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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XLII-Ombrages
 

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Les plus beaux yeux, sont des yeux pleins de larmes.

Edmond Rostand 

                                           Dans le train du matin, j’étais seule, et j’étais songeuse. Cette nuit, je l'ai passée avec Luigi. Il avait réussi le miracle de tenir sa promesse. Il m’avait fait l’amour comme jamais je n’aurais pu en rêver. J’avais eu du mal à le quitter, et je ne suis pas sûre d’être aujourd’hui, la même personne que celle qui avait sonné à sa porte. Je mesure maintenant l’énorme différence entre les soirs où il m’avait    « baisée », et cette fois-ci où, comme il me l’avait promis, il m’avait aimée. Il m’a fait oublier tout ce que je croyais savoir de l’amour hétéro. Christian disparaissait dans une brume opaque, et les recommandations de Simone étaient d’un autre monde. Je crois qu’il a réussi ce miracle parce qu’il était vraiment amoureux. Sinon, d’ où pouvait venir la différence ? Dans une relation comme celle que nous avons vécue, ne pouvait-il y avoir qu’un seul amant qui soit amoureux ? Non, je ne le croyais pas. Alors, cela voulait dire que j’étais tombée dans le piège, dans son piège ? Moi, amoureuse d’un homme ? Je ne l’accepterai jamais plus. Luigi me l’avait dit lui-même:
« Un homo et une lesbienne, ça ne marche jamais. » Il m’avait aimé avec une douceur infinie. Il avait banni tout ce qui était violemment sexuel ou érotique, pour le remplacer par les « mots bleus » ; Tout ce qui était simplement romantique. J’étais transformée. Je ne pourrai jamais le reconnaître, ça resterait mon secret. J’avais peur, simplement d’y penser trop souvent et de me créer le besoin. Il fallait que je me ressaisisse. En avais-je seulement l’envie ? Était-ce seulement possible ?
En arrivant à l’agence, j’eus le fou-rire de ma vie. Alors que j’avais recommandé à Linda de se mettre sur son trente et un, elle s’était vêtue en martiniquaise, avec la robe aux couleurs chatoyantes, en véritable Madras, et la coiffe assortie. Cela était étonnant, mais en y regardant de plus près, c’était une robe de haute couture, assez lointaine il est vrai, de celles que portent les martiniquaises les jours de fête.
« C’est Lacroix qui nous l’a prêtée me dit Puce. La robe, la coiffure, les chaussures, Elle lui va comme un gant.»
 Je la regardais émerveillée. Linda dans cette robe, c’était le soleil apprivoisé. Quelle idée sublime, mais surtout, quelle beauté, quelle charme ! Et puis dans une agence de mannequins, on peut tout se permettre ! Lacroix ! Aurait-il besoin de mes services ? Sans aucun doute, sinon cela n’avait aucun sens. Nos invités devaient arriver à 10 heures. Il y aurait Louis et Jocelyne, le premier fils de Louis, que je n’avais jamais rencontré, Michèle, l’homme du Roussillon et son épouse, je ne me souviens plus de leur nom, l’expert comptable de Louis, Mon père, et ma mère qui n’étaient jamais venus dans mon bureau de Paris. Et le notaire d’Amiens que je ne connaissais pas. Je supposai que ma mère était venue par curiosité plus que par amour filial. Michèle lui donnerait peut être des explications. A dix heures, tout le monde était là, et Linda accueillit les invités quelques peu étonnés. Mais la surprise passée, mes parents, Louis, Jocelyne et Michèle, reconnurent la Linda qui était à l’anniversaire dimanche dernier. Michèle, très élégante, était venue m’embrasser, dès son arrivée. Jocelyne vint après, très chic elle aussi. On les fit passer dans notre « espace de communication », où on leur servit un café avec quelques viennoiseries. Puis je fis un discours de présentation de l’entreprise, sans éluder l’importance capitale de l’influence de Simone dans mes choix de produits et de gestion. L’idée de cette agence m’était venue parce que j’avais participé en tant que journaliste à un casting pour le recrutement de mannequins. Les filles qui n’avaient pas eu le bonheur d’être sélectionnées ou pistonnées, retournaient chez elles les mains vides et les larmes aux yeux. Je m’étais dit qu’il y avait sûrement la possibilité d’utiliser ces filles là, qui étaient aussi jolies que les autres. J’avais donc imaginé cette agence un peu hors norme, pour donner une seconde chance à ces demoiselles. Cette agence devait être notre propriété commune à Simone et à moi. Une annexe à son journal. Les choses se sont précipitées, Simone a vendu son journal, et s’est retirée des affaires. Ensuite, je donnai les quelques chiffres caractéristiques de notre activité. Nous avions sous contrat au jour de la réunion exactement deux cents dix sept personnes, plus la dernière venue, Josépha, que beaucoup connaissaient pour l’avoir vue à mon mariage. Sur les deux cent dix sept personnes travaillant actuellement pour notre agence, il ya trois salariées, et tous les autres sont sous contrat avec les sociétés qui les emploient. Je précisai pour les hommes de loi présents, que toutes les règles sur le travail temporaire étaient respectées. Il y aura bien sûr des embauches, qui seront justifiées par une activité en développement. Je citai les derniers contrats signés, qui procuraient à eux seuls du travail pour trois ans de la structure actuelle. Ce qui bien sûr nécessiterait un développement fulgurant. Louis demanda la parole.
