parlait bien l’espagnol. Mais elle se refusait à le parler avec moi. Je ne savais pas pourquoi. Elle se décida à le parler avec ma mère, mais elle ne comprenait pas les réponses. En fin d’année, le jour de mon anniversaire, et l’anniversaire de mon mariage, mon divorce fut prononcé. Le lundi 21 décembre. Il y a des coïncidences comme ça.. Sept ans après. Mon travail marchait tout seul, Lorena était devenue « La patronne » telle que je voulais qu’elle soit. Elle avait sa photo dans les revues de mode, et passait pour une des femmes les plus élégantes de la profession. Les plateaux de télé la réclamaient, c’était devenu une vedette. Mais c’était une façade, revenue dans son bureau, c’était la femme la plus travailleuse qui soit. Elle vivait toujours avec Rosine, c’était un plaisir de les voir ensemble. Elle jouait régulièrement du violon avec talent, et elle participait aux concerts de charité. J’avais des nouvelles espacées de Marie-Noëlle. En réalité, le portable ne fonctionnait qu’une fois sur deux, et les appels s’espacèrent. Je faisais toujours beaucoup de sport pour me vider la tête. J’avais ajouté la musculation et le cheval. Régulièrement. J’avais trente cinq ans maintenant, et je n’étais plus heureuse. Je reçus mes barrettes de Commandant de réserve. Et cela me laissa sans réactions. Le premier semestre 1999 se termina par un drame. Mon père fut subitement pris de violentes douleurs. Il fut hospitalisé en urgence. Il nous quitta le 19 Juin. Deux semaines après son hospitalisation. Bien sûr, ce fut un grand malheur pour tous les gens qui l’appréciaient, ses obsèques rassemblèrent une foule considérable. Henri fit le déplacement, et je reçus des condoléances du Général Thiriet. Michèle assista aux obsèques et repartit tout de suite après. Le sixième anniversaire d’Axelle fut fêté en petit comité. Elle reçut une superbe poupée de l’autre bout du monde, seule preuve que Marie- no vivait toujours. Elle ne m’appelait plus, et par convention, je ne devais pas l’appeler. Je ne comprenais pas cette application à m’entretenir dans la douleur. Marie-No avait toujours réussi à me tenir à distance quand elle l’avait décidé. Je ne sais pas si elle apprît le décès de mon père, qui l’adorait. Courant Août, je reçus un appel téléphonique de Michèle. La conversation commença par un sévère :
« Surtout ne raccroche pas, écoute moi avec attention.
—Je t’écoute.
—Je t’appelle de Caracas Venezuela. Je connais une superbe jeune femme qui veut être mannequin à Paris. Elle n’a pas les moyens d’y arriver seule. J’ai pris la décision de l’aider. Alors je la mets dans l’avion dans deux jours, je te demande d’aller la récupérer à Roissy, et de faciliter son installation, et peut être de la prendre dans ta volière. Elle ne parle pas le français, et assez mal l’anglais. Peux-tu t’en charger ?
—Si c’est pour te faire plaisir.
—Oui ou Non ?
—Basta ! Calmate ! Comment je la reconnaîtrai ?
—Imbécile ! Mercredi, 21 heures : heure de Paris. Hasta luego querida. » Trois jours après, j’étais à Roissy à l’heure dite. Bien évidemment l’avion avait du retard. Je me baladais dans l’aérogare en attendant. Je fus très surprise de recenser le nombre de filles qui tapinaient dans cet aéroport. Toutes très belles, il fallait simplement avoir l’œil affûté pour les reconnaître. D’ailleurs je fus abordée par deux d’entre elles. Elles me prenaient pour l’une des leurs. Puis l’avion fut annoncé. Tous les passagers qui sortaient de la douane étaient passablement colorés. Et soudain, elle apparut, poussant son chariot de bagages. Nos regards se croisèrent, elle me sourit. A la seconde, on s’était reconnues. Une superbe jeune femme ? C’était une plaisanterie. Elle était divinement belle. D’ailleurs, tous les regards la suivirent quand elle s’approcha de moi. Elle m’embrassa, et son parfum vanillé me titilla les muqueuses. J’avais le cœur qui battait à tout rompre. «Je m’appelle Kiss. Tu es eve anne ? » Et ça, dit en espagnol bien entendu. Elle était très typée, très beaux yeux, un sourire éclatant, elle était très grande, un mètre quatre vingt minimum, très élancée, un look extraordinaire.
« Tu m’emmènes à l’hôtel, tu m’as trouvé une chambre ?
—Non, chez moi, si tu veux ?
—Avec plaisir.
—Tu veux manger quelque chose ?
—Non, pas vraiment.
—Vamos ! » Chez moi, le lit d’Axelle était libre. Par précaution Axelle dormait chez Odile. On se mit à discuter, et il était passé minuit quand on se décida de se coucher. Je me pris une douche rapide, le temps qu’elle déballe ses affaires. Elle en fit autant tout de suite après. Elle laissa ses bagages dans la chambre d’enfant, puis d’autorité elle vint dans ma chambre. Face à moi, elle retira son peignoir.



Totalement nue, je l’admirai, puis elle se glissa sous la couette




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tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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