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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

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Premiers Extraits

Rencontre en forêt

tn Foret

J’ai fait une sortie  hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT plutôt que le vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4x4.  J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait, qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . .

La Devise du Québec

tn parlement quebec

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l'air glacé. Il n'avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l'homme le plus heureux de la terre..............................

Le Testament de Benjamin Briggs

tn 200501454

 

Les arbres du Square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D'Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l'air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d'hiver. Florane était la fille d'un diplomate  français décédé au cours de l'hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans......................

Les Jours de Liesse.

tn Milani

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. .
.


La Chapelle Saint Domice

tn amiens chapelle st domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose.

Noire d'écume

tn cadiz cate

Les voyages sont sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas pensé réellement, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le plus. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, ou dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas à priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut apprendre l'envie de voyager

Le Chemin de Badajoz

tn Teresa

Teresa fatiguée, s’arrêta au bord de la route sur un petit refuge, à un kilomètre environ du carrefour de la route nationale,
à la sortie de Talavera de la Reina.   Elle hésita un moment avant de prendre une carte dans la boîte à gants. Elle était de mauvaise humeur. C’était un geste machinal, car en fait, elle connaissait bien la route. Mais en cette fin de journée, elle ne se sentait pas bien, ni dans son corps, elle avait froid, ni dans son esprit, elle était là à contrecœur.


L'infirmière d'Ambazac.


tn Ghylaine 9

Excusez moi de vous déranger, je m'appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés à la diable. Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres  framboise, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure à gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire.


Un douze Avril

tn Joelle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide

Le Chaos de Targasonne

tn Pisc


Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau  ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d'être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l'on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l'Andorre.

Le Coupe Chou

tn Le coupe chou 1

La Gare de Lyon à l’heure des grands départs, est habitée d’un esprit particulier. Peut être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace qui fait face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre .Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol .Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor .

La Mante


tn aigumidi

 Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu'elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu'elle remettait en place d'un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé..Elle s'arrêta sur le palier, se retourna.

 

                              

 

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XLV-Ombrages
 

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..J'ai vu le soleil quitter la terre
Et la terre se peupler de femmes endormies..