« Une telle organisation ne peut s’improviser, que comptez vous mettre en œuvre pour y parvenir ?
—Pour des raisons qui me sont personnelles, je me suis engagée dans l’armée. J’ai gravi tous les échelons possibles, par mon travail et mon implication. A l’armée, tout est écrit, tout est prévu. C’est un modèle d’organisation, si on l’applique à la lettre. Peu de gens le savent. J’ai appliqué ces méthodes, et j’ai fait travailler une compagnie de chantier de 150 hommes, dotés d’un matériel considérable. Alors que je n’avais jamais vu un bulldozer de près. Je n’ai jamais cédé sur la moindre virgule. Sans connaître grand-chose aux travaux publics, simplement par l’organisation, je m’en suis sortie. Des officiers haut placés, peuvent en témoigner. Je ne veux pas dire que je vais appliquer ici les méthodes de l’armée, mais je peux dire que l’organisation est ma passion. Et c’est ce défi là, qui m’intéresse.
—Et quel est le chiffre d’affaires que vous comptez réaliser ?
—Pour moi, le chiffre d’affaire n’a aucune importance. Ce qui importe, c’est le résultat net. Ramené aux nombre de personnes qui travaillent pour moi, le résultat est le double de celui que vous faites, ceci sans vouloir vous vexer, parce que je sais que ce genre d’exploitation peut avoir de grosses variations. C’est pourquoi j’ai choisi cette formule d’une structure légère et performante, plutôt qu’un brain-trust ingouvernable. S’il y a du travail, je passe des contrats, s’il n’y en a pas, je n’en passe pas. Ainsi, je ne serai jamais prise en défaut, et le résultat restera positif. Nous avons beaucoup travaillé avec Simone, pour mettre au point les détails de cette organisation. Il y a encore des mises au point, notamment pour les travaux à l’étranger.
—Mes compliments, je suis impressionné par vos méthodes, pourrons nous en parler dans le détail ?
—Mais avec plaisir Louis, ne sommes nous pas associés ?
—Je vais être franc avec vous ; Quand Jocelyne m’a parlé de votre organisation, je ne croyais pas un seul instant à la performance de votre entreprise. J’ai pensé que vous aviez voulu la bluffer.
—Je donnerai mes chiffres à votre expert, ça me fera un audit gratos ! » Puis on termina par une visite des quatre étages de mon agence. Je dois dire que mes invités furent impressionnés. Nous avons même pu découvrir Puce dans son élément, faisant répéter les mannequins pour un défilé vendu à un client très important. J’ai tout de suite compris que c’était la bonne recrue et que l’on allait gagner en qualité et en efficacité. Et l’on pouvait voir à l’étage en dessous, le même défilé en vidéo sur écran géant. Michèle se rapprocha de moi.
«Dis donc ma jolie, tu as fait fort ! Mes félicitations. Nous sommes absolument sur la même longueur d’ondes. Encore un peu et tu feras mieux que moi. Quel gâchis de n’être pas restées ensemble ?
—Tu ne vas pas remettre ça ? Si nous étions restées ensemble, on serait profs, tu serais proche de la retraite, et aujourd’hui on serait en grève parce qu’un connard nous aurait dit de la faire.
—Oui, tu as raison. On a bien fait de divorcer.
—Surtout que pour le reste, ça ne change pas grand-chose. Je suis contente que mon truc te plaise. Si tu veux, tu seras mon mannequin vedette.
—Prends plutôt ta femme, elle est vraiment très belle, elle est bandante comme dirait ton copain!