Paul Eluard
 


                                                Le matin du premier Aout, nous étions dans l’avion qui nous ramenait vers Paris. Nous dormions en pointillés, et nous parlions de notre voyage. Linda était enchantée. Pourtant nous n’avions pas vu grand-chose. Mais elle avait été un peu la vedette de ce voyage, d’abord distinguée par les clients qui l’avaient désignée comme mannequin fétiche, ensuite pour ses succès féminins. Aussi plébiscitée pour sa prestation naturiste. Bien sûr, je ne lui avais pas dit que Victoria était une professionnelle, et je pense qu’elle ne l’a pas deviné. Par contre, elle gardera un souvenir éternel de sa nuit avec Diana. Je ne mettais pas en doute ce sentiment, je présumais en effet que la
«créature» méritait d’être connue. D’ailleurs, le lendemain matin, le regard qu’elle portait sur Linda, était la preuve d’une véritable dévotion.. Cela me servirait peut être, car maintenant, j’étais totalement liée à Linda, voire dépendante, pour la durée de réalisation de notre commande. Diana servirait peut être à garantir que Linda resterait avec moi. J’étais lucide. Je voyais bien que la noiraude qui m’avait séduite, était devenue une femme au charme irrésistible. Elle était plus que jolie, elle avait un corps absolument dément, une image de princesse africaine, une démarche chaloupée inimitable, et ce port de tête qui lui donnait cette allure altière. Je sentais qu’elle serait convoitée par les grandes maisons. Elle le méritait, et je lui aurais souhaité, si elle ne m’était devenue irremplaçable. C’était de ma faute, je l’avais mise en avant, et maintenant, elle pouvait m’échapper. Troublée par ces pensées, je remettais à plus tard la suite à donner à cette réflexion. De toute façon, l’agence fermait le soir, pour quatre semaines de vacances. Quatre semaines d’incertitude. De retour à l’agence, j’écoutais le rapport de Puce en ouvrant mon courrier. Puis j’écoutai les messages de mon répondeur. L’un émanait de Simone me demandant de la rappeler. Ce que je fis immédiatement. Je tombai sur une Simone totalement effondrée. Axel était au plus mal. Il avait fait deux accidents cardiaques de suite. Il était à l’hôpital en réanimation. Je lui dis que j’arrivais du Canada, que je repassais à la maison, embrasser ma fille, et que j’allais la rejoindre tout de suite. Elle me demanda de ne pas le faire, que c’était inutile pour le moment, qu’elle me tiendrait au courant. Elle me dit aussi qu’elle avait eu des nouvelles d’Elke, et qu’elle était heureuse que tout se soit bien passé. J’attendrai donc son prochain coup de fil, avec la chance que j’ai, il arrivera un malheur quand nous serons en vacances. J’allais passer un week end sans Marie-No. Heureusement, elle se servait bien de son portable. J’avais des nouvelles, et le but était atteint. Le Samedi je fis du vélo avec mon père. Nous étions tous les deux, et pour une fois, il fallut réparer ma roue qui était crevée. Je boyau devait être usé. Au moment de repartir, je m’assis au bord de la route, et je lui dis :
« Je ne bougerai pas d’ici tant que tu ne me diras pas ce qui te tracasse. Tu ne me parles plus, tu ne t’intéresses plus à rien, qui y a-t-il ?
—Beaucoup de choses, des détails, mais cela s’accumule, et ça finit par faire beaucoup.
—C'est-à-dire ?
—Ça a commencé le jour où tu m’as accusé d’avoir organisé le guet apens avec ton amie. Je n’y étais pour rien. Ta mère savait, moi pas !
—J’ai oublié.
—Tu as oublié aussi de me le dire. Ensuite, il y a cette guerre éternelle avec ta sœur qui nous pourrit la vie. Nous ne pouvons plus avoir de vie de famille. Il y a ta mère qui ne reçoit plus de nouvelles de Michèle. Elle n’a plus personne avec qui parler dans sa langue. Et puis sa santé se détériore petit à petit. Elle se plaint de ne pas voir sa petite fille qui est couvée par Maud, qu’elle ne peut pas sentir !
—Et ça se manifeste comment ?
—Ses analyses ne sont pas bonnes et elle refuse de se soigner. Elle veut retourner à Madrid pour y mourir !
—De mieux en mieux. Et toi ?
—Moi ? Rien, enfin presque. Juste une alerte à la prostate et un cancer des reins et de la vessie.
—Rien que ça ?
—Oui, mais pour l’instant je n’en souffre pas encore. Je vais commencer la chimio bientôt. Je ne pourrais plus sortir à vélo.
—Et pourquoi ne m’as-tu rien dit ?
—Parce que tu ne sembles pas concernée. Depuis l’histoire avec Michèle, on ne te voit plus. Nous avons découvert à Paris, comment tu passais ta vie. On a bien compris que tu n’avais plus de temps pour nous. Et puis ta mère t’en veut de coucher avec Maud. Et beaucoup d’autres. Elle dit que tu n’es pas une femme comme il faut.
—Et toi, tu en penses quoi ?
—Moi ? Je regrette que ton mariage soit un échec.
—Je sais, tu l'as déjà dit, c’est de ma faute. Pourtant ma mère voulait que je revienne avec Michèle ? Maintenant elle me prend pour une pute, c’est sympa !
—Je n’ai pas dit ça.
—Et à Jane ? Vous lui reprochez quoi ? Elle s’occupe de vous ?
—Heu.. Jane? Rien de particulier. On ne la voit plus depuis qu’elle est à Senlis.
—Ok, je vois. C’est aussi de ma faute si son avorton s’est barré en courant. Hé bien c’est super, je voulais savoir, maintenant je sais.
—Et si je lui amenais Axelle tous les soirs, elle voudrait s’en occuper ?
—Elle ne le pourrait plus , et elle ne pourrait pas lui parler!
—Maud est du même âge qu’elle, à deux ou trois ans près ! Et elle s’en occupe sans arrêt !
—Rien que pour coucher avec toi !
—Tu t’y mets aussi ? La méchanceté te gagne ? Quelle importance, que je couche avec Maud ou avec quelqu’un d’autre ? Ce sont mes affaires ? Que je couche avec Michèle c’est bien ! Avec Maud c’est mal. Il faudra m’expliquer ! Ça ne va pas empêcher le monde de tourner ? C’est un délit de coucher avec sa belle mère ? Ce n’est pas ça qui va soigner Maman. Elle se laisse aller, que veux tu que j’y fasse ? En bientôt quarante ans elle n’a pas eu le courage d’apprendre le français. S’il t’arrivait quelque chose, elle ne saurait même pas appeler les secours !
—Tu exagères !
—A peine. Est-ce que je t’ai demandé à toi, le nom de tes maîtresses ?
—Mais tu n’as pas le droit…?
—Ça ne me regarde pas c’est ça ? Et bien c’est réciproque ! Rentrons. » Voilà, j’avais voulu savoir, et bien je savais tout. Tout pour remonter le moral. Je rentrais à la maison, et j’appelais Maud.
« J’ai besoin de toi.
—J’arrive. » Une heure après, Maud était là. Je lui racontai mot pour mot l’entretien que j’avais eu avec mon père.
« Je le sentais bien, qu’il y avait un blême de ce côté-là. Si tu veux, je peux peut être……….. ?
—M’abandonner ? Maintenant ? Ça serait le bouquet. As-tu imaginé ce que je ferais si tu n’étais pas là ? C’est toi qui me donnes le courage dont j’ai besoin. C’est toi qui me donnes le plaisir de rentrer et de te retrouver. C’est toi que ma fille adore, c’est toi que Marie-No adore. Vivre sans toi ? Mais comment ferait-t-on ? Tu comprends tout, tu devines tout, tu as toujours les bonnes réponses. Notre entente est unique. C’était toi que je devais épouser ! En plus, j’ai eu un coup de fil de Simone. Axel est au bout du rouleau.
—Mon dieu c’est à ce point là ?
—Oui, il faut s’attendre au pire. Si j’avais su, je serais restée au Québec.
—Ça n’aurait pas empêché les évènements !
—Oui mais j’aurais dormi sur mes deux oreilles.
—Ecoute-moi ma douceur. On va arranger ça.
—Si tu as une idée, surtout, n’hésite pas.
—J’en ai au moins une. Si tu n’as rien de prévu, je peux dormir là. Je saurai au moins te calmer et te remettre les idées en place.
—Ecoute. On va aller en ville avec « titine » se faire une pizza. Ensuite, on rentrera de bonne heure, et on se fera l’amour comme des malades.
—C’est vraiment ça que tu veux ?
—Ne me dis pas que tu en doutes ?
—Non, je ne le dis pas, il me fallait simplement le top chrono !! »
La pizzeria Da Attilio Rue d’Amiens, était un endroit plaisant, où le patron était extrêmement galant, voire un peu dragueur. Mais il n’était pas désagréable. Ce qui était le plus important, c’était le magnifique aquarium qui occupait toute la largeur du mur du restaurant. Il y avait des poissons absolument extraordinaires. Même des petits requins !! Axelle en oubliait de manger. Les « petits » requins faisaient quand même bien cinquante centimètres, bien plus grands que les roussettes qui dormaient sur un fond de gravillons. On ne se lassait pas de voir ce mouvement perpétuel et ses couleurs lumineuses. Bien sûr, l’étonnement venait de ce que les requins ne mangeaient pas les autres poissons. Ce à quoi le patron répondait sans rire qu’il les nourrissait de sa pizza, et qu’ils étaient rassasiés pour la journée ! La nuit avec Maud, fut comme bien souvent, un