—Oui, mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Bon, on ne va pas parler de ça maintenant.
—Et parmi tes mannequins ? Il y a de belles choses ?
—Oui, il y en a beaucoup, et c’est un peu décourageant, parce qu’elles sont prêtes à tout pour avoir du boulot, et la sincérité en prend un coup.
—Et Linda ? N’était elle pas mannequin ?
—En principe si, mais elle n’a pas eu le temps.
—Ah, je vois !
—J’ai l’impression que Louis me prend pour une conne.
—Il est un peu macho, c’est vrai. » La visite continuait par les ateliers de prises de vue et les ateliers des graphistes. Et Louis me demanda,
« Alors si je comprends bien, ces gens là ne sont pas vos employés ?
—Non, ils sont employés par une société spécialisée, ils ne sont là que quand ils ont besoin d’avoir le contact avec les filles. Ou les autres employés. J’ai passé un contrat avec leur employeur. Il a fallu inventer des solutions pour être en règle avec le code du travail. Certains de mes fournisseurs, ont dû changer leurs statuts. Je n’ai qu’un seul type de contrat de sous-traitance, qui comprend des clauses de confidentialité, des pénalités de retard, un engagement de respect du règlement intérieur, et des garanties de qualité. Par exemple, le garçon qui a envie de fumer, il attendra la sortie du travail pour le faire. J’ai en projet de louer les autres étages de l’immeuble pour des séminaires. Les défilés de mannequins pouvant servir de spectacle détente pour les pauses café.
—Astucieux.
—Les séminaires sont une bonne source de revenus, mobilisée actuellement par les grands centres d’affaires ou les hôtels restaurants. Il reste de la place pour des centres indépendants, dont les prestations seront moins onéreuses.
L’investissement de départ n’est pas important, et il ya deux étages de libres, soit près de huit cent mètres carrés.
—Et vous avez encore beaucoup d’idées comme ça ?
—Quelques unes, mais je vous en reparlerai.
—Avec grand plaisir » A la suite de la visite qui prit plus de temps que je ne le prévoyais, on se dirigea vers le restaurant. J’invitai d’office Linda à nous suivre. Ce n’était pas loin, on y alla à pied. Linda s’était changée, je remarquai que Michèle lui avait mis le grappin dessus.
« Elle va me les piquer toutes, histoire de me faire voir qu’elle est toujours au top. » Le repas, offert par Louis fut d’une rare qualité. Je ne sais pas si Jocelyne était émue de se retrouver là, peut être s’en fichait-elle éperdument. Sauf que je remarquai ses regards à répétition dirigés sur le couple Linda Michèle. J’avais prévenu Linda que Michèle risquerait de la draguer. Et je lui avais demandé, de la faire mariner, même si elle en avait envie, elle pourrait se rattraper plus tard. Moi, j’étais là pour affaire, et même si je voyais ce qui se passait, je n’en avais cure, je m’y attendais. Louis parla plus longuement de ses projets. Et ce qu’il voulait faire, me semblait intéressant. Je pensais seulement qu’il ne se préoccupait pas suffisamment des marchés à l’export. Mais je n’avais pas envie d’engager le débat maintenant. Je lui assurai simplement que j’essaierai de participer dans un esprit constructif. Après une pause, notre réunion put commencer, et ce ne fut en fait que formalité. Je posais quand même nettement la question de savoir qui ferait quoi, sur le plan de la gestion, de la technique et du commercial. J’eus les réponses demandées, et pour l’instant j’étais satisfaite.
Je remarquai que Michèle n’avait pas participé à la réunion, elle s’était contentée d’être avec Linda et de lui parler à voix basse. Cette attitude me déplut. Je griffonnai un mot sur un papier, que je fis glisser discrètement dans la main de Linda. J’avais écrit :
« Ce soir, elle ou moi ? » Je la vis déplier le billet et le lire à l'écart sans émotion particulière. Elle redressa le visage et me regarda dans les yeux, de cette façon qu’elle avait de me dire des mots doux. Je lui souris, et la remerciais d’un battement de cils.