enchantement. L’amour élevé au niveau du merveilleux, la douceur à la hauteur du bonheur. Le corps souple et soyeux, les seins omniprésents qui semblaient vivre leur vie, tant leur tenue était confondante. Je trouvais même qu’ils avaient un goût particulier. Si l’on prenait le bout entre les lèvres, on n’avait plus envie de le rendre. J’étais admirative et jalouse du corps de Maud, elle était plus âgée que moi, et je sentais qu’elle était plus belle, plus désirable. Mes seins étaient plus durs, et ma peau plus épaisse, rien à voir avec le satin de la sienne. Quand j’enfouissais mon visage entre ses cuisses, je trouvais là un havre de bonheur, un parfum de fleurs exotiques, une douceur de soie. Maud savait offrir son plaisir en silence. Quelques soupirs qui en appelaient d’autres. Et l’on aurait voulu que je ne connaisse pas ce bonheur là ? Mes amies adoraient Maud, et pourtant Maud me disait qu’elle ne faisait pas l’amour avec les autres femmes comme avec moi, sauf peut être avec sa chérie mais elle ne voulait pas en parler. Elle ne me cachait d’ailleurs pas, que Marie-Noëlle était la femme la plus désirable qu’elle n’avait jamais connue. Je n’en éprouvais aucune jalousie, au contraire, le fait de l’aimer comme on l’aimait nous rapprochait sûrement. Quand Maud m’avait aimé comme ça, je flottais sur un nuage, j’étais un ange, je ne craignais plus rien, et de mes ailes, je l’enfermais pour ne jamais la perdre. Comment serais-je devenue? Dans quelle perversité me serai-je engloutie, si d’aventure on ne s’était pas trouvées ? Quelle curieuse histoire que notre liaison se soit décidée le jour de mon mariage avec son fils! Toujours enlacées, je lui racontai mes dernières conquêtes. Rosine, Elke, Victoria, et la rencontre de Linda et de Diana. Je lui racontai aussi ma nuit avec Luigi, et mes craintes d’en vouloir toujours plus.
« C’est parce que tu es en train de découvrir la finalité de l’amour d’une femme pour un homme !
—Que veux-tu dire ?
—Que toutes les femmes font l’amour de la même façon, font les mêmes gestes, ont des orgasmes, poussent des cris, ruissellent, avalent, sans jamais deviner qu’il y a autre chose. Il faut savoir comme nous le savons, nous les « gounes », faire l’amour aux hommes avec la bouche. Je ne dis pas qu’il faut sucer, ça, tout le monde sait faire. Mais c’est dans la bouche que nous avons le maximum de possibilités de ressentir des sensations extraordinaires. Des sensations mille fois plus agréables que celles que tu peux ressentir dans ta petite chatoune. Il faut savoir faire l’amour avec sa bouche. Le goût du sperme n’a que peu d’importance, ce qui est important ce sont toutes les perceptions des milliers de terminaisons nerveuses, que tu ressens par tes lèvres, ta langue, ton palais, ton odorat, ce qui importe, ce n’est pas le sperme, c’est l’éjaculation. Si tu ne la ressens peu ou pas du tout dans le rapport sexuel, là, dans la bouche, c’est l’épanouissement, c’est la révélation. Tu ressens cette tempête, ce cyclone, jusqu’à apprécier les différents courants, les différents épanchements, le goût, l’odeur, la température, l’épaisseur, l’onctuosité, et puis tu l’avales parce que tu ne sais pas faire autrement, et là, tout recommence différemment, de sentir passer cette chose étonnante dans ta gorge. Tout ça, tu es déjà à même de l’apprécier. Comme tu apprécies la taille du sexe par l’écartement de tes lèvres, dont inconsciemment, tu gardes le souvenir de la mesure. Et bientôt, rien que par ta volonté d’être en communion avec ces sensations là, tu auras toi aussi ton orgasme au même moment. Et ça sera le paradis. Peu de femmes comprennent cette relation et beaucoup n’imaginent pas ce plaisir particulier.
—Mais toi Maud, comment sais tu cela ? Tu ne recherches pas les hommes ? Aurais- tu un amant secret dont tu ne m’aurais jamais parlé ?
—Non ma douceur, et je n’ai jamais connu ce plaisir là. Je l’ai appris d’un recueil de philosophie indienne assez particulier.
—Tu as de saines lectures !
—Oui, et en anglais! J’espère t’avoir décomplexée d’aimer tes rapports avec Luigi.
—C’est vrai qu’avec lui, il est rarement question d’autre chose que de sexe, et il se prête assez bien à mes fantaisies. Et bientôt c’est moi qui vais l’étonner.
—Hé bien essaie d’arriver à ce nirvana et tu me raconteras.
—C’est curieux, je ne voyais pas cette relation comme ça, je n’avais pas compris où cela pouvait me mener. N’aurais-tu pas envie d’un bon amant comme Luigi ?
—Oh non, pas du tout. Et puis mon vieux bonhomme me fait encore l’amour quelques fois, et je m’interdis de chercher du plaisir avec un autre que lui. Ce serait trop facile avec un pro du sexe comme Luigi. Simone connaît aussi ce phénomène. Je ne sais pas pourquoi elle ne te l’a jamais appris.
—Simone ne fait rien au hasard. Elle a sans doute jugé que je n’étais pas prête.
—Peut être bien. Mais je crois qu’il y a une autre raison.
—Et c’est ?
—Elle ne voulait pas prendre le risque de te perdre. Il faut dormir maintenant. Demain j’irai voir tes parents !
—Tu ne parles pas l’espagnol !
—Et pourquoi pas ? Moi aussi j’ai été à bonne école !
—C’est vrai, j’oubliais.
—Pardonne-moi, bonne nuit ma reine. » Et Maud s’endormit instantanément entre mes bras. J’écoutais sa respiration, et je la regardais dormir, attendrie. Elle devait rêver de Marie-No, elle avait le sourire des femmes heureuses. Maud ne voulut pas que je l’accompagne chez mes parents. Je la laissai aller. Au point où j’en étais ! On se fit un piquenique en forêt avec Odile et sa famille. Je n’avais pas vu souvent Nicolas, son mari. Il avait le look des peintres, cheveux longs, barbe de trois jours, il faisait un peu crade. Il n’était pas trop sympathique. Toujours perdu dans ses nuages, il ne parlait pas beaucoup, et quand la petite Eliande voulait s’asseoir sur ses genoux, il la rembarrait violemment. Odile semblait l’ignorer, mais la tension entre eux était perceptible. Le soir j’eus un coup de fil de Maud.
«Ce n’était pas un échec mais presque.   Ton père m’écouta attentivement. Il ignorait tout de moi. Il ne savait pas que j’avais été agrégée de philo, que je parlais trois langues, et que j’avais été la maîtresse de Michèle durant trois ans. Il ne savait pas bien sûr que je participais à des associations de secours des personnes en difficulté. Il ignorait aussi que mon mari était un ingénieur, retraité de l’aéronautique, qu’il connaissait depuis toujours mon homosexualité, et qu’il ne souhaitait que mon bonheur. Je leur appris aussi, qu’il aimait que je sois avec toi ou Marie-Noëlle parce que vous étiez des femmes bien. Il admirait que vous ayez eu le courage de servir dans l’armée. Il avait pleuré lors des honneurs qui vous avaient été rendus par l’armée à votre mariage. Il comprenait tout à fait l’admiration qu’avaient pour vous les officiers supérieurs qui vous ont connues. Il a honte que son fils n’ait pas su aimer une femme comme toi. Et puis je leur ai dit que j’étais une femme comme toutes les femmes, que je pouvais marcher la tête haute, parce que j’aimais mon mari, et qu’il était le seul juge de ma conduite. Ton père a tout compris, il a paru troublé, il a traduit à ta maman, au fur et à mesure, qui j’en suis sûre, ne l’a pas écouté. Voilà ma belle, je ne sais pas si j’ai bien fait. »
—Je crois que c’était bien essayé, je t’en remercie, mais on ne sait pas changer les gens. Mon père n’a pas encore compris ce qu’était une femme homosexuelle.» Je n’étais pas encore en vacances. Je devais finaliser ma nouvelle organisation. Et certains photographes n’avaient pas fini. Puce avait des détails à fignoler. Il me fallait encore la semaine. Le lendemain, vers dix heures et demie, je prenais Rosine à la gare. Et je l’emmenai directement à l’agence. Je lui expliquai rapidement ce que je faisais. Agence de mannequins, et réalisation de catalogues de VPC pour les vêtements féminins. Masculins peut être un jour. Je proposais des filles aux industriels de la confection, aux grandes enseignes commerciales. Quand les filles étaient disponibles, je les utilisais pour la photo. Ou pour faire les plantes grasses. Quand je proposais mes services pour la VPC, mes prestations étaient complètes et uniques. Je réalisais les documents. J’organisais le lancement publicitaire du catalogue par un défilé de mannequins présentant les collections du client, suivi d’un cocktail où les invités, pouvaient côtoyer les mannequins. Les invités recevaient un exemplaire en papier glacé des photos du défilé. Au niveau de la VPC, cette démarche était unique. Et j’ai déjà deux grosses commandes. Et j'allais lancer d’autres activités. » Rosine ouvrait de grands yeux. Elle regardait les filles en petite tenue aux mains savantes de Josépha, et ces photographes évoluant dans un univers de lumières bizarres. « Je ne m’attendais pas du tout à ça, c’est fantastique. Mais je ne vois pas ce que je peux faire, je n’y connais rien.