La réunion prenait fin. Louis remercia les participants, et commença la tournée des adieux, en précisant qu’il ferait une situation trimestrielle, à l’examen de laquelle, nous serons toujours invités. Je ne quittais pas Michèle des yeux. Je la vis s’approcher de Linda, et lui murmurer quelques mots. Linda la regarda, et lui répondit en secouant la tête discrètement, mais de façon suffisamment nette pour que je comprenne qu’elle avait répondu « Non ». Le sourire quitta le visage de Michèle. Je tournai le visage, elle n’avait pas vu que j’avais suivi la scène. Je dis au revoir à tout le monde, et j’embrassai Jocelyne, et Michèle. Et assez fort pour qu’elle l’entende, je lançai à l’attention de Linda :
« Nous devons repasser au bureau, nous n’avons pas fini. » Linda acquiesça, prit sa serviette pleine des documents qu’elle avait récupérés pour moi, et l’on partit bras dessus bras dessous.
« Alors ma puce, tu t’es fait draguer ?
—Oui, elle a mis le paquet, mais à aucun moment je n’ai été dupe. Même si tu ne m’avais pas prévenue, j’aurai dit non. Moi je ne suis pas comme ça. Je suis comme toi, je marche au coup de foudre, quand ça me prend, je n’ai pas envie de parler.
—Oui, d’ailleurs Florence s’en souvient encore.
—Oui, la petite Florence, elle était si mignonne. Ce jour là j’ai fait comme tu m’as fait, et j’adore ça. Pas de belle phrase, pas de discours pas de plein la vue, tu me plais, alors viens !
—Ce soir tu m’accompagnes à Compiègne ?
—Evidemment, en plus, je sens que tu as besoin d’un gros câlin.
—Oui, c’est exactement ça. » Nous retournâmes au bureau, déposer les documents, on lut les fax on échangea quelques mots avec Puce, qui était contente de sa première journée, et qui nous dit qu’elle avait trouvé la place qu’elle cherchait.
« On n’a pas encore parlé salaire Puce !
—Parce que je serai payée ? Formidable, j’ai trouvé un nouveau jeu et en plus c’est payé !
—Seulement si tu gagnes ma poule. Bonne soirée, et à demain. » Linda avait appelé un taxi. Quand on le vit arriver, on salua le concierge qui devait fermer le bureau après avoir fait sa ronde, et l’on monta en voiture. En démarrant, je remarquai la voiture allumée de l’intérieur garée à quelques dizaines de mètres, Michèle attendait au volant. Je ne me retournai pas pour voir si elle nous prenait en filature, cela ne m’intéressait pas. On arriva gare du Nord dix minutes avant le départ, le temps de s’installer, de vérifier que l’on ne serait pas dérangées, et sans prévenir, j’embrassais Linda avec toute la passion que je ressentais pour elle à cet instant. Puis je la regardai dans les yeux, je lui caressai le visage. Elle se laissait faire avec un plaisir visible. Je l’aimais en cet instant comme si je l’avais réellement épousée. Elle me dit avec sa voix grave en essayant de l’adoucir :
« Détends toi, tu as bien agi. Je vais te faire oublier, elle s’est mal conduite. Je ne comprends pas tout, mais si tu n’es pas heureuse, c’est que ce n’est pas bien. J’ai envie que tu me suces les seins !
—J’adore te sucer les seins, sous le premier tunnel, je te viole.
—Et s’il n’y a pas de tunnel ?
—Tout le monde verra que je te viole
—Alors je suis d’accord.»
Comme toujours, ce fut une grande joie pour Axelle quand elle vit que Linda était avec moi. C’était curieux comme la gamine était fascinée par Linda. Maud était à la maison, elle avait récupéré Axelle chez Odile. Elle passait un maximum de temps avec sa petite fille, inventant pour elle les jeux les plus imaginatifs. Inconsciemment, sans doute, elle voulait compenser la défection du père, qui continuait de façon inquiétante. Maud croisa mon regard à plusieurs reprises, regarda Linda, j’étais prête à parier qu’elle avait tout compris. Maud était attentive à tout, et sa vivacité d’esprit lui permettait d’analyser les situations sans se tromper.
« Elle a essayé ?
—Oui, avec Linda.
—Il faut que tu arrêtes ça, sinon elle va te pourrir la vie. Je regrette d’avoir cédé l’autre soir. Ça ne se produira plus.
—Ce n’est pas grave Maud, je t’aime, tu sais ?
—Si parce que c’est délibéré. Rien n’est jamais un hasard avec elle. Elle a beau être littéraire, c’est une calculatrice.
—Ok j’y réfléchirai. » Je passais une agréable soirée en compagnie d’Axelle et de Linda. Je les regardais toutes les deux, et j’étais heureuse de les voir s’amuser avec beaucoup d’amour. On passa une nuit de bonheur, les désagréments étaient oubliés, enfin, pour l’instant.
Le lendemain, nous avions beaucoup de travail, je devais absolument terminer le projet Canadien.
Marie-Noëlle avait pu prendre le train d’avant, et elle était venue directement au bureau. Je vis à son regard que quelque chose s’était passé. Je ne demandais rien, je savais que ça sortirait un moment ou à un autre. Elle attendit patiemment que nous ayons fermé la boutique. Le matin avec Linda nous avions raté le train. C’était les vacances, et la séparation d’avec Axelle demandait beaucoup plus de temps de câlins de bisous. J’avais pris la voiture. Nous partîmes donc vers Compiègne en voiture. J’ai toujours pensé que la voiture était plus propice aux confidences. C’était l’espace clos par excellence, d’où les mots doux ne pouvaient s’échapper.
« Qu’est ce qui ne va pas mon cœur ?
—Michèle m’a fait passer un message à Dijon, disant qu’elle m’attendrait au train gare de Lyon à Dix huit heures quinze. Alors j’ai pris le train d’avant.
—C’est très bien mon cœur, tu n’as pas eu envie de la revoir ?
—Non, j’ai repensé à tout ce que tu avais dit, et je crois que tu as raison. Elle est venue pour nous démolir.
—Pour me démolir !
—Non, tout le monde est visé. Je suis sûre que Maud l’a compris elle aussi. Elle ne tardera pas à s’attaquer à Linda.
—C’est fait, Linda a réagi. Elle a refusé.
—Super, elle voit plus loin que son cul. Nous, nous sommes des obsédées. On se cherche des excuses pour se donner des raisons de baiser. Je n’ai plus envie de jouer à ce jeu là.
—Moi non plus, mais tu me dis ça à la veille de ton départ.
—Je te dis ça au moment où je sens qu’il faut le dire. Que je sois là ou ailleurs, cela n’a pas d’importance.
—Le soir de la réunion, j’ai emmené Linda avec moi, Michèle l’attendait dans sa voiture à la sortie du bureau.
—Quelle chipie.
—Je vais mettre les choses au point avec elle. Il va bien falloir qu’elle me lâche. Je n’ai rien demandé.
—C’est bientôt les vacances, que vas-tu faire ?
—J’ai promis une semaine à Maud avec Axelle, ensuite, je travaillerai sûrement. La semaine prochaine je vais en Allemagne pour un gros projet.
—C’est une femme ?
—Qui a signé la lettre, oui. Je ne la connais pas encore. Tu n’as pas rêvé de Luigi ?
—Non, j’ai eu ma dose de sperme annuelle, je suis tranquille pour un moment. Il n’est pas un peu amoureux de toi ?
—Si, je crois, mais j’ai déjà donné.
—En amour rien n’est jamais fini. En tout cas, il est super viril ce mec, je ne regrette pas.
—Tant mieux, je suis contente pour toi. Et tes cours d’hélico ?
—Super, je m’éclate.
—Sois prudente !
—Bien sûr mon chat, c’est super excitant ce truc ! » Arrivées à l’appartement, il y avait un message de Michèle.
« Rappelle moi à ce numéro, c’est celui de l’hôtel où je suis, c’est important. »
« C’est important qu’elle attende. » Le téléphone sonna une heure plus tard, je décrochais. C’était Michèle.
« Je ne voudrais pas  te déranger, mais je voulais m’excuser si tu trouves que je suis trop présente dans ta vie. Si tu veux on peut en discuter demain, avant que je reparte ?
—Michèle, je suis très contente de t’avoir revue, de te savoir en bonne santé, mais ça s’arrête là. Tu me lâches les baskettes, tu retournes dans ton pays, et tu m’oublies, comme tu l’as fait pendant dix ans. Je n’ai pas besoin de toi, et par la même occasion tu arrêtes de harceler mes amies. Ça ne les rend pas heureuses.
—Elles n’ont pas toutes dit ça, à part ta négresse qui a eu peur de se faire virer, les autres n’ont pas dit non !
—Tu deviens triviale, ça ne correspond pas au souvenir que j’avais de toi. Bonne nuit et bon retour. » J’avais mis le haut parleur et Marie-No avait tout entendu. Elle baissait la tête.
« C’est vrai que je me suis conduite comme une gouine. Je te demande pardon. J’ai bien peur qu’elle ne te lâche plus.
—Rien que pour « la négresse » il faudra qu’elle s’excuse.
—Elle se lassera, tu crois ?



L’amour fait passer le temps, le temps, peut être, fera passer l’amour.




A suivre

Retour 

Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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