—C’est le côté spectacle, mais il reste le travail d’organisation, pour lequel j’ai besoin d’une fille intelligente, disponible, courageuse, inventive, autoritaire, compétente, infatigable, jolie, et qui sache me sourire.
—Pour le sourire, ça ok ! Pour le reste faut voir ! » Je lui expliquai que l’on sous-traitait toutes les tâches qui n’étaient pas directement productives. Secrétariat, comptabilité, réceptions, voyages, transports, tout quoi, et j’avais besoin de quelqu’un pour gérer tout ça.
—Tu es pressée ?
—Oui, j’ai besoin de retrouver du temps pour moi.
—Ok. Un:Je démissionne. Deux: je divorce. Trois: je m’installe ici Quatre: je t'embrasse. J’oublie quelque chose ?
—Je ne crois pas. Puce te trouvera de quoi te loger au début. Mais fais attention elle va te draguer !
—Ça me va aussi !
—Je ne te mets pas le couteau sous la gorge. Tu réfléchis disons cinq minutes et tu me donnes ta réponse. Non je te laisse réfléchir sérieusement. Tu me dis quoi au plus tôt. Tu diras à Jocelyne que tu divorces, que tu veux quitter Amiens, et que tu voudrais aller sur Paris. C’est elle qui te proposera de venir chez moi, elle pourra même te pistonner !
—Je rigole déjà.
—Aller on parle finance et après on va déjeuner. » Ce fut une discussion facile. Elle accepta tout d’emblée, sans discuter. On se fit mon bistro préféré, et ensuite je l’emmenai dans ma garçonnière. Je mesurais son étonnement, mais cela ne la priva pas de ses qualités amoureuses. Un volcan dans mon studio, cela valait le déplacement ! Entourée des femmes que j’aimais, je pensai que je serais plus forte.
Claudine s’annonça pour le lendemain. Je demandai à Puce de revenir avec ses filles. En plus, dans le lot il y en avait quelques unes qui étaient vraiment très belles. Ce fut le même scénario. Excepté le final. Mais ce que je demandai à Claudine était d’une autre dimension. Il me fallait un talent artistique pour régler les présentations, défilés, poses des mannequins, mise en page des documents. Je voulais un œil neuf avec des idées plein la tête. « Ne t’affoles pas. On se revoit et on regardera ensemble des CD de défilés, et on en fera la critique. Tu verras, tu t’y mettras vite. » Un peu affolée au début, je la vis pendre confiance peu à peu. Je lui fis aussi visiter mon studio et mon appartement. Elle regarda tout cela d’un œil critique. J’attendais ses conclusions. « Ce n’est pas toi qui a fait la déco, ce n’est pas ton style.
—Tu as raison. Le décor m’a été livré clefs en main. Je n’ai déjà pas eu le temps de m’occuper de mon appart à Compiègne, pour l’instant je campe.
—Le studio est une chambre d’amour ?
—Quelques fois !
—C’est là que tu me conduiras quand je serai sous ton charme ?
—Il y a d’autres femmes à l’agence, et des plus jeunes et plus jolies que moi.
—J’en suis certaine, mais c’est bien la première fois que je te vois éluder une question.
—Claudine, je t’ai proposé de travailler avec moi, pour apporter de la variété dans ta vie. Si ça doit te compliquer l’existence, il ne faut pas accepter. Tu sais bien que nous avons un lien qui ne nous permet pas de nous laisser aller.
—Je ne connais rien aux femmes, mais je comprends que je serai la seule à ne pas pouvoir t’aimer ?
—Claudine, si tu es là, c’est parce que j’ai besoin de toi. Je ne pourrai pas confier des responsabilités à une femme qui m’est indifférente. On a le temps, on sera ensemble, ce n’est déjà pas si mal ?
—Tu as raison. Mais je ne veux pas te décevoir. Prête-moi tes CD, et je te réponds dans une semaine.
—Une précision : Les CD c’est ce qu’il ne faut pas faire !
—Bien sûr. C’est déjà fait ! Finalement il n’est pas si mal ce studio ! » Je reconduisais Claudine. L’impression que j’en gardai c’est que cette femme relookée par Puce serait une superbe « créature » pour mon entreprise. Il ne restait plus qu’à me trouver une ombre.



« Dis moi Puce, la fille au chignon magique, sais tu ce qu’elle est devenue ? »





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Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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